Amiens II - Nice (17 décembre 2005)

 

Match comptant pour la treizième journée de division 2, poule est.

La réserve amiénoise, pour son dernier match de l'année 2005, n'a pas le choix. Si elle veut éviter de disputer les playdown pour la deuxième saison de suite, elle doit s'imposer. Mais c'est un énorme défi qui attend les joueurs de Stéphane Berton. Car c'est Nice, leader quasi incontesté de la poule est, qui se présente sur la petite glace du Coliséum. Fin octobre, lors de la dernière confrontation entre les deux équipes, les Aigles de Peter Almasy avaient atomisé les Picards 9-1. Et si le début de saison des jeunes Gothiques était encourageant, ils restent maintenant sur trois défaites contre Champigny, Belfort et Chambéry. Pas de quoi se mettre dans une confiance inébranlable. Du coup, le groupe de Stéphane Berton profite de la relâche en Ligue Magnus pour récupérer deux titulaires habituels de l'élite avec Thomas Roussel et Julien Lefranc, en plus de l'occasionnel Lionel Wiotte. À Nice, Peter Almasy doit faire sans le jeune Pierre Carreton et son défenseur suédois Hannes Jonsson. Les Aigles ne tournent donc qu'avec deux lignes à l'arrière. Et encore, l'une d'entre elles comprend l'attaquant Christophe Perez. Mais avec seulement 19 buts encaissés depuis le début de la saison, la défense azuréenne n'inquiète pas plus que cela.

Histoire de rentrer dans son match, Amiens prend dès la première minute une pénalité (un cinglage de Lionel Wiotte, 00'54"). Les Niçois viennent donc vite pointer le bout des crosses autour du but d'Antoine Loriot. Mais les slaps de Tomas Banas depuis la ligne bleue manquent les filets amiénois. Son infériorité tuée, Amiens vient aussi chatouiller le but niçois. Certes, Christian Carlsson laisse un rebond sur le shoot d'Antoine Cagnart, mais aucun Picard n'est présent pour reprendre (3'40"). La première prison contre un Azuréen est sifflée une petite minute plus tard quand John Sarno se rend coupable d'une crosse haute (4'38"). Mais Amiens n'a même pas le temps d'espérer s'installer que l'unique arbitre (il ne sera rejoint par un second zèbre qu'à partir du deuxième tiers) rejoue de son sifflet pour envoyer Christopher Teixera et Romain Laplace en prison (accrocher et charge incorrecte, 4'46"). Finalement, le jeu de puissance picard ne s'installe pas puisque, si les Gothiques attaquent, ils ne se restent pas dans une zone niçoise bien gardée par une défense renvoyant systématiquement chaque palet. En fait, la seule occasion des locaux vient d'une percée de Jean-Édouard Petigny. Christian Carlsson veille suffisamment pour empêcher le palet de franchir la ligne de but. Mais le grand Suédois ne le stoppe pas non plus et il lui faut sortir quelques arrêts sur des rebonds maladroitement laissés (5'07"). Nice s'en sort encore bien quand Amiens gagne un engagement en zone offensive. La rondelle arrive dans la crosse de Thomas Roussel. Mais le tir du défenseur ne frappe que le poteau de Carlsson (8'09"). Une grosse trentaine de secondes plus tard, Julien Lefranc s'approche lui aussi du but adverse. Excentré sur l'aile droite, il centre pour Lionel Wiotte qui ne peut cadrer (8'46"). Amiens réussit finalement à s'installer dans le camp des Aigles en profitant d'une nouvelle supériorité numérique, Yves Cruz ayant pris deux minutes pour un accrocher. Mais Christian Carlsson reste impassible.

Bref, c'est donc contre le cours du jeu que Nice réussit à ouvrir le score. Les Aigles profitent d'une mauvaise sortie de zone amiénoise pour reprendre le palet grâce à Pascal Margerit. Le capitaine azuréen accélère et s'enfonce en zone offensive. Il centre finalement pour Romain Laplace dans l'enclave qui trompe sans trembler Antoine Loriot (0-1 à 11'32"). Amiens n'est pas pour autant assommé par ce but. L'égalisation est même toute proche quand Jean-Édouard Petigny défie une nouvelle fois Christian Carlsson, mais le Niçois s'impose de nouveau (12'36"). La réussite n'est pas plus au rendez-vous lors des deux minutes de prison de Martin Dubaj pour dureté. Pire, les Gothiques ne passent quasiment pas la ligne bleue. Et finalement, c'est sur le deuxième but niçois que le tiers s'achève. Mikael Thoren est servi dans l'enclave et trompe à son tour Antoine Loriot (0-2 à 16'53").

La deuxième période commence comme la première s'était terminée, sur un but des Aigles. Pascal Margerit récupère sur une mise au jeu le palet dans sa zone et envoie en break Romain Laplace. Le jeune Niçois patine plus vite que les défenseurs amiénois et trompe une deuxième fois Antoine Loriot (0-3 à 22'45"). Un peu plus d'une minute se passe et le duo arbitral décide d'exclure Martin Dubaj pour une charge avec le coude du défenseur slovaque sur Cyril Boubé (23'50"). Cette absence de plus ne handicape pas trop les Niçois, puisque dix secondes plus tard, ils inscrivent leur quatrième but, quasiment la copie conforme du précédent. D'abord, le but est inscrit en infériorité numérique, les azuréens n'évoluant plus qu'à quatre, et ce pour cinq minutes, depuis l'exclusion de Dubaj. Et ensuite, les hommes sont différents. Ce coup-ci, Aurélien Frasier se charge de récupérer la palet dans sa zone et envoie Petter Krantz battre Antoine Loriot (0-4 à 24'00).

Quatre buts de retard avant même la mi-match, on sent que pour Amiens la qualification s'éloigne définitivement. La correction est même toute proche. Cette impression se renforce quand les Gothiques n'exploitent pas une double supériorité numérique (les cinq minutes de Dubaj qui courent encore et deux minutes contre Tomas Banas pour une obstruction à 25'49"). À chaque tentative d'approche amiénoise, Nice se dégage et renvoie les palets au fond de la glace. Le festival des pénalités méditerranéennes continue avec les cinglages de Miramond (29'13") et de Krantz (29'47"). Le nouveau cinq contre trois d'Amiens profite plus aux Gothiques. Mais le tir de Fabien Leroy, dans un angle impossible, n'atteint que le poteau. Le pressing picard se poursuit encore un long moment, et ce même si les pénalités sifflées le sont dorénavant contre Amiens. Vittorio Wiotte (obstruction, 30'16"), Manuel Eloy (obstruction, 32'23"), Fabien Leroy (coup de coude, 34'24") et Lionel Wiotte (2'+10' pour un cinglage, 35'39") garnissent la prison. Mais les Gothiques continuent de faire le jeu, d'attaquer et de buter sur un Christian Carlsson imbattable. Les attaquants niçois ne refont surface que lors de courts moments. Damien Laplace notamment, oublié dans le slot, tente sa chance deux fois de suite sans battre Antoine Loriot (36'01"). Le tiers se termine sur une nouvelle pénalité des visiteurs, sifflée contre Damien Laplace pour un cinglage (38'23"), et sur une occasion de Fabien Leroy. Le grand costaud amiénois réussit à passer la défense adverse pour contourner le but de Carlsson mais manque finalement son tir.

Il reste donc vingt petites minutes aux jeunes Gothiques pour remonter ces quatre buts et ainsi continuer d'espérer une qualification pour les playoffs. Il va donc falloir attaquer et tout donner, quitte à laisser quelques espaces aux patineurs adverses. À Nice, la stratégie est opposée. Le mot d'ordre du capitaine Pascal Margerit à ses coéquipiers est simple : pas besoin de marquer, il faut juste bien défendre. Seulement, entre les absences et l'expulsion de Dubaj, les lignes défensives de Peter Almasy sont diminuées. Et Amiens réduit le score après un peu plus de trois minutes de jeu lorsqu'Augustin Gillardin réussit à reprendre l'un des rebonds laissés par Christian Carlsson (1-4 à 43'12"). Avec plus que trois buts à remonter, Amiens se livre de plus belle et tente son baroud d'honneur. Les joueurs de Stéphane Berton manquent même de se rapprocher un peu plus au score quand Christopher Teixeira rate de justesse sa reprise sur un palet encore redonné par Carlsson après un tir de Petigny. L'élan picard se brise quand les deux arbitres envoient Jean-Édouard Petigny en prison pour un cinglage (52'08"). Et il faut 21 secondes aux Aigles pour transformer cette supériorité. Nice récupère le palet dans sa zone et les jumeaux Laplace se jouent d'Antoine Loriot pour le cinquième but méditerranéen (1-5 à 52'29"). En fait, les Gothiques sont encore plus rapides quand c'est à leur tour d'évoluer à cinq contre quatre après une crosse haute de Margerit (53'09"). Dix secondes de supériorité et Vincent Troupin shoote en direction du but de Carlsson. Le palet est contré mais Christopher Teixera le reprend pour le propulser au fond des filets niçois (2-5 à 53'10").

Amiens continue donc de pousser. Trois buts en un peu plus de cinq minutes, après tout pourquoi pas ? On a déjà vu de pires retournements de situation... Surtout que Nice doit jouer deux minutes en double infériorité numérique, Krantz et Miramond rejoignant ensemble le banc des pénalités pour une obstruction et une crosse haute (55'44"). Stéphane Berton comprend que pour ses ouailles, c'est maintenant ou jamais. Le coach amiénois sort donc Antoine Loriot. Les Gothiques portent le jeu dans la zone niçoise notamment grâce aux efforts de Julien Lefranc. Le palet tourne et arrive finalement à Lionel Wiotte dont le slap fait mouche (3-5 à 56'48"). Deux minutes plus tard, alors que Pascal Margerit et Jean-Édouard Petigny terminent la rencontre en prison (dureté, 58'22"), Amiens se rapproche encore. Fabien Leroy rentre dans la zone offensive et shoote. Christian Carlsson, comme à son habitude, laisse un rebond vite repris par Manuel Eloy (4-5 à 58'44"). Le jeu reprend, avec Loriot qui retrouve enfin la glace, et les Gothiques rêvent d'égaliser. Leurs espoirs se brisent quand le duo arbitral demande à Augustin Gillardin de rejoindre la prison (cinglage, 58'57"). À quatre contre quatre, Christophe Perez partant lui aussi en prison pour un cinglage (59'32"), Stéphane Berton fait ressortir son gardien et tente le tout pour le tout. Une stratégie qui manque de se retourner contre lui puisqu'un lointain tir niçois manque la cage vide de justesse en étant repoussé par le poteau (59'55"). Amiens n'égalise donc pas et finira la saison en playdown. Et Nice continue de peaufiner sa préparation pour la deuxième partie de saison.

Compte-rendu signé Josselin Giret

 

Amiens II - Nice 4-5 (0-2, 0-2, 4-1)

Samedi 17 décembre 2005 à 20h00 sur la petite piste du Coliséum d'Amiens. 200 spectateurs.

Arbitrage de Sylvain Tremblay et de Pascal Roussel.

Pénalités : Amiens 30' (4', 8'+10', 8'), Nice 51' (8', 8'+5'+20', 10')

Évolution du score :

0-1 à 11'32" : R. Laplace assisté de Margerit

0-2 à 16'53" : Thoren assisté de Banas et Krantz

0-3 à 22'45" : R. Laplace assisté de Margerit

0-4 à 24'00" : Krantz assisté de Frasier (inf. num.)

1-4 à 43'12" : Gillardin assisté de Troupin

1-5 à 52'29" : D. Laplace assisté de R. Laplace (sup. num.)

2-5 à 53'19" : Teixera (sup. num.)

3-5 à 56'48" : L. Wiotte (double sup. num.)

4-5 à 58'44" : Eloy assisté de Lefranc.

 

Amiens II

Gardien : Antoine Loriot (sorti de 55'46" à 58'44", de 59'20" à 59'32" et de 59'40" à 60'00").

Défenseurs : Vincent Troupin - Manuel Eloy (C) ; Thomas Roussel - Cyril Boubé ; Antoine Cagnart - Mathieu Jestin (A).

Attaquants : Jean-Édouard Petigny - Christopher Teixera (A) - Augustin Gillardin ; Vittorio Wiotte - Lionel Wiotte - Julien Lefranc ; Julien Maréchal - Fabien Leroy - François-Henri Désérable ; Aurélien Delanchy - Colas Lecryt - Charley Marcos.

Remplaçants : Pierre-Sylvain Mestivier (G), Cédric Molin.

Nice

Gardien : Christian Carlsson.

Défenseurs : Martin Dubaj - Tomas Banas ; Christophe Perez - Marcus Lindholm.

Attaquants : Romain Laplace - Pascal Margerit (C) - Damien Laplace ; Yves Cruz - John Sarno - Anthony Miramond (A) ; Aurélien Frasier (A) - Mikael Thoren - Petter Krantz.

Remplaçant : Clément Lebas (G). Absents : Pierre Carreton, Hannes Jonsson.

 

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