Grenoble - Chamonix (21 janvier 2006)

 

Match comptant pour la vingt-et-unième journée de Ligue Magnus.

Après avoir subi un coup d'arrêt à Morzine, les Brûleurs de Loups retrouvaient sur leur route une autre équipe haut-savoyarde, synonyme elle aussi de bien mauvais souvenir. La défaite subie chez les Chamois est sans doute l'un des plus mauvais souvenirs de la saison grenobloise, au même titre que les défaites subies face aux deux autres promus. L'affront avait été lavé face aux Drakkars de Caen avec à la clé un score fleuve. On peut penser que les Grenoblois auront à cœur de reproduire pareille performance ce soir, même si l'objectif premier sera de retrouver la victoire et par la même la quatrième place.

Gérald Guennelon doit se passer au coup d'envoi de Bonnard dont la cheville nécessite plus de repos que prévu après l'opération subie pendant la trêve. Après trois matchs d'affilée de Burnet, dont deux de bonne facture, Dietrich retrouve les cages grenobloises ce soir. Il n'a pas trop l'occasion de voir le palet dans les premières minutes tant ses coéquipiers monopolisent la rondelle. Cinq premières minutes de pression énorme sur la cage chamoniarde, d'occasions franches et de tirs de Jönsson, Meunier & co. qui ne débouchent sur... rien. Comme face à Angers, les Brûleurs de Loups ont attaqué la rencontre avec l'ambition de faire la différence rapidement. Mais le résultat est le même, et par manque de finition, le score reste vierge après dix minutes de jeu. La première supériorité numérique grenobloise ne fait que confirmer les difficultés grenobloises en jeu de puissance. Il faut dire que le regroupement de l'équipe de France cette semaine n'a pas dû permettre de beaucoup pratiquer cet exercice à l'entraînement. Parmi les satisfactions grenobloises lors de ce premier tiers, on notera la prestation de la quatrième ligne, alignée cette fois d'entrée par Gérald Guennelon. Du côté de Chamonix, Radek Lukes réalise un premier tiers d'excellente facture en repoussant tous les tirs qui lui sont proposés. On semble se diriger vers un 0-0 stérile lorsque l'entraîneur-joueur des Chamois, Bruno Margerit, montre la voie à suivre en faisant le tour de la cage grenobloise pour loger le palet au fond, au grand dam de Cédric Dietrich et de sa défense, le tout à... trente-six secondes de la fin du tiers (0-1, 19'24"). Chamonix, impressionnant de réalisme, réalise donc le hold-up parfait lors des vingt premières minutes.

Comme on pouvait s'y attendre, c'est avec le couteau entre les dents que les Grenoblois attaquent la seconde période. Une pression qui se traduit par deux pénalités successives concédées par Chamonix. Il faut bien cela pour permettre au jeu de puissance grenoblois de s'installer dans la zone chamoniarde et de concrétiser enfin grâce à un puissant slap de près de Wallin (1-1, 23'12"). On se dit que les Grenoblois sont sur la bonne voie mais ces derniers oublient naïvement Ondrej Prokop à sa sortie de prison. L'attaquant slovaque tente sa chance, Dietrich repousse... dans la crosse d'Aimonetto qui a bien mieux flairé le coup que les défenseurs grenoblois en retard sur l'action (1-2, 24'38"). Chamonix reprend donc son but d'avance et parvient à contenir à force de courage et de culot une troupe grenobloise de moins en moins inspirée. Les actions offensives construites se font rares côté grenoblois, et lorsqu'elles arrivent jusqu'à la cage, c'est pour faire briller une nouvelle fois un Lukes bien dans son match. Du côté de Chamonix, on manie en revanche l'art du contre à merveille. C'est ainsi que l'action initiée en fin de tiers par Prokop, relayée avec habileté par Erwan Pain et conclue d'un tir en pleine lucarne par Guillaume Ribourg, donne une nouvelle leçon de réalisme aux hommes de Guennelon (1-3, 38'38"). La bateau grenoblois semble à la dérive et le match prend des airs catastrophiques. Mais il faut finalement une... contre-attaque de Draney conclue par Papa pour tromper enfin la vigilance de Lukes et ramener un peu d'espoir dans le camp isérois juste avant la pause (2-3, 39'29").

Avec deux buts de retard, les carottes semblent cuites pour des Grenoblois retombés dans leurs travers. Mais ce but de Papa change la donne et leur laisse un espoir de retour. Ce sont donc des Brûleurs de Loups motivés et incisifs qu'on retrouve sur la glace au début du troisième tiers. Chamonix passe cinq minutes difficiles et la pression dauphinoise finit par payer lorsqu'Yven Sadoun récupère le palet au milieu d'un forêt de jambes et l'expédie hors de portée de Lukes qui l'a perdu de vue (3-3, 44'53"). Les Chamois ne sont pas pour autant déstabilisés par cette égalisation et leur jeune défense continue d'opposer une farouche résistance. Les Grenoblois ne pensent plus qu'à attaquer et le manque de repli défensif pourrait leur coûter très cher. Heureusement pour eux, Dietrich sort deux ou trois actions chaudes et se rattrape de sa prestation en demi-teinte lors des deux premiers tiers. Les deux équipes semblent glisser vers la prolongation lorsque sur un dernier coup de rein, Laurent Meunier s'échappe sur la gauche avant d'effacer son défenseur et de tromper Lukes dans la foulée (4-3, 57'20"). Le but contesté par Chamonix pour cage déplacée sur l'action est finalement validé par M. Durand et permet à Grenoble de passer devant pour la première fois du match. Malgré une pénalité de Veydarier dans la dernière minute, les Chamois sortent Lukes et tentent le tout pour le tout en faisant encore passer quelques sueurs froides dans les rangs grenoblois. En vain.

Chamonix a fait la course en tête pendant un peu plus d'un tiers-temps et cette défaite sur le fil doit être d'autant plus dure à avaler. Avec une avance de 3-1, il y a la place pour ramener au moins un point de ce déplacement à Grenoble. Dommage pour les hommes de Bruno Margerit qui n'ont jamais démérité et qui ont prouvé qu'avec un effectif composé pour moitié de juniors, on pouvait bousculer une grosse cylindrée du championnat. Assurément très encourageant pour la suite de leur saison, notamment en vue des difficiles joutes pour le maintien. Sur le plan individuel, on retiendra la grosse prestation de Radek Lukes, encore une fois en évidence à Pôle Sud, mais aussi des expérimentés Richard Aimonetto et Bruno Margerit, toujours bien présents malgré le poids des années.

Du côté grenoblois, on ne saura se satisfaire de la victoire de ce soir qui s'apparente à un quasi-miracle. Les Brûleurs de Loups ont eu toutes les peines du monde à venir à bout de l'avant-dernier du championnat, ce qui en soi est inadmissible pour un candidat au titre. Le match face à Angers avait affiché quelques lacunes après l'embellie caennaise, la défaite à Morzine les a confirmées et Grenoble s'est tout sauf rassuré ce soir. Sur la plan défensif, on notera la largesse des défenseurs bien plus occupés à attaquer qu'à protéger leur gardien. L'absence de Bonnard s'est faite cruellement ressentir, notamment lorsqu'il s'agissait de faire le "ménage" devant la cage. Teddy Trabichet s'est bien comporté aux côtés de Wallin mais on pourra regretter l'absence sur la glace de Johan Morant qui représenterait un alternative intéressante à une paire Favarin-Millerioux pas toujours à son aise. Cédric Dietrich n'était pour sa part pas dans un grand soir, sa responsabilité étant partiellement engagée sur les deux premiers buts. Il lui faudra faire mieux s'il veut retrouver sa place de titulaire acquise avant Noël. Sur le plan offensif, on retiendra le gros travail réalisé par la troisième ligne, le deuxième but consécutif d'Yven Sadoun et l'exploit individuel de Laurent Meunier, mais le manque de collectif et de réalisme à ce stade de la saison n'est pas fait pour rassurer. Il en faudra certainement plus pour conserver une quatrième place qui retombe dans l'escarcelle des Grenoblois au bénéfice de la défaite de Dijon à Briançon. Voilà au moins une bonne nouvelle pour les Grenoblois ce soir...

Désignés meilleurs joueurs du match : Laurent Meunier pour Grenoble et Ondrej Prokop pour Chamonix.

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Grenoble - Chamonix 4-3 (0-1, 2-2, 2-0).

Samedi 21 janvier à 20h15 à Pôle Sud. 3500 spectateurs.

Arbitrage de M. Durand assisté de MM. Barbez et Antunes.

Pénalités : Grenoble 4' (2', 2', 0'), Chamonix 10' (4', 4', 2').

Évolution du score :

0-1 à 19'24" : Margerit assisté d'Audibert

1-1 à 23'12" : Wallin assisté de Russell et Meunier (double sup. num.)

1-2 à 24'38" : Aimonetto assisté de Prokop

1-3 à 38'38" : Ribourg assisté de Pain et Prokop

2-3 à 39'29" : Papa assisté de Draney

3-3 à 44'53" : Sadoun assisté de Meunier et S. Bachelet

4-3 à 57'20" : Meunier assisté d'Amar et Sadoun

 

Grenoble

Gardien : Cédric Dietrich.

Défenseurs : Viktor Wallin - Teddy Trabichet ; Baptiste Amar (C) - Simon Bachelet ; Martin Millerioux - Nicolas Favarin.

Attaquants : Bobby Russell - Roger Jönsson (A) - Josef Podlaha ; Kévin Hecquefeuille - Laurent Meunier (A) - Yven Sadoun ; Craig Mills - Brett Draney - Cyril Papa ; Romain Bachelet - Christophe Tartari - Sacha Treille.

Remplaçants : Christophe Burnet (G), Yohann Morant. Absents : Jean-François Bonnard (cheville), Ludek Broz (genou, saison terminée), Benoît Bachelet (fracture de la mâchoire).

Chamonix

Gardien : Radek Lukes [sorti de sa cage à 59'36"].

Défenseurs : Fabien Veydarier (A) - Benjamin Dieude-Fauvel ; Anders Torgersson - Damien Torfou ; Rastislav Böhme - Maxime Claret-Tournier.

Attaquants : Yannick Charlet (A) - Richard Aimonetto (C) - Tobias Granath ; Bruno Margerit - Clément Masson - Alexandre Audibert ; Guillaume Ribourg - Erwan Pain - Ondrej Prokop.

Remplaçants : Yann Chamel (G), Jonathan Pastore, Julien Lebey, Kévin Maresca, Vivien Renson. Absents : Julien Leclerc, Yoann Petiot, Gautier Lafrancesca.

 

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