Match comptant pour la quatrième journée de la poule finale de division 1.

Ce samedi soir, un match-phare de D1 aurait dû se jouer sous les projecteurs de Végapolis. Un match que tous attendaient, joueurs des deux équipes, spectateurs, médias...

C'est quelque part vers Millau, Aveyron, que le bus des courageux Dunkerquois a été stoppé par un arrêté préfectoral, après une véritable odyssée de vingt heures de route, à deux heures de Montpellier, vers 16h30. Ils avaient pourtant décidé d'arriver, les Corsaires, mais... pas moyen de résister aux injonctions de la force publique.

C'est donc dans un gymnase millavois que les joueurs du Nord se sont reposés en attendant que les véhicules soient de nouveau autorisés à passer.

Ils ont eu raison, les quelque 900 spectateurs, évidemment déçus d'avoir été jusqu'à Végapolis pour rien samedi soir, de revenir en ce dimanche pluvieux. C'est à un vrai match de Hockey qu'ils ont été conviés. Avec deux équipes qui ont rudement bataillé, un trio d'arbitres qui a assuré et un suspense à couper au couteau, ou plutôt, au sabre d'abordage. Les Vipers, on le sait maintenant, ont un véritable public, capable de se rendre deux fois de suite à la patinoire pour vibrer avec les joueurs.

Les vingt premières minutes ont été un round d'observation. Des tirs, certes, mais rien d'incisif, rien de tranchant. Il faut dire que ce match tant attendu entre les deux équipes doit quand même rendre un verdict dans la course au podium. Des gardiens sollicités et livrant un boulot honnête au milieu d'actions prudentes, voilà le profil d'un tiers-temps où les hommes du nord, bien reposés et ne paraissant pas se ressentir de leur odyssée, donnent une opposition solide aux Montpelliérains. Une opposition solide qui dérape quelque peu lorsque Daniel Saint-Amant piquait Lionel Bilbao dans les reins, le sortant du match pour le compte, après que le capitaine des Vipers s'est longuement tordu de douleur sur la glace. Un second coup dur atteint les joueurs de Pascal Ryser, alors qu'un autre centre, Thomas Appert, st sérieusement touché à la cheville. Il sortira définitivement au 3ème tiers. Martin Forslund, en fin de tiers, réalise un arrêt déterminant en résistant à un break qui augure d'une deuxième période plus débridée.

Tout s'accélérait pour les Corsaires dès l'entame de la deuxième période. Forslund tient dans le match ses coéquipiers par des arrêts clés et résiste aux assauts des flibustiers, décidés à faire craquer cette équipe de Montpellier. Dans ces moments-là, les leaders naturels doivent réagir et c'est Big Matt Froehlich qui, le premier, délivre Végapolis en s'arrachant d'un méchant coup de rein pour glisser le palet au fond de la cage de Landry Macrez (1-0, 30'49"). Les Nordistes ne l'entendent pas de cette oreille et continuent à pousser mais Forslund, impeccable ce soir, continue à frustrer leurs attaquants. C'est en supériorité numérique que Dennis Martindale loge le palet dans l'angle ouvert par le portier dunkerquois (2-0, 37'34"). L'omniprésent entraîneur-joueur, Karl Dewolf, ne décolère pas de la stérilité de ses attaquants et laisse présager ce qu'il va leur passer comme savon à la pause.

Le troisième tiers-temps est celui de Landry Macrez. Mais avant, sans doute secoués par le maître à penser nordiste, les attaquants reviennent pour ne plus s'en laisser conter par un Martin Forslund toujours bien concentré. Une petite mésentente entre Froehlich et Duménil, permet aux Dunkerquois, à quatre contre quatre, d'ouvrir leur compteur par une déviation de Benjamin N'Guyen, bien esseulé devant la cage, sur un mouvement de Ghislain Folcke et Grégory Dubois (2-1, 40'14"). Christophe Eichenholc profite d'une erreur similaire alors qu'il est oublié au second poteau et reprend la passe de Tomas Mysicka (2-2, 44'36"). S'ensuit un long siège de la cage de Landry Macrez, qui écœure successivement le pourtant prolifique Zdenek Sikl, Marek Michalovic et tous les Vipers qui tentent de le déjouer. On y croit pourtant lorsque le défenseur de poche Clément Derepper (52'04") écope de 5'+20' (enfin des arbitres qui sanctionnent les gestes mettant en danger l'intégrité physique des joueurs...) pour un vilain geste sur Matt Froehlich et laisse son équipe avec un tir de pénalité. C'est Dennis Martindale - qui s'était essayé chez les Nordistes en début de saison dernière - qui s'y colle, mais le puck s'en va grimper le long du poteau... Sur la séquence, Karl Dewolf est sorti pour méconduite. Avec cinq minutes de supériorité, les choses devaient aller de soi. Pas du tout. Le solide gardien dunkerquois frustre tous les Vipers. Les spectateurs se résignent à un match nul crève-cœur lorsque Simon Johansson, de derrière la cage, adresse une passe lobée à Kim Wikström qui rentre en zone à pleine vitesse pour feinter le gardien nordiste, provoquant une folie dans les gradins (3-2, 58'25"). Les Corsaires tentent alors le tout pour le tout et sortent leur gardien. C'est Matt Froehlich lui-même qui termine le travail dans la cage vide sur une passe de Martindale (4-2, 59'26").

Les Vipers sont allés chercher la victoire avec le cœur et les tripes. C'est donc avec une fiche parfaite de huit points sur huit possibles qu'ils iront se présenter samedi prochain chez l'ogre alsacien, leader avec un bilan similaire. Les Vipers ont tout ce qu'il faut de détermination pour y faire savoir qu'ils ont désormais leur mot à dire dans la course au podium. Une détermination que même les bénévoles possèdent. Marie-Pierre Viver, l'âme de la table de marque, victime d'une chute, sera restée tout le match à son poste avec son arrachement osseux... Merci Marie-Pierre.

Montpellier - Dunkerque 4-2 (0-0, 2-0, 2-2)

Dimanche 29 janvier 2006 à 18h00 à Végapolis. 912 spectateurs.

Arbitrage de Kamel Kattouche assisté de Guillaume Barthe et Thierry Espigat.

Pénalités : Montpellier 16' (6', 8', 2'), Dunkerque 55' (12', 6', 2'+10'+25').

Évolution du score :

1-0 à 30'49" : Froehlich assisté de Martindale et Johansson

2-0 à 23'28" : Martindale assisté de Wikström et Froehlich (sup. num.)

2-1 à 40'14" : N'Guyen assisté de Folcke et Dubois

2-2 à 41'36" : Eichenholc assisté de Mysicka et Dewolf

3-2 à 58'25" : Wikström assisté de Johansson

4-2 à 59'26" : Froehlich assisté de Martindale

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