Angers - Caen (4 février 2006)

 

Match comptant pour la vingt-troisième journée de la Ligue Magnus 2005/2006.

Après plusieurs victoires en amical cette saison et le match aller, les Ducs possèdent un ascendant psychologique sur Caen. Néanmoins la spirale des défaites après prolongation dans laquelle sont rentrés les Angevins ne les met pas en position de force. Ajoutons à cela la défaite en demi-finale de la coupe de France à vingt-cinq secondes de la sonnerie finale de la prolongation, et Angers, bénéficiant du retour de Bärgman mais enregistrant l'indisponibilité d'Irani, recherche seulement les deux points de la victoire. De leur côté, les Drakkars apparaissent en progrès mais luttent toujours pour se maintenir à cette douzième position synonyme de playoffs.

Dès le début du match Angers montre de belles intentions avec sa première ligne et notamment un Bärgman qui cherche à retrouver ses sensations. Mais la combativité des Caennais n'est plus à démontrer et ils montrent qu'ils sont venus pour faire un résultat. Malgré cela, Angers affirme sa suprématie collective et technique, sans inquiéter Marton si ce n'est par l'intermédiaire du trio infernal Hovora-Bellemare-Rodrigue (05'32"). Malheureusement c'est la seule occasion dangereuse du tiers, Caen répondant aux nombreuses actions angevines par des tirs lointains trop excentrés pour mettre réellement en danger Figved. Aussi à l'issue de ce premier tiers, aucune équipe ne mérite de mener au score.

Le deuxième tiers est angevin, malgré le retour précoce au vestiaire pour Juho Jokinen, blessé et remplacé par Romain Gentilleau, ce qui conduit à une refonte de toutes les lignes offensives. Les Angevins effectuent un siège en règle du but de Robert Marton, et à la différence du premier tiers ils n'attendent pas l'occasion idéale pour tirer. Mais le gardien slovaque, sans être exceptionnel, se contente de repousser ou de capter des tirs en fin de compte assez prévisibles et peu dangereux dans la mesure où il laisse peu de rebonds.

Cette deuxième période ne laisse que peu d'occasions aux Normands, seul un 2 contre 1 mené par Määttä aurait pu inverser la tendance mais Figved veille au grain. La mi-match est passée et une fatigue aussi physique que mentale commence à apparaître chez les Angevins, à l'image de Guillaume Rodrigue, dont les talents de buteur ne sont pourtant plus à prouver, mais qui ne cadre plus ses tirs ou place des shoots sans conviction ! Aussi, pour l'intérêt du match, seuls les déboulés de Simon Lacroix, les gestes techniques de Bellemare et de Hovora ou les chevauchées de Pihant font croire à une possible victoire angevine. Et en situation de quatre contre quatre, Radek Hovora récupère le palet derrière la cage et transmet à la bleue pour Ivan Borzik. Ce dernier feinte le tir et adresse finalement une superbe passe à un Philippe Choinière qui arrive en vitesse devant le but et qui n'a plus qu'à pousser le palet, Marton étant en retard (1-0 à 34'29). La fin de tiers est toujours dominée par les locaux mais ils manquent réellement de confiance et gâchent des occasions qui auraient pu amener des buts, notamment une de Julien Pihant. Les Angevins remportent par le plus petit écart un tiers entièrement à leur avantage.

À l'entame du dernier tiers, les joueurs caennais montrent un visage beaucoup plus offensif. Ils semblent satisfaits du déroulement du match : ils ont géré correctement les deux premiers tiers en attendant que les Angevins se fatiguent pour effectuer une pression plus forte, le but de retard ne semble pas insurmontable même s'ils devront se montrer un minimum dangereux devant la cage angevine. Les tirs se font plutôt rares, la faible intensité du match est descendue notamment à cause de la fatigue angevine. Les pénalités successives n'arrangeant pas les affaires locales, c'est Caen qui se procure les plus belles occasions sans réussir à concrétiser ces jeux de puissance.

On se dirige vers une petite victoire angevine lorsque, à la suite d'un cafouillis le long de la bande à proximité de la cage de Figved, le palet est remis par Cyril Gavalda au premier poteau pour Damien Fleury, opportuniste, qui bat en reprise de près un Figved abandonné par sa défense (1-1 à 57'32). Les joueurs caennais peuvent exulter, les Angevins ne pourront que se rapprocher une certaine suffisance dans leur jeu. Certains joueurs comptent trop sur les autres pour faire leur travail. La fin de tiers montre une forte réaction angevine mais il est trop tard et le spectre d'une nouvelle prolongation apparaît.

Les Angevins ont-ils un mental suffisamment fort pour renverser une tendance qui est en train de les couler moralement ? Les cinq défaites après prolongation sur six situations pourrait leur coûter cher lors du décompte final. Une victoire apporterait beaucoup plus qu'un point, mais dès le début de cette prolongation on note une peur chez les Angevins : un dégagement lointain inutile, une récupération de Jan Supuka qui remonte tout seul le palet, un tir puissant de la bleue qui n'est pas cadré mais revient de l'autre côté de la cage, et Tuomo Määttä est là, seul. Son défenseur l'ayant abandonné, le Finlandais n'a plus qu'à pousser le palet dans le but d'un Figved peut-être un peu lent sur l'action, mais ce but n'est clairement pas de sa responsabilité ! (1-2 à 60'32").

En définitive, les joueurs de Rodolphe Garnier repartent avec deux points inespérés. Leur solidarité et leur combativité ont payé mais malgré cela les Normands affichent un niveau général bien en dessous des Angevins. Néanmoins cette victoire leur permet de prendre cinq points d'avance sur Chamonix pour garder cette douzième place.

Pour Angers, le constat doit être amer : 6 défaites sur 7 matchs en 2006, une élimination en coupe de France, et les troisième, quatrième et cinquième places désormais hors d'atteinte. Plus inquiétant, l'absence d'un fond de jeu, présent pourtant lors des défaites antérieures, et surtout un manque d'implication de certains joueurs se reposant trop sur le talent d'un premier trio omniprésent. La fatigue accumulée avec sept matchs en vingt jours peut expliquer certaines choses mais à l'entame de la dernière ligne droite il est indispensable pour les Angevins de marquer des points. Sinon, une première manche de playoff face à leur bête noire Anglet approche de plus en plus.

Compte-rendu signé Damien B.

 

Commentaire d'après-match (dans Ouest France)

Rodolphe Garnier (entraîneur de Caen) : "L'un des premiers matchs où l'équipe rentre dans le plan de match fixé. Hasard ou évolution du groupe ? On savait que les Angevins seraient agressifs, mais qu'ils ne tiendraient pas forcément tout le match. Les joueurs font davantage confiance au staff technique. On a mis une grosse charge d'entraînement en avant saison et on a pris des tôles en début. C'était dur. Les joueurs se sont posé des questions, peut-être pas les bonnes. Entre glace et hors glace, on compte plus de 250 entraînements depuis le début de saison, il n'y a pas une autre équipe de Ligue Magnus à en faire autant. Les joueurs nous l'ont rendu avec une vraie performance, en restant dans les systèmes, en mettant de la discipline, en jouant pour l'équipe. [...] Le jeu de puissance est un souci, mais Cesnek, notre joueur majeur en supériorité, est absent depuis décembre. Il faut savoir faire le bon geste, temporiser au bon moment. On fait parfois l'inverse de ce qu'il faudrait car on joue en powerplay avec trois joueurs de moins de 20 ans à des postes de playmaker où l'expérience est cruciale."

 

Angers - Caen 1-2 après prolongation (0-0, 1-0, 0-1, 0-1)

Samedi 4 février 2006 à 18h30 à la patinoire du Haras. 862 spectateurs.

Arbitrage de Jimmy Bergamelli assisté de Yann Ruault et Mathieu Loos.

Pénalités : Angers 26' (4', 6', 6'+10', 0'), Caen 24' (2'+10', 10', 2', 0').

Tirs : Angers 46 (14, 24, 8, 0), Caen 26 (8, 7, 10, 1)

Évolution du score :

1-0 à 34'29" : Choinière assisté de Borzik et Hovora (sup. num.)

1-1 à 57'32" : Fleury assisté de Gavalda et Feutry

1-2 à 60'32" : Määttä assisté de Supuka et Jelen

 

Angers

Gardien : Julien Figved.

Défenseurs : Simon Lacroix - Patrik Bärgman ; Ivan Borzik - Lauri Lahesalu ; Daniel Socha - Guillaume Drozdz.

Attaquants : Radek Hovora - Jonathan Bellemare - Guillaume Rodrigue ; Philippe Choinière - Martin Lacroix - Julien Albert ; Julien Pihant - Juho Jokinen - Claude Devèze ; Romain Gentilleau, Pierre-Yves Albert.

Remplaçants : Florian Hardy (G), Benjamin Mocquard. Absent : Michael Irani (gastro-entérite).

Caen

Gardien : Robert Marton.

Défenseurs : Frédérick Brodin - Olivier Vandecandelaere ; Alexis Gomane (A) - Sébastien Bergès (C) ; Jonathan Janil - Jan Supuka ; Samson Samson.

Attaquants : Jonathan Avenel - Jiri Jelen - Tuomo Määttä ; Arnaud Hascoët (A) - Damien Raux - Cyril Gavalda ; Cédric Boldron - Damien Fleury - Luc Chauvel ; Pierre Feutry.

Remplaçants : Jérôme Salley (G), Maxime Cheradame, Pierre-Antoine Devin. Absents : Pierre Bennett (ligaments du genou), Michal Cesnek (hernie discale).

 

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