Italie - Russie (14 février 2006)

 

Jeux Olympiques 2006, tournoi féminin, groupe A.

Deux tiers-temps équilibrés face aux Russes enorgueillissent, mais soulèvent des interrogations destinées à rester sans réponse. Les azzurre auraient-elles pu faire un résultat avec une équipe plus reposée et sans les trop nombreuses pénalités inutiles concédées ? Est-il normal de demander à une seule ligne de jouer aussi bien en infériorité qu'en supériorité pour finir avec les yeux cernés en manque d'oxygène ? Pourquoi, dans la journée où le jeu collectif compte le plus, les individualités sautent-elles aux yeux ?

Qui a vu la Russie sait que son point faible est la lenteur de ses joueuses les plus représentatives et donc qu'il faut faire circuler le palet pour la mettre en difficulté. Or, fatiguées ou non, les Italiennes jouent individuellement. Ce sont toujours Maria Leitner ou Sabina Florian qui portent le palet en zone offensive, et de plus, elles doivent partir de derrière la cage parce qu'il suffit que les adversaires pressent à peine pour que l'Italie ne soit plus en mesure de sortir de sa zone. Les pénalités stupides sont les filles de l'arbitrage à l'italienne : aucun arbitre de série A n'applique le règlement international féminin, ce qui explique les "retenir la crosse" répétées de Wally Käser, les charges de nos arrières et les crosses hautes. Pire encore, quand nos arbitres appliquent ces règles, ils sont taxés d'autoritarisme par les dirigeants et la presse (mea culpa) qui se demandent à grande voix si c'est encore du hockey. Conséquences logiques sur la scène internationale, et certainement pas par la faute des joueurs habituées à ces gestes dans leur pratique quotidienne.

Je m'arrête là pour ne pas voler de l'espace supplémentaire au but historique de Sabina "tchin tchin" Florian (bravo aussi à Leitner et Bettarini pour l'avoir préparé), un but qui a libéré l'anxiété et a rendu possible d'autres enthousiasmes. Les rivales ont tout de suite égalisé, mais elles ont peiné pendant deux tiers-temps et n'ont arrondi le score que quand l'Italien n'avait plus de jambes.

Pour le match du jour, chapeau à nos trois vedettes (même si Montanari a le quatrième but sur la conscience et si Florian et Leitner doivent faire plus de passes), un hommage particulier à Linda De Rocco et Diana Da Rugna, combatives contre les "armoires" qui les dominaient. Du côté russe, Khomich, Pashkevich et la jeune Gavrilova sont celles qui m'ont plu le plus.

Compte-rendu signé Mauro Deusebio

 

Commentaires d'après-match

Markus Sparer (entraîneur de l'Italie) : "Nous avons gagné le soutien et la sympathie des gens. Nous sommes l'équipe de tout un pays. On nous a donné un magnum d'Asti Spumante, et hier j'ai dit que celle qui marquerait la première ouvrirait cette bouteille."

Sabina Florian (attaquante de l'Italie) : "Marquer un but, au moins un but, était mon rêve à ces Jeux Olympiques. J'ai demandé à l'arbitre si je pouvais garder le palet en souvenir mais il a refusé. Alors, deux minutes plus tard, quand le palet est sorti au niveau de notre banc, j'ai dit à Maria (Leitner) : 'Prends-le, il est à moi !' Elle l'a caché dans un sac. Ce but était un grand plaisir. Peut-être ferai-je la une de certains journaux demain. Nous espérons maintenant que les gens en sauront plus sur le hockey en Italie, ne serait-ce que sur son existence. Beaucoup n'étaient pas même au courant, surtout dans le sud."

 

Italie - Russie 1-5 (1-1, 0-1, 0-3)

Mardi 14 février 2006 à 13h05 à Torino Esposizioni. 2046 spectateurs.

Arbitrage de Bianca Walter (ALL) assistée d'Anne-Sophie Boniface (FRA) et Michaela Kiefer (ALL).

Pénalités : Italie 26' (10', 10', 6'), Russie 18' (8', 6', 4').

Tirs : Italie 13 (8, 2, 3), Russie 40 (16, 6, 18).

Évolution du score :

1-0 à 08'02" : Florian assistée de Leitner et Bettarini (double sup. num.)

1-1 à 11'17" : Gladysheva (sup. num.)

1-2 à 25'51" : Trefilova assistée de Pashkevich (sup. num.)

1-3 à 44'31" : Gavrilova assistée de Khomich (sup. num.)

1-4 à 46'53" : Gavrilova assistée de Sotnikova

1-5 à 53'04" : Trefilova assistée de Shchelchkova (sup. num.)

 

Italie

Gardienne : Debora Montanari.

Arrières : Linda De Rocco - Rebecca Fiorese ; Katharina Sparer - Valentina Bettarini ; Manuela Friz - Nadia De Nardin ; Michela Angeloni.

Attaquantes : Celeste Bissardella - Sabina Florian - Heidi Caldart ; Maria Michaela Leitner - Evelyn Bazzanella (C) - Waltraud Käser ; Sabrina Viel - Silvia Toffano - Diana Da Rugna ; Anna de la Forest - Silvia Carignano.

Remplaçante : Luana Frasnelli (G).

Russie

Gardienne : Irina Gashennikova.

Arrières : Maria Barykina - Zhanna Shelchkova (C) ; Aleksandra Kapustina - Alena Khomich ; Olga Permyakova - Elena Bialkovskaïa.

Attaquantes : Oksana Tretiakova - Tatiana Burina - Svetlana Trefilova ; Ekaterina Smolentseva - Ekaterina Pashkevich - Larisa Mishina ; Yulia Gladysheva - Tatiana Sotnikova - Iya Gavrilova ; Ekaterina Smolina - Galina Skiba.

Remplaçante : Nadezhda Aleksandrova (G). Absente : Kristina Petrovskaïa.

 

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