Finlande - Italie (16 février 2006)

 

Jeux Olympiques de Turin 2006, groupe A.

Après avoir bien résisté puis souffert face au Canada, la Squadra Azzurra continue son périple à domicile face à un autre ténor du groupe : la Finlande d'Erkka Westerlund qui vient tout juste de se défaire avec grande facilité de la Suisse (5-0). Inutile de dire que le public italien doit s'attendre une nouvelle fois à voir son équipe souffrir. Saku Koivu et ses coéquipiers de leur côté ont pour objectif de profiter du calendrier clément dont ils bénéficient pour faire carton plein et conserver la tête du groupe.

Dès la première minute, Günther Hell, préféré à Jason Muzzati, peut se douter qu'il ne va pas chômer cet après-midi. Une chaude alerte devant sa cage le conduit à se mettre en action très rapidement. Le jeu est à sens unique en ce début de rencontre avec des Finlandais qui monopolisent la rondelle et des Italiens qui se contentent de défendre, parfois très bas, dans leur zone. Après déjà deux supériorités numériques et près de dix minutes de jeu, les Suomis dominent leurs adversaires 13 tirs à... 1 ! Une statistique qui en dit long sur la maîtrise finlandaise, mais le score reste désespérément vierge. Le seul tir italien aurait pourtant pu faire mouche puisque Giorgio De Bettin s'est créé un mini-break pour défier un Fredrik Norrena complètement inactif jusque là. Cela dit, si le score reste vierge, c'était surtout grâce au talent de Günther Hell, en état de grâce dans ce premier tiers-temps. Après s'être imposé sur une échappée de Jussi Jokinen, il récidive quelques minutes plus tard face à Antti Laaksonen qui a pourtant tout son temps pour l'ajuster. Même Selänne doit échouer de près dans les derniers instants du tiers face à Hell, décidément intraitable et auteur de 23 arrêts dans les vingt premières minutes de jeu !

Si le premier tiers a rimé avec inefficacité pour les Finlandais, le deuxième va rimer avec powerplay. Après quatre échecs en première période, ils avaient passablement balbutié leur jeu de puissance. La cinquième supériorité numérique est la bonne. Avec un brin de chance puisqu'un tir de Numminen heurte le poteau puis le dos de Hell pour retomber sur la ligne de but. Jere Lehtinen n'a plus qu'à pousser le palet au fond (1-0, 21'49"). Un but libérateur pour la troupe finlandaise en regain d'efficacité. Deux minutes plus tard, toujours en supériorité, la Finlande remet ça sur un tir du poignet de Saku Koivu que Hell ne voit pas passer alors que Selänne tient la garde à côté de lui (2-0, 23'51"). Comme face au Canada la veille, l'Italie semble perdre pied dans le deuxième tiers. Dépassée par les événements, la Squadra Azzurra commet faute sur faute à l'image de Chitarroni pénalisé par un 2'+2' pour deux fautes d'affilée. Encore une fois la sanction finit par tomber, cette fois sur un slap de Petteri Nummelin dévié juste devant la cage par Jussi Jokinen (3-0, 30'11"). Les Italiens ne montrent pas de signe de réaction, même lorsque Koivu vient s'imposer dans le slot et bousculer Hell. La première ligne finlandaise s'en donne alors à cœur joie et il faut encore que Hell réalise un miracle pour faire échouer un superbe jeu en triangle entre Koivu, Selänne et Lehtinen. Il ne pourra rien en revanche sur un tir en lucarne de Peltonen qui vient clôturer le score de fort belle manière dans ce deuxième tiers-temps (4-0, 38'25").

Avec un score acquis après quarante minutes, la Finlande, comme le Canada la veille baisse logiquement d'intensité dans la dernière période. Hell a un peu moins de travail et les attaquants italiens, quasiment inexistants pendant quarante minutes, montrent le bout de leurs crosses. Ils retrouvent même un partie de leur intensité physique à l'image d'une belle mise en échec de Trevisani sur Hentunen. Insuffisant toutefois pour mettre en danger un Fredrik Norrena aussi serein qu'Antero Niittymäki hier face à la Suisse. Et alors que les Finlandais gèrent tranquillement leur avance sans forcer, les Italiens leur donnent sur un plateau l'occasion d'aggraver un peu plus la marque. Nardella et Ramoser partent simultanément en prison et une double supériorité numérique de deux minutes se profile pour la Finlande. Le duo Koivu-Selänne se charge d'exécuter la sentence, le premier centrant pour le second, idéalement placé devant les buts de Hell (5-0, 52'07"). L'attaquant des Mighty Ducks d'Anaheim se fait un dernier plaisir trois minutes plus tard en convertissant un une-deux finement joué avec Lehtinen d'un slap en pleine lucarne (6-0, 55'08").

Mission accomplie pour la Finlande et deuxième blanchissage en deux rencontres pour deux gardiens différents. Pas mal pour une équipe qui s'inquiétait de ses forfaits de gardiens avant les Jeux. Même si le plus dur reste à venir avec les confrontations face aux Tchèques et aux Canadiens notamment. Sur le plan offensif, la réussite est également au rendez-vous avec onze buts marqués en deux matchs et une première ligne offensive partie sur des bases très élevées avec des vétérans qui jouent à merveille leur rôle de locomotive.

Quant aux Italiens, le calvaire continue et comme la veille, ils n'ont tenu qu'un tiers-temps avant de craquer. Ce match était pour eux la copie conforme de celui face au Canada et n'annonce rien de bon pour la suite même s'ils essaieront de mieux figurer face à la Suisse et l'Allemagne notamment. Mais la vieillissante Squadra Azzurra ne joue pas dans la même catégorie que ses adversaires jusqu'à présent.

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Commentaires d'après-match

Teemu Selänne (attaquant de la Finlande) : "Le jeu de puissance est très important. Nous savons l'importance qu'il aura dans ce tournoi. Nous devons le réaliser très, très bien pour avoir une chance de succès."

Michele Strazzabosco (défenseur de l'Italie) : "Pour dire vrai, je m'attendais à une différence plus marquée que celle effectivement rencontrée dans les deux premiers matches. Nous avons surtout pris des buts en infériorité numérique par manque d'habitude de l'arbitrage international. Les arbitres italiens ont toujours cherché à s'adapter, mais en pratique ils pénalisent une charge correcte et te laissent faire ce que tu veux avec la crosse. Ici, c'est l'inverse. On aurait perdu quand même, mais peut-être 3-0, en restant un peu plus dans le match. [...] Sur le papier le favori est le Canada. Mais j'ai vu jouer la Russie hier et elle m'a impressionné malgré sa défaite. Kovalev est un joueur incroyable, un degré au-dessus des autres."

 

Finlande - Italie 6-0 (0-0, 4-0, 2-0)

Jeudi 16 février 2006 à 13h05 au Palasport Olimpico de Turin. 7776 spectateurs.

Arbitrage de Vyacheslav Bulanov (RUS) assisté de Milan Masik (SVQ) et Kevin Redding (USA).

Pénalités : Finlande 4' (2', 0', 2'), Italie 22' (8', 10', 4').

Tirs : Finlande 51 (23, 18, 10), Italie 16 (6, 3, 7).

Évolution du score :

1-0 à 21'49" : Lehtinen assisté de Numminen (sup. num.)

2-0 à 23'51" : S. Koivu assisté de Numminen (sup. num.)

3-0 à 30'11" : J. Jokinen assisté de Nummelin et Salo (sup. num.)

4-0 à 38'25" : Peltonen assisté de Nummelin (sup. num.)

5-0 à 52'07" : Selänne assisté de S. Koivu et Salo (double sup. num.)

6-0 à 55'08" : Selänne assisté de Lehtinen

 

Finlande

Gardien : Fredrik Norrena.

Défenseurs : Kimmo Timonen - Teppo Numminen ; Sami Salo - Petteri Nummelin ; Aki-Petteri Berg - Toni Lydman ; Antti-Jussi Niemi.

Attaquants : Jere Lehtinen - Saku Koivu - Teemu Selänne ; Ville Peltonen - Olli Jokinen - Jussi Jokinen ; Niko Kapanen - Antti Laaksonen - Niklas Hagman ; Ville Nieminen - Mikko Koivu - Jarkko Ruutu ; Jukka Hentunen.

Remplaçant : Antero Niittymäki (G).

Italie

Gardien : Günther Hell.

Défenseurs : Michele Strazzabosco - Armin Helfer ; Bob Nardella - Florian Ramoser ; André Signoretti - Carter Trevisani ; Christian Borgatello.

Attaquants : Giuseppe Busillo - Mario Chitarroni - Tony Tuzzolino ; Stefano Margoni - Jason Cirone - Giulio Scandella ; Anthony Iob - John Parco - Giorgio De Bettin ; Lucio Topatigh - Manuel De Toni - Luca Ansoldi ; Stefan Zisser.

Remplaçant : Jason Muzzatti (G).

 

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