Dunkerque - Strasbourg (4 mars 2006)

 

Match comptant pour la neuvième journée de la poule finale de division 1.

Alors que les festivités carnavalesques battent leur plein dans la cité de Jean Bart, la venue de l'ogre strasbourgeois rajoute encore plus de piquant dans le quartier de Malo. À défaut de match au sommet prédit par certains, du fait du parcours sans-faute des Alsaciens, on s'attend à un test important pour l'Étoile noire.

Le début de match est assez équilibré, et les occasions se font rares. Ainsi, Dave Grenier cherche en vain Peter Himler devant le but (2'39), tandis qu'en face Alexis Billard de la gauche voit son tir trop croisé frôler la lucarne (3'01). C'est ensuite Daniel Saint-Amant, du revers, qui passe tout près du but suite à une passe devant le but de Mysicka (4'01). Strasbourg, quelque peu secoué, repart à l'attaque par Joan Montesinos mais Jaro Jacko ne peut en profiter, ne trouvant que le gant de Landry Macrez (5'18), avant de se faire contrer dans l'enclave sur une passe de Reverdin (5'38). C'est encore cette ligne qui se montre la plus incisive quand Maxime Catelin évite deux adversaires pour contraindre le gardien à l'intervention par deux fois (7'25). Macrez fait parler son talent de manière acrobatique quand Sylvain Favreau donne une offrande à Peter Himler seul devant le but (8'18). Une première supériorité numérique permet aux Strasbourgeois d'accroître leur pression, par un lancer lointain de Tommy Flinck, arrêté (10'23), tout comme la tentative en lucarne du très actif Dave Grenier (11'31). C'est ensuite au tour de Dunkerque de prendre les initiatives. Suite au lancer de la gauche de Ghislain Folcke (12'10) et au cinglage de Sylvain Favreau, les Corsaires disposent d'un homme supplémentaire, ce qui permet à Karl Dewolf d'organiser la manœuvre, mais son lancer frappé, repoussé tant bien que mal par Nemcak, n'est pas suivi (13'49). Qu'importe, à forces égales, Daniel Saint-Amant s'enfonce sur la droite, repique vers le centre, évite un défenseur et sert Mysicka, seul devant le but, qui ne se fait pas prier pour ouvrir la marque (1-0, 15'55). Piqués au vif, les visiteurs ne prennent pas le temps de gamberger, et le lancer de la ligne bleue de Thibault Dumuis est dévié devant le but par Stéphane Hohnadel (1-1, 16'10). Les débats s'animent, chaque équipe répondant instantanément à l'autre, en témoigne la fin du tiers inaugural, quand Mysicka ne peut exploiter une bonne passe devant le but de Bécuwe (19'00), puis sur une échappée de Peter Himler, mais ce dernier en un contre un avec Dubois ne peut tromper un Macrez vigilant (19'54).

Le début du deuxième tiers est une copie conforme de ce qui s'est vu avant le retour aux vestiaires. Au manque de réussite de Saint-Amant devant Nemcak (20'47), l'Étoile noire oppose un lancer de loin de Stanislav Mistrik (21'31) et surtout une percée pleine d'allant de son compatriote Dirnbach, qui oblige une fois de plus Macrez à intervenir (22'36). C'est encore Saint-Amant qui sonne la révolte pour Dunkerque, en résistant à Thibault Dumuis pour inquiéter le portier local d'une tentative vaine en déséquilibre (23'29). Les débats étant à ce moment précis très équilibrés, il faut attendre les unités spéciales pour voir l'un des protagonistes prendre vraiment l'ascendant. Avec Dumuis sur la touche, c'est Mathieu Bécuwe qui en profite pour mettre la fusée Mysicka sur orbite. L'ancien Angevin évite la sortie de Juraj Nemcak, mais ne peut redresser sa course et se retrouve derrière la cage, alertant directement Dewolf idéalement placé (2-1, 25'47). Strasbourg tente encore de revenir au score immédiatement, et s'en remet une fois de plus à Dave Grenier, dont les tirs soudains sont tout près de faire mouche (26'06 et 26'27), avant de tenter une percée suivie d'un tir à ras glace trop à gauche.

L'emprise alsacienne sur le match commence à se faire sentir, et si Benoît Guillemot de la gauche contraint Nemcak à intervenir en deux temps (27'09), sur le contre Daniel Sevcik alerte Jaro Jackö qui est trop court. Ce sont ensuite Favreau et Flinck qui se mettent en évidence devant un Macrez impeccable (29'10), tout comme face aux deux tentatives du capitaine Hohnadel (30'07). Si en supériorité Himler (31'15) et Grenier (32'18) se retrouvent bien placés, ils se montrent maladroits dans le dernier geste et ne trouvent pas le cadre, et quand Himler pense avoir trouvé l'ouverture, c'est toujours Macrez qui s'interpose (32'40). Après avoir résisté les Corsaires repartent vers l'avant, et Saint-Amant bute une première fois sur Nemcak (33'40), avant que les défenseurs nordistes ne viennent mettre la pression dans la zone alsacienne. Et, si Eichenolc bien placé devant le but ne peut reprendre une passe de la gauche, Loïc Destoop a parfaitement suivi pour glisser la rondelle au fond des filets (3-1, 34'29). Menés de deux buts, situation peu commune pour eux, les Strasbourgeois vont à partir de cet instant asseoir leur mainmise sur le match. Tommy Flinck d'un tir soudain (35'25) et Hohnadel dans l'enclave (36'44) obligent Macrez à des parades peu évidentes, et Mathieu Reverdin n'est pas loin de profiter d'un palet laissé à l'abandon, débordant sur la gauche pour se heurter au dernier rempart nordiste (39'40).

Les débats s'animent un peu plus au troisième tiers, Strasbourg n'ayant plus de temps à perdre. Mais la forte densité de joueurs devant le but de Macrez empêche Jacko d'exploiter une passe de derrière la cage (40'38) et force Dirnbach a tenter sa chance de loin, sans trop de danger pour Macrez (42'20). Si en contre Mysicka rate de peu le coche, d'un tir qui passe trop à gauche (42'53), il ne s'agit que d'une parenthèse, et Grenier imite l'attaquant dunkerquois en cherchant la lucarne, puis en entamant une nouvelle percée stoppée par Macrez (45'01), qui repousse ensuite tant bien que mal le lancer de la droite de Milan Dirnbach, que Jacko qui a suivi expédie sur le montant (46'25). La même situation se présente pour Dunkerque quand Saint-Amant intercepte la rondelle pour s'en aller feinter Nemcak et lancer directement sur la barre (46'53). Si en supériorité numérique Strasbourg a quelques difficultés à se montrer dangereux, sa patience paye quand Daniel Sevcik se montre le plus rapide sur un rebond laissé par Macrez (3-2, 48'05). Dans la foulée Himler s'enfonce dans la défense pour tirer directement sur le gardien (48'45), imité peu après par Mistrik (49'54). Un faire trébucher de Dewolf permet à l'Étoile noire d'asseoir sa domination, et suite à une chute de Ghislain Folcke, Sylvain Favreau va buter sur Macrez, mais le palet revient sur Mathieu Reverdin qui égalise (3-3, 50'39). Remontés au score, les Corsaires demandent un temps mort, avant de tenter de repartir de l'avant, sans pour autant inquiéter Nemcak, et c'est même une contre-attaque alsacienne qui fait passer un frisson dans l'assistance, Jacko lancé par Sevcik étant trop court (51'57). La réussite est toutefois nordiste en ce troisième tiers, et de son aile Saint-Amant alerte parfaitement Mysicka, l'attaquant prenant le temps de contrôler la rondelle pour ajuster Nemcak en pleine course (4-3, 52'53). Comme à son habitude, Strasbourg répond dès l'engagement, et une nouvelle situation chaude se présente devant la cage de Dunkerque, initiée par les remuants Sevcik et Jacko (53'11). Au cours de ce troisième tiers Daniel Bourdages modifie son alignement, faisant passer Joan Montesinos sur la première unité, alors que Mathieu Saint-Marc fait son apparition entre Reverdin et Catelin. Le capitaine Hohnadel s'échappe sur la droite et échoue sur le gardien (54'32), avant que Flinck n'aie d'autre solution que d'effectuer le tour de la cage pour tenter sa chance en vain, chacun de ses partenaires étant serré de près (56'35). Le pressing des avants, notamment de Mysicka, permet aux Corsaires de gagner de précieuses secondes, mais l'homme du match est tout trouvé dans les derniers instants quand Catelin et Reverdin ne peuvent tromper la vigilance de Landry Macrez, qui repousse tout ce qui se présente à lui (59'05). La sortie de Nemcak n'y change rien, Daniel Sevcik ne peut profiter de deux situations idéales devant le but dans les dernières secondes.

Acharné mais correct, le choc promis a tenu toutes ses promesses, entre des Dunkerquois comme souvent courageux des deux cotés de la patinoire et des Strasbourgeois bien organisés, qui connaissent une rare défaite et sont auteurs dans la dernière période d'une vingtaine de tirs... contre un seul cadré pour Dunkerque.

Compte-rendu signé Mathieu Hernaz

 

Commentaires d'après-match

Karl Dewolf (entraîneur de Dunkerque) : "Nous n'avons pas préparé ce match d'une façon particulière. On se devait face à cette équipe qui n'avait pas perdu de points d'être présents devant notre public. On sait qu'ils ont l'habitude de jouer sur une grande glace et il fallait être prêts à les accueillir chez nous sur une petite glace. L'union a fait la force, notre groupe s'entend très bien, et quand plusieurs joueurs ne sont pas en osmose ce n'est pas la même chose. Nous n'avons pas paniqué sur la remontée strasbourgeoise. J'ai demandé le temps mort pour remettre les pendules à l'heure car on prend les deux buts sur deux erreurs individuelles. Il fallait être présents défensivement, ne pas laisser de rebonds à l'adversaire. Ils ont fait briller notre gardien. Nous avons une mission, être sur le podium On va travailler pour, tout en sachant que pour la première place c'est plié. Plus haut on sera, plus il y aura d'espoir pour remonter."

Daniel Bourdages (entraîneur de Strasbourg) : "C'est un championnat de quatorze matchs, et si c'est la seule défaite que nous pourrions concéder je suis preneur. Dunkerque a fait un très bon match, surtout au point de vue défensif, sur une petite glace. Au troisième tiers on a dominé comme on en a l'habitude mais il était un peu tard. Ils marquent le quatrième but sur une erreur de marquage, notre défenseur est trop éloigné. Le lancer de Mysicka est bon, je ne peux pas blâmer le gardien car il a fait de beaux play-offs et de beaux arrêts ce soir. On frappe le poteau, Reverdin manque une belle occasion à la fin... Je suis un peu déçu de notre marquage dans les deux premières périodes. On n'a pas assez frappé, et sur une petite glace les mises en échec sont essentielles. Ils ont créé beaucoup de leurs occasions en se promenant derrière la cage, à gauche et à droite. C'est un jeu que l'on affectionne particulièrement et cela faisait longtemps que l'adversaire ne nous l'avait pas imposé. Au troisième tiers je voulais apporter plus de mordant et de vitesse sur la première ligne, ce qui n'a malheureusement pas bien fonctionné."

 

Dunkerque - Strasbourg 4-3 (1-1, 2-0, 1-2)

Samedi 4 mars 2006 à 18h45 la patinoire Michel-Raffoux. 750 spectateurs.

Arbitrage de Cesary Leszko assisté de Mathieu Coquet et Nicolas Lobry.

Pénalités : Dunkerque 14' (2', 2', 10'), Strasbourg 10' (4', 2', 4').

Évolution du score :

1-0 à 15'55" : Mysicka assisté de Saint-Amant et Eichenolc

1-1 à 16'10" : Hohnadel assisté de Dumuis

2-1 à 25'47" : Dewolf assisté de Mysicka et Eichenolc (sup. num.)

3-1 à 34'29" : Destoop assisté de Derepper et Dubois

3-2 à 48'05" : Sevcik assisté de Dirnbach (sup. num.)

3-3 à 50'39" : Reverdin assisté de Favreau (sup. num.)

4-3 à 52'53" : Mysicka assisté de Saint-Amant et Bécuwe

 

Dunkerque

Gardien : Landry Macrez.

Défenseurs : Grégory Dubois (C) - Ghislain Folcke ; Clément Derepper - Karl Dewolf ; Benoît Guillemot.

Attaquants : Mathieu Bécuwe (A) - Daniel Saint-Amant (A) - Tomas Mysicka ; Benjamin N'Guyen - Alexis Billard - Clément Thomas ; Loïc Destoop - Christophe Eichenolc - Pierre Deruddre.

Remplaçant : Julien Peyre (G).

Strasbourg

Gardien : Juraj Nemcak (sorti de sa cage à 59'33").

Défenseurs : Milan Dirnbach - Hughes Cruchandeau ; Wesley Jarvis - Thibault Dumuis ; Dave Grenier - Stanislav Mistrik.

Attaquants : Tommy Flinck (A) - Sylvain Favreau [puis Montesinos à 40'00"] - Peter Himler (A) ; Daniel Sevcik - Stéphane Hohnadel (C) - Jaro Jacko ; Mathieu Reverdin - Joan Montesinos puis Mathieu Saint-Marc à 40'00" - Maxime Catelin.

Remplaçant : Gilles Beck (G).

 

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