Grenoble - Mont-Blanc (15 mars 2006)

 

Quart de finale de Ligue Magnus, match 2.

Après un match très offensif la veille, chose plutôt inhabituelle en play-offs, on pouvait s'attendre à un resserrement des défenses pour ce match n°2. Mont-Blanc avait payé le prix de l'engagement grenoblois lors du premier match puisque Bastien Sangiorgio et Pierre-Antoine Simonneau devaient renoncer pour cause de blessure à l'épaule. Un coup dur pour Mont-Blanc avant de débuter cette deuxième manche.

Les Grenoblois semblaient décidés comme la veille à prendre le jeu à leur compte et monopolisaient la rondelle en début de match. Un festival d'occasions créées devant la cage de Goetz aurait dû permettre aux Brûleurs de Loups d'ouvrir logiquement la marque. Mais ces derniers avaient semble-t-il laissé leur finition au vestiaire. Après une première supériorité numérique, histoire de se mettre en jambes, Roger Jönsson se créait une première situation très nette mais Goetz parvenait à détourner le palet derrière ses buts. Puis Laurent Meunier et Brett Draney se procuraient tour à tour des occasions franches sans pouvoir les concrétiser. La faute à un Arnaud Goetz omniprésent dans sa cage et incontestablement l'homme de ce début de rencontre. En face les réactions haut-savoyardes étaient plutôt sporadiques. Les frères Nicoud se distinguaient en faisant passer des sueurs froides à Burnet mais c'est surtout défensivement que les Haut-Savoyards s'appliquaient. Les Brûleurs de Loups étaient attendus à la ligne bleue et manquaient quelque peu de discernement dans le dernier geste. Sadoun manquait à son tour une belle occasion mais se rattrapait quelques minutes plus tard en plaçant un one-timer foudroyant hors de portée d'Arnaud Goetz (1-0, 15'05"). L'ouverture du score, logique, ne changeait pas vraiment la physionomie du match mais Mont-Blanc se voyait offrir une belle occasion de revenir au score sur deux pénalités concédées par Meunier et Draney à une minute d'intervalle. Une double supériorité numérique en fin de tiers bien négociée par la défense grenobloise, les expérimentés Bonnard et Bachelet en tête, passés maîtres dans l'art de conserver la rondelle et laisser s'égrener les secondes. Passée cette épreuve douloureuse, les Grenoblois se voyaient revenir au vestiaire avec un but d'avance mais anticipaient un peu trop sur la sirène en laissant Romain Carry adresser un dernier tir... qui faisait mouche (1-1, 19'59") !

Une grosse erreur de déconcentration vite annulée dès l'entame de la deuxième période lorsque Kévin Hecquefeuille récupérait la palet sur l'engagement et s'offrait un petit slalom dans la défense haut-savoyarde pour crucifier Goetz à ras de glace après seulement... dix-neuf secondes de jeu (2-1, 20'19"). Retour à la case départ donc avec une unité d'avance pour les locaux, un avantage bien mince car Mont-Blanc se montrait encore entreprenant. Les hommes de Gérald Guennelon ne se montraient pour leur part pas très inspirés dans cette deuxième période, tombant bien souvent dans l'à peu près et l'excès d'individualisme. Et pour couronner le tout, ils sombraient dans l'indiscipline à répétition. Bobby Russell se faisait sanctionner à deux reprises pour un cinglage (même s'il parvenait à emmener Prunet avec lui la seconde fois). Meunier puis Hecquefeuille faisaient preuve de trop de dureté excessive aux yeux de l'arbitre et Grenoble passait une bonne partie du tiers à quatre contre cinq. Mont-Blanc se montrait moins efficace que la veille en supériorité numérique même si jeu défensif isérois était en net progrès (quasiment la seule bonne nouvelle du soir côté grenoblois). La compensation arbitrale permettait de rééquilibrer les débats mais les Brûleurs de Loups se montraient guère plus inspirés en avantage numérique. C'est donc sur beaucoup d'approximations que s'achevait la période sans que le score n'ait bougé.

Comme la veille, Grenoble se trouvait toujours sous la menace de son adversaire au moment d'attaquer le dernier vingt. Avec cette fois un but d'avance certes mais sans tenir les promesses espérées après la troisième période hier. Alors nouveau réveil grenoblois en troisième période pour ce soir ? Ça n'en prenait pas le chemin. Les coéquipiers de Benoît Bachelet semblaient hésiter sur la tactique à adopter, entre défendre le maigre acquis ou essayer de l'accroître. De son côté Christian Pouget ne se posait pas de questions et adressait un puissant slap à mi-distance qui transperçait Burnet (2-2, 45'56"). L'égalisation qui semblait poindre depuis le milieu du deuxième tiers rendait l'atmosphère crispante dans Pôle Sud. Le piège semblait se refermer sur des Brûleurs de Loups peu convaincants. Une cage déplacée par les défenseurs du Mont-Blanc alors que Craig Mills s'apprêtait à marquer ajoutait à la tension ambiante. L'occasion de faire la différence se présentait enfin pour Grenoble sous la forme d'une double supériorité numérique suite à une vengeance maladroite de Gachet sur Meunier. Mais les Brûleurs de Loups rataient le coche et voyaient les prolongations arriver à grand pas. Et puis un éclair dans la grisaille ambiante nommé Cyril Papa allait mettre un terme au suspense. Le jeune Grenoblois contournait la cage, couchait Goetz et plaçait en vieux briscard le palet dans le haut du but (3-2, 56'18"). Cette fois était la bonne, la défense grenobloise parvenait à tenir dans les derniers instants alors qu'Ari Salo avait sorti Arnaud Goetz. Et Pôle Sud pouvait pousser un grand ouf de soulagement.

Victoire encore une fois très laborieuse des Brûleurs de Loups ce soir. Mais victoire quand même. Et en remportant leurs deux rencontres à domicile, ils ont rempli leur contrat. Mais que ce fut difficile face à une équipe du Mont-Blanc accrocheuse qui ne semble jamais à court d'énergie. Les Haut-Savoyards ont continuellement perturbé le jeu collectif des Grenoblois ce soir qui sont retombés dans leurs travers les plus courants, à savoir un manque de réalisme et trop d'individualisme. Le couperet est passé très près et l'issue d'une prolongation aurait pu être bien incertaine. Les marqueurs habituels ont été bien discrets ce soir et ce sont des joueurs moins habitués à la lumière qui se sont trouvés sous les feux des projecteurs. Yven Sadoun, Kévin Hecquefeuille et Cyril Papa ont marqué tous trois un but superbe et ont souligné la profondeur de banc de l'effectif grenoblois.

En face, Christian Pouget ne fait pas ses quarante ans et Arnaud Goetz a affiché une belle forme dans ses cages, en particulier en début de partie. Même si la série semble mal engagée, Mont-Blanc n'a pas encore dit son dernier mot et compte bien faire mordre la glace au moins une fois à des Grenoblois prenables. Rendez-vous est pris à Saint-Gervais vendredi !

Désignés meilleurs joueurs du match : Kévin Hecquefeuille (Grenoble) et Christian Pouget (Mont-Blanc).

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Commentaires d'après-match (d'après Le Dauphiné Libéré) :

Gérald Guennelon (entraîneur de Grenoble) : "Mont-Blanc a certes fait preuve de régularité mais ce n'est pas ça qui a le plus déstabilisé le groupe. Quand je vois autant d'occasions franches en première période pas finalisées... Ça créé le doute. Et au deuxième, l'équipe s'est compromise, sans respecter les consignes de jeu. Ça s'est corrigé au troisième, il faudra continuer dans cette voie."

Christian Pouget (défenseur de Mont-Blanc) : "On a fait un de nos meilleurs matchs de la saison mais le sort a tourné en faveur des Grenoblois. On les a fait douter mais c'est une très bonne équipe en face. Maintenant, pour nous, ça va être dur de gagner trois matches d'affilée. Mais on ne lâchera rien."

 

Grenoble - Mont-Blanc 3-2 (1-1, 1-0, 1-1)

Mercredi 15 mars à 20h00 à la patinoire Pôle Sud de Grenoble. 3300 spectateurs.

Arbitrage de Didier Bocquet assisté de Cyril Carlin et Gwilherm Margry.

Pénalités : Grenoble 18' (6', 10', 2'), Mont-Blanc 24' (4', 6', 4'+10').

Évolution du score :

1-0 à 15'05" : Sadoun assisté de Meunier

1-1 à 19'59" : Carry assisté de Gachet (sup. num.)

2-1 à 20'19" : Hecquefeuille assisté de Meunier

2-2 à 45'56" : Pouget assisté de Croz

3-2 à 56'18" : Papa assisté de Bonnard

 

Grenoble

Gardien : Christophe Burnet.

Défenseurs : Baptiste Amar (A) - Simon Bachelet ; Viktor Wallin - Jean-François Bonnard (A) ; Martin Millerioux - Nicolas Favarin.

Attaquants : Kévin Hecquefeuille - Laurent Meunier - Yven Sadoun ; Bobby Russell - Roger Jönsson - Benoît Bachelet (C) ; Craig Mills - Brett Draney - Cyril Papa.

Remplaçants : Cédric Dietrich (G), Romain Bachelet, Christophe Tartari, Josef Podlaha, Yohann Morant, Teddy Trabichet. Absents : Ludek Broz (genou, saison terminée), Sacha Treille (clavicule). 

Mont-Blanc

Gardien : Arnaud Goetz (sorti à 58'27").

Défenseurs : Lilian Prunet - Thomas Berruex ; Christian Pouget (A) - Peter Hrehorcak ; Stéphane Gachet - Guillaume Duclos.

Attaquants : Patrice Fleutot (C) - Étienne Croz - Sébastien Subit ; Jani Pollari - Romain Carry (A) - Pirrka Lahtinen ; Sylvain Nicoud - Thierry Nicoud - Clément Berruex ; Fabrice Leglaive - Renaud Tracol.

Remplaçants : Dejan Beaurepaire (G), Numa Besson, Yohann Chauvière, Lucas Tremellat. Absents : Pierre-Antoine Simmoneau (épaule), Bastien Sangiorgio (épaule), Florent Socquet, Julien Marquet.

 

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