Quart de finale de Ligue Magnus 2006, match 4.

Après le match d'hier, Dijon semble maîtriser cette série dans tous les compartiments du jeu. Contrairement à hier, en plus, les premières occasions ne sont même pas briançonnaises. Comme Valdemar Pelikovsky commet une obstruction après trente-cinq secondes, les coéquipiers de Milan Tekel peuvent adresser les premiers lancers. Briançon est à son tour en avantage numérique, mais Kinnunen commet un cinglage qui l'annule. Pire, les Dijonnais ont encore trente secondes à cinq contre quatre, et c'est amplement suffisant pour que Miro Kristin s'avance dans l'enclave et reçoive une passe de Palov pour le premier but.

Cependant Briançon continue à pousser et Mickaël Brodin part encore en prison pour un cinglage. Ce sont deux joueurs qui savent déjà qu'ils peuvent faire leurs valises pour la saison prochaine, Anders Dahlin et Valdemar Pelikovsky, qui égalisent sur une belle action offensive. Brodin compense alors ses bêtises en servant Rastislav Palov pour le 2-1. Après ce mauvais but, Luciano Basile décide comme hier en désespoir de cause de changer de gardien et de faire rentrer le jeune Damien Angella, mais celui-ci est pris à froid par le troisième but de Kristin.

Les Briançonnais n'ont pas l'intention d'abdiquer et de quitter le championnat là-dessus. Ils essaient toujours, mais la défense dijonnaise est toujours aussi sûre d'elle. Et huit secondes après une nouvelle pénalité inutile de Pelikovsky, Erik Bochna enfonce le clou sur une passe de derrière la cage de Kristin. Cette leçon d'efficacité casse un peu les jambes de Briançon, même si Angella se rattrape quelque peu avec une belle mitaine face à Stephen Dugas.

De nouveau Basile parvient à revitaliser son équipe pendant la pause, et elle revient sur la glace avec énergie et envie en essayant d'oublier le score et de tout donner. L'occasion pour Hiadlovsky de confirmer sa montée en puissance. Sur presque le seul contre dijonnais, Kinnunen fait obstruction à Kristin, et c'est un énième jeu de puissance concrétisé par des Ducs impitoyables. Cruel pour des Briançonnais qui auront tout perdu cette saison pour n'avoir pas trouvé la clé de la forteresse dijonnaise, pourtant assiégée plusieurs fois.

Commentaires d'après-match (dans le Bien Public)

Daniel Maric (entraîneur de Dijon) : "En finale de coupe de France, c'était un hold-up. Là, au fur et à mesure de la série, on a rétabli l'équilibre. On a grignoté du terrain peu à peu, centimètre par centimètre et minute après minute. On a défendu comme des fous. Mes joueurs ont du talent mais surtout ils savent ce qu'ils veulent. Ils n'ont jamais douté. Ils avaient la rage. On vient de jouer notre 9e match en 22 jours et malgré ça, ils n'ont rien lâché. J'avais le quart de finale de 2004 contre Amiens en travers de la gorge, c'est presque effacé. Je félicite aussi les Briançonnais pour leur fair-play. Même battus, ils n'ont pas essayé de se venger par de vilains gestes. En revanche, je regrette que dès mercredi soir Luciano Basile ait donné toutes ses notes à Fournier - l'entraîneur rouennais. Il ne croyait visiblement pas en ses joueurs."

Julien Tiphaigne (attaquant de Dijon) : "On a su relever la tête après une dernière saison ratée. On a bossé plus que les autres années. On était sur la glace tous les jours, et à la musculation trois fois par semaine. On n'a rien volé. On est en demi avec les trois plus gros clubs français, mais ce n'est pas un exploit. Il ne faut pas oublier que c'était serré avec Briançon. On a réussi à faire la différence physiquement et mentalement mais on a bénéficié d'un coup de pouce du destin avec la blessure de Beaubien. Filip est leur clé de voûte offensive. Il a touché moins de palets qu'à son habitude. Il n'était donc pas dans le rythme. Ça l'a énervé. Sur les trois matches, il a trois occasions, il en donne deux à ses partenaires. En général, c'est ce qu'il fait en un tiers quand il est libre. On savait que si nous arrivions à le museler, c'était 50 % de l'attaque briançonnaise qui était annihilée."

Luciano Basile (entraîneur de Briançon) : "Nos gardiens n'ont pas le niveau. Avec les huit titulaires absents, on a fait notre maximum. On a tout tenté. On a créé beaucoup plus que Dijon. La réussite nous fuit depuis un moment, c'est comme ça. En plus, Filip comme Millar n'ont pas répondu à l'appel. L'année prochaine, je serai à la tête de Briançon et il y aura un changement complet."

Dijon - Briançon 5-1 (3-1, 1-0, 1-0)

Samedi 18 mars 2006 à 20h30 à Trimolet. 854 spectateurs.

Arbitrage de Julien Avavian assisté de Damien Bliek et Savice Fabre.

Pénalités : Dijon 12' (4', 4', 4'), Briançon 16' (6', 6', 4').

Tirs : Dijon 37 (13+4, 12, 8), Briançon 30 (8, 9, 13).

Évolution du score :

1-0 à 06'47" : Kristin assisté de Palov et Sucko

1-1 à 12'41" : Dahlin assisté de Pelikovsky (sup. num.)

2-1 à 16'35" : Palov assisté de Brodin

3-1 à 17'46" : Bochna assisté de Kristin

4-1 à 28'53" : Bochna assisté de Kristin et Rousselin (sup. num.)

5-1 à 48'37" : Mrena (sup. num.)

Gardien : Vladimir Hiadlovsky.

Défenseurs : Milan Tekel - Miroslav Sucko ; Andrej Mrena - Sébastien Rousselin ; Aymeric Gillet - Kévin Dugas.

Attaquants : Rastislav Palov - Mickaël Brodin (C) - Thomas Gueguen ; Miroslav Kristin - Stephen Dugas (A) - Erik Bochna ; Martin Jeannette - Dave Thomas - Martin Drotar ; Julien Tiphaigne (A).

Remplaçants : Fabien Chardon (G), Yassine Fahas. Absent : Antoine Amsellem (suspendu).

Gardiens : Michel Favre puis Damien Angella à 17'46".

Défenseurs : Miroslav Mosnar - Miroslav Dvorak ; Valdemar Pelikovsky - Jean-François Jodoin (C) ; Gary Levêque (A).

Attaquants : Mickaël Perez - Martin Filip - Rob Millar ; Justin Kinnunen - Jiri Hubacek - Lionel Orsolini (A) ; Arnaud Blanchard - Anders Dahlin - Sébastien Rohat ; Emmanuel Giusti.

Absents : Chris Lyness (suspendu), Frederik Beaubien (genou), Edo Terglav (genou), Tomas Baluch (genou), Yannick Maillot (mis à pied), Jakob Milovanovic (entorse du genou), Alexandre Rouillard (luxation à la hanche).

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