France - Pologne (19 avril 2006)

 

Match amical.

L'équipe de France en termine aujourd'hui avec sa préparation avec la volonté de ne pas connaître d'autres blessés, car elle est déjà diminuée de quatre éléments. En coulisses, on croise Vincent Bachet, le doigt méchamment ouvert, François Rozenthal, ménagé par précaution, et Antoine Lussier, avec une belle cicatrice. Laurent Gras est resté à Amiens se faire soigner.

Les Polonais évoluent quant à eux sans leurs meilleurs joueurs, privés de Mariusz Czerkawski, qui les rejoindra juste avant le Mondial, ainsi que de Leszek Laszkiewicz.

Les esprits s'échauffent dès la quatrième minute de jeu entre Piekarski, Besch, auteur d'une charge revancharde, et Hecquefeuille. Les Bleus évoluent alors à quatre contre cinq, mais cela n'empêche pas Julien Desrosiers d'intercepter le palet et de filer seul au but, dans lequel il finit en même temps que la rondelle. Le but est accordé, et l'efficacité est maximale puisqu'il s'agissait de la première action française (1-0 à 05'05"). La seconde infériorité, après une obstruction de Simon Bachelet, est un peu plus délicate à gérer, avec une infiltration de Kolusz dans l'enclave et un tir de la bleue de Borzecki. Peu après, celui-ci charge Mortas avec le coude, mais c'est le Polonais qui reste au sol sur le choc, en plus de prendre le chemin de la prison. Rafal Radziszewski réalise alors une belle mitaine sur un lancer de Hecquefeuille.

On attendait le jeu de puissance français après ses deux buts d'hier, mais il n'est pas très convaincant quelques minutes plus tard à cinq contre trois. Il réussit un bon décalage pour Desrosiers, mais le gardien bouge sa cage sur son brusque déplacement. Après l'engagement, les lancers de la bleue s'envolent, jusqu'à passer au-dessus du plexi dans une tentative de changer la décoration de la patinoire des Courtilles. La France est ainsi sortie de la zone offensive et les supporters polonais peuvent s'enhardir avec des "Polska, Polska" confiants. En fin de tiers-temps, en effet, Grzegorz Piekarski sort du coin et réalise une belle action personnelle en profitant d'un petit moment de passivité défensive tricolore (1-1 à 19'18").

Le début du deuxième tiers-temps est nettement dominé par la Pologne, qui prend logiquement l'avantage, pendant une pénalité de Maurice Rozenthal pour dureté. Après un bon arrêt quelques secondes plus tôt, Fabrice Lhenry est certainement masqué sur le tir d'Adam Borzecki qui lui file entre les jambières (1-2 à 28'53"). À entendre les "Allez les Bleus" qui retentissent, on découvre soudainement qu'il y a des supporters français dans la salle ! Ayant mal interprété l'expression "sixième homme", les tricolores en déduisent qu'ils ont le droit de jouer à six sur la glace. Après quinze secondes de surnombre, l'arbitre leur fait savoir que non. Les Français tuent cette pénalité mais ils n'ont tiré que deux fois au but alors que cette deuxième période a commencé depuis plus de douze minutes. Ils rattrapent largement cette statistique durant le temps restant, grâce à des accrocher de Klys et Baginski, pris de vitesse, qui leur donnent plus d'une minute de double supériorité, puis grâce à un retard de jeu sifflé contre le banc polonais. On ne se presse pas non plus d'envoyer un joueur en prison, et en désespoir de cause, c'est le capitaine Michal Garbocz qui s'y colle.

Il n'empêche, le powerplay français reste toujours inefficace. Quand pour la troisième fois de la soirée les Bleus se retrouvent à cinq contre trois, Baptise Amar concrétise enfin avec un lancer de la bleue (2-2 à 47'26"). On peut croire alors à un réveil français. À quatre contre quatre, Maurice Rozenthal réceptionne parfaitement à la bleue une passe de Simon Bachelet dans le dos des défenseurs, mais il bute sur Radziszewski. Dernier moment d'inquiétude à cinq minutes et demie de la fin quand Desrosiers accroche Rozanski qui essaie de le déborder près de la cage tricolore. La pénalité est tuée sans trop de mal, et quand le Franco-Canadien sort de prison, il enchaîne avec une présence dynamique avec un bon contrôle du palet. La France est quand même poussive offensivement ce soir, même si Chauvel et Desrosiers ont le palet de la victoire à deux contre un dans les trente dernières secondes. La passe de l'Amiénois n'arrivera pas à destination, déviée par le patin du défenseur vers son gardien.

La Pologne obtient au moins un résultat positif avant de partir pour Tallinn, et la France boucle sa préparation avec un bilan correct, surtout défensivement où elle s'est encore plutôt bien comportée ce soir. Pour autant, ce match manquant de tonus ne restera sûrement pas dans les annales. Il a été assez haché, ce à quoi on pouvait s'attendre puisqu'il avait été expressément demandé d'arbitrer selon les règles internationales. Les Français ont peut-être un peu mieux pris ce pli-là, à l'instar de Julian Marcos dont on espère qu'il a fait sienne la devise "cinq prisons en un soir à Vienne, plus aucune en deux semaines"...

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaire d'après-match

Dave Henderson (entraîneur de la France) : "C'est en dessous de ce qu'on a fait aux trois autres matches. On a fait jouer tout le monde même si on n'avait que trois lignes et demie. On a ressenti une fatigue physique et mentale. Depuis trois semaines de préparation, le rythme monte progressivement, il est normal qu'on connaisse une petite baisse à un moment. Au Mondial, on ne craint personne mais on respecte tout le monde. L'Allemagne est favorite, mais il faut voir que les autres sont dans un mouchoir de poche. On n'aurait jamais prévu de perdre autant de centres : Bordeleau (sciatique), Bellemare, Zwikel... C'est pourquoi on a rappelé Mortas et son expérience. On a assez de joueurs offensifs cette année mais on cherche des joueurs capables de nous apporter ce qui nous manque. Subit, il gratte le palet et amène son gabarit. En Autriche, il a marqué un but en déplaçant un gros défenseur et en le dépassant alors qu'il était parti sur la même ligne."

 

France - Pologne 2-2 (1-1, 0-1, 1-0)

Mercredi 19 avril 2006 à la patinoire des Courtilles, Asnières. 1200 spectateurs.

Arbitrage d'Alexandre Hauchart.

Pénalités : France 18' (10', 4', 4'), Pologne 30' (12', 8', 10').

Tirs : France 29 (8, 10, 11), Pologne 28 (10, 9, 9).

Évolution du score :

1-0 à 05'05" : Desrosiers (inf. num.)

1-1 à 19'18" : Piekarski

1-2 à 28'53" : Borzecki assisté de Slabon

2-2 à 47'26" : Amar assisté de Hecquefeuille et Tardif (double sup. num.)

 

France (2' pour surnombre)

Gardien : Fabrice Lhenry.

Défenseurs : Nicolas Besch (2') - Baptiste Amar ; Guillaume Karrer (4') - Stéphane Barin ; Simon Bachelet (4') - Jean-François Bonnard.

Attaquants : Sébastien Subit - Julien Desrosiers (2') - Maurice Rozenthal ; Julian Marcos - Anthony Mortas - Brice Chauvel ; Luc Tardif Jr (2') - Laurent Meunier - Olivier Coqueux ; Kevin Hecquefeuille (2').

Remplaçant : Eddy Ferhi (G). Absents : Vincent Bachet (doigt coupé), Antoine Lussier (choc à la tête hier), François Rozenthal (adducteurs, repos préventif), Laurent Gras (contracture, IRM demain).

Pologne (2' de retard de jeu)

Gardien : Rafal Radziszewski.

Défenseurs : Grzegorz Piekarski (2') - Adam Borzecki (4') ; Jaroslav Klys (4') - Krzysztof Smielowski ; Sebastian Gonera - Mariusz Duleba (2') ; Lukasz Sokol (2') - Bartlomiej Piotrowski.

Attaquants : Michal Piotrowski (2') - Damian Slabon (2') - Mikolaj Lopuski ; Zbigniew Podlipni (2') - Michal Garbocz - Jaroslaw Rozanski (2') ; Tomasz Proszkiewicz - Marcin Kolusz - Adam Baginski (4') ; Martin Voznik (2') - Piotr Sarnik.

Remplaçant : Tomasz Jaworski (G).

 

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