Championnats du monde 2006, premier tour, groupe A

Après un début réussi face à la République Tchèque dans "ses" championnats du monde, la Lettonie comptait bien poursuivre sur sa lancée face à la Finlande qui a éprouvé les pires difficultés pour venir à bout de la Slovénie. Poussés par la chaude ambiance de la Riga Arena, les joueurs de Petr Vorobiev veulent croire en l'exploit face à une équipe qui leur réussit guère d'ordinaire lors des championnats du monde.

Le round d'observation durait plusieurs minutes et aucune des deux équipes n'était vraiment prête à prendre l'initiative du jeu. Finalement deux pénalités infligées consécutivement à Vasiljevs et Pujacs faisaient basculer le début de rencontre en faveur de la Finlande. Mais malgré une présence quasi-constante pendant près de quatre minutes en zone offensive et quelques puissants slaps envoyés de la bleue par les canonniers maison Mikko Lehtonen et Petteri Nummelin, la Finlande ne parvenait pas à prendre les devants au score. Tomi Kallio tentait pour sa part de se forcer le chemin vers les buts sans plus de succès. Ragaillardis par cette résistance victorieuse, les Lettons redoublaient d'effort à cinq contre cinq. Sur un tir d'Aleksandrs Semjonovs, Niittymäki sortait un arrêt quasi miraculeux, le palet heurtant le manche de sa crosse. Et le match semblait basculer sur une charge de Tuomo Ruutu au niveau du visage de Mikelis Redlihs. Sonnée, la victime mit de longues minutes à récupérer sur le banc tandis que son agresseur était invité à rejoindre les vestiaires. La Lettonie bénéficiait ainsi de cinq minutes de supériorité numérique, dont deux passées à cinq contre trois après une faute de Mikko Lehtonen. Une telle opportunité ne doit pas être gaspillée à ce niveau, c'est pourtant ce que firent les Lettons incapables de menacer réellement Niittymäki avec leur jeu très prévisible et sans imagination en power-play. Le gardien des Flyers de Philadelphie ne se trouvait finalement inquiété que sur un palet relâché qu'Aleksejs Sirokovs était près de reprendre au rebond. Mais la Finlande finissait fort le tiers-temps et aurait même pu revenir aux vestiaires avec un but d'avance sur une percée de Ville Peltonen ou un slap de Lasse Kukkonen.

Après s'être sortie miraculeusement du premier tiers, la Finlande ne laissait cette fois rien au hasard et prenait l'initiative en déployant un jeu en passe très ouvert. Son premier power-play du tiers était un modèle du genre et la conclusion victorieuse de Jari Viuhkola bien servi au second poteau par Jukka Hentunen n'était que pure logique (1-0, 24'32"). Au jeu collectif et efficace des Finlandais, les Lettons répondaient par une jeu plus individualiste avec un palet porté souvent trop longtemps et qui se soldait rarement par un tir sur les cages de Niittymäki. Mikelis Redlihs symbolisait à merveille cette inefficacité en faisant le spectacle par une succession de dribbles dans la zone offensive pour finalement perdre le palet et concéder un contre. En difficulté dans sa zone, la Lettonie était contrainte à la faute sur des échappées de Jani Rita et Esa Pirnes. Jussi Jokinen heurtait le poteau et Tuukka Mäntylä ratait la cage après un très bon jeu en triangle qui aurait mérité meilleur sort. Mais malgré sa domination et ces deux supériorités numériques consécutives, la Finlande ne parvenait pas à faire le break et les dix mille spectateurs de l'Arena Riga continuaient à croire en l'exploit de leurs protégés. Paradoxalement, c'est sur une supériorité numérique lettone, que les Finlandais trouvaient la solution pour déjouer Sergejs Naumovs, excellent jusque là. La faute à Atvars Tribuncovs qui ratait complètement une passe à sa ligne bleue, interceptée par Tomi Kallio. Celui-ci remportait victorieusement son face-à-face avec le portier letton en plaçant le palet sous la barre (2-0, 35'02"). Les hommes de Petr Vorobiev avaient pourtant l'occasion de revenir au score en fin de période sur une double supériorité numérique d'une minute mais ils ne connurent guère plus de réussite que lors du premier tiers.

Avec deux buts de retard, la Lettonie jouait son va-tout en début de troisième tiers et était contrainte d'ouvrir le jeu. Mais cette configuration profitait surtout à Antti Miettinen qui se procurait une belle occasion. Et l'indiscipline devait condamner définitivement la Lettonie. Les Finlandais avaient mis deux tiers-temps à régler leur jeu de puissance et ils parvenaient à marquer deux fois en trois occasions consécutives dans ce dernier tiers. D'abord sur un slap de la bleue de Peltonen qui venait se loger dans la lucarne de Naumovs (3-0, 48'38"). Puis sur un centre de Nummelin repris devant les buts par Berg... du patin, un but finalement validé par l'arbitre après visionnage de la vidéo (4-0, 51'51"). Le score devenait lourd pour les Lettons qui lâchaient prise et cédaient une dernière fois sur un rebond repris par Jani Rita suite à un tir d'Esa Pirnes (5-0, 55'10").

La Lettonie a longtemps cru pouvoir inquiéter son adversaire et décrocher au moins le match nul comme face aux Tchèques. Mais le manque de réussite en supériorité numérique a été fatal aux hommes de Petr Vorobiev qui ont vendangé deux occasions de cinq contre trois et un jeu de puissance de cinq minutes. La résistance de Sergejs Naumovs fut louable même s'il aurait pu recevoir un peu plus d'aide de sa défense. Avec seulement un but marqué en deux matches, la Lettonie devra vite trouver des solutions offensives pour ne pas se faire peur face à la Slovénie.

La Finlande a réalisé un match bien plus abouti que face à la Slovénie avec les ingrédients qui ont fait son succès à Turin : un Niittymäki solide dans les buts (nouveau blanchissage !), un jeu de puissance efficace et une solidité défensive retrouvée. Pourtant le scénario catastrophe du premier tiers aurait pu avoir des conséquences bien plus dramatiques. Mais le "box play" finlandais a été excellent et le power-play, comme face à la Slovénie, s'est amélioré au fil du match. D'ailleurs comme lors de son premier match, la Finlande est montée en puissance au fil de la rencontre pour achever son adversaire lors de le troisième période. Un signe qui ne trompe pas et qui prouve que la Finlande est bel est bien un des favoris de ce mondial. Le choc face à la République tchèque s'annonce sous les meilleurs auspices.

Désignés meilleurs joueurs du match : Antero Niittymäki (Finlande) et Sergejs Naumovs (Lettonie).

Compte-rendu signé Christophe Laparra

Commentaires d'après-match :

Herberts Vasiljevs (attaquant de la Lettonie) : "Après avoir fait match nul contre la République tchèque, nous avions des espérances assez élevées. Nous connaissions l'enjeu aujourd'hui et malgré tout nous n'avons pas joué le jeu que nous sommes capables de jouer."

Mikko Koivu (attaquant de la Finlande) : "Je pense que le 2-0 était un tournant du match, en particulier après la première période. Après ça, on a gagné les batailles et la façon dont on l'a fait était très bonne pour nous."

Petteri Nummelin (défenseur de la Finlande) : "Nous avons commencé à jouer un meilleur jeu de puissance dans le dernier tiers. On s'est amélioré au fil du match."

Finlande - Lettonie 5-0 (0-0, 2-0, 3-0)

Dimanche 7 mai 2006 à 20h15 à l'Arena Riga. 10 616 spectateurs.

Arbitrage de Chris Savage (CAN) assisté de Dean Laschowski (CAN) et Yuriy Oskirko (RUS).

Pénalités : Finlande 47' (4'+10'+5'+20, 6', 2'), Lettonie 20' (6', 6', 8').

Tirs : Finlande 41 (9, 21, 11), Lettonie 18 (7, 7, 4).

Évolution du score :

1-0 à 24'32" : Viuhkola assisté de Hentunen et Lehtonen (sup. num.)

2-0 à 35'02" : Kallio (inf. num.)

3-0 à 48'38" : Peltonen assisté de Nummelin (sup. num.)

4-0 à 51'51" : Berg assisté de Nummelin et J.Jokinen (sup. num.)

5-0 à 55'10" : Rita assisté de Pirnes

Gardien : Antero Niittymäki.

Défenseurs : Aki-Petteri Berg - Petteri Nummelin (A) ; Mikko Lehtonen - Lasse Kukkonen ; Pekka Saravo - Tuukka Mäntylä ; Mikko Luoma.

Attaquants : Ville Peltonen (C) - Jussi Jokinen - Antti Miettinen ; Jukka Hentunen - Jari Viuhkola - Tomi Kallio ; Jarkko Ruutu (A) - Mikko Koivu - Tuomo Ruutu (puis Sean Bergenheim à 06'57") ; Riku Hahl - Esa Pirnes - Jani Rita.

Remplaçant : Fredrik Norrena (G).

Gardien : Sergejs Naumovs.

Défenseurs : Arvids Rekis - Agris Saviels ; Atvars Tribuncovs (A) - Maris Jass ; Guntis Galvins - Georgijs Pujacs ; Aleksandrs Jerofejevs - Kaspars Astasenko.

Attaquants : Grigorijs Pantelejevs - Janis Sprukts (A) - Martins Cipulis ; Leonids Tambijevs - Aleksandrs Semjonovs (C) - Aleksandrs Nizivijs ; Aleksejs Sirokovs - Viktors Blinovs - Mikelis Redlihs ; Lauris Darzins - Herberts Vasiljevs - Juris Stals.

Remplaçant : Martins Raitums (G).

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