Suède - Bélarus (12 mai 2006)

 

Championnats du monde 2006, deuxième tour, groupe F.

Vite à l'abri

Suède-Biélorussie est toujours un match à part dans les compétitions internationales... Le quart de finale de Salt Lake City demeure un traumatisme dans la mémoire collective scandinave, depuis que Tommy Salo a encaissé ce but-gag en fin de match en 2002. Depuis, la Suède prend très sérieusement les confrontations contre la Biélorussie, avec l'objectif systématique d'écraser au mieux cet adversaire.

Si les Biélorusses comptent un malade et un suspendu, la Suède récupère pour ce match Michael Nylander et Jorgen Jönsson, deux joueurs expérimentés. Ce dernier revient d'une blessure au genou et est logiquement loin d'afficher sa meilleure forme. Le premier tiers-temps est à sens unique. La Suède prend la rencontre par le bon bout, dominant son adversaire du jour dans tous les compartiments du jeu. La Biélorussie a peut-être encore dans les jambes les deux matches très serrés disputés dans la semaine (victoire 2-1 sur la Slovaquie, défaite 3-2 face à la Russie). Poussant la troupe de Glen Hanlon à la faute, les Scandinaves ouvrent la marque en avantage numérique après moins de cinq minutes. Nylander brille par une belle feinte de tir pour s'ouvrir le chemin du filet de Mezin, qui tremble par la faute d'un lancer du poignet ras glace le long du poteau. Dans la foulée, la Suède double la mise par Jonas Nordquist. Timander est à l'origine de l'action avec un lancer hors cadre, Nordquist récupérant le palet derrière le but pour contourner la cage et prendre Mezin de vitesse. Dominateurs, installés en zone offensive, les Suédois doivent attendre encore dix minutes pour concrétiser une nouvelle occasion. La ligne des Red Wings de Detroit, Samuelsson-Zetterberg-Franzén, étouffe la défense pendant une très longue séquence avant un lancer de Franzén. Magnus Johansson récupère la rondelle de l'autre côté et trouve la lucarne de Mezin, en retard sur cette transversale involontaire. Finalement, le calvaire s'achève dans la dernière minute avec le but du 4-0. Hållberg se détache du marquage de Skabelka et conclut en effet une passe millimétrée de Samuelsson du revers.

La Biélorussie n'a rien à se mettre sous la dent et ne fait pas mieux en deuxième période, tentant seulement quelques tirs de loin faute de pouvoir s'approcher du but défendu par Holmqvist. Les arbitres ont beau accumuler les pénalités, les jeux de puissances des deux équipes restent muets dans cette période globalement maîtrisée par la Suède.

À 4-0 et avec vingt minutes à jouer, les deux équipes paraissent se satisfaire du score et on ne peut pas dire que le spectacle soit au rendez-vous. Mangeant le temps, les hommes de Gustafsson concèdent de nombreuses pénalités et finissent par encaisser un but en avantage numérique. La troisième séquence de suite est en effet la bonne pour Sergei Zadelenov, qui vient sauver l'honneur et priver le gardien d'un blanchissage. Du coup, toute l'équipe se réveille et accélère pour tenter de revenir au score et remonter trois buts en onze minutes. Une occasion en or se présente avec un cinq contre trois pendant plus d'une minute mais la défense suédoise plie sans rompre. Johan Holmqvist s'illustre en repoussant méthodiquement les lancers et en orientant les éventuels rebonds dans les coins.

Le score n'évoluera plus, et la Suède remporte logiquement cette partie après avoir fait l'essentiel de son effort en première période. La Slovaquie, son prochain adversaire, sera sans doute d'un autre calibre sur le plan de la créativité.

Désignés meilleurs joueurs du match : Magnus Johansson pour la Suède et Sergei Zadelenov pour le Bélarus.

Compte-rendu signé Nicolas Leborgne

 

Commentaires d'après-match

Bengt-Åke Gustafsson (entraîneur de la Suède) : "Mes joueurs ont produit une excellente première période avec beaucoup de vitesse et de combativité, et ils ont marqué quatre buts à force de travail. Nylander a vite ouvert son compteur. Quatre buts, c'est une réserve trop importante pour se livrer complètement par la suite. C'était plus facile en un sens : défendre est toujours plus simple qu'attaquer. Mais les Biélorusses nous ont fait passer des moments difficiles, leurs contre-attaques sont précises. C'est une équipe très tenace, et si leur défense n'avait pas craqué au premier tiers, la victoire aurait été plus compliquée à obtenir."

Henrik Zetterberg (attaquant de la Suède) : "Je pense que nous nous sommes compliqués le jeu en deuxième période mais nous avons été plus solides en troisième. Les Biélorusses ont beaucoup de joueurs expérimentés et efficaces, et quand ils se ferment en défense, il est difficile de passer. Ce sera sympa de jouer des adversaires de haut niveau avec des styles différents. Notre équipe a un bon patinage, tout le monde patine et travaille dur. Nous avons un bon mix avec quelques anciens qui sont là depuis un bout de temps et pas mal de joueurs qui ont vraiment eu une bonne saison en Elitserien et à qui on donne une chance de jouer en championnat du monde."

Glen Hanlon (entraîneur du Bélarus) : "La première période a été déterminante. Nos joueurs sentent bien qu'ils peuvent rivaliser avec n'importe quel adversaire, mais ils n'ont pas cru en eux au coup d'envoi et ils ont adopté une position d'attente. Cela ne pardonne pas face à une équipe plus puissante et plus rapide comme la Suède. Ils sont premiers au classement IIHF, nous treizièmes, et l'écart s'est vu ce soir. Néanmoins, je suis fier que les joueurs aient changé le cours du match et qu'ils aient prouvé que leurs qualités de volonté ne sont pas de vains mots. Savin a joué son premier match à ce niveau, et c'était contre les champions olympiques. On peut imaginer sa nervosité, mais il n'a pas failli à sa mission. Quant à l'autre 'joker' Ryadinsky, c'est un défenseur expérimenté dont les qualités ne sont pas en doute. Ses services seront d'autant plus utiles que Zhurik s'est blessé et que son championnat est terminé."

Oleg Antonenko (capitaine du Bélarus) : "Dans les premières minutes, nous n'avons pas assez patiné et nous avons donné des palets par des passes négligentes. Les Suédois nous ont dominés dans tous les domaines. Si notre jeu de puissance avait utilisé tout son potentiel au début, le sort du match aurait pu être différent. Glen m'avait dit qu'il voulait beaucoup m'utiliser en avantage numérique, mais je ne savais pas avant de venir à Riga que ce serait en position de défenseur. C'était un peu inhabituel au début, mais dans l'intérêt de l'équipe, on s'ajuste à n'importe quel schéma. [...] Personne n'a entendu un seul mot de reproche à la pause, le staff nous a seulement encouragés à nous battre pour notre pays et pour nos coéquipiers. [...] La surface de la glace n'est pas lisse et le palet saute constamment, ce qui gêne les tirs directs."

 

Suède - Russie 4-1 (4-0, 0-0, 0-1)

Vendredi 12 mai 2006 à 20h15 à la Skonto Arena. 2209 spectateurs.

Arbitrage de Jari Levonen (FIN) assisté de Dean Laschowski (CAN) et Joseph Ross (USA).

Pénalités : Suède 24' (6', 8', 10'), Bélarus 22' (6', 12', 4').

Tirs : Suède 42 (17, 18, 7), Bélarus 23 (4, 6, 13).

Évolution du score :

1-0 à 04'16" : Nylander assisté de Zetterberg et Mag. Johansson (sup. num.)

2-0 à 07'18" : Nordqvist assisté de Timander et J. Jönsson

3-0 à 16'40" : Mag. Johansson assisté de Franzén

4-0 à 18'58" : Hållberg assisté de Samuelsson et Timander

4-1 à 49'14" : Zadelenov assisté de Meleshko et Chupris (sup. num.)

 

Suède

Gardien : Johan Holmqvist.

Défenseurs : Ronnie Sundin - Magnus Johansson (A) ; Per Hållberg - Matthias Timander ; Kenny Jönsson (C) - Niklas Kronwall ; Andreas Holmqvist.

Attaquants : Johan Franzén - Henrik Zetterberg (A) - Mikael Samuelsson ; Tony Mårtensson - Michael Nylander - Björn Melin ; Jesper Mattsson - Andreas Karlsson - Fredrik Emwall ; Jörgen Jönsson - Mika Hannula - Jonas Nordquist ; Matthias Johansson.

Remplaçant : Stefan Liv (G). En réserve : Daniel Henriksson (G), Nicklas Bäckström, Joel Lundqvist.

Bélarus

Gardien : Andrei Mezin.

Défenseurs : Aleksandr Makritsky - Viktor Kostyuchenok ; Vladimir Kopat - Sergei Erkovich ; Vladimir Svito - Alexandr Zhurik ; Aleksandr Ryadinsky.

Attaquants : Dmitry Dudik - Andrei Mikhalev - Aleksei Ugarov ; Mikhail Grabovsky - Sergei Zadelenov - Andrei Skabelka ; Dmitry Meleshko - Alexei Savin - Yaroslav Chupris ; Andrei Kostitsyn - Sergei Kukushkin - Evgeny Esaulov ; Oleg Antonenko (C).

Remplaçant : Sergei Shabanov (G). Absents : Vladzimir Denisov (suspendu), Evgeni Kurilin (fiévreux).

 

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