Edmonton Oilers - Carolina Hurricanes (17 juin 2006)

 

Finale de la Coupe Stanley, match 6.

La série a peut-être tourné à Raleigh au match 5. Carolina sentait la coupe avec une supériorité numérique durant la prolongation mais l'interception de Pisani a remis Edmonton dans le coup. Les Hurricanes ont paru fatigués et ont sérieusement accusé le coup, autant dire que la plupart des observateurs imaginent mal une défaite d'Edmonton devant son public ce soir. Carolina est privé de Weight blessé à l'épaule, et joue le coup de poker avec le retour d'Erik Cole, absent depuis mars dernier pour une blessure à la nuque. Cole a marqué 30 buts en 60 matches mais manque évidemment de compétition, et n'a de plus reçu l'autorisation médicale que la veille à Denver (Colorado). L'ambiance est explosive au Rexall Place avec les traditionnels jeux de lumière, musique rock, derrick en flammes et les hymnes chantés par Paul Lorieau et le public... On sent une intensité rare dans cette patinoire.

Domination stérile

Les Oilers percutent d'entrée avec une série de mises en échec. Jason Smith donne le signal de l'entreprise de démolition. Le premier tir d'Aaron Ward sera rapidement oublié par Carolina. Si Staios est sanctionné d'entrée pour avoir fait trébucher Staal devant le but, le jeu de puissance si efficace en Caroline ne l'est guère à l'extérieur. Ethan Moreau écrase ainsi Erik Cole sur la balustrade en guise de bienvenue pendant que Pronger crée un trois contre un en infériorité. La passe transversale sur Murray gâche un peu la tactique et l'attaque ne donne rien. Le maigre tir de Carolina qui suit sera en fait le dernier du premier tiers-temps ! Les hommes de MacTavish, gonflés à bloc, contrent tous les tirs et frappent tout ce qui bouge. Stoll punit Whitney, avant que Harvey ne teste le physique d'Aaron Ward, incertain pour ce match. Moreau continue sur Vasicek, démontrant que l'équipe de l'Alberta est bel et bien la plus prête pour ce match. Il y a en revanche très peu de tir et de réel jeu offensif. L'échec-avant et le physique de Stoll permettent malgré tout d'obtenir une pénalité, Hedican ayant mis son coude en avant sur la charge du joueur de centre.

Le jeu de puissance d'Edmonton a peu brillé dans cette série mais la séquence de deux minutes est impressionnante. Hemsky et Samsonov jouent ensemble ligne de fond et le long de la bande, gardant le palet très bas sans passer par les défenseurs ligne bleue. De là, ils organisent le jeu en essayant des transversales voire des tirs directs. Smyth pour sa part masque Cam Ward et reste attentif aux déviations. Carolina étouffé s'en sort de justesse avec quelques arrêts à bout portant et de nombreux lancers hors cadre. Cette phase permet aux Oilers de s'installer en zone offensive et de prendre le jeu à leur compte. Murray essaie de marquer ligne de fond, suite à un bon travail de la quatrième ligne. Le contre de Staal et Cole est imprécis, Stillman manquant le cadre. Carolina riposte physiquement avec quelques mises en échec. Les deux équipes sont très bien positionnées et le match est intense. Hedican charge Torres mais la mise en échec est illégale car coude en avant et le défenseur sort deux minutes. Spacek lance la première banderille mais brise sa crosse sur l'action. L'installation du jeu de puissance lui permet d'aller chercher un nouveau matériel. Hemsky, Torres combinent pour servir Pronger pour un bon tir. Mais malgré de bons échanges Ward fait bonne garde et la pénalité est tuée, l'ultime tentative de Moreau ligne de fond à la dernière seconde ne donne rien.

À cinq minutes de la fin le public connaît une petite frayeur avec une sortie spectaculaire de Markkanen quasiment jusqu'à la ligne bleue pour dégager un palet convoité en contre par Whitney, et il faut que Greene puis Tärnström bloquent les lancers devant une cage désertée. De l'autre côté, Horcoff lance Ryan Smyth depuis la neutre mais l'attaquant guerrier est excentré et son tir n'est pas dangereux. Edmonton domine 8 tirs à 2 et poursuit sur ce rythme. Harvey détruit Commodore, ce qui offre une chance pour Torres avec un bon lancer. Carolina veut répondre et Erik Cole s'en charge avec une mise en échec sur Spacek qui permet à Staal de repiquer depuis le coin dans l'axe. La bonne défense bloque à nouveau le tir. Edmonton se précipite sur ses contre-attaques mais maîtrise quand même avec beaucoup plus de rythme et de précision que son adversaire. L'ultime pénalité contre Pisani pour une faute sur Vasicek offre à Carolina une chance de prendre l'avantage mais la sirène retentit sur le score de 0-0.

À sens unique

La deuxième période est à sens unique. Le début de tiers en supériorité numérique ne donne rien pour Carolina, qui multiplie les maladresses avec des hors jeu notamment. Les Oilers sont menaçants en contre avec un débordement Stoll-Murray, pour un tir du premier sur l'écran du second, Murray manquant de peu l'ouverture du score sur le rebond. Ward sauve de la jambière, interrompu par un coup de sifflet... Carolina est sanctionnée pour surnombre. Trente secondes plus tard, le couperet tombe : 1-0. Spacek lance une première fois et récupère son propre rebond. Il envoie une transversale vers Hemsky le long de la bande à l'opposée. Le Tchèque remise dans un intervalle pour Fernando Pisani, dos au but. Mais le natif d'Edmonton pivote et lance du revers au fond des filets en pleine lucarne, bien aidé par le patin de Glen Wesley. Avec seulement 18 buts en saison régulière, Pisani est la bonne surprise des playoffs avec ses 13 buts et son pourcentage de tir de 27%...

Les Hurricanes n'y sont pas, la longue présence offensive de Staal et Cole se révélant par exemple stérile. L'indiscipline pose problème puisque Wesley, recordman de matches sans coupe en activité, est puni pour un coup de crosse au visage d'Hemsky. Mais la phase suivante n'est pas concluante avec une formation locale qui fait des allers-retours en défense pour chercher le palet dégagé par Carolina. Il faut attendre le retour de Wesley pour voir Hemsky servir Samsonov dans l'axe pour deux tirs très dangereux, superbement arrêtés par Ward. La plus belle occasion du match est donc bien pour Edmonton. La roue continue de tourner puisque Stillman prend deux minutes pour un accrochage sur Spacek... lui aussi sanctionné finalement pour avoir exagéré et plongé. Le quatre contre quatre débute par une belle charge de Pronger sur Recchi et presque simultanément de Smith sur Brind'Amour derrière le but. Le contre d'Edmonton force Carolina à se dégager et les arbitres renvoient le jeu dans le camp de Ward. Pronger puis Smith ne cadrent pas de la bleue, et le centre de Stoll pour Dvorak à travers l'enclave n'a pas plus de succès. Le duo poursuit son action et Dvorak sert Stoll pour un beau lancer en lucarne, sauvé par Ward. Harvey met en échec Commodore, démontrant à nouveau l'impact physique de la franchise canadienne. Nous en sommes à 17 tirs à 3, lorsque Greene renvoie Cullen à ses études en entrée de zone avec une nouvelle boîte. Carolina pousse dangereusement en attaque mais cela lance Mike Peca en débordement sur l'aile. Bloqué par Kaberle sur la balustrade, Peca arrive quand même à passer et contourne le but, laissant le palet dans le coin à Pisani. Celui-ci remise ligne bleue sur Spacek qui frappe très fort : but ! Raffi Torres a dévié le palet sous la jambière droite du gardien et Edmonton mène logiquement 2-0.

Pisani exploite le coup de moins bien adverse pour un nouveau lancer difficile et Hedican est alors puni pour la troisième fois après avoir fait trébucher Horcoff devant le but. Les Oilers sont déchaînés. Hemsky se promène, Spacek et Pronger alignent les tirs. Carolina n'y est plus du tout, et le festival technique d'Hemsky est dévié par Peca pour Smyth et une occasion au deuxième poteau, bien arrêtée par Ward. Pronger réalise un gros travail à la bleue pour garder le palet en offensive mais Carolina tue les deux minutes avant de souffler : Peter Laviolette prend un temps mort. L'entraîneur furieux harangue ses troupes absentes et cela fonctionne quelques secondes... modestement. Carolina n'arrive pas à lancer sur Markkanen, ni même à s'installer en zone offensive. Ce n'est qu'à six minutes de la fin que Williams parvient à lancer sur le Finlandais, sans succès, avec un tir en pivot dégagé sous le nez de Brind'Amour. Commodore envoie Cole sur orbite mais il perd le un contre un face à Spacek. Il n'y a aucun échec-avant des Hurricanes, totalement absents des débats. On commence à se dire que la fatigue touche cette équipe de vétérans, Edmonton récoltant peut-être les bénéfices de son repos plus long après la finale de conférence.

Le champion de l'est a une chance de revenir au score lorsque Tärnström perd son duel le long de la bande après une mise au jeu gagnée par Stoll et concède une pénalité. Cullen tente sa chance en un contre un mais Jason Smith se jette, et son équipe s'installe, empêchant les dégagements adverses. Le public en délire encourage ses favoris qui ne tremblent pas, même lorsque Brind'Amour menace mollement Markkanen sur la toute fin de pénalité. Carolina a repris des couleurs avec un tir de Wallin dévié par Vasicek, où Markkanen doit se jeter, en même temps que plusieurs joueurs. Edmonton est repoussé en défense avant de s'échapper en solitaire par Hemsky... mais c'est une pénalité contre Jason Smith qui annule l'action, le capitaine ayant fait tomber Kevyn Adams devant le but. Carolina tourne autour du but sans réel danger et parait manquer d'inspiration. L'absence de Weight joue un rôle majeur sur cette inefficacité. Même lorsque Pronger perd sa crosse, les 'Canes n'ont pas le moindre tir, Moreau se chargeant des blocks. Les cinq dernières minutes de Carolina sont prometteuses mais la période s'achève malgré tout sur un 2-0.

Démonstration

Les Hurricanes n'exploitent pas les quelques secondes d'avantage numérique et manquent même d'encaisser un but sur une action de Mike Peca, poussant Ward à laisser un rebond. Staal a beau travailler, cela n'aboutit à aucun tir. Une interception lance même Edmonton en trois contre un et la séquence est magique. Passe en retrait, remise sur le côté, transversale et tir de Dvorak : Ward sauve du gant au-dessus de la ligne... La vidéo ne confirme pas le sauvetage miraculeux du jeune gardien sur ce superbe jeu en triangle, mais ne l'infirme pas non plus. Faute de preuve (on voit le gant mais pas le palet, a-t-il vraiment franchi la ligne ?), le juge vidéo refuse le but, une conclusion qui rappelle l'arrêt de Gerber face au Canada aux Jeux Olympiques. Carolina repart prudemment et maladroitement avec un tout petit tir de Recchi. Un tir de Ward est bloqué et le défenseur d'Edmonton protège bien le palet : il obtient une pénalité contre Whitney. Cela ne manque pas : 3-0 ! Spacek récupère le palet ligne de fond et sert Peca qui s'avance jusqu'à sa ligne bleue. Il donne sur sa gauche à Ryan Smyth qui fait reculer la défense. Pendant que Peca fixe les deux défenseurs et que le reste des Hurricanes est loin du jeu, Smyth repique dans l'axe et fusille Ward du revers.

Les Oilers gèrent facilement leur effort et poursuivent leur rugueux échec-avant. La frustration de Carolina est à son comble et un nouveau surnombre prouve bien l'absence mentale de l'équipe. Dans la confusion Ladd est envoyé servir la pénalité. Edmonton ne met pas beaucoup de conviction dans l'avantage numérique, cherchant surtout à éviter le contre. Pisani s'essaie en pivot, puis un défenseur lance de loin. Peca a encore une occasion à bout portant, sans succès. Brind'Amour lance en contre mais ce n'est pas cadré et le jeu fluide ramène Peca pour un nouvel arrêt de Ward. De retour à égalité numérique Edmonton joue à merveille avec Hemsky, puis Smyth en angle fermé. Carolina, laborieux, obtient quand même un avantage numérique lorsque Greene est surpris par une bonne présence de Whitney. Mais le public assiste avec satisfaction à un médiocre jeu de puissance. Les Hurricanes paraissent épuisés et hors du coup face à l'intensité physique adverse. Les multiples mauvaises passes les renvoient dans leur camp sans même que leur adversaire s'en mêle. Une mauvaise passe pour Cole à la bleue est une aubaine pour Pisani qui s'échappe tout seul face à Ward. Il est accroché par derrière par Whitney pendant que Ward sauve et s'impose aussi sur le rebond de Peca. Le public réclame un tir de pénalité mais l'arbitre ne donne que deux minutes, Pisani ne contrôlant pas vraiment son palet lors de l'accrochage. Samsonov allume le feu en défense avec un slalom aboutissant à un arrêt de Ward mais le jeune gardien ne peut rien faire devant sa famille sur l'action suivante. Dvorak déborde sur la gauche et remet magnifiquement du revers pour Horcoff qui trouve la lucarne (4-0). Edmonton a enfin trouvé des espaces en avantage numérique avec trois buts ce soir. Au total, un 4/16 sur les deux derniers matches contre 1/25 sur les trois premiers, prouvant que la clé du succès réside bel et bien sur les équipes spéciales... Le public hystérique hurle "We want cup !", poussant son équipe.

Dvorak, Torres, s'en donnent à cœur joie dans la défense. La frustration des Hurricanes est évidente, les vétérans ayant le sentiment de rater le coche. Cullen va provoquer Pronger et Torres avec l'aide de Vasicek et l'échange d'amabilités se termine par une pénalité contre Cullen. Un surnombre rapide des Oilers annule l'avantage numérique. Dvorak et Stoll sont très à l'aise à quatre contre quatre, le tir du Tchèque manquant de peu la déviation de son compère. Markkanen s'ennuie ferme et ne subit qu'un modeste tir de Whitney à côté et un tir de la bleue. Jason Smith se charge de contrer la plupart des tirs pendant que Mike Peca et Dvorak encore sont dangereux en infériorité numérique sur le reliquat de jeu de puissance. Kaberle lance enfin un dernier palet en angle fermé, mais c'est un blanchissage pour Jussi Markkanen, sans forcer (16 arrêts seulement).

Edmonton remporte donc ce 6e match 4-0 sans réelle difficulté. Un véritable festival avec un public déchaîné, conquis par le spectacle. Les Oilers ont dominé dans tous les compartiments du jeu, se montrant solides en infériorité, disciplinés, et pour la première fois efficaces à un de plus. Ils n'ont pas hésité à tirer au but dans toutes les positions et tous les angles, récompensés par des buts déviés (Pisani) ou créant des beaux mouvements grâce à leur vitesse. Carolina est copieusement passée à côté de son match, perdant physiquement tous les duels. Paraissant fatigués et sans mordant, les troupes de Laviolette sont en passe de perdre un avantage pour l'un des plus incroyables renversements de situation de l'histoire. Réponse dans la nuit de lundi à mardi pour ce match 7, le troisième de suite en finale. Edmonton paraît plus frais, mais n'oublions pas que 11 des 13 matches n°7 des finales ont tourné en faveur de l'équipe à domicile...

Compte-rendu signé Nicolas Leborgne

 

Commentaires d'après-match

Craig MacTavish (entraîneur d'Edmonton) : "Je ne suis pas nerveux pour ce match 7. Je l'attends avec impatience. Je suis aussi un supporter et franchement, j'aimerai bien savoir comment ça va se terminer. J'ai dit avant ce match 6 qu'il y aurait beaucoup de réponses à apporter, je le redis pour le 7e, ça devrait être un sacré match..."

Raffi Torres (attaquant d'Edmonton) : "Nous pensons que nous pouvons mieux jouer. Nous devons garder la tête froide. Ils restent très dangereux. Nous allons juste tenter de réaliser le même type de match."

Fernando Pisani (attaquant d'Edmonton) : "Nous avons encore réalisé du beau travail pendant 60 minutes. Le jeu de puissance a bien travaillé. Nous avons bien réussi à garder le palet et à l'envoyer au but."

Peter Laviolette (entraîneur de Carolina) : "Ils nous ont battu au patinage ce soir. Nous n'avancions pas trop. Nos joueurs paraissaient avoir un temps de retard, peut-être même deux. Nous nous sommes déplacés en individus et non en groupe de cinq. Il y a beaucoup d'améliorations à apporter pour retrouver notre style de jeu. Nous n'avions pas fière allure au patinage, peut-être la fatigue... Quelles sont nos options ? Nous sommes à une victoire de la coupe et nous serons à domicile."

 

Edmonton - Carolina 4-0 (0-0, 2-0, 2-0)

Samedi 17 juin 2006 à 18h20 au Rexall Place, Edmonton, Alberta. 16 839 spectateurs.

Arbitrage de Bill McCreary et Brad Watson assistés de Greg Devorski et Jay Sharrers.

Pénalités : Edmonton 14' (4', 6', 4'), Carolina 20' (4', 8', 8').

Tirs : Edmonton 34 (10, 11, 13), Carolina 16 (3, 4, 9).

Évolution du score :

1-0 à 21'45" : Pisani assisté de Hemsky et Spacek (sup. num.)

2-0 à 29'54" : Torres assisté de Staios et Pisani

3-0 à 43'04" : Smyth assisté de Peca et Spacek (sup. num.)

4-0 à 53'05" : Horcoff assisté de Dvorak et Tärnström (sup. num.)

 

Edmonton

Gardiens : Jussi Markkanen.

Défenseurs : Chris Pronger - Jason Smith ; Steve Staios - Jaroslav Spacek ; Dick Tärnström - Matt Greene.

Attaquants : Ryan Smyth - Shawn Horcoff - Ales Hemsky ; Sergei Samsonov - Jarett Stoll - Radek Dvorak ; Raffi Torres - Mike Peca - Fernando Pisani ; Ethan Moreau - Rem Murray - Todd Harvey.

Remplaçants : Ty Conklin (G). Absents : Dwayne Roloson (G, genou), Marc-André Bergeron, Igor Ulanov, Georges Laraque, Kyle Brodziak, Brad Winchester, Jean-François Jacques, Toby Petersen.

Carolina

Gardien : Cam Ward.

Défenseurs : Bret Hedican - Mike Commodore ; Frantisek Kaberle - Aaron Ward ; Glen Wesley - Niclas Wallin.

Attaquants : Ray Whitney - Rod Brind'Amour - Justin Williams ; Cory Stillman - Eric Staal - Erik Cole ; Andrew Ladd - - Matt Cullen - Mark Recchi ; Craig Adams - Kevyn Adams - Josef Vasicek.

Remplaçant : Martin Gerber (G). Absents : Doug Weight (épaule), Andrew Hutchinson, Anton Babchuk, Chad LaRose, Oleg Tverdovsky.