Dunkerque - Courbevoie (2 septembre 2006)

 

Match amical.

Quelques mois après avoir échoué aux portes d'une Ligue Magnus volontairement quittée la saison précédente, les Corsaires de Dunkerque reçoivent comme l'an dernier la visite amicale de Courbevoie. Il s'agit sûrement de la seule similitude avec le match remporté douze mois plus tôt, car l'intersaison a encore été mouvementé sur les bords de la mer du Nord. Exit la première ligne Mysicka-Saint-Amant-Bécuwe, si prolifique, ainsi que le héros local Landry Macrez, reparti vers la Haute-Normandie, et le travailleur Alexis Billard, centre de la deuxième ligne. Alexandre Declerck, revenu du Québec en fin de saison, a lui aussi plié bagages. En face, le COC a perdu moins de monde et s'est bien renforcé, avec les venues du Strasbourgeois Mistrik, du Chamoniard Petiot et de la doublure Julien Leclerc, alors que les Gargeois Skokan et Jaros ont fait un court déplacement pour renforcer les troupes de Rishi Ovide-Étienne, appelé a prendre la succession de Thierry Monier, et qui verra évoluer toutes ses recrues ce soir.

L'entreprenante troupe de Courbevoie pose progressivement son empreinte sur le match, cherchant à combiner au maximum pour trouver la solution, qui peut venir d'un lancer à ras glace de Zdenko Sarnovsky, ou d'une accélération d'Alexandre Motte, qui se déjoue d'Argiolas sans pouvoir toutefois redresser son palet. Le nouvel arrivé Ales Skokan fait quant à lui apprécier la force de son lancer, que Julien Peyre ne peut que repousser sur Thierry Caillaux (0-1, 4'00). Ce dernier n'est pas loin de récidiver dans la foulée, ratant le cadre sur une offrande du même Skokan. Et quand les Corsaires arrivent à faire mieux que se dégager, c'est Rishi Ovide-Étienne qui vient au secours d'une défense assez sereine, dont les éléments se permettent tour à tour de se porter à l'attaque. L'ex-Strasbourgeois Stanislav Mistrik est ainsi en embuscade dans l'enclave pour parachever le travail entamé à droite par Jan Timko, trompant Julien Peyre en force (0-2, 7'24). Les Nordistes essaient de réagir par le désormais attaquant Ghislain Folcke, qui tente de déjouer Fourcade en faisant le tour de la cage, avant que Dubois ne tente d'un lancer haut sur un premier avantage numérique (9'53) de déjouer le gardien francilien, dont le gant ne tremble pas, pas plus que face à l'échappée de Daniel Delbarre. Bien plus inquiétant sera le lancer de la droite d'Arnaud Péan, que Fourcade ne peut que dévier sur son montant. Alors que Dunkerque est dans une bonne période, une perte de palet en zone offensive est mise à profit par Zdenko Sarnovsky, dont le dédoublement de passes avec Alexandre Motte enfante un but d'école (0-3, 14'33). C'en est trop pour les jeunes Corsaires, et Stanislav Mistrik confirme ses bonnes dispositions en portant l'estocade... Jan Timko s'échappe à droite, repique au centre pour tenter de déjouer Peyre, en vain, mais le défenseur a bien suivi (0-4, 18'37).

Peu de monde donne alors cher des chances des locaux de revenir dans le match. Et pourtant, si les munitions offensives se sont en partie envolées durant la période estivale, il n'en a pas été de même de l'abnégation des troupes de Karl Dewolf, passé au centre du deuxième trio. C'est d'abord Julien Peyre qui intercepte le lancer de Thierry Thévenot depuis la gauche, puis Simon Descheyer, mis sur orbite par Benjamin Louf, s'en va en échappée contraindre Fourcade à effectuer une belle parade en déviant la rondelle au-dessus de sa cage. Dans la foulée, Antoine Motte se rend coupable d'un geste aussi brutal qu'incompréhensible sur Folcke (27'22), relançant involontairement les débats. Il n'en faut effectivement pas plus pour permettre à des Dunkerquois soudain libérés d'ouvrir leur compteur, et Fourcade a beau intervenir du gant sur le lancer à mi-hauteur de Dewolf, il ne peut ensuite que repousser le tir frappé de Benoît Guillemot à ras glace depuis la droite, sur Clément Thomas qui suit victorieusement (1-4, 28'08). À peine le temps d'engager que, sur une relance rapide de Grégory Dubois, Camille Argiolas, en relais avec Loïc Destoop, s'en va tromper le gardien francilien de près (2-4, 29'32). Quelques échanges d'amabilités entre Motte et Maison plus loin, Courbevoie ne peut, malgré un temps mort, inverser le sens du vent. Sur une nouvelle montée énergique, Benjamin Louf prend lui aussi appui sur Loïc Destoop pour tenter en pleine course un tir croisé que le nouvel entrant Julien Leclerc ne peut qu'accompagner du regard (3-4, 31'05). Et comme de l'autre côté le gardien nordiste reste vigilant quand Grégory Boissière, seul dans l'enclave, croit conclure la remise de la gauche de Léonard Demaldent, c'est cette fois à l'équipe visiteuse que l'assistance semble accorder le moins de crédit. D'autant qu'il faut attendre une situation de supériorité numérique pour voir un semblant de danger devant la cage des bleus, Petr Jaros reprenant avec beaucoup de conviction la passe du coin droit de Sarnovsky.

La dernière période s'annonce indécise, et les premiers coups de patin le confirment. Les protagonistes, sans proposer d'actions véritablement létales, se répondent coup pour coup. Les quelques situations chaudes sont en fait refroidies par l'intervention d'un patin, par un marquage serré ou tout simplement un plongeon (à l'image de Thierry Thévenot), même si on sent les Courbevoisiens piqués au vif. Finalement, les jeunes Corsaires doivent s'avouer vaincus par l'accélération de Ludovic Duranceau, qui déjoue leur dernier rempart du revers (3-5, 45'37). Ce dernier paraît alors bien seul, mais brillant face au lancer frappé de Jaros ou à la tentative en pivot de Loïc Déovan. Alors que Thierry Caillaux est sanctionné pour son jeu dur sur Folcke (48'33), il faut toutefois que Leclerc s'oppose de la plaque face au missile de N'Guyen, puis devant le revers de Dewolf qui prend lui-même les mises au jeu, et encore au slap de Louf, que Destoop ne peut reprendre, pour que les locaux ne reviennent à une longueur de leurs adversaires. Le pressing de la deuxième ligne de Dunkerque fait ensuite perdre sa sérénité à la paire Thévenot-Mistrik, et Leclerc stoppe un nouveau slap de Dewolf. La fin de match est toutefois moins difficile pour les coéquipiers de Rishi Ovide-Étienne, leurs adversaires écopant de deux pénalités dans les cinq dernières minutes. Cependant, deux curieuses relances d'un Leclerc jusque là souverain engendreront quelques sueurs froides, mais, si son homologue nordiste s'interpose à la renverse face à un Yoann Petiot isolé par le centre d'Alexandre Motte, Julien Leclerc se rassure en toute fin de match sur les tirs à la bleue de Dubois et de N'Guyen, qui terminent dans son gant.

Les Corsaires sont donc parvenus à se relancer dans une partie bien mal engagée, faisant preuve d'une détermination qui devra être un de leurs principaux atouts cette saison. La victoire du COC est somme toute logique pour un effectif dans lequel les recrues, comme Mistrik, semblent déjà bien intégrées et prêtes à donner du fil à retordre aux rivaux franciliens de la poule nord.

Compte-rendu signé Mathieu Hernaz

 

Commentaire d'après-match

Rishi Ovide-Étienne (Courbevoie) : "Contre Dunkerque on sait que les matchs ne sont pas faciles, que Karl Dewolf ne lâche rien, qu'il va jouer et inciter son équipe à jouer jusqu'à la dernière minute. Il ne faut se relâcher à aucun moment. La preuve en a été faite ce soir car ils ont marqué trois buts coup sur coup. Les conditions n'étaient pas faciles, ce sont des jeunes et on n'a pas l'habitude d'avoir des comportements comme cela en face. Les arbitres n'étaient pas en notre faveur. De plus, ils ne sont pas habituellement arbitres et ont du mal à interpréter certaines choses, mais il ne faut pas leur en vouloir car sans eux le match n'aurait pu avoir lieu. Cette année on a je pense le meilleur recrutement de ces dernières saisons. Mistrik a un bon niveau mais on a aussi perdu des défenseurs de bon niveau, on verra bien. On attend d'Ales Skokan qu'il nous apporte plus que Slavomir Ilavsky, qui n'a pas apporté les résultats escomptés. Je pense que c'est un garçon adroit qui sera à la hauteur de nos attentes. Cette année on a pour objectif le podium, mais on verra au fur et à mesure. Il faut passer la première étape de la poule nord, on va y aller 'step by step'. J'ai l'impression qu'il y aura une lutte avec Neuilly, mais Le Vésinet peut aussi tirer son épingle du jeu. Il faut se méfier de tout le monde, il n'y a pas que Neuilly comme adversaire."

 

Dunkerque - Courbevoie 3-5 (0-4, 3-0, 0-1).

Samedi 2 septembre 2006 à la patinoire Michel-Raffoux.

Arbitrage de MM. Lethorel et Eichenolc.

Pénalités : Dunkerque 10' (0', 4', 6'), Courbevoie 14' (4', 6', 4').

Évolution du score

0-1 à 04'00" : Caillaux

0-2 à 07'24" : Mistrik assisté de Timko

0-3 à 14'33" : Sarnovski assisté de Al. Motte

0-4 à 18'37" : Mistrik assisté de Timko

1-4 à 28'08" : Thomas assisté de Guillemot (sup. num.)

2-4 à 29'32" : Argiolas assisté de Destoop

3-4 à 31'05" : Louf assisté de Destoop

3-5 à 45'37" : Duranceau

 

Dunkerque

Gardien : Julien Peyre (sorti à 59'54).

Défenseurs : Grégory Dubois (C) - Clément Derepper ; Benjamin Louf - Benoît Guillemot ; Benjamin Denis - Sébastien Maison ; Maxime Allisse.

Attaquants : Clément Thomas - Ghislain Folcke - Benjamin N'Guyen ; Loïc Destoop - Karl Dewolf - Arnaud Péan ; Alexandre Delmotte - Camille Argiolas - Daniel Delbarre ; Pierre Deruddre.

Remplaçant : Bram Debacker (G).

Courbevoie

Gardiens : Nicolas Fourcade puis Julien Leclerc à 30'06".

Défenseurs : Thierry Thévenot - Stanislav Mistrik ; Arnaud Decorte (C) - Petr Jaros ; Rishi Ovide-Étienne - Yoann Petiot ; Léonard Demaldent - Grégory Boissière.

Attaquants : Zdenko Sarnovsky - Jan Timko - Alexandre Motte ; Thierry Caillaux - Ales Skokan - Ludovic Duranceau ; Alexandre Capet - Loïc Déovan - Matthieu Ganivet ; Arnaud Bougaran - Antoine Motte - Franck Joly.

 

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