Match amical.

Quelques jours après sa sortie ratée (dans des circonstances très particulières) à Strasbourg, l'ICE aborde sereinement sa dernière semaine avant la reprise en accueillant comme de coutume son "petit cousin" amnévillois. L'autre club lorrain, fort de son ossature slave et désormais bien installé en division 1, poursuit son petit bonhomme de chemin avec pour cette année un objectif clair : les playoffs.

Les Dauphins, eux, vont profiter de cet entraînement grandeur nature pour se rôder encore un peu plus avant la réception d'Angers pour l'ouverture du championnat de Ligue Magnus, un club qui leur aura fait bien des misères ces dernières années.

C'est dans un brouillard épais et consistant que les Dauphins donnent leurs premiers coups de nageoire en zone offensive, décrochant aussitôt un première supériorité numérique grâce à Jan Plch qui donne d'entrée le la et dont la technique met à l'épreuve les pensionnaires de D1 (0'47"). Il ne faut qu'une poignée de secondes au jeu de puissance vosgien pour trouver la faille. Milan Buda, servi derrière la cage de Slavomir Sojak, temporise bien pour trouver un Peter Strapaty lancé dans l'axe dont le tir fait mouche (1-0 à 00'57"). L'entame est rude pour les Galaxiens mais eux-ci ne se posent guère de questions et affluent en nombre dans le camp spinalien. Pas encore totalement concentrée sur son sujet, l'arrière-garde locale laisse filer un contre d'Alexis Ouellette sur le flanc droit. Le Canadien, laissé libre par Tours à l'intersaison, sert sur un plateau Yannick Hamri qui conclut l'affaire au second poteau (1-1 à 01'48").

Sur un tempo plaisant, les deux formations se rendent coup pour coup mais Épinal finit tout de même par progressivement prendre l'ascendant sur son voisin mosellan, volontaire mais malgré tout limité. C'est d'ailleurs au portier Slavomir Slojak d'en faire les frais. Il doit s'imposer avec brio devant le remuant Milan Buda (03'38"), à bout portant devant Petrak (04'43") puis sur ce lourd lancer en powerplay de Strapaty et le retour pris par Mazerolle (05'18"). Les Dauphins se régalent en jeu rapide et font bien circuler le disque tout en travaillant leurs combinaisons. À ce petit jeu, on retrouve souvent les mêmes à l'instar de cette relance lointaine de Jan Bohacek vers un Jan Simko lancé à toute allure, mais à nouveau improductif dans le dernier geste (05'48"). Ce sera là aussi une constante spinalienne pour la soirée, ce manque de réalisme chronique aux abords de la cage. Qu'importe, l'ICE essaye de toujours faire vivre le palet, donnant une certaine fluidité au jeu et causant pas mal de courants d'air aux défenseurs amnévillois, souvent dépassés mais bien soutenus par un Sojak solide, par exemple sur ce tir frappé de Jan Plch (09'15"). Mais, aussi vaillant qu'il soit, l'ancien gardien de Limoges craque sur un slap puissant de la bleue signé Peter Listiak redirigé dans le haut du filet par Michal Petrak, à l'affût dans la mêlée (2-1 à 10'32"). Emporté par son élan, Épinal poursuit de plus belle et Guillaume Papelier est près de conclure mais son tir en pleine course s'écrase dans la barre mosellane (12'46"). Les montants font parfois partie de l'équipement des gardiens...

Maintenant son navire à flot sous les rafales spinaliennes, Slavomir Sojak fait échec à nombre de tentatives et se montre intraitable sur un trois-contre-cinq périlleux. À l'image de ce breakaway de Luc Mazerolle qui, bien lancé dans le dos de la défense par Peter Slovak, tente en vain de le prendre à contre-pied (17e). Au milieu de ce déluge de caoutchouc, les incursions rouges se font rares du côté de chez Stanislav Petrik mais le Slovaque fait bonne garde devant l'échappée de son compatriote Lubomir Baranok (18'20"). Rien n'y fait côté mosellan, pas même une pénalité spinalienne bienvenue qui ne leur permet de s'installer moins précairement dans la zone de vérité. En effet, sur une sortie de zone d'une précision chirurgicale, Jan Bohacek trouve en transversale Jan Plch qui, parti en échappée, ne se fait pas prier pour faire trembler le petit filet de Sojak (3-1 à 19'07").

Courageux mais dominés par la vision du jeu et la technique spinaliennes, les Amnévillois font tout pour retarder l'échéance, sans succès. Si Sojak fait barrage à un essai à bout portant de Petrak (21e), le gardien du MAHC est pris de vitesse devant Luc Mazerolle qui, sur un bon service ligne de fond de Petrak, le trompe de près malgré le sacrifice de l'un de ses défenseurs qui plonge en vain pour tenter de faire obstacle au Québécois (4-1 à 21'12"). Épinal s'apprête à passer la seconde dans cette période mais peine à avoir de la reprise. Passée une infériorité numérique où Amnéville est passé près de la réduction du score, l'ICE tente de tranquillement reprendre sa marche en avant mais se heurte encore à un bon Slavomir Sojak comme sur cette reprise de Peter Slovak (27'41"). Sous le feu ennemi, le gardien slovaque brille mais ne peut se maintenir à un tel rythme. C'est logiquement que sa cuirasse flanche sur une montée du supersonique Jan Simko côté gauche et la reprise qui s'ensuit de Michal Petrak, qui s'y reprend à deux fois pour valider son rebond (5-1 à 35'07"). Doublement pénalisés, les Galaxiens sombrent petit à petit et sentent leur fin toute proche. Luc Mazerolle, démarqué, profite de la bonne passe croisée de Jan Plch pour marquer du poignet (6-1 à 37'50") avant qu'une longue phase de circulation de puck en zone offensive n'aboutisse à la ligne bleue vers Peter Listiak. Il voit la trajectoire de son slap coupée dans l'enclave par ce diable de Plch (7-1 à 39'48"). Assommés, les Mosellans sont groggy et donnent congé à Slavomir Sojak, donnant à son back-up la lourde charge de garder leurs arrières pour la fin du match...

Rentré au milieu du deuxième acte, le deuxième gardien spinalien Franck Constantin a vu peu d'action. Il en sera tout autrement durant vingt dernières minutes marquées une certaine négligence défensive et un faux rythme plus persistant que jamais. De telles conditions sont un véritable paradis pour le vétéran Peter Zambori. L'ancienne gâchette asniéroise, fraîchement installée dans la cité thermale, donne pleine mesure à son talent et donne une leçon à la défensive en s'infiltrant pour s'en aller porter le puck par delà la ligne de but (7-2 à 41'28"). Quelque peu revigorés, les Thermaux retrouvent un second souffle mais payent cher une indiscipline mal venue. Réduits de deux unités, ceux-ci assistent impuissants au jeu de puissance spinalien, orchestré par l'excellent Milan Buda, relayé à hauteur de ligne bleue par Jan Bohacek puis conclu par Peter Listiak d'un slap qui se voit légèrement détourné dans le slot (8-2 à 52'18").

La victoire est sans surprises au rendez-vous pour les pensionnaires de l'élite. Reste désormais à soigner la manière. Hélas, il n'en sera rien car un énorme cafouillage aux abords de la cage de Constantin sera exploité par Zambori (8-3 à 57'39"). Pire encore, une certaine passivité sera utilisée par Alexis Ouellette pour s'amener devant Constantin et le confondre entre les jambières d'un lancer paraissant pourtant fort anodin (8-4 à 59'24"). Auparavant, Épinal aura gâché encore d'autres occasions devant la doublure mosellane qui s'en sera au final magnifiquement bien tirée.

Le relâchement coupable des ultimes minutes a quelque peu obscurci le tableau côté spinalien. Supérieurs dans tous les domaines, ceux-ci ont donné le tempo en début de match avant de contrôler tranquillement. Les hommes de Pierre-Yves Eisenring ont beau avoir récité leurs gammes et travaillé leurs combinaisons offensives, ils n'y ont pas totalement mis la manière, gâchant encore trop d'occasions franches et signant ça et là quelques passages à vides mal venus. On ne peut pas tout mettre sur le dos de Franck Constantin, et en ce sens, le manque de vigilance en fin de partie peut être imputable au manque d'enjeu et à l'avance plus que confortable des Vosgiens.

Avec ce troisième tiers-temps insipide, l'autre carence spinalienne est ressortie : l'efficacité offensive. Trop de déchet fut constaté ce soir et ce collectif, bien que travailleur et appliqué, semble parfois manquer de buteur pur. Toutefois, un nouveau leader se dégage dans l'équipe. Hormis l'incontournable Plch, le polyvalent Milan Buda semble être une assurance tous risques sur le front de l'attaque avec une technique appréciable couplée à une conservation et une récupération de puck admirable. Mais là encore, tout reste à confirmer dans le contexte de la Ligue Magnus, une entrée qui approche à grands pas avec la prochaine venue d'Angers. Une première occasion de découvrir si le potentiel affiché au cours de cette campagne estivale peut s'affirmer en compétition officielle.

Amnéville s'en tire de ce déplacement dans le sud de la Lorraine avec un score flatteur et l'impression d'avoir crânement joué sa chance. Les Mosellans n'ont jamais démérité, semblant souvent un peu limites devant le talent intrinsèque et le jeu déployé par Épinal. Slavomir Sojak a quelque peu retardé l'échéance en début de match avant l'avalanche de buts tandis que les Vadim Karpov, Youri Essipov, Lubomir Baranok et autres Peter Zambori ont fait de leur mieux pour animer le front de l'attaque. Le défenseur slovaque Marian Hanzel a lui montré ses qualités dans le jeu défensif d'un MAHC qui a tout pour décrocher l'un des quatre accessits dévolus aux playoffs de division 1. Derrière, bien sûr, le Neuilly/Marne d'un certain Tomas Mysicka qui, au complet, semble plus fort que jamais.

Compte-rendu signé Jérémie Dubief

Épinal - Amnéville 8-4 (3-1, 4-0, 1-3)

Mardi 5 septembre 2006 à 20h15 à la patinoire de Poissompré.

Arbitrage de Gilles Durand.

Évolution du score :

1-0 à 00'57" : Strapaty assisté de Buda (sup.num.)

1-1 à 01'48" : Hamri assisté de Ouellette et Disnard

2-1 à 10'32" : Petrak assisté de Listiak

3-1 à 19'07" : Plch assisté de Bohacek (inf. num.)

4-1 à 21'12" : Mazerolle assisté de Petrak

5-1 à 35'07" : Petrak assisté de Simko

6-1 à 37'50" : Mazerolle assisté de Plch (sup. num.)

7-1 à 39'48" : Plch assisté de Listiak

7-2 à 41'28" : Zambori

8-2 à 52'18" : Listiak assisté de Bohacek et Buda (double sup. num.)

8-3 à 57'39" : Zambori

8-4 à 59'24" : Ouellette

Gardien : Stanislav Petrik [puis Franck Constantin à 29'43"].

Défenseurs : Peter Listiak - Jan Bohacek ; Peter Slovak - Peter Strapaty ; Lionel Simon - Borislav Ilic.

Attaquants : Jan Simko - Michal Petrak - Jan Plch (A) ; Luc Mazerolle - Milan Buda - Sébastien Geoffroy [ou Kevin Benchabane] ; Guillaume Chassard (C) - Anthony Maurice (A) - Guillaume Papelier ; Djamel Zitouni.

Absents : Tomas Jelinek (bras), Radoslav Regenda (grippe).

Gardiens : Slavomir Sojak [puis Alexis Basso ou Luc Chauvin ? à 40'00"].

Défenseurs : Marian Hanzel - Rastislav Kozik ; n°21 - n°5 ; n° 26 - n°18.

Attaquants : Vadim Karpov - Youri Essipov - Cédric Collignon ; Jonathan Paredes - Lubomir Baranok - Peter Zambori ; Yannick Hamri - Arnaud Disnard (n°11 ?) - Alexis Ouellette.

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