Grenoble - Saint-Gervais/Megève (16 septembre 2006)

 

Match comptant pour la deuxième journée de la Ligue Magnus.

Ouverture de la saison à Pôle sud avec la réception des hockeyeurs de Saint Gervais/Megève, étrillés lors de la journée d'ouverture sur leur glace face à Briançon (1-9). Les joueurs d'Ari Salo seront donc sans doute avides de rédemption tandis que Christian Pouget, Stéphane Gachet et Johann Morant seront soucieux de se rappeler au bon souvenir de leurs anciens supporters. Du côté grenoblois, l'entame victorieuse à Caen (2-0) a rassuré la défense même si l'attaque a semblé peiner à trouver ses marques. Mais l'actualité ce soir, c'est aussi un hommage à Pete Laliberté, qui s'est éteint au mois de juillet dernier après avoir marqué de son empreinte le hockey grenoblois en étant le premier entraîneur du club avant de prendre les destinées de l'équipe de France. Une minute de silence lui était consacrée après un texte émouvant lu par sa fille et son maillot floqué du n°9 flotte désormais au toit de la patinoire Pôle Sud aux côtés de ceux de Philippe Treille (meilleur buteur de l'histoire du club) et Patrick Rolland (gardien à avoir gardé le plus souvent les cages grenobloises).

La bonne surprise sur la glace était la présence de Ludek Broz pour la première fois dans un match officiel depuis son arrivée en provenance de Rouen l'été dernier. Assurément une bonne nouvelle car ses derniers forfaits à répétition laissaient planer un doute sur sa capacité à retrouver un jour le niveau qui était le sien. Sa présence contribuait notamment à équilibrer les lignes offensives qui prenaient le jeu à leur compte et forçaient Mont-Blanc à subir dès les premiers instants de la rencontre. En l'espace de cinq minutes, les Haut-Savoyards étaient obligés de concéder trois pénalités, la première sur un palet envoyé dans les tribunes par Kinnunen, les deux suivantes sur des fautes d'anti-jeu désormais durement sanctionnées. Bénéficiant d'une double supériorité numérique, les Grenoblois se montraient plus dangereux en jeu de puissance. Kinnunen faisait barrage devant sa cage mais après plusieurs arrêts déterminants, il s'inclinait face à un slap dévastateur de Jimmy Lindström au moment même où Yohann Auvitu revenait sur la glace (1-0, 06'42"). Grenoble subissait ensuite sa première pénalité du match, une parenthèse bienvenue pour les partenaires de Stéphane Gachet qui ne parvenaient guère à inquiéter Eddy Ferhi grâce au bon travail de la quatrième ligne grenobloise, titularisée en "box play". Les Brûleurs de Loups dominaient le reste du tiers avec notamment deux nouvelles supériorités numériques non concrétisées. Mais Kinnunen parvenait à maintenir son équipe à flot tandis que les attaquants grenoblois faisaient une nouvelle preuve d'inefficacité, Jönsson notamment tergiversant trop alors qu'il se trouvait tout seul devant la cage. À la pause l'avantage de 1-0 était un minimum au vu du déroulement de la partie.

Bis repetita en début de deuxième période avec deux nouvelles supériorités numériques concédées par les joueurs du Mont-Blanc qui n'ont semble-t-il pas encore intégré les exigences de la tolérance zéro. Certes M. Durand se montrait particulièrement sévère avec eux, mais certaines fautes auraient pu être évitées avec un peu plus de discipline dans l'utilisation de la crosse. Heureusement pour les Haut-Savoyards, les hommes de Gérald Guennelon se montraient toujours aussi inefficaces et mal organisés en jeu de puissance malgré la présence de plus en plus appréciable de Broz qui distillait quelques passes caviar que ses coéquipiers de ligne (Masa et Hecquefeuille) ne parvenaient pas à exploiter. Mais le power-play grenoblois était dans son ensemble beaucoup trop lent et statique pour contourner une défense accrocheuse et bien regroupée devant l'excellent Kinnunen. Si bien qu'après sept situations de supériorité numérique, il n'avait trouvé le fond des filets qu'une seule fois. Et le vent aurait bien pu tourner lorsque Grenoble encaissait trois pénalités d'affilée et se retrouvait même en double infériorité numérique. Eddy Ferhi pouvait alors se montrer enfin sur le devant de la scène en enchaînant les arrêts très propres à même de rassurer son équipe. Le match ne basculera pas mais ressemblait de plus à plus à celui de Caen avec des Grenoblois dominateurs mais totalement inefficaces devant la cage. Il leur fallait attendre deux pénalités sifflées par M. Durand pour enfin se mettre à l'abri. À cinq contre trois, les choses devenaient forcément beaucoup plus faciles. Lindström, surveillé de près, ne parvenait pas à décocher son tir puissant mais il trouvait son compatriote Roger Jönsson en embuscade près du poteau dont la reprise instantanée en angle fermé faisait mouche (2-0, 39'06").

Avec deux buts d'avance, les Brûleurs de Loups peuvent débuter le troisième tiers avec sérénité. D'autant que les joueurs du Mont-Blanc font toujours preuve de la même indiscipline et que M. Durand se montre toujours aussi intransigeant avec eux. Lindström semble tout près de rééditer son but du premier tiers mais Kinnunen se trouve cette fois sur la trajectoire. Les Grenoblois se montrent cléments avec leurs hôtes en multipliant les approximations aux abords de la cage du portier finlandais. Après deux nouvelles supériorités numériques mal négociées, la troisième est finalement la bonne. À la manœuvre, une nouvelle fois la "Swedish connection", incarnée cette fois par le défenseur Viktor Wallin dont le missile de la bleue laissait Kinnunen sans réaction (3-0, 52'19"). Cette fois le succès grenoblois est définitivement acquis et les Brûleurs de Loups peuvent se contenter de gérer. Épuisés par le jeu en infériorité numérique pendant une bonne partie du match, les Haut-Savoyards semblent baisser la garde et se font pénaliser par deux dégagements en catastrophe dans les tribunes. Même Kinnunen paraît moins fringant qu'en début de rencontre et se déplace avec plus de lourdeur. Pourtant, sur une infériorité numérique, Sébastien Subit chipe le palet à la défense grenobloise et s'en va défier Eddy Ferhi en contre. Le portier grenoblois s'impose avec autorité, s'offrant par la même son deuxième blanchissage en deux matches !

Tout n'a pas été parfait côté grenoblois, loin de là. Mais avec deux succès en autant de rencontres, acquis qui plus est face à des équipes leur ayant causé bien des soucis aux l'an dernier (défaites à Caen et à domicile face à Mont-Blanc sur les mêmes scores que cette année !), les Brûleurs de Loups dégagent une impression de sérénité en ce début de saison. Au premier rang des satisfactions, la défense, disciplinée et rigoureuse, devant un Eddy Ferhi qui a réussi ses débuts à Pôle Sud et a fait le plus dur en gagnant la confiance du public et de ses coéquipiers. Pas une mince affaire si l'on se réfère à la situation de la saison dernière... À lui désormais de la conserver. L'attaque pour sa part s'est montrée nettement plus en retrait. Malgré un système de jeu offensif qui a permis notamment d'obtenir de nombreuses situations de supériorités numériques, le compteur grenoblois n'a pas grimpé, principalement à cause d'un gros déchet dans la finition. Le jeu à 5 contre 4 est pour sa part toujours aussi médiocre et il faut s'en remettre au slap de Jimmy Lindström pour espérer voir les filets trembler. Pas sûr que cela soit suffisant. Toutefois n'oublions pas que le secteur offensif, passablement chamboulé à l'intersaison, a besoin de repères et les promesses entrevues avec la "ligne suédoise", impliquée sur les trois buts ce soir laissent espérer un regain d'efficacité. Avec celle de Ludek Broz, auteur d'une très bonne rentrée, Grenoble pourrait disposer de deux lignes offensives d'un très bon niveau cette année, la troisième étant un peu plus en retrait. Premier test significatif vendredi prochain à Rouen.

Du côté du Mont-Blanc, Timo Kinnunen a été le grand bonhomme du match. L'attaque procédait par contres mais ils furent trop rares pour inquiéter une défense grenobloise bien en place. Et quand les attaquants haut-savoyards parvenaient à fausser compagnie à l'arrière-garde grenobloise, ils manquaient de finesse pour tromper Ferhi, à l'image de Subit en fin de match. La défense fut courageuse mais trop souvent contrainte à de nombreuses fautes bannies par les nouvelles règles. Les hommes d'Ari Salo devront se montrer plus disciplinés à l'avenir s'ils veulent éviter de passer la moitié du match en infériorité numérique comme ce fut le cas ce soir. L'expérience de Pouget et Gachet sera certainement très utile pour encadrer un groupe encore bien tendre...

Désignés meilleurs joueurs du match : Jimmy Lindström (Grenoble) et Timo Kinnunen (Mont-Blanc).

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Grenoble - Mont-Blanc 3-0 (1-0, 1-0, 1-0)

Samedi 16 septembre à 20h00 à la patinoire Pôle Sud de Grenoble. 3100 spectateurs.

Arbitrage de M. Durand assisté de MM. Carlin et Ranzoni.

Pénalités : Grenoble 12' (2', 6', 4'), Mont-Blanc 40' (12', 8'+10', 10').

Évolution du score :

1-0 à 06'42" : Lindström assisté de Wallin et B.Bachelet (sup. num.)

2-0 à 39'06" : Jönsson assisté de Lindström et Wallin (double sup. num.)

3-0 à 52'19" : Wallin assisté de Jönsson et Papa (sup. num.)

 

Grenoble

Gardien : Eddy Ferhi.

Défenseurs : Baptiste Amar (A) - Brad Woods ; Viktor Wallin - Jean-François Bonnard (A) ; Simon Bachelet - Teddy Trabichet.

Attaquants : Martin Masa - Ludek Broz - Kévin Hecquefeuille ; Cyril Papa - Roger Jönsson - Jimmy Lindström ; Christophe Tartari - Martin Paquet - Benoît Bachelet (C) ; Sacha Treille - Nicolas Antonoff - Joan Montesinos.

Remplaçant : Frédéric Dorthe (G). Absents : Martin Millerioux (épaule), Quentin Garcia, Antonin Manavian.

Mont-Blanc

Gardien : Timo Kinnunen.

Défenseurs : Stéphane Gachet (C) - Pierre-Antoine Simonneau ; Matti Tevanen - Thomas Berruex (A) ; Christian Pouget - Yohann Auvitu ; Johann Morant.

Attaquants : Quentin Guineberteau - Étienne Croz - Sébastien Subit ; Jani Pollari - Sylvain Nicoud - Pirkka Lahtinen ; Clément Berruex - Thierry Nicoud (A) - Mathias Arnaud ; Fabrice Leglaive - Yoann Chauvière - Ludovic Favret.

Remplaçant : Johan Scanff (G). Absent : Numa Besson.

 

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