Huitième de finale aller de la Coupe de la ligue.

Hasard du calendrier et du tirage au sort, seulement six jours après la large défaite infligée par les Ducs, les Amiénois ont la possibilité de prendre un semblant de revanche à l'occasion du premier tour de la Coupe de la Ligue.

Suite au lancer initial de François Rozenthal consécutif à une accélération côté droit d'Anthony Mortas, les visiteurs se mettent en évidence au cours des premières minutes, aidés en cela par la pénalité infligée à Rob Millar pour obstruction (0'59). À mi-distance, Martin Lacroix teste d'abord Éric Raymond, avant que Jonathan Bellemare ne cherche la lucarne, mais son lancer est dévié par le gardien. C'est alors que Tomás Balúch, lui aussi contrarié une première fois, alerte le centre québécois sur la droite, qui remet instantanément devant le but pour Guillaume Rodrigue, malheureux dans le dernier geste. Amiens s'en sort bien, et profite à son tour d'un avantage numérique. "Profite" en théorie, car la seule action notable provient d'un Radek Hovora dont l'échappée est contrecarrée de belle manière par la jambière de Raymond, encore bien présent sur le lancer du Tchèque arrivé comme un boulet pour reprendre la passe de Michael Tessier. Anthony Mortas cherche bien à inquiéter Florian Hardy, Angers joue de manière plus rapide et directe, Pazak étant même contraint à la faute sur un repli défensif (7'44). Cette nouvelle supériorité permet à Tessier de se mettre en évidence, mais sans plus de succès car Thomas Roussel l'empêche in extremis d'ouvrir le score. C'est ensuite Lauri Lahesalu qui contraint Raymond à une belle intervention de la crosse d'un lancer de la ligne bleue, avant que Martin Lacroix ne se casse aussi les dents par deux fois sur l'ancien Rouennais, auteur notamment d'une grosse parade du gant.

On croit Angers sur le point de faire la différence quand une attaque soudaine des Gothiques prend les Ducs à revers... François Rozenthal alerte rapidement Miroslav Pazak sur la gauche, ce dernier repique au centre entre deux défenseurs et parvient à redresser sa course et la trajectoire du palet pour déjouer Hardy de près (1-0, 14'11). Curieusement, les Picards ne semblent pas libérés pour autant et Rob Millar est dans la foulée sanctionné. Angers reprend alors sa domination et Guillaume Rodrigue manque de peu le cadre du revers. La pression demeure sur la défense gothique, contre qui une deuxième pénalité est appelée. La sortie provisoire de Hardy permet du coup à Tessier de venir porter main forte à Jonathan Bellemare, insaisissable derrière la cage, et par la même de surprendre tout le monde d'un tir soudain (1-1, 15'49), y compris un Raymond jusque là invincible, et encore décisif sur l'échappée de Mickaël Bardet consécutive au pressing de Guillaume Drozdz. Amiens se montre plus pressant en fin de tiers, et le slalom de Julian Marcos entre Simon Lacroix et Jean-François Jodoin aurait bien pu faire mouche. La sirène retentit et, si Angers pourrait bien mener aux points, difficile de dire qui mène aux poings : Glaude et Pazak d'un côté, Lahesalu et Rodrigue de l'autre sont sanctionnés suite à un dernier échange d'amabilités.

Les Gothiques remontent sur la glace avec d'autres intentions, Hardy repoussant comme il le peut le tir de Sadoun sur la droite, tout comme la tentative de Dieude-Fauvel sur un moment de panique dans la défense (21'47). Rozenthal essaie de rééditer le slalom de Julian Marcos, entre Irani et Jodoin, mais connaît le même sort, avant de contrer Lahesalu pour mettre la fusée Pazak sur orbite, mais si le Slovaque feinte le gardien, ce dernier revient bien pour lui fermer l'accès au but. Curieux scénario car c'est maintenant Angers qui ne peut se montrer dangereux, sauf sur le break de Julien Albert sorti de la prison. Frantisek Pulscak en profite pour multiplier les montées. Apres avoir testé une première fois Hardy de loin, l'ancien défenseur tourangeau récupère la rondelle grâce à son pressing haut, contraignant le gardien à un nouvel arrêt. Les Ducs résistent, à l'image de Michael Irani, débordé par Brice Chauvel auteur d'une belle tentative dans un angle fermé, mais ensuite bien placé pour contrer Francois Rozenthal. Le trafic est dense devant la cage, notamment sur le lancer de Loïc Sadoun ou le tir en pivot de Laurent Gras. Angers attend une obstruction de Anthony Mortas (38'14) pour mettre Raymond à contribution. Le gardien est cependant bien placé sur le slap de la gauche de Drozdz. À l'image de ce deuxième tiers, les Ducs éprouvent plus de difficultés à installer le jeu de puissance, et le travail de sape de Gras n'est pas loin de faire mouche quand le centre, accompagné de Millar, se présente en deux contre un face à Lahesalu, mais l'ancien Diable Rouge croise trop son tir. La dernière occasion est angevine, le lancer lointain du défenseur estonien étant repoussé par Raymond, comme la reprise de Tessier. Alors que raisonnent les "Éric, Éric" dans le Coliseum, il est encore difficile de voir un vainqueur potentiel à cette première manche, les débats s'étant largement équilibrés.

À l'entame du troisième tiers, Julien Albert, qui effectue le tour de la cage, passe tout près de refroidir l'assistance, et Raymond sauve les meubles sous les yeux de Guillaume Drozdz. Amiens ne se montrant pas trop dangereux sur une supériorité numérique (42'38), Julien Albert profite encore du harcèlement de l'ancien Valenciennois Drozdz et des approximations adverses pour lancer. Quant à Bellemare, il continue à distiller des passes aussi inattendues que superbes, mais sur l'une de ces actions Raymond sent lui aussi le coup aux devants de Balúch. Martin Lacroix n'est pas en reste, et s'il paraît temporiser à la ligne bleue, c'est pour mieux servir Lahesalu infiltré dans l'arrière-garde adverse, qui ne trouve que la barre transversale d'un Raymond pour une fois battu. Leur gardien permet encore aux Gothiques de tenir le score de parité face au tir du poignet de Tessier, avant de capter le tir puissant de Jean-François Jodoin venu porter main forte à ses avants. Hélas pour les visiteurs, Lauri Lahesalu fait preuve de trop de véhémence envers le corps arbitral et écope de dix minutes pour méconduite, regagnant le vestiaire prématurément (50'02).

Avec seulement quatre défenseurs pour une fin de match indécise, les Ducs risquent d'y laisser des plumes, et Hardy s'interpose par deux fois du bâton devant Pazak et Petit. Sur une mise au jeu, Frantisek Pulscak gratifie alors son public d'une montée volontaire dont il a le secret, sur la droite, pour se retrouver derrière le but. De cette position, il trouve parfaitement Loïc Sadoun venu lui porter main forte devant le but, Hardy ne pouvant que constater les dégâts (2-1, 55'56). Les Gothiques s'attellent alors à défendre cet avantage, bien aidés en cela par leur ultime rempart, qui bloque encore la tentative de Balúch, ou par... Pulscak qui prouve qu'il est avant tout un défenseur appliqué en venant contrer Hovora. Les jambières de Raymond sont toujours aussi solides quand, parfaitement alerté par Bellemare depuis la droite, Rodrigue vient le défier. Les dernières secondes s'annoncent encore plus difficiles pour Amiens car Julian Marcos, qui a suppléé Anthony Mortas sur le premier trio, est puni pour retenir (58'40). Simon Lacroix cherche d'abord la déviation de Balúch devant le but, en vain, mais dans la foulée Vincent Bachet casse sa crosse en cherchant à donner de l'air aux siens. C'est alors que Bellemare cherche un équipier bien placé mais Rodrigue ne cadre pas son tir et la sirène retentit sur un dernier lancer très lointain de Simon Lacroix, encore sauvé par la muraille Raymond, finalement élu homme du match chez les siens.

Désignés meilleurs joueurs du match : Michaël Irani pour Angers et Éric Raymond pour Amiens.

Compte-rendu signé Mathieu Hernaz

Commentaires d'après-match

Denis Perez (entraîneur d'Amiens) : "L'année dernière on perdait en jouant bien, là en jouant mal on gagne, donc c'est un bon résultat. Rien n'est fait, on est sur un match de football avec deux mi-temps, on va là-bas chercher la seconde. J'aimerais qu'il n'y ait que le jeu de puissance qui soit couci-couça... Comme contre Épinal il y a de bonnes séquences et des moins bonnes. On va rester sur le positif, on a gagné. Après, la manière n'est pas forcément là. Dans deux jours on ne se rappellera que du score."

Éric Raymond (gardien d'Amiens) : "On a gagné, c'est le but, même sans jouer un grand match. Il y a encore des facettes à travailler. On va essayer de caler quelques victoires mais on est tous conscients qu'il faudra en faire plus. Angers aime bien nous battre, c'est important de remettre les pendules à l'heure. Dans le vestiaire c'était calme avant le match, mais personnellement je pensais au match de la semaine dernière. Les gars ont de l'orgueil et ce sera important de gagner à Angers. Ce soir pour moi, cela a été, j'ai eu un bon match avec assez de tirs, je suis content de ma performance. La blessure m'a retardé dans ma préparation, j'ai manqué deux semaines. Je me sens de mieux en mieux."

François Dusseau (entraîneur d'Angers) : "Je ne sais pas si c'est un bon résultat ou pas, on verra mercredi prochain, ce n'est pas encore perdu. Ce beau match ne se joue pas sur grand-chose, nous essaierons de faire la différence la semaine prochaine. On prend match par match, même si la confiance est difficile sur la route. On n'a pris Amiens ni de bas ni de haut, on a surtout un petit effectif et je demande aux gars de travailler et de gommer les erreurs. Cela ne se passe pas trop mal pour l'instant."

Amiens - Angers 2-1 (1-1, 0-0, 1-0)

Mardi 19 septembre 2006 à 20h30 au Coliseum. 2000 spectateurs.

Arbitrage de Stéphane Rousselin assisté d'Éric Bouguin et Jérémy Rauline.

Pénalités : Amiens 26' (14', 6', 6'), Angers 38' (12', 10', 6'+10').

Évolution du score :

1-0 à 14'11" : Pazak assisté de Rozenthal

1-1 à 15'49" : Tessier (sup. num.)

2-1 à 55'56" : Sadoun assisté de Pulscak et Millar

Gardien : Éric Raymond.

Défenseurs : Vincent Bachet (A) - Jonathan Gauthier ; Frantisek Pulscak - Jean-Philippe Glaude ; Thomas Roussel - Benjamin Dieude-Fauvel.

Attaquants : Miroslav Pazak - Anthony Mortas (C) - François Rozenthal ; Loïc Sadoun - Laurent Gras (A) - Rob Millar ; Brice Chauvel - Elie Marcos - Julian Marcos ; Simon Petit.

Remplaçants : Henri-Corentin Buysse (G), Lionel Wiotte, Jean-Édouard Petigny.

Gardien : Florian Hardy.

Défenseurs : Simon Lacroix - Michaël Irani ; Lauri Lahesalu - Jean-François Jodoin (A) ; Patrick Bärgman.

Attaquants : Tomás Balúch - Jonathan Bellemare - Guillaume Rodrigue (A) ; Radek Hovora - Martin Lacroix (C) - Michael Tessier ; Guillaume Drozdz - Mickaël Bardet - Julien Albert.

Remplaçant : Ville Koivula (G). Absent : Juho Jokinen (adducteurs).

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