Grenoble - Saint-Gervais/Megève (26 septembre 2006)

 

Huitième de finale de la Coupe de la Ligue match retour.

Le hasard du tirage au sort et du calendrier fait rencontrer Grenoble et l'association St Gervais-Megève pour la troisième fois depuis début septembre... Pas très varié comme opposition, et pas surprenant dans ces conditions que le public grenoblois ait plutôt boudé cette rencontre à l'enjeu qui plus est relativement limité compte tenu de la victoire grenobloise au match aller (3-0). Blanchis à deux reprises, les joueurs du Mont-Blanc parviendront-ils cette fois à trouver le chemin des filets grenoblois ? Pas certain, d'autant plus que les Grenoblois ont beaucoup de choses à se faire pardonner après leur cuisante défaite vendredi dernier à Rouen (3-7).

Les deux équipes étaient privées de quelques cadres pour ce match et alignaient donc une formation résolument tournée vers les jeunes. M. Bocquet faisait une petite piqûre de rappel "tolérance 0" dès le coup d'envoi du match. Une première pénalité après quinze secondes jeu à l'encontre de Brad Woods, et Grenoble se retrouvait déjà en infériorité numérique. Place donc à Antonoff et Treille dans cette situation de jeu comme c'est la coutume depuis le début de saison. Les deux compères se faisaient la belle et Sacha Treille laissait le palet en retrait pour Nicolas Antonoff qui ne se faisait pas prier (1-0, 00'40"). Les pénalités continuaient de pleuvoir en ce début de rencontre tant et si bien qu'après cinq minutes de jeu, le temps passé à cinq contre cinq se comptait en une poignée de secondes.

Les joueurs du Mont-Blanc se montraient timorés en attaque mais Frédéric Dorthe faillit leur offrir sur un plateau leur premier but de la saison face à Grenoble. Une relance approximative le long de la bande, et c'est une cage grande ouverte que rataient les attaquants du Mont-Blanc. Sérieux en infériorité numérique, les Brûleurs de Loups se payaient le luxe de résister à trois contre cinq face à un jeu de puissance bien poussif où seul l'inusable Christian Pouget parvient encore à surnager. À nouveau au complet, les Grenoblois pouvaient reprendre leur domination qui se concrétisait par un petit chef d'œuvre de Sacha Treille qui faisait le spectacle devant la cage de Kinnunen en marquant du revers après avoir jonglé avec un palet originellement transmis par Martin Paquet sur une interception (2-0, 14'14"). L'avance grenobloise sur l'ensemble des deux matchs devenait confortable et aurait même pu s'accroître d'une unité avant la pause sur un but gag (et involontaire) de Jeff Bonnard. Le défenseur grenoblois dégageait le palet le long de la bande mais la rondelle était contrée par le patin d'un des arbitres assistants et s'envolait en l'air pour retomber... derrière l'infortuné Kinnunen qui n'avait rien vu du tout. Le but était finalement invalidé par M. Bocquet et le tiers se terminait sur le score de 2-0 en faveur de Grenoble.

Avec une avance de cinq buts sur l'ensemble des deux matchs, les Brûleurs de Loups avaient tué l'enjeu de la rencontre. Mais les jeunes (et moins jeunes) du Mont-Blanc ne fermaient pas le jeu et se montraient même entreprenants alors que Grenoble évoluait à nouveau en infériorité numérique. Dorthe devait s'employer devant sa cage mais le manque de percussion des attaquants du Mont-Blanc limitait le danger. Hésitants dans leur transmission de palet, les Haut-Savoyards se faisaient surprendre à la ligne bleue offensive par Nicolas Antonoff qui prenait de vitesse Matti Tevanen et remportait son face-à-face avec Kinnunen pour signer un doublé (3-0, 27'54"). Un but "cadeau" qui coupait un peu les jambes des hommes d'Ari Salo et permettait aux Grenoblois de continuer leur marche en avant. L'entraîneur finlandais, fidèle à ses principes, employait quatre lignes, et les juniors du Mont-Blanc emmagasinaient de l'expérience à défaut de se montrer vraiment percutants. Une nouvelle erreur, cette fois en zone neutre, conduisait à une contre attaque grenobloise emmenée par Kévin Hecquefeuille. Contre toute attente, l'ailier international s'arrêtait net, provoquant la chute du défenseur qui se trouvait face à lui et du gardien Timo Kinnunen, déséquilibré. Dès lors, Hecquefeuille n'avait plus qu'à transmettre le palet à Ludek Broz qui poussait tranquillement la rondelle dans les buts vides (4-0, 30'22"). Johan Scanff prenait quelques minutes plus tard le relais de Kinnunen dans les cages du Mont-Blanc et se mettait rapidement en évidence en neutralisant plusieurs attaques grenobloises. Grâce à sa vista, l'écart était limité à quatre buts à la pause.

Scanff eut encore l'occasion de se mettre en valeur lors des dix premières minutes du tiers, démontrant ainsi que l'écart avec son aîné finlandais n'est pas si grand. Il était d'abord aidé par son poteau sur un tir de Martin Masa, un signe prémonitoire d'une période très faste pour la ligne du Tchèque. Car en l'espace de cinq minutes, les joueurs du Mont-Blanc perdaient pied devant l'incroyable réussite de la première ligne grenobloise. Et l'artisan de cette réussite n'est nul autre que le revenant Ludek Broz, déjà auteur de son premier but sous le maillot grenoblois en match officiel lors du deuxième tiers. Cette fois il se muait en passeur sur une double supériorité numérique en servant sur un plateau Masa esseulé au second poteau qui n'avait plus qu'à dévier le palet au fond de le cage (5-0, 50'18"). Facile. Deux minutes plus tard, Masa était à l'origine d'un mouvement collectif bien huilé dans la zone défensive du Mont-Blanc. Le Tchèque décalait Hecquefeuille qui forçait le passage vers la cage de Scanff, attirait à lui deux défenseurs du Mont-Blanc et glissait le palet à Broz qui avait su se faire oublier de la défense haut-savoyarde un peu dépassée par les événements (6-0, 52'34"). Doublé donc pour le "magicien" tchèque qui rendait la pareille à Hecquefeuille quelques minutes plus tard sur un centre parfait repris instantanément en pleine lucarne par le jeune grenoblois (7-0, 55'20"). Il ne restait plus qu'à préserver le blanchissage de Dorthe jusqu'au terme de la rencontre, ce qui fut fait sans trop de difficulté. Après 180 minutes de jeu, le Mont-Blanc n'a toujours pas marqué le moindre but à un gardien grenoblois.

Opération rédemption réussie pour des Grenoblois convaincants tant sur le plan du jeu (collectif et plaisant) que du résultat. Cette large victoire n'efface pas complètement la claque reçue face à Rouen mais a permis à certains éléments de se racheter à l'image de Ludek Broz, si discret à Rouen et si étincelant ce soir en étant impliqué directement sur quatre des sept buts grenoblois. Il a entraîné avec lui Kévin Hecquefeuille qui avait déjà marqué à Rouen et fait preuve d'un grande forme en ce moment. Le troisième homme du trio Martin Masa n'est pas en reste, et si les deux ailiers commencent à bonifier les caviars de Broz avec la même régularité, cette ligne a de beaux jours devant elle. Les Suédois, héros du premier match face à Mont-Blanc, ont été bien discrets ce soir, laissant la vedette à deux joueurs ayant faim de temps de glace : Nicolas Antonoff qui retrouve petite à petit la grande forme et Sacha Treille dont le talent et le culot ne cessent d'étonner. Ces deux-là ont enflammé le début de rencontre et ont plus que rempli leur contrat en l'absence de Cyril Papa et Benoît Bachelet. La concurrence s'annonce rude pour se tailler une place dans les lignes d'attaque. Autre rachat de taille : celui de la défense qui retrouve son rythme de croisière après le naufrage face à Rouen. Même privée de deux cadres (Wallin et Amar), elle a cette fois bien tenu le coup à l'image de Teddy Trabichet et Antonin Manavian, sobres et efficaces alors qu'ils avaient été en difficulté face à Rouen. Enfin, Frédéric Dorthe signe son deuxième blanchissage en autant de rencontres dans cette compétition, mettant la pression sur Ferhi qui est passé au travers à Rouen.

Mais les Grenoblois devront se garder de toute euphorie. Car l'opposition n'avait rien à voir avec celle de vendredi. Déjà dominée copieusement à deux reprises, la troupe d'Ari Salo était qui plus est privée de plusieurs cadres devant. Pas de quoi améliorer une attaque déjà bien faiblarde à ce niveau. Il manque un buteur à Mont-Blanc et les deux Finlandais Pollari et Lahtinen n'en ont pas le profil. Comme Kinnunen n'a pas été aussi bon que lors de sa précédente visite à Pôle Sud et que Tevanen est loin d'avoir l'apport d'un Hrehorcak en power-play, on ne peut pas dire que le contingent étranger pèse vraiment sur les résultats de l'équipe. Restent donc l'éternel Christian Pouget, toujours capable de remontées de palet spectaculaires, et des jeunes pleins de culot qui devraient progresser cette saison. Après avoir commencé la saison par cinq matchs difficiles, le Mont-Blanc va maintenant en savoir plus sur ses chances de bien figurer cette année en affrontant des adversaires plus à sa portée.

Désignés meilleurs joueurs du match : Ludek Broz (Grenoble) et Sébastien Subit (Mont-Blanc).

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Grenoble - Mont-Blanc 7-0 (2-0, 2-0, 3-0).

Mardi 26 septembre à 20h00 à la patinoire Pôle Sud de Grenoble. 1700 spectateurs.

Arbitrage de M. Bocquet assisté de MM. Fontaine et Ranzoni.

Pénalités : Grenoble 18', Mont-Blanc 14'.

Évolution du score :

1-0 à 00'40" : Antonoff assisté de Treille (inf. num.)

2-0 à 14'14" : Treille assisté de Paquet et Tartari

3-0 à 27'54" : Antonoff (inf. num.)

4-0 à 30'22" : Broz assisté de Hecquefeuille

5-0 à 50'18" : Masa assisté de Broz et Woods (double sup. num.)

6-0 à 52'34" : Broz assisté de Hecquefeuille et Masa

7-0 à 55'20" : Hecquefeuille assisté de Broz et S. Bachelet

 

Grenoble

Gardien : Frédéric Dorthe.

Défenseurs : Martin Millerioux - Brad Woods ; Jean-François Bonnard (C) - Antonin Manavian ; Simon Bachelet (A) - Teddy Trabichet.

Attaquants : Martin Masa - Ludek Broz - Kévin Hecquefeuille (A) ; Nicolas Antonoff - Roger Jönsson - Jimmy Lindström ; Christophe Tartari - Martin Paquet - Sacha Treille ; Joan Montesinos ; Quentin Garcia.

Remplaçant : Eddy Ferhi (G). Absents : Baptiste Amar (main), Cyril Papa (main), Viktor Wallin (commotion), Benoît Bachelet (épaule).

Mont-Blanc

Gardiens : Timo Kinnunen puis Johan Scanff à 34'28".

Défenseurs : Christian Pouget - Pierre-Antoine Simonneau ; Matti Tevanen - Thomas Berruex (A) ; Stéphane Gachet (C) - Johann Morant ; Numa Besson.

Attaquants : Quentin Guineberteau - Sylvain Nicoud - Sébastien Subit ; Jordan Revel - Pirkka Lahtinen (A) - Yohann Auvitu ; Fabrice Leglaive - Jani Pollari - Ludovic Favret ; Romain Orset - Yoann Chauvière - Lucas Tremellat.

Absents : Étienne Croz, Clément Berruex, Thierry Nicoud, Mathias Arnaud.

 

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