Montpellier - Avignon (14 octobre 2006)

 

Match comptant pour la cinquième journée de division 1, poule nord.

Il a suffi d'une seconde, une seule... Samedi soir, au terme d'une rencontre où ils sont passés par toutes les couleurs, les Vipers ont concédé le match nul dans la dernière seconde, la faute à Mathieu Bertrand, qui inscrit le but à un souffle du coup de sifflet final alors que les Montpelliérains menaient de deux buts à trois minutes de la fin. Dur...

Dès les premières minutes, la rencontre semblait des plus indécises et les protagonistes se rendaient coup pour coup. À une triple tentative de Peter Kozar repoussée par le gardien visiteur (1'33) répondait le bruit sourd d'un palet avignonnais s'écrasant sur le poteau de Bradette (3'58). Dans ce contexte plus qu'indécis, les Vipers étaient les premiers à trouver le chemin des filets lorsque Kim Wikström reprenait victorieusement une offrande de Dennis Martindale (1-0, 4'54). Après cette ouverture du score, les débats s'équilibraient quelque peu. Et les Montpelliérains ne profitaient pas d'une double supériorité numérique pour aggraver la marque. Ils allaient s'en mordre les doigts... À quatre minutes de la pause, Juraj Dancsak effectuait un remarquable renversement de jeu. La défense héraultaise n'y voyait que du feu, et Nicolas Leroy, seul face aux buts, catapultait le palet au fond des filets (1-1, 16'19). Sonnés, les Héraultais tentaient de refaire surface dans la foulée, mais Martin Urbasek ratait le coche à l'issue d'un superbe mouvement collectif (19'56).

Après la pause, les hommes de Peter Karlsson revenaient sur la glace avec le couteau entre les dents. Mais à l'évidence, ils n'étaient pas dans leur assiette. Fébriles, les Héraultais manquaient de reprendre l'avantage après un cafouillage de la défense des Castors, puis passaient tout près de la correctionnelle dans la foulée, lorsque Pointet se présentait seul devant Bradette (22'03). Et ce qui devait arriver arriva. En manque d'inspiration, les Montpelliérains encaissaient un but en infériorité numérique lorsqu'Erik Mazuch poussait dans le but un palet mal repoussé par la défense (1-2, 26'51).

L'affaire prenait des allures de mauvaise blague et le doute envahissait les travées de Végapolis. Comme souvent en pareil cas, la lumière est venue d'un exploit individuel. Un lancé magistral d'Urbasek nettoyait la lucarne et arrachait une égalisation qui semblait de plus en plus hypothétique (2-2, 29'13). Mais l'équilibre restait précaire et les Vipers ne devaient leur salut qu'à un Martin Bradette en grande forme. Malgré tout, la fin du tiers était totalement à l'avantage des Montpelliérains, et le portier avignonnais Julien Feron mettait en échec chacune de leurs attaques. Avec 17 arrêts décisifs, il maintenait miraculeusement son équipe à flot. Ce match ne semblait pas vouloir choisir son camp. À cette période de domination montpelliéraine suivait un passage entièrement avignonnais consécutif à une double infériorité numérique des Vipers. À tel point qu'à l'aube du dernier tiers-temps, bien malin était celui qui pouvait désigner le vainqueur final.

Le dernier acte était à l'image des deux autres : plus heurté et engagé que jamais. Chacune des deux équipes croyait tour à tour pouvoir prendre l'ascendant sur son adversaire sans jamais y parvenir. À ce petit jeu, Montpellier crut arracher la victoire à quatre minutes du gong lorsque Marek Michalovic pivotait admirablement et décochait un tir hors de portée du gardien (3-2, 56'17). Montpellier avait enfin fait sauter le verrou. Et dans une ambiance indescriptible Wikström donnait deux buts d'avance aux siens quarante seconde plus tard (4-2, 56'50). Le plus dur semblait fait, du moins le pensait-on. Un temps soulagé, le public de Végapolis se mit à nouveau à trembler comme un seul homme lorsqu'Avignon réduit le score par Jean-François Pointet à deux minutes du terme de la rencontre (4-3, 58'05). Ajoutez à cela la double infériorité des Vipers lors de la dernière minute et vous obtenez une fin de match à vous couper le souffle. La suite on la connaît...

Même si les carottes ne sont pas encore tout à fait cuites pour une qualification, il faut bien avouer que la suite de cette phase préliminaire est plus que jamais incertaine après l'incroyable match nul concédé. Mais avec un final à couper le souffle, un vrai derby qui tient ses promesses, et au-delà de l'esprit partisan, c'est le hockey qui a encore gagné en cette soirée un peu folle.

Comment expliquer que trois joueurs soient sanctionnés et sanctionnables à ce moment du match (Michalovic pour obstruction, Kozar pour trébucher puis Urbasek pour charge incorrecte plus méconduite de match pour contestation) pour finir à 3 contre 6, à quatre secondes de la fin ? C'est à cette question-là qu'il faudra répondre pour que les Vipers puissent s'extraire du bain bouillant qui se prépare.

 

Montpellier - Avignon 4-4 (1-1, 1-1, 2-2)

Samedi 14 octobre 2006 à 19h30 à Végapolis. 848 spectateurs.

Arbitrage de Damien Velay assisté de Guillaume Barthe et Kévin Coulon.

Pénalités : Montpellier 56' (8', 14', 14'+20'), Avignon 58' (10', 12', 6'+10'+10').

Évolution du score :

1-0 à 04'54" : Wikström assisté de Martindale et Urbasek (sup. num.)

1-1 à 16'19" : Leroy assisté de Dancsak et Mazuch (sup. num.)

1-2 à 26'51" : Mazuch assisté de Pointet et Dancsak (sup. num.)

2-2 à 29'13" : Urbasek assisté de Martindale (sup. num.)

3-2 à 56'17" : Michalovic assisté de Riendeau

4-2 à 56'50" : Wikström

4-3 à 58'05" : Pointet assisté de Dancsak (sup. num.)

4-4 à 60'00" : Bertrand assisté de Ribourg et Pointet (double sup. num.)

 

Retour au Championnat de France de division 1