Briançon - Chamonix (4 novembre 2006)

 

Match comptant pour la dixième journée de la Ligue Magnus.

Après cinq matches de pénitence, Martin Filip fait son grand retour ce soir sur sa ligne entre-temps devenue la deuxième avec le succès de celle de Vas. Bien qu'il doive encore retrouver la condition après avoir un perdu le rythme, le centre tchèque est très attendu pour alimenter en palets ses coéquipiers, étant entendu qu'Éric Blais, plus buteur que créateur, ne pouvait pas réellement le remplacer poste pour poste.

Deux pénalités précoces de Kratky et Levêque donnent des cartouches aux Chamoniards, mais ceux-ci ne sont pas assez vifs pour en faire usage, à l'image d'Erwan Pain qui tarde à organiser et se fait chiper le palet par Sleigher qui part en contre. À quatre contre quatre, Filip fera-t-il une passe décisive dont il a le secret pour ponctuer sa rentrée ? Non, car Edo Terglav inverse les rôles. Après une entrée de zone de Szelig, le Slovène passe en retrait au Tchèque qui ne manque pas l'offrande dans l'enclave (1-0, 07'34"). L'autre centre-vedette Marton Vas n'est pas en reste. Il part au but, tire droit sur Lukes et prend son propre rebond (2-0, 09'07"). Dans la construction du jeu, le fossé est large entre les deux équipes, et une pénalité de Pain permet à Petr Kratky de faire goûter de son puissant lancer à ras la glace (3-0, 11'54"). Chamonix tue "presque" une prison de Tobiasson-Harris, mais dès le retour à cinq, Martin Filip marque encore en déséquilibre (4-0, 16'27"). Kévin Maresca tente bien une réaction, mais Bronsard repousse de la jambière, et sur la contre-attaque, le duo Sleigher-Dufour en rajoute une couche (5-0, 17'17").

C'en est trop pour Radek Lukes, qui quitte la glace très en colère en jetant casque et gants. Abandonné par sa défense sur les quatre premiers buts, il en a assez vu pour ce soir, et son successeur Andy Foliot ne va pas tarder à constater l'ampleur de la tâche. Histoire de prouver qu'il n'y a que deux lignes à Briançon, Cédric Boldron, qui abat également du bon travail défensivement, fait trembler les filets (6-0, 18'43"). Chamonix a été complètement dépassé durant ces vingt minutes. Soit les défenseurs étaient pris de vitesse individuellement, soit ils quittaient leur poste collectivement en se précipitant à deux sur le palet et en abandonnant leur placement. La naïveté, la lenteur et l'inexpérience de la jeune équipe chamoniarde ont été cruellement mises en lumière. Mais il faut souligner tout le mérite de Briançon qui a marqué six buts tous plus beaux les uns que les autres. Quand ils sont au complet, les Diables rouges sont vraiment effrayants.

La suite du match est plus fade. Briançon ne force plus vraiment, tandis que Chamonix arrive à reprendre ses esprits et à retrouver sa concentration en défense. Foliot est quand même bombardé, mais par chance pour lui les lancers ne sont pas toujours cadrés. Éric Blais ajoute tout de même un but à l'actif du - très bon - troisième trio, un slap sous la barre (7-0, 31'39"). On attend de voir si Chamonix pourra sauver l'honneur, et après quelques audaces de Claret-Tournier ou de Masson, c'est Emil Tobiasson qui s'occupe de priver Bronsard de blanchissage (7-1, 34'29"). Malgré un réflexe de la mitaine sur un bon lancer de Perez, Andy Foliot s'incline encore deux fois sur un rebond de Dufour et sur un tir rasant de Terglav (9-1, 39'47").

Le rythme descend de nouveau au dernier tiers-temps. Rohat est sanctionné pour une charge à la tête, sans conséquence. Chamonix n'arrive pas à s'organiser en supériorité mais profite finalement de la tendance de Christian Bronsard à sortir parfois d'un match mentalement. Erwan Pain ne peut éviter le gardien briançonnais trop avancé mais il parvient quand même à glisser la rondelle dans la cage (9-2, 48'07"). Sa joie montre que les Chamois n'ont pas perdu leur enthousiasme. On aurait pu croire que Bronsard voudrait laisser la place, mais il semble faire signe qu'il souhaite continuer.

Pour Briançon, cette fin de rencontre s'apparente à un pensum, mais le travail est fait correctement. Ce qui interpelle est que Luciano Basile ne fasse pas tourner son effectif. Pour la seconde fois consécutive à domicile, il ne fait rentrer les juniors qu'à l'avant-dernière minute. Réduits à des miettes, ils contrastent avec leurs homologues chamoniards qui finissent très fatigués. Pas vraiment de juste milieu dans ce match des extrêmes.

 

Briançon - Chamonix 9-2 (6-0, 3-1, 0-1)

Samedi 4 novembre 2006 à 20h30 à la patinoire René-Froger. 1900 spectateurs.

Arbitrage de Gilles Durand assisté de Gildas Fontaine et Nicolas Barbez.

Pénalités : Briançon 26' (10', 0', 6'+10'), Strasbourg 18' (6', 6', 6').

Évolution du score :

1-0 à 07'34" : Filip assisté de Terglav et Szelig

2-0 à 09'07" : Vas assisté de Sleigher

3-0 à 11'54" : Kratky assisté de Filip et Milovanovic (sup. num.)

4-0 à 16'27" : Filip assisté de Perez et Terglav

5-0 à 17'17" : Sleigher assisté de Dufour et Vas

6-0 à 18'43" : Boldron

7-0 à 31'39" : Blais assisté de Boldron et B. Arnaud

7-1 à 34'29" : Tobiasson-Harris assisté de Lebey et Kevorkian

8-1 à 38'23" : Dufour assisté de Sleigher et Tekel (sup. num.)

9-1 à 39'47" : Terglav assisté de Filip

9-2 à 48'07" : Pain

 

Briançon

Gardien : Christian Bronsard.

Défenseurs : Milan Tekel - Rémi Royer ; Viktor Szelig - Petr Kratky ; Gary Levêque - Jakob Milovanovic.

Attaquants : Jean-François Dufour (A) - Marton Vas - Pierre-Luc Sleigher ; Mickaël Perez - Martin Filip - Edo Terglav (C) ; Éric Blais (A) - Cédric Boldron - Benjamin Arnaud ; Sébastien Rohat, Nicolas Chevalier, Dimitri Faure-Brac.

Remplaçants : Damien Angella (G), Sébastien Dermigny, Alexandre Rouillard.

Chamonix

Gardiens : Radek Lukes puis Andy Foliot à 17'17".

Défenseurs : Martin Toms - Rastislav Böhme ; Maxime Claret-Tournier - Peter Hrehorcak ; Anders Törgersson - Damien Torfou ; Vivien Renson.

Attaquants : Kevin Maresca - Richard Aimonetto (C) - Yven Sadoun ; Erwan Pain (A) - Clément Masson - Aram Kevorkian (A) ; Alexandre Audibert - Julien Lebey - Emil Tobiasson-Harris.

Remplaçant : Mathieu Seguy. Absents : Tobias Granath (genou), Jonathan Pastore.

 

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