Match comptant pour la dixième journée de la Ligue Magnus.

La confrontation de ce soir oppose Caen, qui se cherche en ce moment avec des résultats décevants en coupe mais une défaite prometteuse en prolongation à Morzine, et Dijon qui récupère rapidement son malus de retard.

Ce soir sera la soirée des surprises, alors nous commençons de suite par une préparation de l'entame très superstitieuse de Vladimir Hiadlovsky. Il laisse son équipe se regrouper autour de son but pendant que lui scrute au milieu de la glace ses adversaires ; un petit coup de crosse dans le camp adverse, un tour de son but et il rentre à reculons dans son équipe regroupée qui n'attendait que lui. Peu après, l'arbitre est prêt à engager et le portier dijonnais continue ses facéties en papillonnant nerveusement.

Place au match avec un cinglage de Cesnek. Dijon installe son jeu de puissance mais le HCC profite d'un contre qui contraint Miroslav Kristin à un accrocher. En surplus, Alexis Gomane rate de peu son tir et Quentin Pepy slalome dans la défense dijonnaise mais sa transversale longe le but sans trouver preneur. Les Dijonnais débordés en ce début de match se retrouve en double infériorité après une pénalité de Karrer. Michal Cesnek se place à la bleue après quelques passes et décoche un tir qui trouve le but (1-0, 2'52). Les étrangers du HCC prennent leurs responsabilités par Jaroslav Provsic qui fait un gros passage devant la cage sans succès ou Tomas Nemcicky qui met la pression sur le gardien. Pierre-Antoine Devin en profite pour doubler le score dans un but abandonné (2-0, 4'13). Après un temps mort d'urgence de Daniel Maric, Dijon se réveille mais les deux erreurs de relance caennaises ne seront pas préjudiciables. Erik Bochna fait une passe à Miroslav Kristin juste devant le but mais Ladislav Kudrna repousse. Ladislav Gabris veut concrétiser une supériorité mais son tir touche du fer sans plus de succès. Revenus à égalité, les Caennais Devin ou Pepy tentent des tirs trop centrés sur le portier dijonnais. Tuomo Määttä rate son tour de cage mais récupère le palet derrière le but pour une passe décisive à la Gretzky que Tomas Nemcicky transforme en tirant sous la barre (3-0, 12'41). Le reste de la période verra le rythme diminué avec un score large qui récompense une équipe volontaire.

La reprise voit le visiteur Peter Jasik toucher aussi du fer mais il obtient par cette action une nouvelle supériorité. Les blancs font tourner mais les bleus veillent en défense et l'égalité numérique est retrouvée. Tibor Schneider part en duel, passe le gardien mais ne peut redresser que dans le petit filet à côté. Quentin Pepy, lui, fusille Vladimir Hiadlovsky, mais ce dernier s'en sort très bien. Les blancs subissent mais Jaroslav Provsic est pénalisé pour un retard de jeu. Kévin Dugas obtient un tir que Olivier Maltais est tout heureux de récupérer en cherchant à se protéger avec sa canne, mettant le but dans la confusion (3-1, 33'07). Les esprits s'échauffent après un long moment de discussion au sujet du but. Les locaux, vexés, remettent la pression. En supériorité caennaise, Vladimir Hiadlovsky prend tout son temps pour réajuster son équipement et pour faire souffler ses camarades. Tibor Schneider obtient un solide tir avec un écran de trois joueurs mais le réflexe de Hiadlovsky suffit à repousser. Jaroslav Provsic finit le tiers en tentant un tour de but sans succès.

La pression monte en troisième période. Bochna récupère le palet tout seul derrière le but mais la défense caennaise redevenue solidaire vient à la rescousse de son gardien. Mickaël Brodin effectue un gros tir mais Hiadlovsky maintient le score et l'espoir. Luc Chauvel se bat sur la séquence suivante mais l'action devenant dangereuse est arrêtée par l'arbitre pour un joueur bourguignon à terre. Le cafouillage défensif de Dijon est total, mais contre le cours du jeu, Anthony Guttig passe à Aymeric Gillet qui tire instantanément et trompe Kudrna à trois mètres (3-2, 46'16). L'auteur du but est peu après pénalisé, offrant une nouvelle supériorité à des Caennais très bons en jeu de puissance ce soir. Michal Cesnek cherche un angle de tir qu'il trouve avec un Hiadlovsky encore très marqué et gêné, et c'est le but libérateur (4-2, 49'05). Gillet et Kristin par deux fois tentent à nouveau de ré-inverser la tendance, mais Kudrna repousse les actions. Mickaël Brodin part en contre et il est fauché par le dernier défenseur Gabris.

On s'achemine tranquillement vers la victoire quand la lumière s'éteint dans la patinoire. Il s'ensuit des sifflements et des cris de surprise ou joie mais ce qui semble être un problème local se révèle être rapidement un problème dans le quartier, dans la ville et même dans une bonne partie de la France. Suite à des soucis en Allemagne, un délestage dans plusieurs pays a été effectué, ce qui coupe l'électricité chez plusieurs abonnés dont la patinoire. Les joueurs discutent avec les arbitres, les spectateurs attendent dans le froid, tout cela dans une certaine pénombre. Après 25 à 30 minutes de noir, l'arbitre envisage l'arrêt réglementaire du match mais la chance aura décidément souri aux Caennais toute la soirée avec le retour juste à temps de l'électricité. Un petit réchauffement et c'est reparti pour les quatre dernières minutes... Caen finit en supériorité suite à une légère bagarre vite stoppée, Vladimir Hiadlovsky sort de ses buts à deux reprises et c'est Tibor Schneider qui a le mot de la fin en marquant de près dans le but déserté (5-2, 59'56).

Au final, une très belle équipe de Caen qui contraste complètement avec les récents matchs à domicile et une équipe de Dijon qui n'a pas réussi à prendre le jeu à son compte. Pour les locaux, tous les compartiments du jeu sont à féliciter mais la capacité à gêner le gardien et à bien profiter des supériorités est une nouveauté dans ces deux dernières années de Ligue Magnus. Les étrangers ont pris un peu de risque et de responsabilités et cela paye.

Compte-rendu signé Christophe Vasnier

Commentaires d'après-match

M. Bergamelli, arbitre du match, pendant la coupure : "C'est marqué dessus (en montrant le règlement). Tout est clair. Pour des problèmes techniques tels que des problèmes de glace ou entre autres d'électricité comme c'est le cas ce soir, il faut qu'on attende trente minutes, et à partir de ce délai on arrête le match. Je fais un rapport et le match est rejoué entièrement dans les quinze prochains jours."

Mickaël Brodin (attaquant de Caen) : "Ce soir je pense qu'on a démontré qu'on avait les qualités pour gagner des grands matchs, qu'on peut battre tout le monde comme on peut perdre contre tout le monde. Il faut remettre les choses à plat entre chaque match mais il n'y a pas de miracles, c'est le travail qui paye."

Olivier Maltais (attaquant de Dijon) : "J'ai lancé... Le hockey est revenu, je me suis protégé avec ma crosse en hauteur, j'ai marqué et le point était sur le tableau."

Daniel Maric (entraîneur de Dijon, dans le Bien Public) : "Dès le début, nous avons eu une supériorité. Ce n'est jamais bon. Ça nous a installés dans un faux rythme. Après, nous avons fait n'importe quoi. C'est une année galère. Il ne fallait pas croire que nous étions sortis du pétrin parce que nous avions remporté cinq victoires. Nous nous déplaçons avec quatre défenseurs dont Aymeric (Gillet) qui n'a pas le rythme de la compétition. D'habitude nous défendons bien en infériorité, là nous sommes passés au travers. Puis, Erik (Bochna) se blesse au genou. Bref, des excuses, je peux en trouver des milliers. Simplement, je le répète, si nous nous maintenons ce sera un exploit. Vlad (Hiadlovsky) sort une grosse performance à Strasbourg, et Miro (Kristin) plante quatre buts contre le Mont-Blanc. C'était peut-être l'arbre qui cachait la forêt. C'était effectivement le troisième match en huit jours, mais si les mecs sont crevés, ils n'ont qu'à dormir."

Caen - Dijon 5-2 (3-0, 0-1, 2-1)

Samedi 4 novembre à 20h00 à la patinoire de Caen la Mer. 800 spectateurs.

Arbitrage de Jimmy Bergamelli assisté de Savice Fabre et Thibaud Juret.

Pénalités : Caen 20' (8', 4', 8'), Dijon 16' (4', 4', 8').

Évolution du score :

1-0 à 02'52" : Cesnek assisté de Socha et M. Brodin (double sup. num.)

2-0 à 04'13" : Devin assisté de Prosvic (sup. num.)

3-0 à 12'41" : Nemcicky assisté de Määttä

3-1 à 33'07" : Maltais (sup. num.)

3-2 à 46'16" : Gillet assisté de Guttig et Jasik

4-2 à 49'05" : M. Brodin assisté de Nemcicky et L. Chauvel (sup. num.)

5-2 à 59'56" : Schneider assisté de Nemcicky et Socha (cage vide)

Gardien : Ladislav Kudrna.

Défenseurs : Daniel Socha (A) - Michal Cesnek ; Tibor Schneider - Frédéric Brodin ; Francis Ballet - Alexis Gomane (A).

Attaquants : Pierre-Antoine Devin - Jaroslav Prosvic - Tuomo Määttä ; Mickaël Brodin - Tomas Nemcicky - Luc Chauvel (C) ; Cyril Gavalda - Quentin Pépy - Arnaud Hascoët ; Jonathan Janil.

Remplaçants : Jérôme Salley (G), Jonathan Avenel, Pierre Bennett.

Gardien : Vladimir Hiadlovsky (sorti de sa cage de 59'00" à 59'22" et de 59'40" à 59'56").

Défenseurs : Ladislav Gabris - Aymeric Gillet ; Guillaume Karrer - Andrej Mrena (C).

Attaquants : Erik Bochna - Martin Jeannette - Miroslav Kristin ; Peter Jasik - Stephen Dugas (A) - Anthony Guttig ; Olivier Maltais - Kevin Dugas - Julien Aubry (A).

Remplaçants : Fabien Chardon (G), William Mouly, Yassine Fahas. Absents : Juraj Senko (saignement des lèvres et de la langue), Antoine Amsellem (entorse acromio-claviculaire).

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