Chamonix - Caen (9 décembre 2006)

 

Match comptant pour la quinzième journée de la Ligue Magnus 2006/2007.

Les Normands se suivent mais ne se ressemblent pas

Ambiance nordique oblige, c'est avec les premières neiges que les Drakkars ont débarqué sur la glace chamoniarde, reprenant ainsi le flambeau normand brandi la semaine dernière par les rouennais. Désireux de confirmer leur bon classement, les visiteurs vont empocher avec un peu de réussite le gain du premier tiers. La partie commence sur un bon rythme, l'arrêt de Radek Lukes devant Jaroslav Prosvic répondant à la tentative de Clément Masson, pourtant diminué par une blessure. Dans la minute suivante (4'40), c'est au tour de Böhme, bien servi par Granath enfin de retour, de tenter sa chance. Même résultat : arrêt de la botte de Kudrna. Même en position de supériorité numérique, Tobiasson-Harris puis Hrehorcak par deux fois ne peuvent tromper la vigilance du dernier rempart normand. Et comme le vent semble souffler en faveur des Caennais, ce sont les Chamoniards qui cèdent les premiers. Sur le premier jeu de puissance visiteur, une bonne passe en retrait, un slap précis du centre de la zone de défense locale, et Tibor Schneider trouve la lucarne gauche de Lukes (0-1, 08'03). Pain puis Hrehorcak se heurtent à nouveau à Kudrna avant que ne se produise un gros cafouillage devant la cage du portier jaune et bleu. À la sortie, Arnaud Hascoët récupère le puck dans le dos du gardien savoyard et double la marque pour les Drakkars (0-2, 15'29). Les locaux, frustrés par ce peu de réussite, poussent encore en cette fin de première période, mais rien n'y fait. Le cerbère visiteur est bien présent et semble dans un grand soir.

Eh bien non ! Kudrna n'est peut-être pas si solide que ça. En l'espace de quarante secondes, Yven Sadoun, sur une action individuelle dont il a le secret, puis Aram Kevorkian, idéalement secondé par ses coéquipiers Pain et Masson, remettent les pendules à l'heure (2-2, 21'01). Bonne chose de faite, même si dans la foulée ce sont les visiteurs par la crosse de Socha qui se montrent les plus dangereux. Lukes doit s'employer par deux fois sur les slaps appuyés du défenseur caennais. Et c'est en ce début de second tiers que son vis-à-vis, peu inspiré sur le coup, va nous gratifier de "l'action du match". Un palet totalement anodin glisse entre les bottes de Kudrna pour finir derrière sa ligne de but alors que personne n'est là pour le presser ! C'est la stupeur sur le banc visiteur. Les locaux tentent de profiter de ce moment de flottement pour conforter leur avance, mais l'attaque du duo Aimonetto/Tobiasson-Harris ponctuée par le slap de Hrehorcak très motivé ce soir, finit dans la mitaine de Kudrna. Quelques secondes plus tard le gardien visiteur finit de reprendre ses esprits en effectuant un bel arrêt de la botte face à la tentative de Torfou. Ce n'est que partie remise : sur une rapide contre-attaque Erwan Pain reprend victorieusement le palet repoussé une première fois suite au tir de Audibert (4-2, 31'19).

Les minutes qui suivent sont à l'avantage des joueurs caennais. Alors que les Savoyards purgent une pénalité, leur gardien doit faire face à la pression normande en repoussant les tirs de Mickaël Brodin et de Tibor Schneider avant de finalement s'incliner. Masqué, il ne peut s'opposer au tir lointain de Frédéric Brodin qui trouve à nouveau la lucarne (4-3, 33'47). S'ensuivront plusieurs attaques, caennaises comme chamoniardes, qui connaîtront toutes le même épilogue : arrêt du gardien adverse. Les débats s'équilibrent désormais et l'on se dirige tout droit vers une dernière période ou tout semble possible lorsque Hrehorcak en position d'attaquant tente de reprendre le palet que lui a transmis Maresca et commet une faute sur le gardien (39'55).

Près de deux minutes à jouer en infériorité et un seul but d'avance, pas simple pour entamer cette fin de match. Pourtant les Chamois font face à la poussée normande et s'en sortent sans trop de difficulté. Le temps pour Masson de montrer qu'il tient la forme "internationale", et un nouveau jaune et bleu va s'asseoir sur le banc d'infamie. Cette fois, seul le tir de Socha parviendra à inquiéter Radek Lukes. Au cours de la quarante-huitième minute, Pain puis Masson se présentent tour à tour devant Kudrna sans parvenir à le tromper. Alors que les visiteurs jouent à quatre contre cinq, Yven Sadoun, décidément dans un grand soir, reprend le tir de la bleue repoussé par le gardien adverse et permet ainsi à ses coéquipiers de respirer un peu mieux (5-3, 50'56). Tobias Granath, loin d'avoir retrouvé toutes ses sensations, se montre néanmoins dangereux quelques secondes plus tard mais échoue, avant que Nemcicky ne donne des sueurs froides aux supporters locaux.

Le dénouement approchant, les Caennais loin d'avoir abdiquer poussent de plus belle, et empêchent les Chamois de sortir de leur zone défensive. Lorsqu'à deux minutes trente du terme les visiteurs se voient offrir une dernière supériorité numérique, on se dit que l'on a déjà connu ce scénario au cours de la saison. L'avenir donnera raison au banc chamoniard qui n'éprouve pas le besoin de demander un temps mort. Lorsque Sadoun part en break dans la dernière minute, on entrevoit enfin une issue heureuse. Kudrna s'interpose avant que son défenseur n'enlève la cage : deux minutes pour retard de jeu et tir de pénalité. Le gardien visiteur s'interpose encore devant l'ex-Grenoblois. Aram Kevorkian et Erwan Pain, partis en contre-attaque peu de temps après, se chargent de clore la marque, le second trouvant le fond des filets sur un joli tir de l'aile droite (6-3, 59'27).

Conjuguée aux résultats enregistrés sur les autres patinoires, la victoire des Chamois leur permet d'aborder un peu plus sereinement cette deuxième partie de championnat. Plus solides à domicile, il leur reste en effet à disputer sept matches à la maison pour quatre à l'extérieur. Lorsque Töms aura réintégré l'équipe et que Granath aura retrouvé tout son allant, le déficit de présence physique sera en partie gommé, surtout en supériorité numérique, même si l'on a constaté un léger mieux aujourd'hui. Pour ce qui est des visiteurs, on reste un peu sur notre faim. Le jeu développé ce soir n'a pas été à la hauteur de leur classement en ligue Magnus. L'absence des joueurs sélectionnés en équipe de France des moins de vingt ans a semble-t-il été plus préjudiciable aux Caennais qu'aux Chamoniards.

Désignés hommes du match : Yven Sadoun pour Chamonix et Tibor Schneider pour Caen.

Compte-rendu signé Éric Dunand

 

Chamonix - Caen 6-3 (0-2, 4-1, 2-0)

Samedi 9 décembre 2006 à 20h30 à la patinoire Richard-Bozon. 800 spectateurs.

Arbitrage de Marc Mendlowictz assisté d'Éric Brondex et Gilles Ranzoni.

Pénalités : Chamonix 16' (6', 6', 4'), Caen 20' (8', 6', 6').

Évolution du score :

0-1 à 08'03" : Schneider assisté de Nemcicky et Määttä (sup. num.)

0-2 à 15'29" : Hascoët assisté de L. Chauvel

1-2 à 20'38" : Sadoun assisté de Torgersson

2-2 à 21'01" : Kevorkian assisté de Pain et Masson

3-2 à 24'46" : Sadoun assisté d'Aimonetto

4-2 à 31'19" : Pain assisté d'Audibert et Renson

4-3 à 33'47" : F. Brodin assisté de Prosvic et Devin (sup. num.)

5-3 à 50'56" : Sadoun assisté de Hrehorcak et Tobiasson-Harris (sup. num.)

6-3 à 59'27" : Pain assisté de Hrehorcak (sup. num.)

 

Chamonix

Gardien : Radek Lukes.

Défenseurs : Peter Hrehorcak - Maxime Claret-Tournier ; Anders Törgersson - Damien Torfou ; Rastislav Böhme - Vivien Renson.

Attaquants : Kevin Maresca - Richard Aimonetto (C) - Yven Sadoun ; Erwan Pain - Clément Masson - Aram Kevorkian ; Tobias Granath - Alexandre Audibert - Emil Tobiasson-Harris.

Remplaçants : Yann Chamel (G), Mathieu Seguy, Gaël Jeanbourquin, Sébastien Payot, Camille Gielly. Absents : Julien Lebey (équipe de France junior), Martin Töms (suspendu), Andy Foliot (blessé).

Caen

Gardien : Ladislav Kudrna.

Défenseurs : Michal Cesnek - Tibor Schneider ; Frédéric Brodin - Daniel Socha ; Alexis Gomane.

Attaquants : Tuomo Määttä - Tomas Nemcicky - Cyril Gavalda ; Jaroslav Prosvic - Francis Ballet - Mickaël Brodin ; Luc Chauvel - Pierre-Antoine Devin - Arnaud Hascoët.

Remplaçants : Jérôme Salley (G), Charles Geslin, Hugo Deschamps. Absents : Quentin Pépy, Jonathan Janil, Pierre Bennett et Jonathan Avenel (tous les quatre en équipe de France junior).

 

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