Norvège - France (12 décembre 2006)

 

Deuxième journée des championnats du monde des moins de 20 ans, division I, groupe B.

La Norvège veut tout faire pour oublier sa défaite-choc du premier jour contre la Grande-Bretagne. Son entraîneur Rune Guliksen a donc décidé d'annuler l'entraînement du matin. Pour s'aérer l'esprit plutôt que de ressasser leur échec, les joueurs sont allés se promener avant d'arriver à la patinoire pour ce match. Le problème est forcément psychologique car cette équipe est de qualité. Le mois dernier, elle a battu la Slovaquie au tournoi de Füssen. Mais était-elle préparée à rencontrer des adversaires plus faibles ?

C'est moins le cas aujourd'hui qu'hier, car la France n'a rien à envier à la Norvège. Elle parvient à maintenir le jeu équilibré sans qu'aucun but ne soit marqué. Précisons que Ruben Smith a été maintenu dans la cage norvégienne après un premier match moyen, alors que les Bleus ont fait confiance à leur second gardien Romain Farruggia.

Le problème des Bleuets, c'est que leur jeu de puissance est subitement en panne. Il est pourtant très sollicité, notamment à cause de l'exclusion pour coup de coude de Jonas Holøs, le joueur scandinave le plus expérimenté puisqu'il a participé au Mondial senior de Riga l'an passé. Cette inefficacité finit par coûter très cher quand Martin Ylven, qui joue chez le club champion junior suédois, Linköping, réussit un but exceptionnel en infériorité : récupérant le palet dans sa zone après un engagement, il réussit à déborder sur l'extérieur Kévin Igier, pris de vitesse et obligé à un plongeon désespéré, et à repiquer devant la cage pour tromper Farruggia au second poteau (1-0, 36'00"). Le coup de poignard parfait.

Mais les actions individuelles ne sont pas l'apanage exclusif des Norvégiens. En début de troisième période, Mathieu Reverdin prend le palet au centre de la glace et entre en zone. Le Strasbourgeois fait se coucher le défenseur Jonas Nygard sur une feinte de tir et bat Smith (1-1, 42'46"). Puis, en supériorité après un surnombre norvégien, le même Reverdin donne l'avantage à la France (1-2, 49'06"). Mieux encore, Julien Lebey se permet un joli tour de cage conclu de revers, malgré une infériorité numérique (1-3, 51'49").

C'est alors que les vieux démons resurgissent, ceux du mois de novembre en Autriche lorsque les Bleuets n'avaient pas su gérer trois buts d'avance à ce stade de la partie. Par deux fois, la défense française craque, en laissant Ken André Olimb s'infiltrer près du but puis en oubliant dans le slot Mats Aasen qui reçoit la passe d'Olimb et contourne Farruggia du revers (3-3, 59'24").

Ce retour miraculeux a libéré les Norvégiens mentalement alors qu'ils étaient proches de la rupture. En prolongation, l'élan est en leur faveur. Teddy Trabichet est pénalisé pour faire trébucher et un lancer masqué de la bleue d'Alexander Bonsaksen fait le reste (4-3, 62'09"). Les Bleuets s'en remettront-ils ?

Désignés joueurs du match : Mats Aasen pour la Norvège et Mathieu Reverdin pour la France.

 

Commentaires d'après-match

Patrick Rolland (entraîneur de la France) : "Ce match laisse énormément de regrets à tout le monde. Les joueurs ont eu peur de gagner et ont fait des erreurs de benjamin ou de minime. Avant le but égalisateur, on récupère le palet à la ligne bleue et le défenseur opposé est libre. Il n'y a qu'à donner et remonter tranquillement de l'autre côté. Mais au lieu de jouer simple, on se fait intercepter et les Norvégiens sont venus dans notre zone. Ensuite, tout le monde s'est concentré sur le palet et a oublié le joueur devant la cage. Celui-ci rate son shoot, rate sa feinte, mais Farruggia, bon jusque là, a été fébrile sur les deux derniers buts."

 

Norvège - France 4-3 après prolongation (0-0, 1-0, 2-3, 1-0)

Mardi 12 décembre 2006 à 13h00 à Torre Pellice. 411 spectateurs.

Arbitrage de Wlodzimierz Marczuk (POL) assisté de Christian Gamper (ITA) et Sebastian Molenda (POL).

Pénalités : Norvège 39' (6'+5'+20', 6', 2', 0'), France 14' (2', 6', 4', 2').

Tirs : Norvège 30 (8, 9, 11, 2), France 30 (8, 15, 7, 0).

Évolution du score :

1-0 à 36'00" : Ylven (inf. num.)

1-1 à 42'46" : Reverdin

1-2 à 49'06" : Reverdin assisté de Dufournet (sup. num.)

1-3 à 51'49" : Lebey (inf. num.)

2-3 à 54'50" : Olimb assisté d'Aasen

3-3 à 59'24" : Aasen assisté d'Olimb

4-3 à 62'09" : Bonsaksen (sup. num.)

 

Norvège

Gardien : Ruben Smith.

Défenseurs : Alexander Bonsaksen - Jonas Holøs ; Henrik Ødegård - Patrick André Bovim ; Henrik Solberg - Brede Csiszar ; Lars Petter Mengshoel - Jonas Nygård.

Attaquants : Per Ferdinand Stensund - Ken André Olimb - Mats Aasen ; Martin Ylven - Mats Frøshaug - Robin Dahlstrøm ; Joakim Jensen - Joakim Eidsæther - Marius Mathirsrud ; Stian Høygård - Jesper Hoel - Mats Knutsen.

Remplaçant : André Lysenstøen (G).

France

Gardien : Romain Farruggia.

Défenseurs : Jonathan Janil - Teddy Trabichet ; Antonin Manavian - Kévin Igier ; Yohann Auvitu - Hugues Cruchandeau ; Thomas Castelli.

Attaquants : Sacha Treille - Quentin Pépy - Mathieu Le Blond ; Rémy Rimann - Édouard Dufournet - Jonathan Avenel ; Pierre Bennett - Mathieu Reverdin - Quentin Guineberteau ; Julien Lebey - Julien Maréchal - Mathieu Hottegindre ; Alexandre Sucré.

Remplaçant : Mickaël Gasnier (G).

 

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