Limoges - Montpellier (16 décembre 2006)

 

Match comptant pour la quatorzième journée de division 1, poule sud.

L'important, c'est toujours de finir le travail qui a été entamé. Lorsque les Vipers se sont retrouvé avec un nouvel entraîneur, Lionel Bilbao, c'est le choix du travail en profondeur qui a été fait. Dés lors, les objectifs sportifs de court terme perdaient inévitablement de leur prépondérance. Priorité à la reconstruction du groupe, de son mental, comme de son fond de jeu ont été les impératifs donnés à l'équipe. Ce travail, il convient de le parfaire pour tout le reste de la saison à venir, où que les Vipers puissent se trouver. La préparation a été réussie, mais elle se termine à Limoges et pas avant. Et si cette préparation sert pour des play-off au lieu de servir pour des play-down... Qui s'en plaindra ?

Même si les probabilités de qualification leur étaient favorables, les Vipers savaient parfaitement que ce match réunissait tous les ingrédients du match piège. Un adversaire désormais rodé avec l'intégration des recrues et de l'entraîneur, libéré de toute pression et un enjeu, la qualification, qui a fini par rattraper les esprits des Montpelliérains.

Ce sont les Limougeauds qui se rueront les premiers à l'attaque, très vite suivis par des Héraultais encore habités par la formidable volonté qui leur avait été nécessaire pour s'extraire de la fâcheuse posture où ils se trouvaient il y a peu. Un raid de Jeff Mettler (3'00), une déviation d'un tir de Mokry par Kozar (4'42), et sur un premier palet perdu dans la zone de défense, Yannick Maillot s'échappe et trompe Martin Bradette (1-0, 6'51). Les pénalités pleuvent sur la troupe de Danny Malone et le power-play montpelliérain fait encore parler son efficacité par une belle combinaison Dennis Martindale, Alexis Billard et Kim Wikström (1-1, 9'06). Montpellier s'organise en attaque mais l'absence de Martin Patak, grippé, se fait sentir dans la rigueur défensive. Un but refusé par l'arbitre ne contribue pas à la sérénité et Limoges se retrouve en supériorité quand Kim soustrait le palet pour finalement échouer devant Tom Charton. Ce n'est que partie remise, sur une autre supériorité, Kim Wikstrom fait une passe pour Dennis Martindale interceptée par un défenseur limougeaud qui marque contre son camp (1-2, 15'40).

L'enfer se déchaîne sur les protégés de Lionel Bilbao dans le deuxième tiers-temps; où dés la troisième minute les pénalités se succèdent, ne laissant aucun répit à Martin Bradette qui doit faire face à quatre tirs successifs de Tomas Valko. Mais c'est encore Yannick Maillot qui dispose de la défense montpelliéraine (2-2, 24'57). Les ruées des Taureaux deviennent de plus en plus dangereuses. Martin Bradette sera le héros malheureux lorsqu'il tente, en infériorité, un plongeon pour dégager le palet, permettant à Sébastien Aris de redonner l'avantage à son équipe (3-2, 30'46). Les Vipers profitent alors d'une autre situation de 5 contre 3 pour valoriser la belle entente entre Lubos Pavel et Yanick Riendeau lors d'une entrée en zone à pleine vitesse (3-3, 32'46). Thomas Appert se sert d'une rare séquence à forces égales entre les équipes pour dévier un tir de Jérôme Catil (3-4, 35'06). Quelques secondes plus tard, c'est Martin Bradette qui a fort à faire pour sauver sa cage (35'46). Marek Michalovic donne de l'air à ses coéquipiers en reprenant le rebond d'un tir de Jérome Catil (5-3, 35'54) Mais les Limougeauds ne s'en laissent pas compter et reviennent dans le match par Aris (4-5, 37'11). Dennis Martindale dispose d'un contre en toute fin de tiers, consécutif à une vilaine chute de Robert Mokry, mais l'arbitre, dans un élan de compassion digne des meilleurs préceptes charitables, choisit d'arrêter l'action pour porter secours au Montpelliérain couché sur la glace.

Le troisième tiers-temps débute par une folle envie de revenir des Limousins. Pressing haut, joueurs en récupération. Tout le charme brutal du forechecking. Cette débauche d'énergie a même des conséquences sur la prudence lorsqu'un des Taureaux de feu perd son gant et se retrouve sur la glace avec un Lubos Pavel qui sautera par dessus pour atterrir bien involontairement sur sa main sans protection. À 52'54, c'est Martin Bradette qui est victime d'un coup à la tête et qui s'effondre sur la glace. L'arbitre, ayant désormais englouti toute sa capacité de compassion dans l'épisode Mokry, laisse sans réagir le portier montpelliérain allongé sur la glace, refusant d'interrompre cette fois le jeu. Un tir limougeaud qui fait résonner le poteau et Yanick Riendeau, las de la bouffonnade, déplace intentionnellement la cage, seul stratagème susceptible d'émouvoir le directeur de jeu et de le faire siffler. Martin se relève enfin et reprend le jeu mais les Vipers sont désormais acculés. Lubos Pavel va au sacrifice en offrant sa tête à un tir qui aurait pu valoir l'égalisation. Il y récolte une mâchoire douloureuse. Mais le même Pavel se retrouvera en pénalité peu après (58'36). Tom Charton sort, ce qui rajoute un homme sur la glace (59'10). Martin Bradette fait encore un arrêt clé (59'32), sur lequel Danny Malone choisit de poser son temps mort et de rappeler les siens au banc. Avec six joueurs contre quatre sur la glace, c'est le temps du tout pour le tout. Le gros preneur de mise en jeu est au cachot pour les Vipers qui perdent l'engagement. Sur l'action, Tomas Valko déclenche un tir à ras de terre qui foudroie les Montpelliérains et déclenche l'ire de Robert Mokry qui aurait bien voulu voir le sacrifice de son copain Lubos imité par d'autres (5-5, 59'44). Mais Ce nul suffit. Les Vipers doivent tenir encore un peu. C'est fini. Ils l'ont fait !

Au soir d'une énième défaite, alors derniers au classement, les Vipers se sont jurés de ne pas écrire la pire page de la jeune histoire du club. Play-off ou play-down, peu importait alors. Il restait six rencontres jusqu'à ce 16 décembre. Il fallait aller match après match sans jamais trébucher, défaites interdites. Lionel Bilbao avait accepté de relever ce défi là avec tous les joueurs, lui qui avait retiré son équipement, comme pour se plonger sans retour dans le challenge du banc des Vipers. Aujourd'hui, la page est écrite et elle est belle. Il faut maintenant clore le chapitre, tirant peut-être un trait sur une année 2006 qui aura été celle de tous les dangers et de toutes les remises en question. Pour enfin, une véritable renaissance.

 

Commentaires d'après-match (sur le site des Vipers)

Thomas Duménil (capitaine de Montpellier depuis que Bilbao est devenu entraîneur) : "À la fin du deuxième tiers, quand on est rentré dans les vestiaires, j'ai poussé une gueulante, parce que j'ai trouvé inadmissible notre comportement sur la glace. Cela devenait individualiste, hautain. Cela n'allait pas du tout dans le sens du système de jeu mis en place. J'ai pris mon rôle de capitaine très au sérieux. Tout le monde l'a accepté et tout le monde est de nouveau allé dans le même sens, comme Lubos Pavel qui se jette devant le palet alors qu'on mène."

 

Limoges - Montpellier 5-5 (1-2, 3-3, 1-0)

Samedi 16 décembre 2006 à 18h30 au Centre Charras. 438 spectateurs.

Arbitrage de Thierry Calamoneri assisté de Pascal Praud et Jean-Charles Llorca.

Pénalités : Limoges 22' (12', 4', 6'), Montpellier 22' (6', 12', 4').

Tirs : Limoges 43 (6, 25, 12), Montpellier 31 (14, 12, 5).

Évolution du score :

1-0 à 06'51" : Maillot

1-1 à 09'06" : Wikström assisté de Billard et Martindale

1-2 à 15'40" : Wikström (sup. num.)

2-2 à 24'57" : Maillot assisté de Loureiro et Molmy (double sup. num.)

3-2 à 30'46" : Aris assisté de Maillot et Hennebert

3-3 à 32'46" : Pavel assisté de Riendeau (sup. num.)

3-4 à 35'06" : Appert assisté de Catil et Billard

4-4 à 37'11" : Aris assisté de Maillot et Hennebert (sup. num.)

4-5 à 37'54" : Michalovic assisté de Catil et Pavel

5-5 à 59'44" : Valko assisté d'Aris et Loureiro (sup. num.)

 

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