Dijon - Strasbourg (30 décembre 2006)

 

Match comptant pour la dix-huitième journée de la Ligue Magnus 2006/2007.

Mobilisation générale

Le CPHD est maintenant dos au mur. Soit il lâche totalement prise après le 11-3 pris à Villard, soit il joue sa chance à fond maintenant qu'il n'a plus rien à perdre. Le public semble avoir choisi la seconde solution, porté par les coups de boutoir des grosses caisses des "Archi-Ducs". La mobilisation générale a en effet été décrétée, et on recense dans les gradins beaucoup de grands anciens : le plus récent est Tiphaigne mais il y a aussi les Avignnonais Pointet et Dauphin, le Russe Chesterikov ou encore le Franco-Canadien Célestin.

Choinière prend la première pénalité après moins de trente secondes et Strasbourg est assailli. Juraj Nemcak dévie in extremis de la mitaine un slap de Maltais dès le début du match. Hormis deux supériorités qui permettent aux visiteurs de passer à l'action, la première période est longtemps dominée par Dijon. Lorsque Gurican et Dumuis se retrouvent ensemble en prison, c'est le moment. Un lancer de Stephen Dugas finit dans les filets après un ricochet sur Mrena (1-0, 16'28").

Et pourtant, c'est Strasbourg qui rejoindra les vestiaires en tête ! Une passe de Mathieu Reverdin arrive miraculeusement, à travers le rideau défensif ducal médusé, jusqu'à Maxime Catelin bien placé qui exploite cette aubaine au millimètre (1-1, 18'08"). Une minute plus tard, un lancer de la bleue de Milan Dirnbach est subtilement dévié par Stéphane Hohnadel (1-2, 19'00"). Un zeste de malice et un soupçon de réussite ont donné l'avantage aux rusés Alsaciens.

Sauf que les petits malins sont punis au deuxième tiers-temps. Six pénalités leur sont infligées, à chaque fois à une minute d'intervalle. Et c'est moment où l'Étoile Noire entrevoit le bout du tunnel, Erik Bochna, qui avait manqué un tir en bonne position deux minutes plus tôt, finit par égaliser sur un palet récupéré par Martin Jeannette (2-2, 29'26").

Les Strasbourgeois oublieront qu'ils auront eux aussi joué à cinq contre trois, durant une minute et demie après des cinglages des ex-Angloys Maltais et Karrer. Ils se souviendront surtout de cette faute non sifflée sur Jarvis accroché alors qu'il avait la cage ouverte. Et ils récrimineront de ces deux nouvelles pénalités sifflées en même temps en début de troisième tiers contre Sevcik et le roi de l'obstruction Dirnbach. L'indolent de ces dernières semaines, Miroslav Kristin, se jette alors pour arracher un palet du bout de la palette derrière la cage et le transmettre, quasiment couché sur le ventre, à son compère Erik Bochna dans le slot (3-2, 41'31"). C'est le signe. Dijon a retrouvé sa vigueur et sa volonté. Quand Peter Jasik est exclu pour une charge incorrecte sur Gurican, c'est en infériorité que l'on redécouvre la solidarité bourguignonne bien connue l'an passé. Strasbourg finit à six contre quatre, en vain.

Décisif dans ces dernières minutes avec sa souplesse, Vladimir Hiadlovsky peut bien gratifier le public de son traditionnel poirier. Cela ne plaît pas à Daniel Sevcik qui lui met un coup de poing lors de la poignée de mains. Il prend une pénalité de match et passera en commission de discipline jeudi. Sevcik, l'étoile des étoiles ce soir, symbolise parfaitement cette supériorité technique des Strasbourgeois frustrés par la résistance dijonnaise. Dommage, car leur défense, emmenée par un Jonathan Jolette très sûr, avait bien tenu.

 

Commentaires d'après-match (dans le Bien Public et dans les Dernières Nouvelles d'Alsace)

Julien Aubry (attaquant de Dijon) : "C'est la victoire du cœur. Tout le monde s'est senti concerné. On s'est bougé les fesses. La claque reçue à Villard mercredi a recentré les choses. Dan [Maric] a changé son discours. Il nous a dit que nous étions trop gentils et qu'il fallait absolument durcir le jeu. Le hockey c'est de la technique mais aussi du physique. On l'avait oublié. L'important est d'avoir remporté ce succès qui nous permet de croire encore au maintien direct. Ce sera difficile, d'autant que nous n'avons plus que deux matches à domicile (Caen, Rouen), mais avec une telle envie, nous pouvons faire de belles choses."

Daniel Bourdages (entraîneur de Strasbourg) : "Oui, c'est frustrant et énervant, parce qu'on mène 2-1 à la fin de la première période et qu'ensuite, comme à Épinal, l'arbitre nous massacre. On va encore dire que j'en ai après l'arbitre, mais quand je vois que lors du deuxième tiers-temps on joue six fois à 3 contre 5 avec parfois des pénalités imaginaires, on ne peut pas gagner. On peut ne pas prendre de but, mais on ne peut pas gagner."

 

Dijon - Strasbourg 3-2 (1-2, 1-0, 1-0)

Samedi 30 décembre 2006 à 20h15 à Trimolet. 689 spectateurs.

Arbitrage d'Alexandre Hauchart assisté de Cyril Carlin et Pierre Dehaen.

Pénalités : Dijon 53' (4', 6', 8'+10'+5'+20'), Strasbourg 55' (6', 12', 12'+25').

Tirs : Dijon 37, Strasbourg 37.

Évolution du score :

1-0 à 16'28" : Mrena assisté de S. Dugas et Kristin (double sup. num.)

1-1 à 18'08" : Catelin assisté de Reverdin

1-2 à 19'00" : Hohnadel assisté de Dirnbach

2-2 à 29'26" : Bochna assisté de Jeannette

3-2 à 41'31" : Bochna assisté de Kristin et Mrena (double sup. num.)

 

Dijon

Gardien : Vladimir Hiadlovsky.

Défenseurs : Andrej Mrena (C) - Guillaume Karrer (A) ; Aymeric Gillet - Juraj Senko : Kevin Dugas.

Attaquants :Miroslav Kristin - Erik Bochna - Martin Jeannette ; Julien Aubry - Stephen Dugas (A) - Peter Jasik ; William Mouly - Olivier Maltais - Anthony Guttig.

Remplaçants : Fabien Chardon (G), Yassine Fahas. Absents : Antoine Amsellem (suspendu), Ladislav Gabris (bras).

Strasbourg

Gardiens : Juraj Nemcak (sorti à 59'26").

Défenseurs : Pavol Resetka - Jonathan Jolette ; Milan Dirnbach - Roman Gurican ; Wes Jarvis (A) - Hugues Cruchandeau ; Thibault Dumuis.

Attaquants : Mika Suoraniemi - Peter Himler (A) - Todd Norman ; Jaroslav Jacko - Stéphane Hohnadel (C) - Daniel Sevcik ; Mathieu Reverdin - Philippe Choinière - Maxime Catelin ; Damien Brau-Arnauty - Mathieu Saint-Marc.

Remplaçants : Gilles Beck (G), Tommy Flinck.

 

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