Championnats du monde des moins de 20 ans 2007, premier tour, groupe A.

Pour son dernier match de la phase de poule, la grande surprise de cette édition 2007, l'Allemagne, est opposée au pays organisateur. L'enjeu est d'importance car le vainqueur se qualifiera pour les quarts de finale, alors que le perdant devra attendre le résultat du match États-Unis/Suède du lendemain. La petite patinoire de Mora fait salle comble pour accueillir ses jeunes joueurs. Les lignes suédoises ne changent pas après le succès face à la Slovaquie, à l'exception de l'apparition de Patrik Nevalainen, jusque là cantonné au banc.

La Suède entame le match en prenant possession du palet face à une formation repliée en défense... Ce n'est pas vraiment une surprise ! Dès la première minute Stefaniszin s'interpose sur un premier lancer. Immédiatement, on constate que l'Allemagne se contente bien souvent de dégager le palet pour changer de lignes... Linus Omark, l'une des révélations du tournoi, se crée la première bonne occasion du revers, pendant que Patrik Hörnqvist est mis au sol devant le but : Martens prend deux minutes logiques. Stefaniszin est rapidement menacé avec un tir de loin sur lequel Hellström et Omark, stationnés devant le but, se jettent. Ce dernier parvient à lancer en pivot mais le gardien sauve. Quelques instants plus tard, Stefaniszin masqué s'incline en revanche sur une belle volée de la bleue de Hörnqvist, après une remise de Nicklas Bäckström depuis la ligne de fond. C'est Robin Lindqvist qui a détourné légèrement la rondelle et qui est crédité du but (1-0, 03'25"). Cette ouverture du score empêche donc l'Allemagne de jouer sa tactique attentiste... théoriquement. L'art de la contre-attaque reste illustré par une montée de Christoph Gawlik avec Felix Schütz, mais Joel Gistedt intercepte la passe en profondeur.

C'est bien la Suède qui mène le jeu, et la ligne Bäckström fait mal, avec une tentative de Lindqvist en contournement de cage. L'Allemagne ne parvient pas à entrer en zone offensive avec le palet, alors que les jaunes font circuler le disque dans tous les sens. Gawlik prend alors deux minutes pour avoir accroché un Suédois plus rapide lors d'une mise en jeu en zone neutre où le palet a été envoyé au fond. Les défenseurs parviennent à tenir le jeu sur les côtés et par un pressing haut à gêner la circulation de la rondelle. Bäckström, pressé ligne bleue, parvient quand même à envoyer le disque devant le but où Lindqvist contrôle et tire du revers. Puis c'est Bäckström qui sollicite le gardien, sans parvenir à le surprendre. Un deuxième tir est dévié par Hörnqvist à côté. L'Allemagne parvient à tuer la pénalité mais reste acculée dans son camp et est souvent battue physiquement dans les duels. Sur une montée de Sundström, Müller prend deux minutes de pénalité pour cinglage. Le temps de jeu de Nicklas Bäckström est énorme mais c'est bien Robin Lindqvist qui reste dangereux, à l'affût d'un rebond sur un tir de loin, avant que l'arbitre assistant ne se fasse soigner au doigt au banc suédois. Le pressing très haut des Allemands permet quand même de tuer facilement cet avantage numérique. La période s'achève donc sans action notable sur ce score de 1-0.

Fredrik Pettersson ne reste pas longtemps sur la glace à la reprise et file au banc des pénalités, rejoint par Junland pour retard de jeu. L'Allemagne a enfin l'occasion de sortir de sa coquille. Et pour une sortie, c'est une sortie ! Après un échange de palet ligne bleue avec Gogulla, Christopher Fischer balance le palet en lucarne pour l'égalisation (1-1, 21'23"). Les pénalités terminées, les tactiques respectives reviennent. L'Allemagne a réussi son coup en convertissant l'une de ses premières occasions et la Suède repart donc à l'attaque, sous l'impulsion de Bäckström évidemment. Le meneur de jeu tourne constamment et cherche ses coéquipiers de ligne pour des tirs de près comme de loin, mais Stefaniszin reste solide. La ligne de Berglund fait également de son mieux, même le défenseur Patrik Nevalainen s'y met en contournement de cage. Sur la mise au jeu qui suit, gagnée par Omark, l'équipe est récompensée grâce à un superbe lancé balayé d'Isaksson en lucarne opposée (2-1, 26'42"). Gawlik sonne immédiatement la révolte avec un lancer puissant sur une mise au jeu de Schütz, bien sauvée par Gistedt. L'Allemagne tente de prendre le contrôle de palet mais n'y parvient guère. Les minutes défilent donc dans l'attentisme des deux équipes. La Suède n'en demeure pas moins très dangereuse avec une passe en profondeur pour Zackrisson qui élimine un défenseur d'un petit pont avant de trouver Stefaniszin sur sa route. Le portier s'en sort aussi sur un tir de la bleue sur la mise au jeu qui suit. Peu après c'est la ligne d'Omark qui se fait menaçante avec un tir du défenseur Hjalmarsson : les jaunes reprennent leur domination, non sans quelques échanges de coups...

Cette mainmise sur le match a une conséquence logique, les pénalités. Martens fait trébucher un joueur dans la zone neutre et le pays organisateur s'installe. Stefaniszin sauve les meubles de la jambière sur un slalom plein axe, puis Hellström est sévèrement sanctionné dans un duel devant le but sur lequel le défenseur allemand se laisse tomber. À quatre contre quatre les Allemands essaient de repartir mais encore une fois ils ont du mal à passer la ligne bleue. Lors d'une des rares présences offensives, c'est une longue passe suédoise qui envoie Lindqvist en échappée. Il est accroché dans le dos : c'est un tir de pénalité. C'est Fredrik Pettersson qui le prend et qui tente de feinter le gardien, mais Stefaniszin étend sa jambière droite et gagne le duel. Le deuxième tiers-temps s'achève donc sur un score serré qui reflète mal la domination suédoise.

L'ultime période débute de la même manière, avec une possession de palet suédoise et quelques contres allemands, menés par la ligne Gogulla-Schütz-Gawlik. Mais c'est bien l'équipe locale qui contrôle, imposant de très longues présences en zone offensive, notamment par le gros travail du duo Bergfors-Sundström, les deux espoirs des Devils du New Jersey. Leur travail le long des bandes pendant plus d'une minute finit par étouffer la défense et Weiss prend deux minutes sur un mauvais geste contre Bergfors. La situation devient très difficile pour la défense et le danger se rapproche, à l'image d'un lancer terrible de Hjalmarsson ou d'un slalom de Bäckström. Une nouvelle pénalité n'arrange pas la situation même si la pression ne se concrétise toujours pas. Au retour des punis, l'échec-avant gêne la relance allemande mais avec un seul but de retard tout est encore possible. Une bonne occasion peut faire basculer le match et Gistedt se montre vigilant sur un lancer de près comme sur un centre trop long. Le match change enfin lorsque, à la fin d'une longue présence, une relance longue vers Bergfors dans la neutre et dans l'axe crée un 2 contre 2. Le palet revient sur Sundström à droite qui reprend de volée lucarne opposée (3-1, 52'05"). Un but symbolique, son père Patrik étant un ancien médaillé d'or au mondial junior ! La relance de Nikmlas Hjalmarsson a complètement déstabilisé la défense, et à huit minutes de la fin l'Allemagne prend un coup sur la tête. Stefaniszin doit immédiatement s'employer sur un tir de Bäckström avec deux joueurs en écran. Puis, il doit couvrir son poteau sur une action de Turesson, qui se présente seul sur l'aile en profitant d'une glissade d'un défenseur et d'un palet qui traîne. La Suède laisse ensuite le contrôle du jeu à son adversaire pour mieux le prendre en contre-attaque. Le banc est réduit, Les Scandinaves ne prennent aucun risque et l'indiscipline allemande, avec une pénalité tardive, permet de manger le temps sans grand problème.

La Suède est donc qualifiée pour les quarts, avec six points. L'Allemagne attendra le verdict du match du lendemain en comptant sur son adversaire du jour pour battre les États-Unis, et sera reversée en poule de relégation en cas de défaite suédoise.

Désignés joueurs du match : Jonas Junland (Suède) et Sebastian Stefaniszin (Allemagne).

Compte-rendu signé Nicolas Leborgne

Commentaires d'après-match

Torgny Bendelin (entraîneur de la Suède) : "L'Allemagne paraissait fatiguée après trois matches aussi difficiles. Nous ne voulions pas prendre de risques en fin de match, un but allemand et ils sortaient leur gardien pour essayer d'égaliser. Les défenseurs étaient très mauvais en première période face à la Slovaquie avec trop de jeu solitaire. Depuis nous avons fait quelques changements et aujourd'hui c'était bien meilleur."

Alexander Sundström (attaquant de la Suède) : "Presque le meilleur tir de ma vie ! J'ai vu que Bergfors allait passer le palet et j'ai mis tout ce que j'avais.

Joel Gistedt (gardien de la Suède) : "Nous avons très bien joué, la défense était impressionnante. Elle a laissé seulement douze tirs. Les Allemands jouaient bien, mais nous ne leur avons pas laissé d'espaces."

Ernst Höfner (entraîneur de l'Allemagne) : "Nous avons eu un match dur hier, tandis que les Suédois avaient un jour de repos. Nous avions prévu de jouer aussi défensivement. Nous n'avons pas été assez actifs en infériorité, mais nous avons tout donné. Les Suédois étaient durs, ils pratiquaient beaucoup de forechecking. Il a fallu nous contenter de peu d'occasions."

Suède - Allemagne 3-1 (1-0, 1-1, 1-0)

Samedi 30 décembre 2006 à 17h00 à la Leksand Ejendals Arena. 3801 spectateurs.

Arbitrage de Juraj Konc (SVK) assisté de Petr Blumel (TCH) et Milan Novak (SVK).

Pénalités : Suède 8' (0', 8', 0'), Allemagne 18' (6', 4', 8').

Tirs : Suède 39 (12, 15, 12), Allemagne 12 (5, 4, 3).

Évolution du score :

1-0 à 03'25" : Lindqvist assisté de Hörnqvist et Bäckström (sup. num.)

1-1 à 21'23" : Fischer assisté de Gogulla et Schütz (double sup. num.)

2-1 à 26'42" : Isaksson assisté de Omark

3-1 à 52'05" : Sundström assisté de Bergfors et Hjalmarsson

Gardien : Joel Gistedt.

Défenseurs : Jonas Junland - Jonas Ahnelöv ; Daniel Rahimi - Niklas Hjalmarsson ; Patrik Nevalainen - Alexander Hellstrom ; Alexander Ribbenstrand.

Attaquants : Patrik Zackrisson - Nicklas Bäckström - Robin Lindqvist ; Andreas Turesson - Patrik Berglund - Martin Johansson ; Fredrik Pettersson - Alexander Sundström - Nicklas Bergfors ; Linus Omark - Magnus Isaksson - Patrik Hörnqvist ; Andreas Molinder.

Remplaçant : Jhonas Enroth (G).

Gardien : Sebastian Stefaniszin.

Défenseurs : René Kramer - Florian Ondruschka ; Christopher Fischer - Benedikt-Anton Kohl ; Henry Martens - Korbinian Holzer ; Stefan Langwieder - Christopher Giebe.

Attaquants : Philip Gogulla - Felix Schütz - Christoph Gawlik ; Patrick Buzas - Christian Wichert - Thomas Pielmeier ; André Schietzold - Matthias Potthoff - Marcel Müller ; Constantin Braun - Elia Ostwald - Alexander Weiss.

Remplaçant : Timo Pielmeier (G).

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