États-Unis - Suède (31 décembre 2006)

 

Championnats du monde des moins de 20 ans 2007, premier tour, groupe A.

C'est un match-couperet pour les Américains. Après quatre demi-finales de suite, les États-Unis doivent s'imposer face à l'organisateur pour se qualifier pour les quarts de finale. Sinon, les Allemands, présents dans les tribunes, se qualifient à leur place. La Suède sait déjà qu'elle jouera les quarts, mais escompte bien conserver la deuxième place du groupe. Le gardien américain Jeff Frazee a été confirmé en titulaire après son bon match face aux Slovaques.

Mueller et Sundström donnent le coup d'envoi de la partie. Et d'entrée Erik Johnson prend une sévère mise en échec dans la neutre, ce qui donne le ton du match ! La Suède attaque en premier sur une pénalité différée contre Erik Johnson pour une charge sur Bergfors dans le coin. Les jaunes essaient d'installer leur jeu mais l'agressivité américaine repousse le palet. La pénalité est facilement tuée mais au retour Frazee doit s'employer à deux reprises sur une action spectaculaire de Linus Omark qui traverse tout la patinoire avant de contourner le but et de lancer en pivot. La Suède domine notamment physiquement, avec la maîtrise du palet et un jeu plus offensif. Sur un contact avec Kane, Lindqvist obtient une pénalité étonnante. Frazee sauve immédiatement sur un tir de loin sur lequel Pettersson était à l'affût. Mais par la suite le palet tourne un peu dans le vide. Jack Johnson sorti à son tour, c'est un bref cinq contre trois qui se dessine avant le retour de Kane, et la défense américaine se dégage. La plus grosse occasion revient finalement à Lewis en contre-attaque, qui se présente seul devant Gistedt sans le surprendre avant de manquer une deuxième occasion quelques secondes plus tard du revers. Les deux équipes ne jouent pas longtemps à égalité puisque Rahimi est sanctionné pour un coup de coude sur Lawson dans la neutre. Le jeu de puissance se montre dangereux avec un tir de Mueller du cercle puis une grosse reprise d'Erik Johnson de la bleue. L'impact physique commence à s'équilibrer avec une bonne charge d'Erik Johnson le long de la bande : le match sera physique et très engagé car les contacts s'enchaînent. Le temps file vite et les États-Unis ont pris le contrôle, avec une bonne présence de la ligne Carman. Malgré tout le danger est présent des deux cotés à l'image d'un essai de Zackrisson dans un angle fermé alors que Lindqvist est à l'affût du rebond. Le jeu se stabilise peu à peu, avec deux formations attentistes et peu de danger sur les gardiens. L'horloge tourne, le jeu se situe surtout dans la neutre et les palets envoyés au fond sont relancés par les défenses. Dans l'ensemble on a plus l'impression d'une phase d'observation assez équilibrée.

La deuxième période repart sur les mêmes bases. Le palet file vite, mais sans occasion réelle avant deux bons tirs sur Frazee, sauvés du gant puis de la jambière... Une séquence où la Suède a manqué de peu l'ouverture du score face à une formation américaine qui recule. Le gardien de l'Université du Minnesota doit d'ailleurs à nouveau s'imposer de la mitaine face à Sundström sur un tir lointain. Pourtant, les États-Unis parviennent à sortir à la faveur d'une pénalité contre Hellström. Un premier tir de la bleue est arrêté par Gistedt, mais après cela le jeu de puissance met du temps à se mettre en place. C'est donc en contre-attaque que la Suède ouvre le score, à deux contre un. Andreas Turesson sert Martin Johansson en échappée, Frazee fait l'arrêt sans maîtriser le palet et Turesson glisse le rebond au fond (0-1). Mais sur l'engagement, l'arbitre donne deux minutes à Turesson pour obstruction sous les sifflets du public. Les États-Unis repartent donc en cinq contre quatre et en retard d'un but. Gistedt maintient le score sur un tir d'Erik Johnson après une bonne feinte mais c'est bien la seule occasion.

Le rythme baisse un peu, et cela profite aux Américains. Un palet envoyé au fond, une erreur de Hjalmarsson derrière le but devant Okposo, une passe rapide devant le but pour Kane et c'est le but (1-1). Quelques instants plus tard, Gistedt est battu pour la deuxième fois par Stoa : Mueller échappe au marquage le long de la bande et centre fort, Gerbe se jette en même temps que le gardien mais Stoa vole le palet et le place en hauteur dans le but ouvert (2-1). Un avantage surprise, exploitant parfaitement le temps faible des Suédois. Les Américains insistent, avec un bon tir d'Okposo dans l'axe. La Suède accuse le coup et n'a plus le contrôle du palet. Heureusement pour elle, Erik Johnson commet une maladresse et expédie la rondelle au dessus du plexiglas : pénalité pour retard de jeu. Les jaunes poussent mais le jeu reste contenu sur les balustrades. Le bon travail défensif permet aux hommes de Ron Rolston de virer en tête 2-1 après deux périodes.

Les États-Unis commencent le troisième tiers-temps avec la volonté de tenir ce score qui les qualifie. Les contacts se multiplient, mais la possession de palet reste bleue. Après un tir en pivot de Skille, Joel Gistedt s'impose sur une contre-attaque rondement menée par Lewis, après une petite passe dans l'intervalle qui l'amène en un contre un... Le gardien de Frölunda étend la jambière et sauve son camp de justesse sur la feinte. Le break n'était pas loin... Le placement défensif américain est exemplaire et la Suède peine de plus en plus à développer son jeu, à l'image d'un Nicklas Bäckström assez discret. Curieusement, l'arbitre donne alors une pénalité contre les États-Unis, après avoir oublié une grosse charge dans le dos de Mueller... Erik Johnson file au banc, sous les protestations de ses coéquipiers et la stupéfaction de son entraîneur. Le physique suédois est de sortie et Trevor Lewis en paie le prix dans la neutre, victime d'une grosse charge. Mais ces nombreux duels ne changent rien car Frazee reste peu inquiété. Ce sont mêmes les Américains les plus dangereux : un slalom de Pete Mueller décale Jack Skille qui tente le tir en hauteur, mais l'angle est fermé et Gistedt gèle le palet. Un Skille remuant puisqu'il trouve encore le gardien sur sa route peu après sur un tir du cercle. Mais cette bonne période est rapidement annulée par une pénalité de Fraser. La Suède s'installe, Frazee fait face et la pénalité est facilement éliminée. Les jaunes sont rapidement piégés dans la neutre lorsque Okposo est pris en sandwich dans la neutre : Lindqvist prend deux minutes logiques. Gistedt s'impose du gant sur un débordement de Gerbe à quatre contre quatre, sans contrôler le palet, mais aucun but n'est marqué lorsque les joueurs reviennent.

Les jaunes ne passent pas et les États-Unis mangent l'horloge avec une protection du palet efficace. Il ne reste que cinq minutes et la qualification américaine ne tient qu'à un but... Un contre bien mené leur offre l'occasion de prendre de l'air mais à trois contre un, Kane passe à Jack Johnson à l'opposée qui met en retrait pour Okposo... qui se heurte à Joel Gistedt ! Fraser manque lui aussi le coche sur un deux contre deux : servi en retrait, il ne lève pas assez son palet face à Gistedt. L'échec-avant des Américains est suffisant pour gêner les relances adverses, jusqu'à la sortie du gardien dans la dernière minute. Là encore, la Suède ne parvient pas à rentrer en zone offensive avec le palet et les duels dans les balustrades tournent en faveur des bleus. Un ultime tir de Bäckström de la bleue à quinze secondes de la fin est sauvé par Frazee mais il laisse un rebond que saisit Pettersson : c'est le but, et le public comme le banc explosent ! Une égalisation incroyable qui propulse sur le fil la Suède à la deuxième place quoi qu'il arrive, alors que les États-Unis doivent à tout prix gagner en prolongation sous peine d'être éliminés par l'Allemagne !

C'est donc dos aux mur que les États-Unis entament cette prolongation. Gerbe initie la première occasion, le rebond n'est pas pris, mais l'arbitre annonce une pénalité peu après sous les sifflets du public. Ahnelöv est le puni et Ron Rolston demande immédiatement un temps mort pour fixer la tactique à suivre. La Suède dégage dans un premier temps, puis les États-Unis frôlent le but sur un tir de Mueller dévié. Un second tir ne fait pas mieux malgré l'écran d'Okposo. Sur la mise au jeu, Erik Johnson s'y met à son tour avec deux tirs de la bleue, sans succès. Le troisième tir, sur une montée de palet, n'est pas cadré. Il choisit finalement la passe sur la quatrième action et bien lui en prend : servi devant l'enclave au niveau du cercle, son compère Jack Johnson nettoie la lucarne. Les Américains sont en quarts de finale !

Désignés joueurs du match : Jonathan Toews (Canada) et Bill Sweatt (États-Unis).

Compte-rendu signé Nicolas Leborgne

 

Commentaires d'après-match

Jack Johnson (défenseur des États-Unis) : "Ce soit nous avons montré que nous étions une équipe qui avait envie. Cette équipe est de plus en plus dangereuse au fil des jours. Après tout, nous espérions lutter pour une médaille ici."

Niklas Bergfors (attaquant de la Suède) : "Dès qu'on est arrivé en prolongation, on pouvait voir qu'ils allaient gagner. Ils étaient très concentrés sur la victoire. C'est difficile de dire quel sentiment domine. Je pense que c'est de terminer deuxièmes plus que de perdre, même si nous voulions surtout gagner évidemment."

 

États-Unis - Suède 3-2 après prolongation (0-0, 2-1, 0-1, 1-0)

Dimanche 31 décembre 2006 à 17h00 à la Leksand Ejendals Arena. 4297 spectateurs.

Arbitrage de Vladimir Sindler (TCH) assisté de Kelly Balaberda (CAN) et Mikko Kekalainen (FIN).

Pénalités : États-Unis 22' (6', 2', 14', 0'), Suède 10' (2', 4', 2', 2').

Tirs : États-Unis 34 (11, 10, 9, 4), Suède 30 (12, 9, 9, 0).

Évolution du score :

1-0 à 14'43" : Downie assisté de Letang et Bourdon

2-0 à 17'33" : Pyatt assisté de Franson et Russell (sup. num.)

3-0 à 21'55" : Toews assisté de Pyatt

3-1 à 22'24" : E. Johnson assisté de Chorney

3-2 à 26'12" : Carman assisté de Sweatt

4-2 à 49'13" : Toews (tir de pénalité)

4-3 à 53'50" : Sweatt assisté de Skille

5-3 à 58'17" : Helm

6-3 à 59'03" : Helm assisté de Downie (cage vide)

 

États-Unis

Gardien : Jeff Frazee.

Défenseurs : Kyle Lawson - Jack Johnson ; Erik Johnson - Taylor Chorney ; Sean Zimmerman - Brian Lee ; Jamie McBain.

Attaquants : Ryan Stoa - Peter Mueller - Nathan Gerbe ; Kyle Okposo - Trevor Lewis - Patrik Kane ; Justin Abdelkader - Jack Skille - Blake Geoffrion ; Bill Sweatt - Mike Carman - Jim Fraser ; James van Riemsdyk.

Remplaçant : Jeff Zatkoff (G).

Suède

Gardien : Joel Gistedt.

Défenseurs : Jonas Junland - Jonas Ahnelöv ; Daniel Rahimi - Niklas Hjalmarsson ; Patrik Nevalainen - Alexander Hellstrom ; Alexander Ribbenstrand.

Attaquants : Patrik Zackrisson - Nicklas Bäckström - Robin Lindqvist ; Andreas Turesson - Patrik Berglund - Martin Johansson ; Fredrik Pettersson - Alexander Sundström - Nicklas Bergfors ; Linus Omark - Magnus Isaksson - Patrik Hörnqvist ; Andreas Molinder.

Remplaçant : Jhonas Enroth (G).

 

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