Suisse - Slovaquie (2 janvier 2007)

 

Match comptant pour la poule de relégation des championnats du monde des moins de 20 ans 2007.

On retrouve deux habitués de la poule de relégation pour cette ouverture de la deuxième phase du mondial. La Suisse a remporté le match qu'il fallait contre le Bélarus avant de souffrir contre les gros calibres. La Slovaquie pour sa part n'a jamais été en mesure d'inquiéter réellement ses adversaires, ne remportant pas le moindre match. En dépit d'un effectif composé d'expatriés nord-américains, jamais la Slovaquie n'a fait le poids, et nombreux sont ceux qui s'inquiètent de la situation du hockey junior dans ce pays. Les beaux discours récurrents sur la nécessité de la formation n'y ont jamais été suivis de faits.

La première période tourne à l'avantage de la Slovaquie, toujours muette en supériorité numérique. C'est pourtant la Suisse qui concrétise en fin de premier tiers-temps par Janick Steinmann, pour son premier but en jeu de puissance du tournoi après 28 supériorités ratées... Juste avant ce but, le gardien helvétique Reto Berra avait sauvé son camp en rattrapant une perte de palet de Yannick Weber dans sa zone défensive.

Mais la Suisse reste nerveuse et maladroite. La deuxième période de ce match au couteau est accrochée et le niveau assez moyen avec beaucoup de discussions véhémentes et surtout beaucoup de palets perdus. Bref, chacun se focalise plus sur les aspects détestables du sport : contestations, simulations... On cherche à envoyer l'autre en prison pour faire la différence en avantage numérique. La Slovaquie tente de passer en portant le palet plutôt qu'en plaçant en fond, une tactique qui échoue longtemps. Il faut attendre une double supériorité pour des pénalités de Bonnet et Bürgler pour que le défenseur Michal Korenko égalise sur un travail du capitaine David Buc et de Marek Bartanus. Les nerfs des deux côtés sont à fleur de peau..

Et cela ne s'arrange guère en troisième période. Ironie du sort, c'est Juraj Simek, né en Slovaquie mais bien suisse, qui donne un but d'avance sur une supériorité numérique. Il fait preuve d'une grande patience ligne bleue, avec un tir précis dans la lucarne opposée précis. Dès lors la Slovaquie panique complètement. La Suisse s'applique à défendre alors que son adversaire ne parvient pas à se montrer dangereux. La Slovaquie perd même toute chance de revenir avec une pénalité stupide dans la dernière minute, le gardien Konrad ne sortant pas alors que six Slovaques attendaient la mise au jeu dans le camp suisse... l'équipe prenant deux minutes pour retard de jeu !

La Suisse a quasiment assuré son maintien en comptant six points, alors que la Slovaquie n'est plus maîtresse de son sort et est quasiment en division I. C'est un coup de tonnerre qui menace le hockey mondial, l'un des sept "grands" se retrouvant dans une situation critique... au point que de plus en plus de voix réclament une extension du Mondial à 12 équipes pour favoriser les pays qui font l'ascenseur (Allemagne, Bélarus) et ont montré qu'ils avaient le niveau. Le Canada fait le blocus sur ces mesures, pour conserver des matches à enjeux élevés... Un débat qui risque de durer, tant le déclin slovaque est clairement affiché. Un déclin aux causes multiples : coût des équipements, désintérêt pour le sport, démographie modeste... L'héritage tchécoslovaque commence à trouver ses limites.

Désignés joueurs du match : Reto Berra (Suisse) et Juraj Mikus (Slovaquie).

Compte-rendu signé Nicolas Leborgne

 

Commentaires d'après-match

Jakob Kölliker (entraîneur de la Suisse) : "Nous nous sommes mis dans une bonne situation, mais le tournoi n'est pas fini. Il reste du travail et il ne faut pas se relâcher. Les unités spéciales ont été très importantes et elles étaient pour nous. Ce n'était pas un grand match, mais même si le hockey est parfois affreux, il faut gagner aussi ce genre de matches."

Janick Steinmann (attaquant de la Suisse) : "Sur mon but, j'ai dû regarder par deux fois pour voir s'il était rentré, j'ai eu un peu de mal à conclure. Ce 1-0 était un grand soulagement. Le match était haché, pas très bon tactiquement, pas beau pour les spectateurs. On pouvait s'y attendre tant la pression était énorme sur les deux équipes. À la fin, c'est la victoire qui compte. Nous sommes très soulagés, même si ce n'est pas tout à fait gagné. Le pire peut encore nous arriver si les Allemands perdaient largement demain. Demain, je serai pour eux pour la première fois de ma vie."

Juraj Simek (attaquant de la Suisse) : "On est heureux. Je connaissais quasiment tous les joueurs de leur équipe, et vous pouvez imaginer ma joie quand j'ai marqué."

Juraj Mikus (attaquant de la Slovaquie) : "Je n'ai pas de mots. Je ne sais pas ce qui s'est passé à la fin. Peut-être que mes coéquipiers ne savaient pas que nous descendrions en cas de défaite. Nous avons montré un mauvais état d'esprit collectif. Nous avons bien joué en première période, mais encore une fois sans marquer, alors que la Suisse en a mis un chanceux. En deuxième période, nous marquons un but chanceux et nous nous disons à la pause de tout donner. Mais nous ne l'avons pas fait. Nous sommes des professionnels, qui ne peuvent pas utiliser l'excuse de la fatigue. Nous avons pris trop de pénalités stupides dans ce tournoi. On ne peut pas gagner en restant en prison tout le temps. Après la défaite contre l'Allemagne au premier match, nous étions sous pression. Nous avons bien joué 40 minutes contre la Suède mais nous avons encore perdu. Après cela, nous avons comme explosé."

 

Suisse - Slovaquie 2-1 (1-0, 0-1, 1-0)

Mardi 2 janvier 2007 à 16h00 à la Mora FM Matsson Arena. 869 spectateurs.

Arbitrage de Sami Pärtänen (FIN) assisté de Petr Blumel (TCH) et Fredrik Ulriksson (SUE).

Pénalités : Suisse 14' (4', 6', 4'), Slovaquie 20' (4', 8', 8').

Tirs : Suisse 31 (5, 13, 19), Slovaquie 32 (10, 13, 9).

Évolution du score :

1-0 à 19'41" : Steinmann assisté de Bürgler et Sciaroni (sup. num.)

1-1 à 28'10" : Korenko assisté de Buc et Bartanus (double sup. num.)

2-1 à 49'34" : Simek assisté de Weber (sup. num.)

 

Suisse

Gardien : Reto Berra.

Défenseurs : Sebastian Schilt - Robin Grossmann ; Yannick Weber - Marc Welti ; Roman Josi - Antoine Morandi.

Attaquants : Juraj Simek - Steve Kellenberger - Dario Bürgler ; Gregory Sciaroni - Janick Steinmann - Fadri Lemm ; Andrei Bykov - Gaëtan Augsburger [sorti à 25', acromio-claviculaire] - Jérôme Bonnet ; Arnaud Jacquemet - Étienne Froidevaux - Kevin Lötscher ; Samuel Friedli [un peu malade].

Remplaçant : Lukas Flueler (G). Absent : Marco Maurer (cervicales).

Slovaquie

Gardien : Branislav Konrad.

Défenseurs : Vladimir Mihalik - Tomas Brnak ; Martin Gründling - Michal Korenko ; Tomas Magusin - Adam Bena ; Matej Cunik - Juraj Valach.

Attaquants : Juraj Mikus - Tomas Marcinko - Julius Sinkovic  ; Marek Bartanus - David Skokan - David Buc ; Jakub Rumpel - Tomas Zaborsky - Ondrej Mikula ; Jakub Drabek - Mario Bliznak - Andrej Themar.

Remplaçant : Jakub Macek (G).

 

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