Montpellier - Tours (27 janvier 2007)
Match comptant pour la quatrième journée de la poule finale de division 1.
L'ogre a tremblé
Les Vipers étaient prévenus. Meilleure attaque, meilleure défense, vaincu une seule fois en deux ans, Tours est un champion en puissance. À tel point que même la glorieuse incertitude du sport a du mal à préserver un brin de suspense. Battus par deux fois par les Diables Noirs en saison régulière (2-4, 1-6), les hommes de Lionel Bilbao savaient à quoi s'attendre. L'entame n'allait pas les décevoir. L'Ogre tourangeau débutait la partie par un impressionnant siège autour de la cage de Bradette. Mais le portier québécois semblait bien décidé à sortir le grand jeu. Sept arrêts en deux minutes. Pas mal pour un début...
Côté montpelliérain, la consigne semblait claire. En football, on appelle ça un marquage individuel strict... propre et sans excès, cela dit. Peu à peu, les Vipers mettaient cependant le nez à la fenêtre. Une première tentative de Yann Fornaguera (3'35) puis une double occasion de la paire Martindale-Mokry remettaient les pendules à l'heure. Le petit Poucet montpelliérain n'avait pas l'intention de servir de faire-valoir. Hélas, trois fois hélas, c'est au moment où les débats semblaient s'équilibrer que Tours faisait parler son expérience. Un départ de Dominic Perna dans le dos de la défense qui offrait un caviar à Stastny, et voilà les Vipers menés au score (0-1, 11'04). Dur...
En un éclair, et deux passes, les Diables noirs étaient mis sur les bons rails. Tout juste pourrons-nous regretter que les hommes de Robert Millette, en plus du talent, aient aussi l'arrogance du champion. Celle qui conduisait Ondrej Cikan, après un contact aussi rugueux que stupide sur Bradette, à déclencher une bagarre générale qui aboutissait à la pénalité de match de Martindale (14'51). Vexés, les Vipers parvenaient alors à tenir cinq minutes en infériorité numérique. Preuve de leur exemplaire combativité.
Dès la reprise, changement de ton. Remontés comme des pendules, les Héraultais poussaient leurs adversaires dans leurs retranchements. Le leader incontesté de la division troquait alors sa tunique technique contre un bon bleu de chauffe des familles. Acculés sur leur cage, les Diables Noirs résistaient tant bien que mal et concédaient deux infériorités. À cet instant, Jeff Mettler, très en vue samedi soir, était tout près d'inscrire le but de l'égalisation (24'23 et 25'12). Sans réussite. Malchanceux, les Montpelliérains allaient payer cash leur manque de réalisme. Martin Patak relançait mal un palet en voulant profiter rapidement d'une supériorité numérique. En vieux renard, Kamil Stastny, qui laissait traîner son museau par là, n'en demandait pas tant. En deux coups de patins, il filait seul au but et inscrivait le but du break (0-2, 28'57).
À l'aube du dernier tiers, l'équation qui s'offrait aux Vipers était simple. Inscrire un but et faire douter la formation tourangelle, ou en encaisser un nouveau et entériner définitivement la défaite qui s'annonçait... Mais le suspense allait durer - pensait-on - moins de quatre minutes. Le temps pour le gardien tourangeau de sauver miraculeusement deux palets devant Fornaguera (41'11 et 42'38) et pour Jan Sebo de tuer le match dans la confusion en inscrivant un troisième but contestable en faveur des visiteurs (0-3, 46'27").
Le sort du match semblait scellé. Dans un ultime baroud d'honneur, les Vipers parvenaient enfin à réduire le score par Kim Wikström (1-3, 46'21), une juste récompense au vue des efforts fournis. D'autant que c'est à cet instant que l'arrogance des Diables reprenait le dessus. La fin du match était émaillée de nombreux incidents. L'ogre tourangeau perdait soudain son sang-froid et vacillait tel un colosse aux pieds d'argile. La fin de match était haletante. Les acteurs se rendaient coup pour coup. Et lorsque Marek Michalovic ramenait les Montpelliérains à un but de l'égalisation (2-3, 55'54"), la patinoire Vegapolis montait soudain en température. Tours perdait ses nerfs et la double supériorité numérique héraultaise réchauffait encore l'ambiance. Mais Tours a tenu. Dommage pour des Vipers qui auraient sans doute mérité d'arracher le point du match nul.
Les Vipers ont tout donné. Que dire de plus... Espérons simplement que la débauche d'énergie consentie par les Montpelliérains finira par être payante.
Compte-rendu signé MV
Commentaires d'après-match (dans la Nouvelle République)
Robert Millette (entraîneur de Tours) : "On a su rester calmes, malgré le 3 contre 5 pendant près de neuf minutes. On s'est lancé sur les lancers. Chapeau à tous ceux qui ont joué en désavantage numérique. C'est notre avantage cette année, on joue très bien les infériorités. On a prouvé pourquoi on était très forts. Tout le monde est motivé à jouer contre nous, tout le monde veut battre Tours. Mais on assume avec une bonne maturité défensive avec des garçons comme Simak et Divisek qui font bien tourner le palet, qui restent cool."
Montpellier - Tours 2-3 (0-1, 0-1, 2-1)
Samedi 27 janvier 2007 à 19h30 à Végapolis. 988 spectateurs.
Arbitrage de Laurent Vaissaire assisté de Guillaume Barthe et Thierry Espigat.
Pénalités : Montpellier 47' (2'+25', 2', 8'+10'), Tours 47' (6', 4', 12'+25').
Évolution du score :
0-1 à 11'04" : Stastny assisté de Perna
0-2 à 34'34" : Stastny assisté de Perna (inf. num.)
0-3 à 43'56" : Sebo assisté de Stastny et Perna (sup. num.)
1-3 à 46'21" : Wikström assisté de Michalovic et Urbasek (sup. num.)
2-3 à 55'54" : Michalovic assisté d'Urbasek et Pavel