Pays-Bas - Italie (11 février 2007)

 

Match comptant pour l'Euro Challenge, tournoi du Mont-Blanc.

René Baur avait prévu un repas de famille ce week-end, mais il a dû annuler de façon imprévue. La blessure du gardien Carpano contre la France a conduit le staff italien à le rappeler en urgence, et après six heures de route, il est arrivé hier comme second gardien. Ce soir, il s'installe dans les habits du titulaire, mais a un peu de mal à rentrer dans le match... Alors que l'Italie a majoritairement la possession du palet, sans être pour autant dangereuse, ce sont ainsi les Pays-Bas qui ouvrent le score par Marco Postma face à la cage qui tire dans le haut du filet. Pire, après une contre-attaque conclue par un tir non cadré de Flavio Faggioni, les Néerlandais mettent leur deuxième but en deux tirs (!) par Jamie Schaafsma. En fin de compte, Baur aurait peut-être préféré dîner avec belle-maman...

L'Italie n'est pas dans son assiette et Alexander Egger perd un palet dans sa zone défensive, ce que n'exploite pas Van Biezen. Mais à l'avant-dernière minute du premier tiers-temps, le toujours actif Mario Chitarroni gagne un engagement en zone offensive en direction de Michele Strazzabosco, dont le slap finit dans les filets du gardien Casper Swart, trompé par une déviation de son coéquipier Casey Van Schagen. Dès l'engagement, Chitarroni retourne à l'attaque et trouve Giulio Scandella démarqué devant la cage pour l'égalisation. L'avance de deux buts détenue par les hommes de Tommie Hartogs aura duré encore moins longtemps que contre l'Ukraine.

La domination est toujours italienne en deuxième période, avec une contre-attaque solitaire de Luca Ansoldi après huit minutes, mais Swart réussit une bonne sortie. Il s'interposera aussi sur une rapide percée de Stefan Zisser. Le gardien de Geleen affronte également sans broncher le pilonnage de la bleue qu'avait déjà subi Groeneveld les jours précédents. Il lâche certes quelques rebonds, mais aucun n'est exploité. C'est quand le jeu de puissance italien se met à combiner qu'il trouve l'ouverture, avec une passe de derrière la cage de John Parco pour Ansoldi qui conclut à ras glace. Les azzurri ont pris l'avantage et semblent avoir fait le plus dur.

Mais dès la mise au jeu de la troisième période, l'Italie se fait complètement surprendre. Peter van Biezen prend un tir, Baur laisse un rebond et Van Schagen égalise. Puis Matt Korthuis vient s'imposer dans le slot et marquer à son tour. En trente secondes au retour des vestiaires, l'Italie s'est effondrée... mais il ne lui faut que trente autres secondes pour réagir, avec une belle action collective entre Rigoni, Parco et Lorenzi. À 4-4, ce match est devenu fou, et le jeu va d'une cage à l'autre à toute vitesse. À douze minutes de la fin, c'est ainsi que Jon Pittis récupère le palet dans sa zone et le laisse à Luca Ansoldi. Celui-ci traverse la glace à tout berzingue, feinte Swart et place le palet à ras glace pour un poteau rentrant.

Que ce soit Luca Ansoldi qui ait sauvé l'équipe de Goulet d'une contre-performance a quelque chose d'ironique. En début de saison, en effet, il ne s'était pas présenté à la convocation pour le premier tournoi de l'Euro Challenge, parce qu'il voulait assurer les dialyses de son chien malade Brick, un cocker noir et blanc de 13 ans. Goulet avait déféré son cas à la FISG, qui avait donc ouvert une procédure et convoqué le joueur pour s'expliquer. Que n'avaient-ils pas fait là. En quelques jours, la nouvelle avait fait le tour des médias et des associations de défense des animaux, en Italie et même à l'étranger. On a retrouvé sur des forums américains des messages demandant d'envoyer des courriers de protestation en mentionnant comme adresse celle... du HC Merano, le club formateur de Luca Ansoldi (aujourd'hui à Cortina) ! Son club d'origine n'avait évidemment rien à voir avec cette décision, si ce n'est qu'il se rangeait du côté de son joueur, de même que ses supporters qui avaient alors déployé des banderoles anti-FISG et anti-Goulet.

Beaucoup de bruit pour rien dans cette affaire, puisque la fédération a décidé de ne pas suspendre le joueur, suivant en cela les suppliques des associations. La polémique avait failli être relancée quand Goulet n'avait pas inclus Ansoldi dans sa sélection réunie en novembre pour des matches amicaux organisés contre Lugano, mais le Canadien s'était empressé d'affirmer qu'il souhait simplement tester d'autres joueurs. Depuis, "l'ami des animaux", le hockeyeur désormais le plus célèbre d'Italie, a réintégré dans problème la sélection. Désolé pour le happy end, en revanche : son chien est mort en octobre dernier.

Désignés joueurs du match : Simon De Wit pour les Pays-Bas et Luca Ansoldi pour l'Italie.

 

Commentaires d'après-match (sur Hockey Time)

Michel Goulet (entraîneur de l'Italie) : "Comment pourrais-je être satisfait ? Il y a toujours besoin d'améliorer sa prestation, pas le contraire. Nous avons très bien joué les deux premières rencontres, mais face aux Pays-Bas je pense que mes joueurs se sont relâchés et ont pris la partie par-dessus la jambe. J'ai conscience que l'Italie est la meilleure formation de ce tournoi et que nous devons donc toujours démontrer que nous sommes compétitifs. Certains ont bien travaillé, d'autres non. Il y avait aussi des nouveaux qui doivent s'amalgamer avec le reste du groupe. Je dois préparer un groupe homogène pour être prêt à l'éventualité qu'un joueur se blesse avant les Mondiaux. Et puis il faut voir que nous étions privées de pièces importantes comme par exemple Carter Trevisani, qui joue très bien en Suède et qui nous aidera sûrement pour le maintien dans le groupe A."

Nicholas Bilotto (défenseur de l'Italie) : "Jouer avec l'équipe d'Italie, c'était grand ! Je n'attend qu'une chose, répéter cette expérience. La France est une équipe rapide mais pas très technique et prévisible. L'Ukraine, c'était une autre musique. Ils sont techniques, rapides et déterminés. Ce soir en revanche, c'était plus détendu, nous avons peu joué en réalité et nous avions déjà la tête à la maison."

 

Pays-Bas - Italie 4-5 (2-2, 0-1, 2-2)

Dimanche 11 février 2007 à 18h30 à la patinoire Richard-Bozon de Chamonix. 400 spectateurs.

Arbitrage de Maksym Urda (UKR) assisté de Guillaume Gielly et Nicolas Barbez (FRA).

Pénalités : Pays-Bas 18' (4', 8', 6'), Italie 18' (4', 4', 10').

Évolution du score :

1-0 à 06'31" : Postma assisté de Visser

2-0 à 11'34" : Schaafsma assisté de Smulders et Korthuis

2-1 à 18'44" : Strazzabosco assisté de Chitarroni

2-2 à 19'28" : Scandella assisté de Strazzabosco et Chitarroni

2-3 à 37'23" : Ansoldi assisté de Parco et Rigoni (sup. num.)

3-3 à 40'21" : Van Schagen assisté de Van Biezen

4-3 à 40'30" : Korthuis assisté de Smulders

4-4 à 41'02" : Lorenzi assisté de Parco et Rigoni

4-5 à 48'10" : Ansoldi assisté de Pittis

 

Pays-Bas

Gardien : Casper Swart (sorti de sa cage à 59'33").

Défenseurs : Simon de Wit (C) - Jordy van Oorschot ; Chad Euverman (2') - Bjorn Willemse (2') ; Erik Tummers - Nicky de Jong ; Nick Verbruggen - Akim Ramoul (2').

Attaquants : Matt Korthuis (A, 4') - Jamie Schaafsma - Bradley Smulders (2') ; Marco Postma - Jamie Visser - Bert van den Braak (2') ; Peter van Biezen - Bob Teunissen (A) - Casey van Schagen ; Jan Jaap Natte - Diederic Hagemeijer (2') - Ivy van den Heuvel (2').

Remplaçant : Sjoerd Idzenga (G). Absent : Phil Groeneveld (G).

Italie

Gardien : René Baur.

Défenseurs : Michele Strazzabosco (C) - Andreas Lutz ; Nicholas Bilotto (2') - Carlo Lorenzi ; Alexander Egger (2') - Armin Helfer (2').

Attaquants : Pat Iannone (2') - Mario Chitarroni (A) - Giulio Scandella (2') ; John Parco (A) - Federico Benetti - Luca Rigoni ; Enrico Dorigatti (2') - Stefan Zisser (2') - Flavio Faggioni (2') ; Max Oberrauch - Luca Ansoldi - Jonathan Pittis (2').

Remplaçant : Günther Hell (G). Absent : Andrea Carpano (G, déchirure à l'aine).

 

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