Dynamo Moscou - SKA Saint-Pétersbourg (16 février 2007)

 

Match comptant pour la cinquante-et-unième journée de Superliga russe.

La saison régulière commence à vivre son crépuscule. Rencontre a priori serrée entre deux équipes de la deuxième moitié du classement qui se tiennent en un point. Et comme le classement est vraiment embouteillé entre la 10e et la 15e place, tout peut être bouleversé à chaque rencontre pour les play-offs.

Et pour un match du vendredi soir, retransmis en direct à la télévision, l'assistance est plus qu'honnête avec près de 3500 spectateurs, dont un petit groupe venu de la capitale du nord, comme l'appellent les Pétersbourgeois, ou de la deuxième capitale, comme le disent les Moscovites ! Des fans du club militaire (le SKA n'a rien avoir avec Madness, ce sont les initiales du Club Sportif de l'Armée) qui ont déployé une grande banderole anachronique "L'Armée Rouge de Petersbourg". Faut savoir les enfants, c'est soit Trotsky, soit Pierre le Grand, soit Leningrad, soit Saint-Pétersbourg !

Une équipe du Gazprom HC où je retrouve avec plaisir deux des nombreuses victimes des purges "kryliennes", l'attaquant Igor Makarov, sacrifié l'an passé, et le défenseur Pavel Kanarski, "éliminé" lors de la dernière grande vague d'épuration de décembre 2006 !

Une surprise dans les cages des visiteurs, Sergueï Belov a été préféré au titulaire, ancien pilier de la Sbornaïa, Maxime Sokolov, enfant du pays revenu dans son club d'origine après être passé à Tcherepovets et Omsk.

Belov (qui a passé sa carrière entre les deux clubs de Piter, le SKA et le Spartak) n'a pas vraiment le temps de se poser des questions. Quinze secondes de jeu et déjà son équipe est en infériorité numérique ! Sergueï Goussev est le fautif. Et le Dynamo met le siège sur l'ancienne Leningrad. Et ça paie ! Un tir dans l'axe, à mi-distance, comme on dirait au basket (vous savez, le sport mineur que l'on promeut sur le petit écran le soir d'une finale de coupe de France de hockey à Bercy...) de Maxime Ossipov fait mouche. On ne joue que depuis une minute quarante-cinq que cela fait déjà 1-0 !

Les deux pénalités suivantes sont pour le Dynamo (Romanov à la 4e, puis Mamachev à la 8e), mais Vitali Eremeïev est vraiment un grand gardien. Quel dommage d'ailleurs pour l'équipe du Kazakhstan qu'il refuse désormais toute sélection afin de ne pas être considéré comme un joueur étranger en Russie (il a la double nationalité) car l'ancien joueur d'Oust-Kamenogorsk a la classe internationale.

Et comme Vitali a bien maintenu à flot le bateau du Dynamo, ses coéquipiers enfoncent le clou lorsque le tangage est terminé. Une passe lumineuse du capitaine ukrainien du Dynamo, Vadim Chakhraïtchouk, traverse toute la glace pour arriver, comme aimantée, sur la palette de Konstantin Romanov qui tout seul crucifie Sergueï Belov (2-0 à 9'27). L'histoire a parfois de ces clins d'œil, un Romanov qui fait des misères à Saint-Pétersbourg ! Plongez dans vos livres d'histoire du Tsarisme si vous n'avez pas compris !

Et comme Eremeiev continue ses prouesses, le SKA a du souci à se faire. Les visiteurs ont tiré le double de fois que les locaux, mais à la première sirène, ce sont ces derniers qui mènent la danse de deux buts.

Et dès les premières minutes du nouveau tiers, le scenario ne change pas. Les Dynamistes sont parfaitement regroupés devant leur gardien phénomène (bon, ce n'est pas Iatcha non plus... Oh ça va, si l'on ne peut plus plaisanter...) et placent des contres des plus dangereux. Même en double infériorité pendant de longues minutes (Bishai, Blokhine, Rylov et Chakhraïtchouk subissant à la chaîne les foudres de Monsieur Boulanov), le Dynamo plie mais ne rompt pas. Au contraire, peu de temps après la fin de la pénalité du capitaine dynamiste, les bleu et blanc augmentent leur avance au tableau d'affichage. Un superbe tir sous la barre, complètement en coin, de Dimitri Chitikov. Le palet rebondit sur le gant de Belov est rentre dans la cage (3-0, 33'35). Efficacité absolue pour le Dynamo.

Mais il y a toujours la pénalité de trop. Celle de l'ancien défenseur des New York Islanders, Evgueni Korolev, en fait partie. À force de tirer sur la corde, la cruche finit par s'en aller à l'eau et se casser ! Moins d'une minute plus tard, un tir lointain de l'ancien défenseur de LNH de Dallas et Tampa Bay, Sergueï Goussev, traverse une forêt de joueurs, et Valeri Khlebnikov (enfin, moi j'avais vu Souchinski, mais bon...) reprend et loge la rondelle entre les jambières d'Eremeiev (3-1, 38'19"). Quelques secondes après le but pétersbourgeois, les Moscovites pensaient avoir reprit trois buts d'avance, mais le tir dynamiste n'avait fait que heurter la transversale, sans pénétrer dans la cage de Belov, et l'arbitre refuse donc le 4-1 après un contrôle vidéo.

L'ultime période débute par un changement dans les cages de l'équipe de la Venise du nord. Maxime Sokolov reprend son "bien" à la place de Sergueï Belov, qui n'a pas grand-chose à se reprocher. Mais Iouri Léonov, l'entraîneur pétersbourgeois, doit penser qu'il faut tenter quelque chose. Et ses joueurs vont tenter. Pendant tout le dernier tiers même. Et dans toutes situations, dans toutes les positions. Plus de trente tirs sur la cage de Vitali Eremeiev en vingt minutes ! Par deux fois, en fin de rencontre, Léonov sort même son gardien, et pendant longtemps en plus (50 et 45 secondes), mais en vain. Le Dynamo et Eremeiev maîtrisent la situation, et placent même des contres intéressants lorsqu'ils sortent du bois. En fait, malgré sa domination, le SKA ne parait pas réellement en position de renverser la vapeur et Loujniki ne tremble pas vraiment. Les Moscovites remportent donc une victoire importante sur un poursuivant au classement et se calfeutrent aux alentours de la dixième place, à quelques jours du début des play-offs.

Il ne reste en effet que huit journées avant les huitièmes de finale, ce qui en Russie va très vite !

Compte-rendu signé Bruno Cadène

 

Dynamo Moscou - SKA Saint-Pétersbourg 3-1 (2-0, 1-1, 0-0)

Vendredi 16 février 2006 à Loujniki, Malaïa Arena, Moscou. 3300 spectateurs.

Arbitrage de Vyacheslav Bulanov assisté de Yuri Oskirko et Sergei Serdyuk.

Pénalités : Dynamo 20', SKA 16'.

Tirs : Dynamo 25 (6, 6, 13), SKA 55 (11, 12, 32).

Évolution du score :

1-0 à 01'45" : Ossipov assisté de Mamachev et Skugarev (sup. num.)

2-0 à 09'27" : Romanov assisté de Shakhraïchuk

3-0 à 33'35" : Shitikov assisté de Skugarev

3-1 à 38'19" : Khlebnikov assisté de Gusev et Panov (sup. num.)

 

Dynamo Moscou

Gardien : Vitali Eremeïev.

Défenseurs : Sergei Vyshedkevich - Evgeni Korolev ; Iakov Rylov - Sergei Gimaev ; Evgeni Blokhin - Renat Mamashev ; Anton Prigaro.

Attaquants : Aleksandr Kharitonov - Konstantin Romanov - Evgeni Fedorov ; Igor Mirnov - Albert Vishniakov - Dmitri Shitikov ; Maksim Osipov - David Ling - Michael Bishai ; Gennadi Stolyanov - Vadim Shakhraïchuk (C) - Aleksandr Skugarev.

Remplaçants : Sergei Zvyagin (G), Dmitri Demchenko. Absents : Denis Kulyash (en équipe-réserve !), Georgi Misharin (en équipe-réserve), Vladislav Evseiev (en équipe-réserve).

SKA Saint-Pétersbourg

Gardiens : Sergei Belov puis à 40'00" Maksim Sokolov (sorti de 57'45" à 58'34" puis de 58'48" à 59'32").

Défenseurs : Aleksandr Ryazantsev - Sergei Gusev ; Yuri Panov - Valeri Prokovski ; Kirill Safronov - Mikhaïl Chernov ; Sergei Peretyagin - Pavel Kanarski.

Attaquants : Aleksandr Drozdetski - Aleksei Koznev - Anton But ; Valeri Khlebnikov - Aleksei Akifiev - Sergei Moskalev ; Evgeni Muratov - Igor Emeleiev - Andrei Nikolishin ; Igor Makarov - Anton Seleznev - Maksim Sushinsky (C).

 

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