Barrage de relégation, match n°1.

Inquiétude dans les gradins de Trimolet : les joueurs de Dijon ne se présentent pas à l'heure au coup d'envoi. Vont-ils boycotter les rencontres ? On sait que l'idée leur a traversé l'esprit, car après avoir cru intégrer les play-offs pendant trois jours, ils ont mal pris la décision du comité directeur de renoncer à récupérer les neuf points de pénalité. Ils ont surtout été déçu du manque de communication à leur égard, même si un de leurs représentants, Stephen Dugas, toujours le plus concerné, était présent aux diverses réunions en mairie. Mais cette absence n'a rien à voir avec "l'affaire". Les joueurs sont décidés à se battre jusqu'au bout. Depuis la volte-face des dirigeants et le changement de président, ils ont eu une semaine de plus pour se préparer puisque le début de ce barrage de maintien a été reporté, permettant de regrouper les déplacements pour les quatre premières manches.

En fait, Anglet a déposé réclamation pour mesurer les protections des gardiens dijonnais. La culotte de Vladimir Hiadlovsky ayant effectivement été déclarée non conforme, il a été obligé de se ré-équiper en vitesse, avec pour conséquence un quart d'heure de retard. Pas besoin d'attendre en revanche pour la première pénalité, un accrocher de Maréchal après 17 secondes. C'est Jérôme Patard qui s'échappe en infériorité, mais Juraj Senko, d'un plongeon téméraire, lui écarte le palet du bout de la palette.

L'Hormadi souffre à cause de ses pénalités. À la dixième minute, Teixeira fait trébucher Bochna puis Grenier comment un cinglage. Les Angloys sont à trois, et au moment où leur premier prisonnier remonte sur la glace, Miroslav Kristin, à l'affût de la moindre action comme dans ses meilleurs jours, reprend à bout portant un centre de la gauche d'Aymeric Gillet (1-0, 11'11"). L'Hormadi dispose à son tour d'une double supériorité numérique après des accrochages de Maltais et Gillet, mais n'en profite pas malgré les lancers de la bleue de Sébastien Rousselin. Et les visiteurs peuvent même s'estimer heureux de ne pas avoir encaissé d'autre but après avoir passé deux minutes terribles de plus à trois contre cinq, Coulombeix et Grenier ayant été pénalisés sur la même action. M. Bocquet, qui ne s'était pas fait que des amis lors de son dernier passage chez les Basques, ne fait rien pour remonter dans leur estime.

La pause n'aide pas Anglet, qui subit complètement le jeu dès la reprise et concèdent deux obstructions de Larroque et Daramy. Après ce troisième pensum en double infériorité numérique, c'est Hitze qui est sanctionné pour un cinglage, cette fois fatal. Kristin perce la défense et un bon service de Stephen Dugas permet à Juraj Senko de doubler la mise (2-0, 25'14"). C'est alors que les pénalités s'inversent et frappent Amsellem et Gillet. Anglet est installé dès l'engagement et reprend espoir quand Dave Grenier sert Sylvain Favreau pour un tir de l'enclave (2-1, 27'20"). Pas de répit pour les portes de prison. À quatre contre quatre, Jean-Michel Larroque fait trébucher le remuant Erik Bochna. L'attaquant viré en début de saison par l'Hormadi, Olivier Maltais, se fait un plaisir de gagner la mise au jeu face à son remplaçant désigné Sylvain Favreau et sert Bochna dans l'axe (3-1, 29'42").

Gillet part en prison pour trébucher, et Christophe Teixeira alerte une première fois Hiadlovsky de près. Mais c'est un ancien Dijonnais, Sébastien Rousselin, qui va montrer qu'il n'a rien perdu de sa puissance de lancer. Son slap magistral de la ligne bleue nettoie la lucarne (3-2, 32'18"). Et deux minutes plus tard, sur une relance rapide du gardien Figved et de Wiart, le canonnier virois remet ça d'un lancer en entrée de zone qui tape la jambière d'un Hiadlovsky pas innocent avant de rentrer (3-3, 34'13"). Ce doublé a complètement transformé le match et Dijon souffre en finissant le tiers-temps à trois contre quatre.

C'est Anglet qui domine le jeu en début de troisième période, malgré des contre-attaques intéressantes d'Aymeric Gillet, face à qui Figved détourne de la jambière, ou d'Erik Bochna. C'est une supériorité qui permet à Dijon de repasser à l'offensive. Maltais perd son face-à-face avec Figved et le tir de Senko heurte le poteau. Au plus fort de l'indécision, une panne d'électricité frappe Trimolet !

La lumière revient dix minutes plus tard, et le jeu reprend... mais pas pour longtemps. Stephen Dugas s'est ouvert l'arcade et il faut nettoyer la glace. Les deux équipes auront décidément tout subi pour accroître leur nervosité. On est bien dans un match à la vie à la mort où les équipes sont naturellement fébriles. Anglet va être victime de deux choses. D'une part, la répression de l'obstruction. Daramy prend la huitième pénalité basque de ce genre pendant une attaque de Jeannette. D'autre part, sa faiblesse dans les mises au jeu, surtout celles à ne pas perdre en zone défensive. Garbocz s'incline à l'engagement, Dijon est installé et Bochna rabat dans la cage ouverte une passe idéale de Kristin (4-3, 56'11"). Jean-Michel Lutaud essaie bien de sortir son gardien mais Aymeric Gillet ajuste la cage vide (5-3, 58'32").

Commentaires d'après-match (dans le Bien Public)

Sébastien Rousselin (défenseur d'Anglet) : "Nous prenons quatre buts en infériorité. C'est énorme ! On commet trop de fautes, c'est à corriger, car à cinq contre cinq, le jeu s'est avéré plus équilibré et plus fermé. Nous avons les occasions pour prendre l'avantage et nous ne le faisons pas. [...] J'étais déjà revenu ici durant la saison, donc le côté affectif était moins mis en avant. Puis, je me suis mis dans ma bulle pour essayer d'être le plus performant. J'ai eu beaucoup de chance, notamment sur l'égalisation à 3-3. Au départ, je veux tirer dans le coin puis je shoote sur la cage. Le palet a rebondi sur la tranche, j'ai vu Vlad en difficulté. J'ai été surpris, ça n'a pas été un effet souhaité ! Il s'est malheureusement bien repris après, notamment sur un de mes tirs. Je le voyais en pleine lucarne et il l'a sorti, je ne sais pas trop comment. D'une manière générale, j'aurais préféré ne pas marquer et que le résultat soit inversé."

Dijon - Anglet 5-3 (1-0, 2-3, 2-0)

Samedi 3 mars 2007 à 20h15 à Trimolet. 501 spectateurs.

Arbitrage de Didier Bocquet assisté de Jérémy Rauline et Pierre Dehaen.

Pénalités : Dijon 26' (6', 16', 4'), Anglet 36' (14', 14', 8').

Tirs : Dijon 37 (15, 13, 9), Anglet 33 (9, 13, 11).

Évolution du score :

1-0 à 11'11" : Kristin assisté de Gillet (sup. num.)

2-0 à 25'14" : Senko assisté de S. Dugas et Kristin (sup. num.)

2-1 à 27'20" : Favreau

3-1 à 29'42" : Bochna assisté de Maltais (sup. num.)

3-2 à 32'18" : Rousselin assisté de Garbocz et Favreau (sup. num.)

3-3 à 34'13" : Rousselin assisté de Wiart et Figved

4-3 à 56'11" : Bochna assisté de Kristin et Senko (sup. num.)

5-3 à 59'08" : Gillet (cage vide)

Gardien : Vladimir Hiadlovsky.

Défenseurs : Ladislav Gabris - Guillaume Karrer (A) ; Aymeric Gillet - Juraj Senko.

Attaquants : Antoine Amsellem - Stephen Dugas (A) - Miroslav Kristin ; Martin Jeannette - Julien Aubry (C) - Anthony Guttig ; Erik Bochna - Olivier Maltais - Kévin Dugas.

Remplaçants : Fabien Chardon (G), William Mouly, Yassine Fahas. Absents : Andrej Mrena (adducteurs), Peter Jasik (adducteurs).

Gardien : Julien Figved (sorti de 58'32" à 59'08").

Défenseurs : Christophe Cantos - Patrice Bellier (A) ; Dave Grenier - Sébastien Rousselin ; Mickaël Wiart - Julien Hitze.

Attaquants : Jean-Michel Larroque - Xavier Daramy (C) - Géraud Maréchal (A) ; Sylvain Favreau - Michal Garbocz - Jérôme Patard ; Christopher Teixeira-Leite - Pierre-Hervé Coulombeix.

Remplaçants : Xavier Chatelin (G), Tristan Larbaigt. Absents : Thomas Decock (rotule), Xavier Lassalle (fracture du péroné), Nicolas Courally.

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