Briançon - Grenoble (16 mars 2007)

 

Demi-finale de la Ligue Magnus - Match n°3.

Avec une manche remportée par chaque équipe, la série se déplace à Briançon. Les hommes de Luciano Basile sont en position de force après être repartis de l'Isère avec ce qu'ils étaient venus chercher, soit une victoire. Du côté grenoblois, on accueille avec soulagement les retours de Roger Jönsson et Christophe Tartari qui permettent à l'équipe iséroise de se présenter de nouveau au complet. Vu l'ambiance délétère du deuxième match à Grenoble, tant sur la glace que dans les coulisses, les débats promettent d'être houleux.

Dès le coup d'envoi, l'impression est confirmée et le jeu est à la hauteur de l'enjeu : particulièrement tendu avec deux équipes qui se rendent coup pour coup. Mais à la différence du match de mercredi, le jeu reste correct et si l'engagement physique est élevé, les mauvais gestes ne sont pas de la partie. Grenoble bénéficie de la première supériorité numérique suite à une prison d'Éric Blais qui tentait un retour pour ce match malgré sa blessure. Mais le jeu de puissance isérois, pas particulièrement inspiré, ne parvient pas à faire la différence. Même constatation sur l'avantage numérique suivant concédé par Jakob Milovanovic, dont la présence sur la glace est sujette à polémique suite à la violente charge sur Martin Masa qui lui avait valu une expulsion mercredi. Les deux équipes craignent les contres adverses et les deux gardiens font le boulot dans une première période très fermée. Les Diables Rouges semblent pourtant avoir l'occasion de faire la différence lorsque Jönsson puis Simon Bachelet sont sanctionnés en moins d'une minute. Mais en double supériorité numérique, les Briançonnais butent sur une défense à trois agressive et un Ferhi bien en place. Les hommes de Luciano Basile vont regretter d'avoir laissé passer leur chance puisque dans la dernière minute, Kévin Hecquefeuille s'arrache pour placer du bout de la crosse le palet hors de portée de Christian Bronsard (0-1, 19'23"). Après avoir contrôlé la première période, les Brûleurs prennent les devants dans la rencontre grâce à plus d'opportunisme.

La deuxième période confirme l'impression initiale avec un jeu que l'ouverture du score grenobloise n'a pas suffi à débloquer. Les deux meilleures défenses du championnat rivalisent de rigueur et la guerre tactique entre Guennelon et Basile ne laisse pas la moindre ouverture sur la glace. C'est donc par le biais des pénalités que la différence va pouvoir se faire, se dit-on.... Erreur, car là aussi les unités spéciales défensives prennent le pas sur les jeux de puissance. Avec deux supériorités numériques également réparties de part et d'autre, le score restait inchangé à la mi-match malgré une excellente occasion d'Edo Terglav alors que les Diables Rouges évoluaient en supériorité numérique. Puisque les deux équipes n'étaient visiblement pas décidées à faire le spectacle, M. Bergamelli y mit du sien en continuant à s'acharner sur Martin Paquet. Après lui avoir infligé une méconduite lors de la première période, il lui en accordait une deuxième synonyme de retour au vestiaire prématuré pour l'attaquant canadien des Brûleurs de Loups. Les deux hommes s'étaient déjà sévèrement expliqués en décembre en saison régulière, match au cours duquel Martin Paquet avait été déjà exclu. Puis ce fut au tour de Pierre-Luc Sleigher de subir les foudres arbitrales. Sanctionné par un 2'+2'+10' pour piquage, le petit attaquant québécois était accompagné en prison par son compatriote Rémi Royer, offrant ainsi deux minutes de double supériorité numérique aux Grenoblois. Mais Valcak mit fin prématurément à ce cinq contre trois et Grenoble ratait une belle occasion de faire le break avant la pause.

La pression briançonnaise se fit plus intense au fil de la troisième période. Jouant leur va-tout, les Diables rouges asphyxiaient une équipe grenobloise de plus en plus repliée dans sa zone défensive, s'accrochant désespérément à son but d'avance. Les hommes de Gérald Guennelon ne pouvaient souffler que lorsque Kratky regagnait la prison mais une nouvelle fois leur jeu de puissance ne trouvait pas la bonne carburation. La pression des Rouges revenait vite dans la foulée et finalement la délivrance survint pour les locaux par un habile décalage de Martin Filip pour Mickaël Perez qui ramenait les siens à hauteur (1-1, 49'31"). À partir de cet instant, les Diables, libérés, firent connaître l'enfer à des Brûleurs de Loups mal en point. Pourtant Jimmy Lindström aurait peut-être mérité un penalty quelques instants après le but de Perez, mais M. Bergamelli en jugeait autrement. Briançon pouvait donc poursuivre sur sa lancée, porté par une public déchaîné qui croyait enfin au succès des siens. En concédant trois pénalités d'affilée lors des dix dernières minutes, les Brûleurs de Loups finissaient quasiment la rencontre à quatre contre cinq mais parvenaient à tenir jusqu'à la prolongation, en partie grâce à un Ferhi des grands jours. Mais Sacha Treille se faisait sanctionner après moins de deux minutes de jeu dans le temps supplémentaire pour une crosse haute assez sévère. Cette fois, au bout de l'effort, le box play grenoblois finissait par craquer et Tekel envoyait les Diables Rouges au paradis (2-1, 63'46").

Victoire capitale dans cette série pour Briançon au terme d'une rencontre très fermée et éprouvante pour les nerfs. Les Diables Rouges ont eu le mérite d'y croire jusqu'au bout, se reposant sur un Christian Bronsard solide dans ses buts et une défense bien regroupée autour de lui. Il ne reste plus qu'une victoire aux hommes de Luciano Basile pour atteindre la finale et ils voudront aller la chercher demain. Du côté grenoblois, on pourra avoir des regrets de ne pas avoir fait la différence plus tôt, notamment en fin de deuxième période sur la double supériorité numérique qui constitue sans doute le tournant du match. L'inefficacité de l'attaque, une nouvelle fois limitée à un but, commence à devenir inquiétante, d'autant que Luciano Basile semble avoir trouvé la recette pour contrer le jeu de puissance grenoblois. Eddy Ferhi a pourtant laissé ses coéquipiers dans le match en proposant une prestation une nouvelle fois de haute volée. L'avenir s'assombrit pour les Brûleurs de Loups désormais aux portes d'une nouvelle désillusion en demi-finale et qui devront puiser dans leurs ressources (offensives notamment) pour revenir à égalité dans cette série et décrocher ainsi un cinquième match à Grenoble.

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Commentaires d'après-match (d'après Le Dauphiné Libéré)

Jean-François Bonnard (défenseur de Grenoble) : "On a mieux joué que mercredi, on a tué les pénalités pendant longtemps et on tenait la victoire jusqu'à la 50e. C'était presque parfait. Mais une faute qui méritait peut-être un penalty n'est pas sifflée sur Lindström dans la foulée de leur égalisation et c'est le tournant du match. Physiquement, c'est positif car on est mieux qu'eux et nos quatre lignes vont faire la différence demain. On n'est pas mort, on va se révolter, on est venu pour gagner, on va le faire et revenir chez nous mardi. On a maîtrisé 50', il faudra tenir 60' samedi. Être champion, ce n'est pas une longue route tranquille, il faut passer par des étapes difficiles. Et on les joueurs d'expérience pour égaliser dans la série."

Patrick Rolland (entraîneur-adjoint de Grenoble) : "Il ne faut pas incriminer l'arbitre, il a certes sifflé une pénalité sévère en mort subite et n'a pas donné un penalty. Mais ce n'est pas là qu'on perd, on perd parce qu'on ne marque pas, parce qu'on ne fait pas le boulot en supériorité numérique. Ça se joue à si peu de choses que lorsqu'on a des situations de double supériorité, il faut conclure. On doit profiter des rebonds que laisse Bronsard et arrêter de se compliquer les choses. Pourtant, avec un grand Ferhi dans la cage, on a une défense qui fait le travail. Mais si on score avant quand on en a la possibilité, on ne va jamais en prolongation."

 

Briançon - Grenoble 2-1 après prolongation (0-1, 0-0, 1-0, 1-0)

Vendredi 16 mars à 20h30 à la patinoire René-Froger de Briançon. 2223 spectateurs

Arbitrage de Jimmy Bergamelli assisté de Nicolas Barbez et Guillaume Gielly.

Pénalités : Briançon 26' (4', 10'+10', 2', 0'), Grenoble 50' (6'+10', 6'+20', 6', 2').

Évolution du score :

0-1 à 19'23" : Hecquefeuille assisté de Broz

1-1 à 49'31" : Perez assisté de Filip et Tekel

2-1 à 63'46" : Tekel assisté de Perez et Filip (sup. num.)

 

Briançon

Gardien : Christian Bronsard.

Défenseurs : Rémi Royer - Jakob Milovanovic ; Viktor Szelig - Milan Tekel ; Gary Levêque - Sébastien Dermigny ; Petr Kratky.

Attaquants : Jean-François Dufour (A) - Marton Vas - Pierre-Luc Sleigher ; Mickaël Perez - Martin Filip - Edo Terglav (C) ; Sébastien Rohat - Benjamin Arnaud - Frédéric Borgnet ; Éric Blais (A).

Remplaçants : Damien Angella (G), Dimitri Faure-Brac, Alexandre Rouillard. Absent : Cédric Boldron (blessé).

Grenoble

Gardien : Eddy Ferhi.

Défenseurs : Baptiste Amar (A) - Brad Woods ; Viktor Wallin - Jean-François Bonnard (A) ; Simon Bachelet - Teddy Trabichet.

Attaquants : Martin Masa - Ludek Broz - Kévin Hecquefeuille ; Benoît Bachelet (C) - Roger Jönsson - Jimmy Lindström ; Sacha Treille - Patrik Valcak - Martin Paquet ; Cyril Papa - Christophe Tartari - Nicolas Antonoff.

Remplaçants : Frédéric Dorthe (G), Martin Millerioux, Antonin Manavian.

 

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