Barrage de relégation, match n°5.

L'enjeu était de taille ce soir à Trimolet. D'un côté, Anglet devait absolument l'emporter pour espérer continuer la course au maintien. Quant à Dijon, la possibilité d'en finir plus tôt que prévu sans un match décisif pouvait en ravir plus d'un.

Dès le coup d'envoi, une différence de motivation et (surtout) de niveau se fait sentir. Les Basques ne veulent pas rentrer à Anglet avec un billet pour la D1 et ils le font savoir. Xavier Daramy ouvre la marque en power-play sur un centre du revers de Géraud Maréchal. Les Ducs, toujours endormis malgré leur but encaissé, s'en prendront un autre une minute trente plus tard par Christopher Teixeira Leite après une erreur de Gabris. Les supporters angloys, bien que peu nombreux à avoir fait le déplacement, se font entendre ; et ce bien plus que les locaux pourtant en supériorité numérique incontestable.

Vient ensuite la première pénalité contre Anglet, Dijon a une occasion pour remonter rapidement la pente mais continue à couler. En effet, pendant une supériorité numérique locale, Xavier Daramy vient aggraver la table de marque après une échappée (0-3, 11'30). Un temps mort dijonnais est immédiatement demandé. Mais rien n'y fait, malgré un léger réveil, Dijon reste toujours inoffensif et touche véritablement le fond lors du quatrième but marqué par un tir en pivot de Xavier Decock laissé tout seul. Le match a l'air d'être long, le premier tiers n'est pas terminé que l'on souhaiterait déjà qu'il se termine, tellement le spectacle est dur à soutenir.

Le deuxième tiers commence comme le premier, Dijon n'est toujours pas dans ses patins et se fait dominer facilement par Anglet, même lorsque ces derniers sont en infériorité numérique. Et puis ça déroule. Miroslav Kristin décoche un slap en reprise qui vient se loger dans la lucarne basque sans que le gardien puisse dire son mot (1-4, 30'45"). Les supporters dijonnais rentrent dans le match en même temps que leur équipe, Trimolet est bien plus agitée. Moins d'une minute après, Martin Jeannette diminue l'écart. Les rôles sont inversés, Anglet se met à douter et commet des erreurs. Lors d'une pénalité appelée contre Larroque, Peter Jasik envoie le palet au fond des buts. L'avance basque n'est plus que d'un petit but.

Il ne reste pas cinq minutes que Martin Jeannette sert Erik Bochna qui trompe Figved en angle fermé pour ramener les deux équipes à égalité (4-4, 38'42"). C'est en pleine euphorie que les supporters dijonnais assistent à la fin de la deuxième période, tout est à refaire pour Anglet.

Au retour sur la glace, le jeu se rendort un peu, les deux équipes n'ont plus la fougue qu'elles avaient dans leurs moments forts respectifs. Dijon se procure toutefois plus d'occasions que le visiteur. Et tout redémarre au milieu du tiers. Juraj Senko donne l'avantage à Dijon et les Angloys s'effondrent, tant et si bien qu'ils encaissent un deuxième but moins d'une minute plus tard signé par Erik Bochna (6-4, 51'00"). Les Basques tentent de revenir au score mais rien n'y fait ; Vladimir Hiadlovsky, le gardien dijonnais, est en feu et dit "non". Anglet sort son gardien et Jeannette marque dans une cage vide. Il reste 35 secondes, la table de marque est de 7-4 pour les locaux et Trimolet explose de joie. La remontée est fantastique et tout le monde le sait, les joueurs se congratulent puis se font acclamer par le public sous un tonnerre d'applaudissements jusqu'à leur sortie de la glace.

Les Angloys quittent Trimolet très déçus, les voilà en D1 malgré leur domination incontestable durant la moitié du match. Les Dijonnais ont encore un barrage à jouer face au deuxième de division inférieure.

Compte-rendu signé Nicolas Humblot

Commentaires d'après-match (dans le Bien Public et Sud Ouest)

Martin Jeannette (attaquant de Dijon) : "Ça n'est pas terminé mais avec cet état d'esprit-là, je pense que l'on peut voir venir. Remonter quatre buts puis gagner comme ça, c'est la première fois que ça m'arrive. Nous ne voulions absolument pas retourner là-bas. On s'était répété ça toute la semaine et du coup, ça nous a mis un coup de pression. Anglet a commencé très fort, alors qu'à Dijon, il y a eu une absence de vingt joueurs. L'écart s'est fait naturellement. Contrairement à la troisième manche où on s'était un peu engueulé et éparpillé, ce soir il y a eu deux, trois mots, mais c'est tout. Dan [Maric] nous a dit que l'on savait ce qu'il nous restait à faire. Les barrages se jouent dans la tête et nous avions un truc en plus à ce niveau-là."

Jean-Michel Lutaud (entraîneur d'Anglet) : "C'est une énorme déception. Même si on a des circonstances atténuantes, avec des joueurs blessés, un banc pas assez riche, je pense qu'on avait quand même les moyens de se maintenir. C'est un échec pour ma part et je l'assume totalement. Quoi qu'il arrive maintenant, il faut que ce soit un mal pour un bien, c'est dans l'échec que l'on apprend le plus. Il va falloir du temps pour avaler la pilule. Je suis convaincu que les joueurs, le club et les supporters continueront d'avoir un engouement pour le hockey à Anglet. L'Hormadi est malade, l'Hormadi est blessé, l'Hormadi descend, et il va falloir en tirer les conclusions pour réussir à rebondir. Les jours à venir vont être déterminants, on va garder une ossature mais il y a des choses à changer. On va prendre les décisions nécessaires pour rebondir et construire un projet à long terme."

Xavier Daramy (capitaine d'Anglet) : "Ça fait très mal, on avait bien débuté le match en jouant très bien au hockey, et je n'arrive pas à expliquer ce qui s'est passé. On n'a pas ressemblé à une équipe de hockey, à part au premier tiers. C'est inadmissible de la part de tous les joueurs, moi y compris, de mener 4-0 et de se faire remonter au score. La chose qui me fait le plus mal c'est que la relégation n'est pas méritée pour tous les joueurs qui sont là depuis 5, 6 ans et qui ont fait des sacrifices énormes. Ça me fait aussi mal pour les supporters. On a eu un public vraiment fidèle, malgré peu de victoires à la maison, il a toujours été là. Ça me fait aussi mal pour deux personnes, [le président] Grégoire Delage et [le vice-président] Germain Gouranton. Malgré les décisions prises, ils ont tout fait pour que le club vive encore, je suis sûr que s'ils n'avaient pas été là, le club ne serait plus là. J'espère qu'ils ne vont pas lâcher et qu'ils vont se donner les moyens de remonter le plus vite possible en Ligue Magnus."

Dijon - Anglet 7-4 (0-4, 4-0, 3-0)

Samedi 24 mars 2007 à 20h15 à Trimolet.

Arbitrage de Gilles Durand assisté de Jérémy Rauline et Benjamin Gremion.

Pénalités : Dijon 38' (8', 10', 10'+10'), Anglet 46' (6', 12', 18'+10').

Tirs : Dijon 32 (10, 14, 8), Anglet 29 (16, 5, 8).

Évolution du score :

0-1 à 04'26" : Daramy assisté de Maréchal et Larroque (sup. num.)

0-2 à 06'06" : Teixeira assisté de Larroque et Courally

0-3 à 11'30" : Daramy assisté de Maréchal (inf. num.)

0-4 à 15'12" : Decock assisté de Bellier (sup. num.)

1-4 à 30'45" : Kristin assisté de Mrena (double sup. num.)

2-4 à 31'31" : Jeannette (sup. num.)

3-4 à 35'42" : Jasik

4-4 à 38'42" : Bochna assisté de Jeannette

5-4 à 49'56" : Senko assisté de Bochna (sup. num.)

6-4 à 51'00" : Bochna assisté de Jeannette

7-4 à 59'24" : Jeannette assisté de Kristin (inf. num., cage vide)

Gardien : Vladimir Hiadlovsky.

Défenseurs : Ladislav Gabris - Andrej Mrena ; Aymeric Gillet - Juraj Senko.

Attaquants : Martin Jeannette - Erik Bochna - Miroslav Kristin ; Peter Jasik - Julien Aubry (C) - Anthony Guttig ; Antoine Amsellem - Stephen Dugas - Kévin Dugas (A) ; William Mouly.

Remplaçants : Gaël Sirvin (G), Yassine Fahas. Absents : Guillaume Karrer (départ), Olivier Maltais (départ).

Gardien : Julien Figved.

Défenseurs : Julien Hitze - Patrice Bellier (A) ; Dave Grenier - Sébastien Rousselin ; Christophe Cantos - Thomas Molia.

Attaquants : Thomas Decock - Xavier Daramy (C) - Géraud Maréchal ; Sylvain Favreau - Michal Garbocz - Jérôme Patard ; Jean-Michel Larroque (A) - Nicolas Courally - Christopher Teixeira-Leite.

Remplaçants : Xavier Chatelin (G), Tristan Larbaigt. Absents : Xavier Lassalle (cheville), Sylvain Favreau (rotule), Pierre-Hervé Coulombeix (fracture du métatarse), Mickaël Wiart (suspendu).

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