Suède - Suisse (2 mai 2007)
Championnats du monde 2007, premier tour, groupe A.
Qualifiés très passifs pour les JO
Avant que le match ne commence, les Suisses pouvaient déjà avoir le sourire. La défaite en prolongation de la Lettonie face à l'Italie, en envoyant les Baltes en poule de relégation, assurait du même coup la huitième place de la Suisse au classement IIHF, et donc sa qualification aux prochains Jeux olympiques de Vancouver. De quoi aborder la soirée avec moins de pression ? Ralph Krueger sait que les retrouvailles avec la Suède de son ex-adjoint Bengt-Åke Gustafsson sont généralement à sens unique. La Nati n'a plus battu la Tre Kronor depuis 7 ans, et même 14 ans en compétition officielle.
Il y a pourtant ce match nul de l'an passé après avoir remonté deux buts de retard qui avait gagné le respect des futurs champions du monde. Un respect dilapidé ce soir par une équipe bien moins conquérante. Il faut attendre treize minutes - et leur deuxième avantage numérique - pour que les Suisses cadrent enfin un tir, par Romano Lemm. Mais ils sont bien organisés en défense et gênent une équipe suédoise aux passes imprécises. Avec trois pénalités tuées, ils confortent leurs statistiques impeccables en infériorité numérique depuis le début du tournoi.
Mais au retour sur la glace, la chance tourne le dos à David Aebischer, titularisé pour la première fois dans ce championnat. Après seulement une minute de jeu, Tony Mårtensson fait le tour de la cage et marque via la jambe de Martin Thornberg. Les deux pénalités suivantes sont exploitées. Pendant celle de Sandy Jeannin, le défenseur Anton Strålman entre au milieu de trois adversaires comme dans du beurre pour placer un tir du poignet au ras du poteau, côté mitaine. Puis après une charge avec la crosse de Streit, c'est Patric Hörnqvist qui ajoute le troisième but en moins de cinq minutes, sur une superbe passe de Per Hållberg. Les nerfs d'Aebischer commencent à craquer et il prend dix minutes de méconduite. Un bruit de métal va-t-il e calmer tel un gong bouddhiste ? Hållberg, défenseur habituellement défensif, lance sur la transversale dans la foulée.
Le calvaire d'Aebischer n'est pas terminé. Johan Davidsson ajoute deux buts supplémentaires, sur des rebonds. Passifs en défense pour dégager ces palets du slot, les Suisses le sont aussi en attaque avec trois tirs maigrelets en quarante minutes. Heureusement que la Suède arrête un peu de jouer après le sixième but de Rickard Wallin à 5 contre 3 (photo), mais les 8 tirs suisses finalement comptabilisés ne sont guère glorieux. Pour le gardien Johan Backlund, c'est un premier blanchissage plus facile que prévu en championnat du monde !
Désignés meilleurs joueurs du match : Johan Davidsson (Suède) et Julien Sprunger (Suisse).
Marc Branchu
Commentaires d'après-match :
Richard Wallin (attaquant de la Suède, et de Lugano) : "Après la première période nous avons parlé de plus aller à la cage et de créer plus d'occasions. Nous avons su le faire. [...] Ce n'était de toute manière pas le match que les Suisses espéraient gagner. Et parfois, c'est bien de prendre une telle claque, ça secoue tout le monde..."
Goran Bezina (défenseur de la Suisse) : "Cela fait trois matches qu'on joue comme ça. Il était donc sûr que nous allions prendre une volée. C'est comme si on ne savait pas jouer avec ce puck, comme si on avait une grenade au bout de la crosse. Ce ne sont pas les autres équipes qui nous battent, nous nous battons nous-mêmes. L'équipe de Suisse a toujours montré de bonnes réactions après une défaite. Et de toute façon, quand tu touches le fond, tu ne peux que remonter. Nous devons nous ajuster très vite, sinon il sera déjà bientôt trop tard...
Ralph Krueger (entraîneur de la Suisse) : "C'est super de rejouer tout de suite. Je n'aurais pas voulu dormir deux nuits sur cette partie... Et c'est tout de suite que nous pouvons oublier ce match, que nous pouvons afficher notre caractère."
Suède - 
Suisse 6-0 (0-0, 5-0, 1-0)
Mercredi 2 mai 2007 à 20h15 à l'Arena Khodynka de Moscou. 4900 spectateurs.
Arbitrage d'Ole Stian Hansen 
assisté d'Ivan Dedioulia 
et Roman Pouzar 
Pénalités : Suède 12' (4', 0', 8') ; Suisse 26' (6', 6'+10', 4').
Tirs : Suède 29 (10, 15, 4) ; Suisse 8 (1, 2, 5).
Évolution du score :
1-0 à 21'00" : Thörnberg assisté de J. Jönsson et Mårtensson
2-0 à 23'46" : Strålman assisté de Mårtensson et Davidsson (sup. num.)
3-0 à 24'43" : Hörnqvist asisté de Hållberg et Davidsson (sup. num.)
4-0 à 27'42" : Davidsson assisté de Bremberg et Hållberg
5-0 à 38'22" : Davidsson assisté d'Enström et Hållberg (sup. num.)
6-0 à 47'00" : Wallin assisté de Warg et Åkerman (double sup. num.)
Suède
Attaquants :
Martin Thörnberg (+1) - Jörgen Jönsson (A, +1) - Tony Mårtensson (+1)
Fredrik Bremberg (+1, 2') - Johan Davidsson (+1) - Patric Hörnqvist (+1)
Jonathan Hedström (2') - Rickard Wallin (2') - Fredrik Warg (2')
Fredrik Emwall (2') - Nicklas Bäckström - Alexander Steen
Défenseurs :
Kenny Jönsson (C, +1) - Anton Strålman (+1)
Tobias Enström (+1, 2') - Per Hållberg (+1)
Dick Tärnström - Johan Åkerman
Magnus Johansson
Gardien :
Johan Backlund
Remplaçant : Daniel Henriksson (G).
Suisse
Attaquants :
Adrian Wichser - Sandy Jeannin (A, 2') - Romano Lemm
Ivo Rüthemann (A, -1) - Andres Ambühl (-1) - Marc Reichert (-1, 2')
Duri Camichel (-1) - Paul DiPietro (-1) - Valentin Wirz (-1)
Julien Sprunger (2') - Thibaut Monnet - Patric Della Rossa
Défenseurs :
Beat Forster (2') - Mark Streit (C, 2')
Goran Bezina (-1) - Severin Blindenbacher (-1)
Julien Vauclair (-1) - Beat Gerber (-1, 2')
Martin Steinegger (2')
Gardien :
David Aebischer
Remplaçant : Jonas Hiller (G). En réserve : Daniel Manzato (G), Raffaele Sannitz (commotion).