Épinal - Salzbourg II (31 août 2007)

 

Match comptant pour le tournoi amical Best Western-Lafayette.

Les Red Bulls n'y ont vu que du bleu

Les Spinaliens s'apprêtent à mordre dans une saison que tous ici espèrent fructueuse. Malgré le probable désistement du défenseur Justin Vienneau et la reprise tardive des activités, il règne ici une certain impatience d'en découdre. Il faut dire qu'avec Shawn Allard, presque main de fer dans un gant de velours, intensité fait désormais partie intégrante du quotidien avec des séances d'entraînement plus rythmées que jamais. Avant la prochaine mini-tournée britannique, c'est présentement le tournoi international d'Épinal qui servira de premier révélateur. Une occasion de rôder les troupes et d'affiner les automatismes devant des oppositions très diverses. Et ce soir, en guise de hors d'œuvre, c'est l'adversaire le plus prenable qui est présenté aux Dauphins...

L'appellation est trompeuse. Si Salzbourg trône, moyennant l'appui inconditionnel du roi de la boisson énergétique (Red Bull), au sommet du hockey autrichien, c'est seulement l'équipe-ferme qui est envoyée à ce tournoi vosgien. Une formation très jeune donc, comme toute bonne farm-team se respectant, et préparant elle une prochaine saison en Nationalliga (deuxième échelon national). On y retrouve malgré tout un nom bien connu ici bas, celui du défenseur canadien Rémi Royer, recruté de Briançon à l'été pour encadrer la jeunesse salzbourgeoise.

L'apport d'Ilpo Salmivirta, aux côtés du stratège Jan Plch et de son aide de camp Michal Petrak, toujours aussi énergique dans les deux sens, renforce immédiatement la dimension physique du premier trio. Alors qu'un Jan Simko mise tout sur sa vitesse, le Finlandais, lui, peut se targuer d'un lancer aussi précis que puissant. Rapidement ces trois-là, appuyés par l'offensif (et parfois rugueux) Stéphane Gervais, démontrent qu'ils en ont sous le patin alors que Peter Slovak, toujours aussi régulier, assure au mieux les arrières de son jeune collègue canadien. Deux solides mises en échec, signées des spécialistes Gervais et Ilic, finissent d'imposer le défi physique.

Jan "épluche" la défense

Sous la houlette d'un Jan Plch donnant le "la" en attaque en plus du tournis à ses jeunes adversaires, la note va rapidement enfler. Avec Plch faisant la pluie et le beau temps, chaque supériorité numérique est une offrande, conclue cette fois-ci par Guillaume Chassard, sur un relais de Michal Petrak (1-0 à 03'44'). Après une longue séquence de circulation en zone offensive, le capitaine spinalien, remplaçant Peter Slovak en powerplay, se retrouve démarqué au second poteau sur un schéma classique du jeu de puissance.

La fluidité du jeu spinalien, sans accrocs durant les dix premières minutes du match, surclasse les Red Bulls et les prive de toute solution. La combativité des quatre lignes est en ce sens remarquable et les occasions affluent devant la cage du jeune Bacher. Puisque les alignements se trouvent bien et que les automatismes apparaissent déjà bien affûtés, la récupération en zone neutre est systématiquement vosgienne, à l'image des râtisseurs Michal Petrak et Shawn Allard, gênant au mieux les relances adverses.

Outre un Plch plus rayonnant que jamais, l'autre à marquer les esprits serait plutôt l'altruiste Simo Romo. Par son sens du jeu, le centre finlandais inonde Shawn Allard et Jan Simko, ses deux compagnons de trio, de passes très précises. Soit autant d'occasions franches gaspillées par un Jan Simko coutumier du fait (18e). En revanche Luc Mazerolle, sur un dégagement, s'échappe à deux contre un pour trouver l'ouverture (2-0 à 16'12").

Après de longues minutes à sens unique, où les certitudes d'hier (le travail de sape de Petrak, la sûreté de Slovak, l'influence de Plch) ont rejoint les promesses d'aujourd'hui (la vista de Romo, l'engagement de Gervais), les Dauphins laissent de côté ce jeu flamboyant pour se concentrer sur les contres. Les Autrichiens, très faibles dans la construction du jeu, ne sont il est vrai jamais bien dangereux devant la cage de Franck Constantin...

Sitôt un but refusé à Guillaume Papelier (20'52"), les Spinaliens obtiennent un nouvel avantage numérique. Et comme Michal Petrak doit purger les dernières secondes d'une pénalité de méconduite, c'est Simo Romo qui se voit adjoint au trio de Jan Plch. Entre le passeur finnois et le créateur slovaque, le courant va très vite passer. Plch, avec une remise instantanée (et pleine de sang-froid) de Romo dos au but, finit ainsi par trouver la mire (3-0 à 23'24"). La maîtrise totale des "boys" de Shawn Allard, par ailleurs très présent sur le front de l'offensive, donne à ce match une allure de récital. À l'épreuve du feu, le portier autrichien, malgré quelques moments de flottements, s'échine à enrayer l'avalanche de combinaisons offensives.

S'il en est un qui met d'habitude le feu aux poudres par ses accélérations, c'est bien ce diable de Simko. Habitué des vendanges, le Slovaque n'est en revanche pas réputé pour son "jeté" de gants. C'est donc sous une certaine incrédulité - et sous les yeux d'arbitres même pas disposés à intervenir - que Simko s'essayera, face à Teppert, à une petite démonstration (29'29"). Histoire de ne pas dépayser les quelques partisans anglais encore présents dans les travées pour ce second match !

Les Spinaliens font étalage de leur diversité offensive, montrant bien qu'ils peuvent faire la différence à tout moment sur des actions aussi bien collectives qu'individuelles. Si les caviars de Simo Romo ne trouvent toujours pas preneur, une passe lumineuse de Stéphane Gervais en entrée de zone va permettre à Jan Plch d'aisément se débarrasser du marquage pour faire trembler le petit filet droit (4-0 à 35'51").

Devant pareille opposition, le jeu de puissance lorrain s'avère explosif et Jan Plch s'en donne à cœur joie. Le stratège slovaque démontre une nouvelle fois son savoir-faire d'une passe ligne de fond destinée à Stéphane Gervais en pointe, lequel redirige aussitôt sur un Ilpo Salmivirta décalé au second poteau (5-0 à 39'41"). Un schéma classique du jeu spinalien sous l'ère Plch !

On l'a vu, les quatre trios d'attaque tournent régulièrement. Si le feu-follet Tarik Chipaux ne cesse d'afficher un cran insoupçonné, Daniel Scott, lui, ne montre pas grand-chose. L'attaquant/défenseur anglais, connu pour sa rudesse, perd même un palet à proximité de sa cage et cela se transforme en but pour Fabian Ecker (5-1 à 42'31").

Dans l'attente d'un hypothétique renfort défensif venu du Canada, Stéphane Gervais s'affirme comme un leader potentiel. Le blueliner franco-ontarien, très alerte sur les montées de palet, signe ainsi d'un slap gagnant (avec poteau rentrant) son premier match officiel dans la Cité des Images (6-1 à 44'16"). Dès lors, les vannes s'ouvrent et les réalisations s'enchaînent. Servi dans un timing impeccable par Mazerolle, Chassard, pourtant désaxé, signe le doublé (7-1 à 47'13"). Plch, toujours lui, distille un amour de passe pour Petrak, qui finit le travail en douceur (8-1 à 47'46") et en remet une couche sur un "tic-tac-toe" qu'il maîtrise sur le bout de le crosse. Stéphane Gervais, à la base de l'action, et Ilpo Salmivirta, à la conclusion, ont visiblement déjà bien pris le pli (9-1 à 50'11").

Dans ce déluge d'occasions de buts, Peter Slovak se permet de monter aux avant-postes, chose peu naturelle pour ce défenseur typiquement défensif. Et si Shawn Allard rate la cible sur une ouverture du Slovaque (50'40"), Luc Mazerolle, lui, bonifie une autre passe en profondeur de Peter Slovak (10-1 à 50'56").

Pour sa première devant son public, l'ICE a donc surpassé des Red Bulls très tendres et seulement dangereux sur quelques (rares) malentendus... Apparu collectivement au point, Épinal a également démontré un certain état d'esprit et une belle complémentarité offensive. Ce premier constat, relativement prometteur, reste néanmoins à évaluer devant une opposition autrement plus consistante. Nottingham par exemple...

Compte-rendu signé Jérémie Dubief

 

Épinal - Salzbourg II 10-1 (2-0, 3-0, 5-1)

Vendredi 31 août 2007 à 21h00 à la patinoire de Poissompré. 350 spectateurs.

Évolution du score :

1-0 à 03'44" : Chassard assisté de Salmivirta (double sup.num.)

2-0 à 16'12" : Mazerolle

3-0 à 23'24" : Plch assisté de Romo (sup.num.)

4-0 à 35'51" : Plch assisté de Gervais

5-0 à 39'41" : Salmivirta assisté de Plch (sup.num.)

5-1 à 42'31" : Ecker

6-1 à 44'16" : Gervais

7-1 à 47'13" : Chassard assisté de Mazerolle et Papelier

8-1 à 47'46" : Petrak

9-1 à 50'11" : Salmivirta assisté de Plch et Gervais

10-1 à 50'40" : Mazerolle assisté de Slovak

 

Épinal

Gardien : Franck Constantin.

Défenseurs : Peter Slovak - Stéphane Gervais ; Peter Listiak - Radoslav Regenda ; Lionel Simon - Borislav Ilic.

Attaquants : Ilpo Salmivirta - Michal Petrak - Jan Plch (A) ; Jan Simko - Simo Romo - Guillaume Chassard (C) ; Shawn Allard - Luc Mazerolle - Guillaume Papelier ; Daniel Scott - Tarik Chipaux - Sébastien Geoffroy.

Remplaçant : Stanislav Petrik (G). Absent : Justin Vienneau (viendra, viendra pas ?)

 

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