Match avancé de la huitième journée de la Ligue Magnus.

Drôle d'ambiance dans la patinoire. Aux résultats décevants de ces dernières semaines s'ajoutent la perspective d'un podium en coupe du monde de rugby, et peu de spectateurs ont donné leur préférence à cette rencontre de Ligue Magnus. Dans les rangs des Chamois, déjà peu épargnés par les blessures, on doit encore déplorer l'absence de Mathieu Séguy et Aram Kevorkian.

Et c'est tout naturellement que le malaise ressenti dans les tribunes se répercute sur la glace chamoniarde. Plongés dans un faux rythme, les deux antagonistes se livrent dès les premiers instants de la rencontre à un jeu du chat et de la souris aussi mièvre qu'inefficace. Rapidement réduits à quatre, les Chamois résistent sans trop de mal aux attaquants amiénois peu inspirés. La plus belle occasion est pourtant à mettre au crédit des locaux puisque Yannick Riendeau trouve d'une grosse frappe le poteau à la troisième minute. Débuts prometteurs mais sans suite. Malgré l'insipidité de leur jeu, les joueurs de Peter Hrehorcak sentent que leurs adversaires ne sont pas forcément dans un grand soir et que c'est peut-être l'occasion de récupérer quelques points avant de se déplacer sur la glace des voisins du pays du Mont-Blanc. Mais pour cela, il faudrait d'abord éviter les prisons stupides. Avec Schneider et Zavacky pénalisés, les visiteurs finissent par ouvrir la marque : après plusieurs arrêts, Johan Scanff doit s'incliner devant Brian Henderson qui, malgré le grand écart de son vis-à-vis, reprend le puck qui a rebondi sur la balustrade et parvient à le glisser sous la botte du portier chamoniard (0-1, 14'09). Les dernières minutes de la période vont néanmoins permettre à ce dernier de montrer tout son savoir-faire, notamment face à Dieude-Fauvel ou l'Américain Guidarelli. Les deux équipes regagneront les vestiaires sur ce léger avantage visiteur.

Une pénalité de Henderson en fin de premier tiers, une autre de Dieude-Fauvel à la reprise, et les Chamois se retrouvent dans la configuration qui avait permis aux Amiénois d'ouvrir la marque. Mais cette fois, alors que Richard Aimonetto ou Emil Tobiasson-Harris semblent en mesure d'égaliser, les filets ne tremblent pas. Les secondes défilent, les visiteurs reprennent leurs esprits et le slap de Dieude-Fauvel qui conclut une grosse période de flottement jaune et bleu manque de peu d'aggraver la marque. Heureusement pour ses coéquipiers, l'ancien portier du Mont-Blanc fait bonne garde, tout spécialement lorsque Riendeau rejoint Maresca sur le banc des prisons, offrant par-là même une nouvelle double opportunité aux protégés de Denis Perez. Dès lors, les débats s'équilibrent, chacun tentant sa chance, souvent de manière personnelle mais sans vraiment inquiéter l'un ou l'autre des gardiens sur la glace. Privés pendant près de six minutes d'un joueur, les Gothiques laissent peu à peu l'initiative du jeu aux Chamois jusqu'à la fin de la période; mais rien n'y fait. Les attaques sont trop désordonnées, trop prévisibles pour laisser entrevoir une quelconque embellie dans la prestation locale.

Score nul et spectacle du même acabit lors de la deuxième période... On attend un sursaut d'orgueil pour la fin de match, malheureusement il ne viendra que très sporadiquement. Les deux attaquants suédois de Chamonix tentent bien de faire bouger les choses, mais leurs bonnes actions sont trop souvent mises à mal par les décisions trop personnelles de Tobias Granath. C'est pourtant grâce à une interception de ce dernier qu'Emil Tobiasson-Harris finit par débloquer son compteur, bien lancé par son compatriote dans le dos de la défense adverse (1-1, 51'06). En cette période de disette, un point est toujours bon à prendre. Encore faut-il tenir jusqu'au terme des soixante minutes et les derniers instants sont pénibles pour nos Chamois qui se voient à nouveau punis à moins de deux minutes de la fin du match. Tous les tirs sont désormais en direction de Scanff et lorsque le palet pénètre dans sa lucarne, le public est suspendu à la décision du trio arbitral : la sirène finale avait elle retentie avant ce dernier slap ? Il semble que oui et les deux équipes entament donc à quatre contre trois cet "over-time".

S'il a fallu plus de cinquante minutes en temps réglementaire pour voir un but chamoniard, il en faudra cette fois moins de deux. Alors que Scanff vient de sauver ses partenaires en arrêtant du masque une tentative adverse, le duo suédois précédemment cité va clore définitivement les hostilités. Granath n'ayant trouvé que le petit filet sur la contre-attaque suivante, c'est encore Emil Tobiasson-Harris qui parvient à marquer en reprenant au deuxième poteau le palet qui traîne dangereusement devant le slot du portier amiénois (2-1, 61'41). Fin du match et un point supplémentaire dans l'escarcelle chamoniarde !

Très loin d'être parfait, le jeu développé par les coéquipiers de Richard Aimonetto a tout de même permis de marquer deux nouveaux points au classement. Avec la bonne prestation du gardien et la blessure de Pavol Zavacky (épaule), c'est tout ce qu'il convient de garder en mémoire de ce peu réjouissant spectacle. Les Chamois pourront au moins se reposer deux matches de suite sur le même dernier rempart, puisqu'on imagine mal priver Johan Scanff du prochain déplacement face à ses ex-coéquipiers.

Il est tout aussi difficile de tirer des conclusions du jeu affiché par les visiteurs tant leur organisation a semblé peu inspirée. Vue la physionomie de la rencontre, ils peuvent s'estimer heureux de ramener un point de leur voyage en terre savoyarde.

Chamonix - Amiens 2-1 a.p. (0-1, 0-0, 1-0, 1-0)

Vendredi 19 octobre à 20h30 à la patinoire Richard-Bozon. 200 spectateurs.

Arbitrage de Damien Velay assisté de Laurent Roueche et Gildas Fontaine.

Pénalités : Chamonix 22' (8', 4', 10', 0'), Amiens 14' (2', 8', 4', 0').

Évolution du score :

0-1 à 14'09" : Henderson assisté de Guidarelli (double sup. num.)

1-1 à 51'06" : Tobiasson-Harris assisté de Granath

2-1 à 61'41" : Tobiasson-Harris assisté de Granath

Gardien : Johan Scanff.

Défenseurs : Anders Torgersson - Rastislav Böhme ; Damien Torfou - Tibor Schneider ; Peter Hrehorcak - Vincent Léoty.

Attaquants : Kevin Maresca - Richard Aimonetto (C) - Yannick Riendeau ; Tobias Granath (A) - Emil Tobiasson-Harris - Vincent Kara ; Nicolas Motreff - Pavol Zavacky - Alexandre Audibert.

Remplaçants : Andy Foliot (G), Valérian Croz. Absents : Erwan Pain (convalescence), Nicolas Primout, Maxime Claret-Tournier (pour la saison), Aram Kévorkian (genou), Mathieu Seguy.

Gardien : Landry Macrez.

Défenseurs : Vincent Bachet - Benjamin Dieude-Fauvel ; Pavel Kowalczyk - Fabien Leroy ; Thomas Roussel - Mathieu Jestin.

Attaquants : Laurent Gras - Anthony Mortas - Loïc Sadoun ; Rod Stevens - Brian Henderson - T.J. Guidarelli ; Mickaël Bardet - Elie Marcos - Simon Petit.

Remplaçants : Henri-Corentin Buysse (G), Alexis Birolini, Mans Papaux, Pierre-Charles Hordelalay. Absents : Julian Marcos, Lionel Wiotte.

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