Angers - Caen (20 octobre 2007)

 

Match comptant pour la huitième journée de la Ligue Magnus.

Depuis trente ans, toutes les équipes ayant gagné leurs huit premiers matches de championnat ont été championnes. Si les Angevins sont superstitieux, ils peuvent donc croire qu'il "suffit" de battre Caen, déjà défait chez lui mardi en coupe de la ligue, pour s'ouvrir le chemin d'un destin prestigieux.

Les derniers seront les premiers

Seulement, même battre la lanterne rouge quand on est leader du championnat ne se fait pas comme ça. Lui abandonner l'initiative d'entrée n'est pas recommandé, par exemple. Arnaud Hascoët et Jonathan Avenel partent à deux contre un et le second place le palet entre les jambières du gardien. Sur l'action suivante, Thomas Decock part de sa zone défensive pour une échappée solitaire conclue en toute facilité. Ville Koivula a la mauvaise idée de sortir "à la desperado" au-devant du jeune attaquant. Pas une chose à faire face à un joueur aussi vif que Decock. Trois minutes de jeu, et déjà deux buts encaissés pour le premier face au dernier. Ce n'est pas fini. Réduits en infériorité par une pénalité contre Prosvic, les Caennais n'en exploitent pas moins une énième perte de palet angevine par une contre-attaque de Brice Chauvel (0-3). Koivula est rappelé au banc par Dusseau pour faire rentrer Florian Hardy.

Les premiers seront les premiers

Après cette bonne blague de dix minutes, Angers passe aux choses sérieuses. C'est la ruée sur les buts de Goëtz, et l'heure de pointe sur le banc de la prison caennaise. Rusnak pour retard de jeu, Prosvic pour retenir et Cesnek pour méconduite. Place maintenant à l'efficacité : mise au jeu gagnée par Metsäranta, slap de la bleue de Lahesalu et rebond pour Hermanni Vidman (1-3). Caen a encore des occasions de reprendre un avantage conséquent, mais ne profite ni d'un 3 contre 1 intercepté par Lauri Lahesalu, ni de deux supériorités numériques qui se chevauchent pendant vingt secondes. C'était peut-être la dernière chance. Les Drakkars sont pénalisés pour un bête surnombre, et Tomas Baluch reprend une passe dans le slot de Fortier (2-3). Huit secondes avant la sutène, Sami Salonen égalise déjà (3-3). Les Angevins sont applaudis, les Caennais dépités. Le score est encore nul mais les visiteurs, trop vite rejoints, ont le sentiment d'avoir perdu gros.

La première ligne occupe les premières lignes (du classement des marqueurs)

C'est visible au retour sur la glace. Caen est dominé et passe même une minute à trois, avec Nemcicky et Pépy en prison. Arnaud Goëtz sauve encore la baraque, jusqu'à ce que commence le festival d'Éric Fortier. Le n°90 s'offre un hat-trick en moins de dix minutes, avec deux buts au rebond de tirs de Baluch et un sur un caviar de Tessier (6-3).

La première ligne angevine, la plus productive du championnat à l'heure actuelle, tourne à plein régime. Elle continue sur sa lancée au troisième tiers. Si Fortier ne trouve que la transversale, c'est au tour de Tomas Baluch de réussir une belle série : trois buts consécutifs, finissant à chaque fois le travail de circulation de palet de ses collègues canadiens (9-3). Le dernier but, offert à quatre contre quatre à un public debout à vingt secondes de la fin, fait l'effet d'un trop-plein à des Caennais désabusés qui en lâchent leurs crosses de dépit.

Chacun à sa place

La conclusion du match est on ne peut plus logique : sauf à exploiter les erreurs adverses, ce qu'ils ont fait à merveille pendant dix minutes, les Drakkars étaient vraiment impuissants face à cette équipe d'Angers. Ils envoyaient le palet au fond comme d'habitude mais étaient largement dominés ensuite dans la conquête du palet le long des bandes. Leurs lancers ont été essentiellement lointains, bien maîtrisés par un Florian Hardy auteur d'une entrée parfaite. Arnaud Goëtz n'a pas beaucoup plus démérité. La différence est que sa défense n'a pas dégagé les rebonds et a rendu les armes dans le slot, notamment face à Tomas Baluch.

Après dix minutes d'absence, Angers a démontré une maîtrise technique souvent insolente. La fluidité des mouvements collectifs pouvait parfois laisser croire à un jeu de puissance même à égalité numérique. Cette qualité de jeu, sensible notamment dans des entrées de zone propres, a d'ailleurs été proposée par les trois trios : même si la première ligne a été d'une efficacité redoutable, la progression de la troisième ligne est une des clés du début de saison angevin. Le pressing d'Yven Sadoun et surtout du jeune Julien Albert pour empêcher l'adversaire de construire le jeu en supériorité a été remarquable. C'est une équipe solide qui se rendra sur l'île Lacroix en leader invaincu.

 

Commentaires d'après-match (dans Ouest France)

François Dusseau (entraîneur d'Angers) : "Les Caennais ont au moins été autant surpris que nous par ce début de match. C'est une situation que le groupe n'avait pas encore connue cette saison. Mais le collectif a trouvé sa place par la suite et a su réagir. Un but d'écart, cela me suffit. Je veux la victoire. C'est le discours que je fais passer aux joueurs, ne pas se voir trop beau, rester sérieux, ne pas avoir la tête au prochain match."

 

Angers - Caen 9-3 (3-3, 3-0, 3-0)

Samedi 20 octobre 2007 à 18h30 au Haras. 750 spectateurs.

Arbitrage de Didier Bocquet assisté de Pascal Telliez et Jérémy Rauline.

Pénalités : Angers 16' (4', 4', 8'), Caen 30' (10'+10', 4', 6').

Évolution du score :

0-1 à 02'14" : J. Avenel assisté de Hascoët

0-2 à 02'46" : Decock assisté de Liska

0-3 à 10'03" : B. Chauvel assisté de L. Chauvel (inf. num.)

1-3 à 13'17" : Vidman assisté de Lahesalu et Metsäranta (double sup. num.)

2-3 à 18'28" : Baluch assisté de Fortier et Lavigne (sup. num.)

3-3 à 19'52" : Salonen assisté de Lavigne et M. Lacroix

4-3 à 31'09" : Fortier assisté de Baluch et Tessier

5-3 à 37'02" : Fortier assisté de Baluch et Tessier

6-3 à 39'42" : Fortier assisté de Tessier et Baluch

7-3 à 48'52" : Baluch assisté de Tessier et Mihalik (sup. num.)

8-3 à 57'16" : Baluch assisté de Fortier et Tessier

9-3 à 59'41" : Baluch assisté de Fortier et Lahesalu

 

Angers

Gardien : Ville Koivula puis Florian Hardy à 10'03".

Défenseurs : Éric Lavigne - Lauri Lahesalu ; Pavol Mihalik - Simon Lacroix ; Jean-François Jodoin (A) - Kevin Igier.

Attaquants : Tomas Baluch - Éric Fortier - Mickaël Tessier ; Hermanni Vidman - Matias Metsäranta [ou M. Lacroix] - Sami Salonen ; Yven Sadoun - Martin Lacroix (C) [ou Metsäranta] - Julien Albert.

Remplaçant : Juho Jokinen (A, petite douleur au pied).

Caen

Gardien : Arnaud Goëtz.

Défenseurs : Frédérick Brodin (A), Stefan Rusnak, Alexis Gomane (A), Jonathan Janil, Michal Cesnek.

Attaquants : Brice Chauvel - Thibault Geffroy - Luc Chauvel (C) ; Thomas Decock - Tomas Nemcicky - Josef Liska ; Arnaud Hascoët - Jaroslav Prosvic - Jonathan Avenel ; Quentin Pépy.

Remplaçant : Petr Tucek (G).

 

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