Coupe de France - Seizième de finale.

Pour leur entrée dans la compétition, Grenoblois et Dijonnais n'ont pas connu un tirage très favorable : les Ducs se déplacent chez le champion de France en titre et les Brûleurs de Loups reçoivent la seule équipe qu'ils n'ont pas réussi à battre la saison dernière, une motivation supplémentaire pour les Grenoblois qui avaient raté leur entrée dans la compétition l'an dernier en s'inclinant à domicile face à Villard. Un souvenir à effacer d'autant plus que l'élimination en coupe de la ligue face à Briançon reporte les ambitions grenobloises sur le trophée Pete-Laliberté. Dijon se présente en effectif réduit sans Kristin ni Dian, tandis que le nouveau venu Miroslav Fiser n'est pas encore qualifié. Du côté grenoblois, Amar, blessé sérieusement à la lèvre samedi contre Villard, est finalement aligné avec une grille de protection, tandis que Wallin a rejoint Treille à l'infirmerie.

Avec son effectif réduit, Dijon ne se montre guère ambitieux dès les premières minutes du match, se contentant d'un bon placement défensif face à des Grenoblois qui ont toute latitude pour faire le jeu. À force de subir, les Ducs commettent des fautes et Gillet puis Fontana se rejoignent sur le banc des pénalités à quelques secondes d'intervalle. L'occasion est idéale pour ouvrir le score. Le jeu de puissance s'installe mais avec une certaine lenteur qui voit un enchaînement de passes autour de la cage de Hurajt pour peu de tirs dangereux déclenchés. Passée cette excellente occasion, les Brûleurs de Loups maintiennent leur présence dans la zone offensive dijonnaise mais se compliquent la tâche en recherchant le jeu parfait pour s'approcher des cages dijonnaises. Jean-François Bonnard et Damien Fleury tentent de secouer la défense dijonnaise bien en place par deux tirs puissants. À partir de là, Grenoble lance plus vers les cages, sans beaucoup de réussite, se heurtant à un Hurajt bien présent. À cinq minutes de la fin du tiers, Dijon profite à son tour d'une double supériorité numérique suite aux prisons de Valcak et Woods et semble en mesure de créer un petit hold-up. Mais Johan Forsander qui parvient à s'échapper avec le palet pour défier Hurajt est stoppé irrégulièrement par Fontana, ce qui conduit M. Colleoni à siffler un tir de pénalité. Hecquefeuille s'élance mais manque complètement son tir, ratant une belle occasion de débloquer le compteur isérois avant la pause.

La statistique de 12 tirs à 1 lors de la première période symbolise à elle seule l'emprise grenobloise sur le match. La deuxième période débute donc sous les mêmes auspices avec des Brûleurs de Loups maîtres du jeu et des Dijonnais rapidement poussés à la faute. Offret et Sadlon se retrouvent simultanément en prison et Grenoble bénéficie à nouveau d'une double supériorité numérique. Mais l'histoire se répète et les hommes de Mats Lusth bafouillent leur jeu de puissance, bien loin de leur réussite insolente dans cet exercice face à Villard samedi. Le bloc tchèque est parfaitement neutralisé par les cinq vaillants défenseurs dijonnais et Jimmy Lindström, en panne de confiance actuellement, ne parvient pas à cadrer ses tirs. Dominer n'est pas gagner et le match ressemble à s'y méprendre à un piège pour des Grenoblois incapables de concrétiser leurs nombreuses occasions. Mais la persévérance finit par payer grâce à l'insistance des Suédois, Johan Forsander en tête qui s'offre un face-à-face avec Hurajt que ce dernier remporte de la mitaine. Quelques secondes plus tard, Forsander échoue à nouveau mais cette fois Pettersson a bien suivi et glisse le palet hors de portée de Hurajt, irréprochable jusque-là (1-0, 28'42"). Un but synonyme de soulagement pour une attaque grenobloise qui commençait à douter de sa capacité à faire sauter le verrou dijonnais. Les Brûleurs de Loups tentent alors d'enfoncer le clou mais Masa, moins inspiré que samedi, échoue sur Hurajt. Et c'est encore de Forsander, très en forme ce soir, que va venir le salut : la défense dijonnaise monte sur un palet qui semble sortir de la zone défensive de Dijon mais Forsander le récupère in extremis à la bleue, fait demi-tour et s'en va battre Hurajt en plaçant le palet d'un tir du poignet imparable sous la barre (2-0, 34'44"). Une dernière prison ne sera pas exploitée par Grenoble mais le plus dur semble fait pour les locaux avec deux buts d'avance avant le dernier tiers.

La dernière période permet aux Grenoblois de consolider leur succès, à l'usure, face à une équipe dijonnaise courageuse mais qui a de plus en plus de mal à tenir la cadence au fil des minutes. Ludek Broz met son équipe définitivement à l'abri d'un retour des Ducs en se trouvant idéalement placé au rebond suite à un tir de Jimmy Lindström auteur d'un bon travail en zone d'attaque (3-0, 45'53"). Dès lors, les chances de retour des Ducs, avec leur effectif limité, semblent nulles même si les Grenoblois montrent quelques signes de nervosité et se voient indiquer régulièrement le chemin de la prison au cours du dernier vingt. La tension monte d'ailleurs d'un cran sur la glace avec notamment Patrik Valcak qui écope d'une méconduite et Pavol Milec qui se retrouve à trois reprises en prison durant ce seul tiers-temps, dont une suite à un geste pas très fair-play sur Manavian. Les occasions des Ducs sont en revanche toujours aussi rares et Ferhi passe une soirée très tranquille. Les hommes de Mats Lusth parachèvent même leur succès par une supériorité numérique enfin efficace, sur un tir d'Amar repoussé par Hurajt dans la crosse de Forsander qui conclut au rebond (4-0, 57'18").

Les Ducs de Dijon, privés de ses deux fers de lance, Dian et Kristin, étaient clairement venus dans l'intention de défendre et ont eu une activité offensive proche du néant pendant soixante minutes. Pas surprenant dès lors que ce soit les défenseurs dijonnais qui se soient le plus illustrés ce soir, Aymeric Gillet et Andrej Mrena en tête, qui ont su montrer l'exemple. Très sollicité, Radovan Hurajt a rendu une copie très propre, retardant l'échéance au maximum et se montrant très solide dans sa cage, tant par son placement que par ses réflexes. Vu l'effectif aligné, Dijon peut sortir de la coupe de France sans rougir en se tournant vers des échéances bien plus importantes en championnat.

Les Brûleurs de Loups ont pour leur part livré un match sérieux sans être flamboyants, se reposant sur une défense très sûre malgré l'absence de Viktor Wallin, offrant ainsi un blanchissage tranquille à Eddy Ferhi. Plus discrets que samedi, les Tchèques ont laissé la vedette à Johan Forsander, présent sur trois des quatre buts ce soir et auteur d'un doublé. Un match référence pour l'attaquant suédois, qui ne ménage pas ses efforts sur la glace tant offensivement que défensivement mais dont la production était jusqu'alors en deçà des espérances placées en début de saison. Pour le reste on retiendra la relative méforme de Jimmy Lindström qui ne parvient pas à trouver ses marques cette année et dont le manque de réussite en jeu de puissance empêche Grenoble d'avoir une alternative crédible au trio tchèque. Dès lors, la présence prolongée de Christophe Tartari sur le banc peut paraître relativement surprenante. Mais Grenoble s'est sorti du piège de ce premier tour de coupe de France et peut désormais tourner toute son attention sur le choc des leaders de la Ligue Magnus samedi à Angers.

Désignés meilleurs joueurs du match : Johan Forsander (Grenoble) et Aymeric Gillet (Dijon).

Compte-rendu signé Christophe Laparra

Grenoble - Dijon 4-0 (0-0, 2-0, 2-0)

Mardi 30 octobre à 20h00 à la patinoire Pôle Sud de Grenoble. 2000 spectateurs

Arbitrage de Bruno Colleoni assisté d'Anne-Sophie Boniface et Cyril Carlin.

Pénalités : Grenoble 24' (4', 2', 8'+10'), Dijon 22' (6', 8', 8').

Tirs cadrés : Grenoble 41 (12, 15, 14), Dijon 10 (1, 5, 4).

Évolution du score :

1-0 à 28'42" : Pettersson assisté de Forsander et Lindström

2-0 à 34'44" : Forsander assisté de Woods

3-0 à 45'53" : Broz assisté de Lindström et Bonnard

4-0 à 57'18" : Forsander assisté d'Amar (sup. num.)

Gardien : Eddy Ferhi.

Défenseurs : Tyler Scott - Teddy Trabichet ; Baptiste Amar (C) - Antonin Manavian ; Brad Woods - Jean-François Bonnard.

Attaquants : Patrik Valcak puis Christophe Tartari à 52'04" - Ludek Broz (A) - Martin Masa ; Mikael Pettersson - Johan Forsander (A) - Jimmy Lindström ; Mickaël Perez - Damien Fleury - Kévin Hecquefeuille.

Remplaçants : Frédéric Dorthe (G), Joan Montesinos. Absents : Viktor Wallin (adducteurs), Sacha Treille (déchirure abdominale).

Gardien : Radovan Hurajt.

Défenseurs : Andrej Mrena (C) - Peter Lalka ; Juraj Sadlon - Aymeric Gillet (A) ; Peter Strapaty.

Attaquants : Thomas Fontana - Stephen Dugas (A) - Yannick Offret ; Anthony Guttig - Alexandre Lefebvre - Yassine Fahas ; Pavol Milec - Kévin Dugas - David Dauphin.

Remplaçant : Julien Roullier (G). Absents : Miroslav Kristin, Michal Dian (blessés), Miroslav Fiser (non qualifié).

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