Italie - France (10 novembre 2007)

 

Match comptant pour l'Euro Challenge, tournoi de Torre Pellice.

C'est dans la patinoire de Pinerolo, théâtre des compétitions de curling lors des derniers JO, que se déroulent la finale du tournoi entre les deux favoris obligés. Côté français, Laurent Meunier souffre des adducteurs, et le défenseur Nicolas Pousset, qui devait être laissé au repos aujourd'hui, est donc titularisé à l'avant.

Quant aux Italiens, ils ont préparé une suprise : la convocation de dernière minute de Dino Grossi, l'actuel capitaine de Valpellice, club de série B qui joue dans l'autre ville-hôte du tournoi Torre Pellice. Ancien joueur de Reims et de Brest, Grossi est bien connu en France, et pas uniquement pour avoir ouvert le score contre les Bleus à Zagreb en 2005 dans le match qui avait fait monter l'Italie dans l'élite mondiale.

Baptiste Amar est pénalisé après seulement dix secondes de jeu pour avoir sorti le palet hors glaxe dans sa zone défensive. Armin Hofer en profite pour ouvrir le score d'un tir du poignet depuis la ligne bleue. Eddy Ferhi, masqué, ne l'a pas vu partir (1-0, 01'32"). Les Français sont à leur tour en supériorité numérique par trois fois, mais ils n'ont pas la même réussite malgré les efforts offensifs de Vincent Bachet. C'est finalement à cinq contre cinq qu'ils parviennent à égaliser. Antoine Lussier récupère un palet en zone neutre et déborde le long du flanc droit. Olivier Coqueux, qui a bien suivi l'action, ajuste Tragust de près sur le rebond (1-1, 10'49"). Deux minutes plus tard, un but est refusé à Pierre-Édouard Bellemare parce qu'il l'a marqué du patin. La France continue de pousser, sans être totalement dangereuse hormis sur une occasion de Desrosiers.

À la seizième minute, Coqueux et Chitarroni parlent du pays, et leur petite explication donne le ton d'un match qui se fait alors plus physique. Si Michele Strazzabosco reste le patron de la défense italienne dans ce domaine, ce n'est pas le cas de tous ses collègues et les Français gagnent souvent les duels dans la bande, sous l'impulsion notamment de Yorick Treille. La première période s'achève par un très bel arrêt de Ferhi devant Pat Iannone, sur une passe de derrière la cage de Scandella.

La France commence le deuxième tiers en supériorité mais enchaîne rapidement les infériorités. Cela ne l'empêche pas de se procurer une belle occasion lorsque Christian Borgatello accorde un véritable cadeau dans sa zone à Nicolas Antonoff, qui ne peut pas en profiter face à Tragust. Les Bleus négocient bien une pédiode difficile de 1'20" à trois contre cinq, mais au moment où elle se termine, la passe croisée de Borgatello est déviée contre son camp par le malheureux Amar, directement dans la lucarne de Ferhi (2-1, 29'24"). Dans un rare moment à cinq contre cinq, Jonathan Pittis bien placé trouve le haut de la transversale de la cage tricolore. Le jeu est toujours haché par les pénalités, et en situation de quatre contre quatre, Olivier Coqueux reçoit le palet venu du coin droit. Il prend son propre rebond en profitant de la mésentente Margoni/Borgatello, déjoue Tragust sur la gauche et revient de derrière la ligne de but pour envoyer le palet dans la cage vide (2-2, 38'06"). Les Bleus tiennent le match nul mais ont perdu Yorick Treille : il s'est blessé à sa hanche opérée et son tournoi est terminé.

L'Italie semble trouver la bonne carburation au dernier tiers-temps et le rythme s'accélère. Grossi a de beaux restes et distribue de bons palets, mais son compagnon de ligne Paolo Bustreo n'exploite pas la meilleure de ces passes. La France se défend bien et le jeu, très disputé, peut basculer à tout moment. C'est Bellemare qui est à l'origine du dénouement : il prend le palet dans sa zone, il se défait d'un premier adversaire, il trouve un relais avec Hecquefeuille sur la droite pour un une-deux en zone neutre, il dribble un nouveau défenseur dans l'axe, puis il se place sur son coup droit et envoie un missile dans la lucarne droite de Tragust, qui n'a pas eu le temps d'esquisser un geste. Sur le coup, l'arbitre n'a pas sifflé, mais il va consulter le juge de but qui lui confirme que le palet est rentré (2-3, 51'18"). La France tient sa victoire, et Gras ou Bellemare ont même moyen de creuser le score. La sortie du gardien italien et deux derniers lancers de la bleu de Strazzabosco ne changeront rien à l'affaire.

L'Italie peut regretter les nombreuses occasions manquées par Giulio Scandella, qui s'est présenté à quatre reprises en bonne position mais a manqué le dernier geste par hésitation ou imprécision. C'est une victoire très importante pour la France face à un adversaire qu'elle pourrait retrouver face à elle pour le maintien en mai 2008 à Québec. Les effectifs devraient y être assez semblables à quelques éléments près (comme le défenseur italien Armin Helfer qui s'est expatrié cette année dans le championnat autrichien).

Désignés joueurs du match : Roland Ramoser pour l'Italie et Olivier Coqueux pour la France.

 

Italie - France 2-3 (1-1, 1-1, 0-1)

Samedi 10 novembre 2007 à 20h30 à la patinoire olympique de Pinerolo. 523 spectateurs.

Arbitrage de Vjeran Prezelj (CRO) assisté d'Andrea Benvegnù et Michele Gastaldelli (ITA).

Pénalités : Italie 20' (10', 6', 4'), France 30' (6', 12'+10', 2').

Tirs : Italie 20 (5, 8, 7), France 28 (14, 7, 7).

Évolution du score :

1-0 à 01'32" : Hofer assisté de Margoni (sup. num.)

1-1 à 10'49" : Coqueux assisté de Gras

1-2 à 29'24" : Borgatello (sup. num.)

2-2 à 38'06" : Coqueux

2-3 à 51'18" : Bellemare assisté de Desrosiers

 

Italie

Gardien : Thomas Tragust (sorti de sa cage à 59'11").

Défenseurs : Steven Gallace (2', -3) - Christian Borgatello (-3) ; Florian Ramoser - Carlo Lorenzi ; Michele Strazzabosco (A, 2') - Armin Hofer ; Christian Willeit.

Attaquants : Stefano Margoni (-1, 2') - Jonathan Pittis - Roland Ramoser (A) ; Dino Grossi (4') - Manuel De Toni (-1) - Paolo Bustreo (2') ; Giulio Scandella (-2, 2') - Mario Chitarroni (C, -2, 2') - Patrick Iannone (-2, 4') ; Marco Insam - Ivan Demetz - Julian Mascarin.

Remplaçant : Günther Hell (G). En réserve : Carter Trevisani, Luca Ansoldi, Federico Benetti, Francesco Adami, Davide Mantovani.

France

Gardien : Eddy Ferhi.

Défenseurs : Baptiste Amar (A, +1, 2') - Vincent Bachet (C, +1) ; Jean-François Bonnard (A) - Nicolas Besch (+1, 4') ; Teddy Trabichet (+1) - Benoît Quessandier (+2).

Attaquants : François Rozenthal - Luc Tardif Jr - Yorick Treille ; Anthoine Lussier (+1, 2'+10') - Laurent Gras (+2, 2') - Olivier Coqueux (+2, 2') ; Julien Desrosiers (+1, 2') - Pierre-Édouard Bellemare (+1) - Kévin Hecquefeuille (+1, 2') ; Nicolas Antonoff (2') - Cyril Papa - Nicolas Pousset (2').

Remplaçant : Fabrice Lhenry (G). Absent : Laurent Meunier (adducteurs).

 

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