Finale de la Deutschland Cup.

Le match commence par un long round d'observation tactique où les deux équipes restent sur leurs réserves. C'est un tir de Brett Hauer sur la barre transversale qui lance vraiment la partie (8'03"). Bryan Lundbohm, bien décalé dans le slot, échoue quant à lui à bout portant sur Bührer.

Vigilante jusqu'ici, la défense américaine se fait piéger à quatre contre quatre. C'est d'abord Paolo Duca qui part en contre, mais l'alerte ne suffit pas. Au contraire, les États-Unis oublient que Florian Blatter va sortir de prison, et, sur une belle passe de Déruns, le jeune défenseur en profite pour marquer son premier but international en plaçant un bon tir du poignet côté mitaine de Curry. L'avantage ne dure cependant que deux minutes : Dwight Helminen se voit offrir un palet de but, qui a ricoché sur le patin du malheureux Timo Helbling après un premier tir de Vesce. Un slap de Beat Gerber refait ensuite passer la Suisse devant.

Le jeu s'est animé avec ces buts, et cela continue dès le début du troisième tiers. Une passe de la gauche de Nickulas est reprise par Ryan Vesce, au-dessus du gant de Rueger. Le gardien prend sa revanche sur Vesce trois minutes plus tard. On en reste sur un score nul de 2-2 à la fin du temps réglementaire.

La prolongation est totalement dominée par les Suisses. Après une minute, Björn Christen semble gagner son face-à-face avec Curry... mais tire ensuite à côté. À trois secondes de la sirène, Beat Gerber manque aussi son tir potentiellement décisif.

Il faut donc disputer ces tirs au but que la Suisse aurait mérité d'éviter. Qu'importe. Vesce ne cadre pas, Patrik Bärtschi convertit sa première tentative, validée après recours à la vidéo, et Rueger pare les tirs de Nickulas et Helminen.

Ce n'est que leur deuxième victoire de la Suisse dans le tournoi après celle de 2001, alors qu'elle est présente chaque année. Il n'y a pas que sa rareté qui donne du relief à ce succès, il y a aussi la manière. Alors qu'hier elle avait dressé les barricades au troisième tiers face aux Slovaques, elle n'a pas gagné cette fois grâce à un anti-hockey. Elle a su jouer plus offensivement sans se découvrir pour autant, et a clairement été l'équipe la plus entreprenante dans ce match.

Ce titre est une forme de cadeau d'adieu pour le manager de l'équipe nationale Peter Zahner. Après 17 ans au service de la fédération, il deviendra directeur exécutif des ZSC Lions et sera remplacé par Peter Lüthi (ex-Kloten). Zahner était l'un des grands soutiens du toujours controversé Ralph Krueger, mais il a aussi contribué à l'organisation des équipes juniors et du travail de formation suisse. C'est en quelque sorte un aboutissement de son travail de voir les hommes de Krueger gagner le tournoi avec cette équipe expérimentale où l'incorporation de jeunes permet encore d'élargir la concurrence, mission avouée du sélectionneur.

Le camp américain peut également être satisfait de ce tournoi. On y observait surtout cette nouvelle génération de dix joueurs évoluant en Finlande, et logiquement, ceux qui se comportent le mieux en SM-liiga sont aussi ceux qui ont été le plus en vue ici. Actuel deuxième meilleur marqueur du championnat finlandais, Tim Stapleton a été l'Américain le plus efficace avec ses trois points, mais il n'est pas rentré en finale. En défense, on attendait le lancer de Lee Sweatt : "l'étudiant-athlète de l'année" dans sa conférence universitaire récolte en effet de bonnes stats avec le TPS Turku, mais à Hanovre c'est surtout la capacité de cette tête bien faite à se jeter sans sourciller devant les tirs adverses qui a suscité l'admiration.

Notons que certains joueurs ont été essayés à des postes différents de celui qu'ils occupent en club : Landon Wilson, l'ailier de Davos, a joué au centre, et surtout Andy Canzanello, l'ex-défenseur d'AHL qui constitue la grosse déception du recrutement de Straubing, a été testé en attaque lors de cette finale. De quoi donner des idées de reconversion pour lui trouver une utilité...

Désignés joueurs du match : Ryan Vesce pour les États-Unis et Beat Gerber pour la Suisse.

Commentaires d'après-match

Ben Smith (entraîneur des États-Unis) : "La Suisse a montré une bonne discipline en défense. C'est une équipe solide et nous leur avons tenu tête pendant 65 minutes. Je suis fier de la façon dont nous avons joué ensemble. La Deutschland Cup a été un bon tournoi et chaque match y a été une dure bataille."

Ralph Krueger (entraîneur de la Suisse) : "C'était un match équilibré. C'était un bon apprentissage pour nous de le gagner, et également un grand plaisir. Les succès dans le sport sont évidemment toujours importants, mais de mon point de vue la manière de les atteindre compte encore plus. On ne peut pas acheter les victoires : devenir un groupe gagnant est un long processus qui se construit pas à pas. Pour un entraîneur, avoir affronté ces quatre équipes dans un laps de temps aussi court est excellent, parce qu'elles pratiquent toutes un jeu différent les unes des autres. Cela permet d'accumuler de l'expérience qui sera certainement utile. Mon plus grand motif de satisfaction, c'est que les débutants se sont intégrés rapidement, dans notre système de jeu comme dans notre environnement. Plus généralement, tous les joueurs ont accompli une étape supplémentaire dans leur développement technique au niveau international."

États-Unis - Suisse 2-2 (0-0, 1-2, 1-0, 0-0) / 0-1 aux tirs au but

Dimanche 11 novembre 2007 à 19h00 à la TUI-Arena de Hanovre. 4157 spectateurs.

Arbitrage de Daniel Piechaczek (ALL) et Aleksei Rantala (FIN) assistés de Robert Schelewski et Sascha Westrich (ALL).

Pénalités : États-Unis 10' (4', 4', 2', 0'), Suisse 26' (4', 6'+10', 6', 0').

Tirs : États-Unis 32 (10, 14, 8, 0), Suisse 37 (12, 12, 5, 7).

Évolution du score :

0-1 à 24'45" : Blatter assisté de Déruns (sup. num.)

1-1 à 26'56" : Helminen assisté de Voce et Hacker

1-2 à 34'57" : Gerber assisté de Monnet et Reichert

2-2 à 41'04" : Vesce assisté de Nickulas et Hedlund

Tirs au but :

États-Unis : Vesce (à côté), Nickulas (arrêté), Helminen (arrêté).

Suisse : Bärtschi (réussi), Christen (à côté).

Gardien : John Curry.

Défenseurs : Lee Sweatt - Brett Hauer (C) ; Andy Hedlund - Charlie Cook ; Nick Angell - Brandon Buckley.

Attaquants : Steve Saviano - Landon Wilson (2') - Andrew Canzanello (2') ; Anthony Voce - Michael Carman - Eric Nickulas ; Daniel Hacker (2') - Dwight Helminen - Ryan Vesce (2') ; Brett Hammond - Bryan Lundbohm (2') - David Lundbohm.

Remplaçants : Adam Hauser (G), Tim Stapleton.

Gardien : Ronnie Rüeger.

Défenseurs : Severin Blindenbacher (4') - Patrick Fischer II ; Timo Helbling - Beat Gerber ; Mathias Seger (2') - Julien Vauclair ; Florian Blatter (2').

Attaquants : Julien Sprunger (2') - Thibaut Monnet - Marc Reichert ; Peter Guggisberg - Sandy Jeannin (C) - Raffaele Sannitz [sorti à 40'00" après un coup dans le dos] ; Björn Christen - Duri Camichel - Thomas Déruns (2') ; Patrik Bärtschi (2'+10') - Fabian Sutter - Andres Ambühl (2') ; Paolo Duca.

Remplaçant : Marco Bührer (G). En réserve : John Gobbi (légère commotion), Félicien Du Bois (aine), Dario Bürgler, Paul Savary, Martin Stettler.

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