Demi-finale aller de la Coupe de la ligue.

L'étonnant leader angevin a su imposer sa loi aux favoris du championnat comme Grenoble ou Briançon. Mais une équipe résiste encore : Rouen, implacable le mois dernier face aux caméras de Sport+. Les Dragons sont un peu le dernier défi pour l'ASGA, qu'ils avaient éliminé en quart de finale l'an passé. Ils sont d'ailleurs "virtuellement" devant lui si l'on tient compte des matches en retard en Ligue Magnus. Cette double confrontation en coupe de la ligue est donc l'occasion de voir qui est vraiment le patron du hockey français en cet automne, l'habituel taulier Rouen ou le nouvel ambitieux Angers.

Ce dernier fait un départ digne de la fougue de son trio offensif en grande forme : Tessier arrive une première fois jusqu'au but et provoque une pénalité différée, Baluch lance à son tour à la cage et Fortier prend le rebond (0-0, 00'21"). Une entame idéale... gâchée dès la mise au jeu par une action symétrique. Cette fois, le bras de l'arbitre se lève pour une faute angevine, et Olivier Bouchard marque avant que la supériorité numérique n'ait l'occasion de commencer (1-1, 00'36").

Angers domine cette première période, sous l'impulsion d'une part du premier bloc, et d'autre part d'un Yven Sadoun apparemment motivé après quelques matches sur le banc. La première prison appelée pour de bon est un surnombre rouennais, et elle est convertie par Mickaël Tessier qui vient faire écran devant Sopko et dévier le palet devant la cage (2-1, 14'36"). Encore une fois, l'avantage ne dure pas. Après une longue relance du jeune papa Sopko, Éric Doucet envoie au fond, gagne le palet dans le coin face à Lauri Lahesalu et centre pour Marc-André Thinel qui remet à nouveau les deux équipes à égalité (2-2, 15'27"). Les Rouennais s'en sortent bien : ayant subi la pression angevine pendant vingt minutes, ils ont préservé un score nul en marquant deux fois en seulement quatre tirs.

Les Angevins abordent aussi la deuxième période comme des furieux, mais cette fois Petri Virolainen se couche fort à-propos sur le centre de Tessier pour Fortier. Le jeu se calme jusqu'à une sévère obstruction sifflée contre Koivula. Une minute plus tard, alors que Bouchard fonce droit au but pour percuter le gardien sans trop de précaution, une polémique éclate entre le banc angevin et l'arbitre. Celui-ci inflige une pénalité de banc mineur, sous prétexte qu'Igier n'était pas sur la glace - ce qui est faux - et n'aurait pas dû substituer la pénalité de Koivula. Bref, Rouen joue une minute à cinq contre trois. Malgré toute la technique de Desrosiers, le score n'évolue pas. Mais les Angevins commencent à ressentir les effets de la fatigue, qui leur fait perdre de la lucidité et occasionnent du déchet technique. Pavol Mihalik, dans sa propre enclave, relance dans la palette de Marc-André Thinel et fait ainsi cadeau du but décisif aux visiteurs (2-3, 32'28").

En dépit des intentions offensives angevines, Rouen s'avère plus efficace par ses contre-attaques rapides. En troisième période, Éric Doucet reçoit une passe de Thinel derrière la défense et remporte son face-à-face avec Koivula : il frappe d'abord le poteau mais place son propre sous la barre (2-4, 45'13"). Une obstruction de Mihalik permet à Petri Virolainen, décalé à gauche par la passe latérale de Desrosiers, d'ajouter un dernier but (2-5, 50'44"). Angers accuse le coup et reconnaît sa défaite.

Avec un retard de trois buts concédé à domicile, Angers n'a presque plus rien à espérer de cette Coupe de la ligue. Rouen a donné une insolente leçon grâce à son expérience et au talent en contre-attaque de ses attaquants, dans un match dominé territorialement par l'équipe locale.

Commentaires d'après-match (dans le Courrier de l'Ouest) :

François Dusseau (entraîneur d'Angers) : "Mon message passe moins bien quand on gagne. Il y a moins d'écoute des joueurs sur mes remarques. Leurs replacements sont moins bons. C'est un peu compréhensible par cette situation de leader est nouvelle pour nous. [...] J'ai dit que notre première ligne est sans doute la meilleure du championnat. Je le confirme. La troisième a bien travaillé sans réussir à marquer. En fait, j'ai surtout été déçu par la deuxième. Je lui avais confié des missions le matin même, tant offensivement que défensivement. Elles n'ont pas été respectées et j'ai fini par faire rentrer Metsäranta qui avait eu le feu vert médical dans l'après-midi."

Angers - Rouen 2-5 (2-2, 0-1, 0-2)

Mardi 27 novembre 2007 à 20h30 au Haras.

Arbitrage de Frédéric Bachelet assisté de Thibaud Juret et Éric Bouguin.

Pénalités : Angers 14' (2', 4', 8'), Rouen 16' (4', 2', 10').

Tirs : Angers 37, Rouen 20.

Évolution du score :

0-1 à 00'21" : Fortier assisté de Baluch et Mihalik

1-1 à 00'36" : Bouchard assisté de Doucet

2-1 à 14'36" : Tessier assisté de Mihalik et Baluch (sup. num.)

2-2 à 15'27" : Thinel assisté de Doucet

2-3 à 32'28" : Thinel assisté de Doucet

2-4 à 45'13" : Doucet assisté de Thinel

2-5 à 50'44" : Virolainen assisté de Desrosiers et Malette (sup. num.)

Gardien : Ville Koivula.

Défenseurs : Éric Lavigne - Pavol Mihalik ; Lauri Lahesalu - Jean-François Jodoin (A) ; Simon Lacroix - Kévin Igier.

Attaquants : Tomas Baluch - Éric Fortier - Mickaël Tessier ; Hermanni Vidman - Juho Jokinen (A) - Sami Salonen ; Yven Sadoun - Martin Lacroix (C) - Julien Albert ; Matias Metsäranta.

Remplaçants : Florian Hardy (G), Nicolas Deshaies.

Gardien : Ramon Sopko.

Défenseurs : Ladislav Benysek - Jonas Liwing ; Petri Virolainen - Jarkko Glad ; Daniel Carlsson (A) - Benoît Quessandier.

Attaquants : Olivier Bouchard - Éric Doucet - Marc-André Thinel (A) ; Éric Houde - Carl Mallette (C) - Julien Desrosiers ; Lionel Tarantino - Édouard Dufournet - Tristan Lemoine.

Remplaçants : Ronan Quemener (G), Jérémie Romand, Loïc Lampérier, Lucas Bini.

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