Mulhouse - Nice (1er décembre 2007)

 

Match comptant pour la onzième journée de division 2, poule est.

Deux semaines après ce fameux choc face à l'épouvantail lyonnais (2-4), Mulhouse a perdu la trace du duo de tête en concédant notamment un nul poussif à Chambéry (5-5). Pas de quoi remettre en question un étonnant début de parcours, mais suffisant pour prêcher la prudence à l'amorce de l'ultime ligne droite. Car les Scorpions semblent émoussés avant d'affronter l'autre gros bras de la poule. Et comme un aiglon averti en vaut deux, ces Aigles "triple couronnés" (avec leur désormais traditionnel contingent suédois) et cosmopolites (on y trouve même deux internationaux israéliens) aspirent à ne plus se faire voler dans les plumes ! Car Nice n'a pas oublié. Le camouflet subi à l'aller devant d'audacieux néo-promus mulhousiens lui est clairement resté en travers du gosier (4-2).

Tombés du nid !

Les hommes de Peter Almasy, fraîchement sortis de la Coupe de France (par Grenoble ce mardi) s'appliquent à ne pas répéter leurs erreurs du passé en apposant rapidement leur griffe sur le match. En alliant placements sûrs en zone neutre et fluidité offensive, les Aigles déploient leurs ailes et trouvent facilement les espaces. Sur la défensive, les Scorpions savent qu'ils leur sera bien délicat de trouver des solutions devant pareil adversaire. Aussi s'en remettent-ils à David Croteau, leur seule planche de salut ce soir. Le maître à jouer canadien, dans tous les bons coups, sera le seul à concrètement amener le danger.

De leur côté, les Niçois s'appuient donc sur leur arsenal suédois, symbolisé par un premier trident offensif proprement souverain devant un défense courageuse, mais limitée. Très vite, Anders Karlsson prend les choses en main, déroulant sa supériorité technique aux côtés de ses compatriotes aux serres non moins acérées. La rampe de lancement Johan Hedman, toujours très propre dans ses sorties de zone, la vitesse de l'ailier Anton Nyberg et la vista de Björn Edlund, mettent à sac une zone défensive tenue à bout de bras par Marc-André Martel. Le portier québécois, mis sous pression, s'en tire tant bien que mal devant cette force de frappe, repoussant une échéance paraissant inéluctable vu l'emprise des visiteurs. Servi par Hedman, l'insaisissable Nyberg prend ainsi son propre rebond sans toutefois pouvoir cadrer (08'09").

Bien sûr, ce diable de Croteau sonne la révolte, causant ça et là quelques désordres défensifs bien comblés par la prestance du portier Daniel Svedin. Mais voilà, devant un adversaire aussi opportuniste que discipliné, Mulhouse reste à la merci des accélérations azuréennes. Un premier jeu de puissance est donc l'occasion rêvée pour eux, jusque là malheureux dans la finition, de peaufiner la réalisation. Et quoi de mieux qu'une circulation adroite de la rondelle dans la zone, aboutissant à une transversale de Karlsson vers un Edlund plongeant au second poteau (0-1 à 10'48").

Le cerbère mulhousien, sur ce coup pris de vitesse, ne s'y fera pas prendre deux fois en enrayant une copie quasi-conforme, cette fois-ci mise en place par ce même Anders Karlsson après une tergiversation de l'"accrocs-bate" Tomas Tupy (13'16").

David Croteau, toujours lui, a beau remuer ciel et terre sur le front de l'offensive, rien ne lui réussit. Un tir sec du poignet ricoche ainsi sur le montant de Daniel Svedin (18'05"), clôturant les espoirs alsaciens nés des inspirations répétées de leur leader offensif. Car si l'Israélien Itzhak Levy, oublié dans le slot haut-rhinois, rate le coche devant Martel (17'10"), Anders Karlsson, lui, ne rate pas la mise à mort. Sur un puck dégagé à la sauvette, la gâchette suédoise voit s'ouvrir le chemin des filets et remporte son duel singulier d'un revers net et sans bavures (0-2 à 19'28").

Dès lors, plus rien ne sera pareil pour des Scorpions soumis au bon vouloir de la ligne de parade nordique, puisque c'est d'elle qu'est engendrée l'essentiel du danger côté niçois. Même avec un contrepoison nommé David Croteau, à chaque fois tout près de faire la différence, les Alsaciens subissent le rayonnement d'un Anders Karlsson taille patron. Pourtant, une fois n'est pas coutume, le longiligne play-maker scandinave ne sera pas impliqué dans la troisième réussite de ses couleurs. Pas directement du moins puisque Björn Edlund, servi dans l'enclave par un Tomas Banas à mi-distance, met à profit un relâchement de Marc-André Martel pour conclure un énième siège (0-3 à 24'04").

Ce n'est que partie remise pour Anders Karlsson puisque l'actuel meilleur compteur des Aigles s'arrache sur une mise au jeu pour s'infiltrer et ainsi corrompre une nouvelle fois Marc-André Martel. Dans un trou de souris cette fois-ci (0-4 à 25'13").

Rien ne semble perturber l'équilibre des co-leaders de cette poule est sur cette partie. Oh, pas grand chose excepté un caillou dans la chaussure nommé David Croteau. Sur un contre mené en désavantage numérique (après une démonstration de soliste d'un certain... Anders Karlsson !), le Canadien profite de la temporisation de Vincent Bringuet côté gauche pour s'amener sous le nez de Svedin et viser le haut du filet. Mais là encore, ce consciencieux gardien venu des divisions inférieures suédoises sort le grand jeu à bout portant (27'17").

Nice s'en sort ainsi à moindre frais, et peut repartir pour de longs instants consacrés à sa gestion du score. La maîtrise de ses individualités marquantes, traquant chaque erreur pour asséner des contres tranchants, mais aussi l'abattage des autres lignes, permettent aux Aigles de ne plus guère se découvrir. Et comme Svedin préserve farouchement son territoire, la voie est royale pour le NHCA. Marc-André Martel doit donc se mettre au diapason de son alter-ego, et s'y emploie avec davantage de succès en ces derniers instants devant Marek Hanes et les siens (38'42").

La poigne ne se desserre pas à l'entame du dernier acte, marqué du sceau d'un "mini-brawl" ayant ébranlé le retour aux vestiaires. Le bouillant Olivier Lyon a évidemment fait du grabuge et écope d'un 2'+2' anecdotique (40'00"). En effet, Nice ne force plus son talent et n'a pas besoin de ça pour gonfler l'écart. La recette pour y parvenir est plutôt simple, quoique déroutante pour une arrière-garde constamment dépassée par les événements. Il suffit d'un Anders Karlsson bien placé, à l'affût par exemple dans l'enclave et servi, sur ce coup, par un Anton Nyberg venu de l'arrière du but, pour épaissir un peu plus la sauce (0-5 à 45'19").

Si Björn Edlund est le premier aiglon à se faire prendre par la patrouille dans ce match (à 47'39" pour un retenir), la frustration mulhousienne va faire son œuvre dans ces ultimes minutes. Déstabilisés par ce jeu rapide, ce mouvement et la maîtrise à toute épreuve de Daniel Svedin, les Alsaciens sont à deux doigts de perdre leur sang froid, enchaînant seulement les pensums mineurs sans que la note ne s'épice à nouveau. Non, l'aigle azuréen a survolé les débats... Et ce n'est pas une percée désespérée de Romain Pierrel (54'03"), déjouée par qui vous savez, qui nuancera la note d'un NHCA au "presque parfait" ce soir !

Un cours de suédois en accéléré

Mulhouse, en laissant trop d'espaces à ces menaces venues du froid, n'a jamais pu trouver les solutions adéquat. D'abord pour résister, la faute à une défense pour le moins fébrile. Ensuite pour marquer. C'est qu'il fut impossible de forcer la serrure Svedin, même avec toute la bonne volonté du monde ni même la hargne d'un Julien Aubry. Et pourtant, Croteau semblait l'avoir, cette clé...

Mais ce match s'est joué ailleurs. En immense partie dans le rendement d'un premier bloc sans égal ce soir et se trouvant les yeux fermés. L'empreinte d'Anders Karlsson, comme un poisson dans l'eau aux côtés de Björn Edlund et Anton Nyberg, aura pesé de tout son poids alors que la précision de Johan Hedman fut un atout précieux dans l'impulsion offensive. Rajoutez-y un deuxième trio nettement moins flamboyant, mais travailleur, et un gardien au meilleur de sa forme et vous obtenez-là une solide salade niçoise. Pas sûr toutefois que les Scorpions l'aient trouvé à leur goût. Surtout que Dunkerque, facile à Champigny (11-2), revient sur leur talons...

Compte-rendu signé Jérémie Dubief

 

Mulhouse - Nice 0-5 (0-2, 0-2, 0-1)

Samedi 1er décembre 2007 à 17h45 à la patinoire de l'Illberg. 818 spectateurs.

Arbitrage de Roy de Tao et Hervé Roulet.

Pénalités : Mulhouse 22' (2', 10', 10'), Nice 4' (0', 0', 4').

Évolution du score :

0-1 à 10'48" : Edlund assisté de Karlsson et Hedman (sup. num.)

0-2 à 19'28" : Karlsson assisté de Banas

0-3 à 24'04" : Edlund assisté de Banas et Nyberg

0-4 à 25'13" : Karlsson assisté de Nyberg et Edlund

0-5 à 45'18" : Karlsson assisté de Nyberg et Edlund

 

Mulhouse

Gardien : Marc-André Martel.

Défenseurs : Franck Herbrecht (A) - Tomás Tupý ; Olivier Lyon - Thomas Waterlot ; Gaétan Marck.

Attaquants : Vincent Bringuet (C) - David Croteau - David Oulík ; Vincent Da Silva - Romain Pierrel - Julien Aubry ; Nicolas Maindron (A) - Loïc Claden - Thibaut Fohrer.

Remplaçants : Sylvain Lerch (G), Mickaël Tin. Absents : Cyril Arrial et Lucas Tremellat (obligations professionnelles), Baptiste Rahm.

Nice

Gardien : Daniel Svedin.

Défenseurs : Johan Hedman (A) ; Daniel Bochner ; Martin Dubaj ; Tomas Banas (A) ; Colas Lecryt.

Attaquants : Anders Karlsson - Björn Edlund - Anton Nyberg ; Marek Hanes - André Dryler - Augustin Gillardin (C) ; Aurélien Macon - Paulin Jouannin - Itzhak Levy.

Remplaçant : Thomas Bottone. Absents : Pontus Karlsson, Pascal Margerit.

 

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