Allemagne - Suisse (12 décembre 2007)

 

Match international.

Débuts Wick-torieux !

Si la DEL n'observe toujours pas la trêve internationale de décembre, elle a permis en revanche ce match en semaine intercalé qui permet à Uwe Krupp de suivre de façon un peu plus assidue la préparation de son équipe. Pour l'Allemagne, ce match est marqué par le retour du pilier Daniel Kreutzer (172e sélection), qui a eu beaucoup de mal à se remettre d'une mononucléose qui a retardé son début de saison. La ville-hôte, Nuremberg, compte eux représentants de son club : les défenseurs David Cespiva, seul débutant dans l'effectif, et Florian Ondruschka, qui a remplacé en dernière minute Köttstorfer blessé et qui ne fera que quelques présences au deuxième tiers.

La Suisse n'a presque rien à voir avec celle qui était venue en Allemagne pour la Deutschland Cup. Selon sa nouvelle pratique, l'ancien adepte d'un groupe stable Ralph Krueger accorde des plages de repos alternées à ses cadres. L'absence des joueurs de Davos est logique en vue du l'enchaînement Coupe Spengler - Coupe des Champions qui leur laissera peu de temps pour réveillonner, mais il faut y ajouter leurs collègues de Zurich ou encore le capitaine luganais Sandy Jeannin, qui vient de signer un contrat de quatre ans à Fribourg-Gottéron à partir de la saison prochaine. En plus de ses mises au repos, la Nati a eu comme à chaque fois son lot de forfaits sur blessure. Les attaquants Christen et Paterlini ont été substitués par Trachsler et Scancescu, alors que les défenseurs Hirschi et Du Bois ont été remplacés par Raphael Diaz et René Back, deux arrières de Zoug qui font leurs débuts en équipe nationale, comme c'est le cas de Furrer, de Wick ou encore d'un Mathias Joggi qui a déjà amassé 11 buts et 11 assistances avec Langnau en championnat.

C'est quand même surtout vers les cages helvétiques que les regards se tournent. David Aebischer, dont la cote a décru aussi bien en club (il a quitté la NHL le mois dernier pour rejoindre une équipe de Lugano qu'il peine à sortir de la crise) qu'en équipe nationale, où il avait été supplanté par Hiller aux derniers Mondiaux. Maintenant que beaucoup de gardiens suisses sont en Amérique du nord (Gerber a été rejoint par Hiller, Stephan et Manzato), Aebischer a le champ libre pour prendre racine comme n°1 tout au long de la saison, et pourquoi pas, en mai prochain au Mondial de Québec. Il voudra y prendre sa revanche sur son aventure mal terminée chez les Canadiens de Montréal.

L'opération "Abby" ne commence pas de la meilleure des façons. Dès la quatrième minute, David Aebischer laisse un rebond à Petr Fical sur un tir du revers d'Aleksander Polaczek en entrée de zone (1-0). Les joueurs d'expérience sont coupables sur cette action puisque c'est une mésentente entre Martin Plüss et Goran Bezina qui a permis cette contre-attaque allemande. Aebischer, pour sa part, aura l'occasion de se racheter tout au long de la première période, car son équipe est totalement dominée. L'Allemagne finit le tiers-temps en supériorité - dont une minute et demie à cinq contre trois - mais manque de créativité. Kreuzter, placé en embuscade, échoue sur le poteau.

Il faut attendre le deuxième tiers-temps pour voir la première occasion suisse, par David Jobin. Après n'avoir presque rien eu à faire, le gardien allemand Dimitrij Kotschnew cède sa place à la mi-match à Robert Müller, qui a refait l'actualité en ce moment avec son prêt à Duisburg puis son transfert comme n°1 à Cologne. On attend que son retour en forme se concrétise aussi en sélection, mais il laisse tout de suite passer entre les jambières un tir anodin de Roman Wick (1-1). Müller ne paraît pas très sûr dans ses interventions et redonne espoir à la Suisse qui revient dans le match. Alexander Barta aurait toutefois pu redonner l'avantage à l'Allemagne, bien placé qu'il est dans le slot en supériorité, mais son tir ricoche sur l'intérieur du poteau. Un but allemand est ensuite logiquement refusé pour cause de présence dans la zone du gardien.

En troisième période, les meilleures chances sont suisses, mais Müller s'interpose face à l'expatrié russe Patrick Fischer et pare de la jambière devant Stancescu. Dans les sept dernières minutes, par contre, les Allemands reprennent le dessus. Aucune équipe n'a fait un match plein et on se dirige logiquement vers la prolongation.

Après trois minutes de prolongation, le capitaine allemand Petr Fical donne une mauvaise charge à Timo Helbling qui réplique avec les poings. Chris Schmidt s'en mêle, on s'attend à des prisons équilibrées, mais les arbitres pénalisent plus les Allemands. La Suisse se retrouve à quatre contre trois, et Roman Wick dévie un tir de Plüss pour lui donner la victoire (1-2).

Cette issue ne fait pas que des heureux. Le public siffle copieusement ce résultat, et Fical va dire aux arbitres - dont la prestation a été également peu appréciée des visiteurs - que la défaite est de leur faute. Ce n'est tout de même pas impitoyable uniquement aux arbitres si l'Allemagne n'a battu qu'une fois la Suisse sur leurs treize dernières confrontations.

Cette victoire est une des plus chanceuses pour une Nati bsente en début de match où elle a été dépassée par la combativité allemande. On attendait un buteur : ce ne fut pas Joggi, qui a quand même réussi de bons débuts, mais l'inattendu Roman Wick. Le fils de Marcel Wick (57 sélections) n'aurait pas pu rêver meilleur début sous le maillot à croix blanche.

Désignés joueurs du match : Manuel Klinge pour l'Allemagne et David Aebischer pour la Suisse.

 

Commentaires d'après-match

Uwe Krupp (entraîneur de l'Allemagne) : "Je suis fier de mon équipe, elle peut sortir tête haute de ce match. Nous n'avons pas eu les résultats souhaités en supériorité, nous manquons de pratique. Mais dans l'ensemble nous avons beaucoup de motifs de satisfaction."

Roman Wick (attaquant de la Suisse) : "Je ne m'attendais pas à un tel début. Je ne savais même pas s'il y avait une prolongation. Dans les premières minutes, le rythme de jeu m'a un peu surpris, mais ensuite les choses sont allées mieux, d'autant que j'ai eu beaucoup de glace. Je ne joue pas autant à Kloten..."

Goran Bezina (défenseur de la Suisse) : "Je suis content pour lui, je pense que ces deux buts lui serviront pour accumuler de la confiance. Jusqu'à aujourd'hui, les néophytes restent un peu à part, mais c'est normal : nous avons tous vécu ce type de situation. C'est bien qu'ils soient si nombreux à avoir leur chance : la génération qui pousse est vraiment riche en talents, ce serait dommage de s'en priver."

 

Allemagne - Suisse 1-2 (1-0, 0-1, 0-1)

Mercredi 12 décembre 2007 à 19h30 à Nuremberg. 3790 spectateurs.

Arbitrage de Daniel Piechaczek (ALL) et Martin Homola (TCH) assistés de Michael Sauer et Hendrik Präfke (ALL).

Pénalités : Allemagne 12' (4', 2', 2', 4'), Suisse 28' (8'+10', 6', 2', 2').

Tirs : Allemagne 29 (12, 8, 7, 2), Suisse 19 (0, 11, 7, 1).

Évolution du score :

1-0 à 03'36" : Fical assisté de Polaczek

1-1 à 31'30" : Wick assisté de Lemm

1-2 à 63'15" : Wick assisté de Plüss et Bezina (sup. num.)

 

Allemagne

Gardien : Dmitrij Kotschnew puis Robert Müller à 29'52".

Défenseurs : Andreas Renz (A) - Martin Ancicka ; Tobias Draxinger - Michael Bakos (2') ; Chris Schmidt (2') - Jason Holland ; David Cespiva - Sebastian Osterloh ; Florian Ondruschka.

Attaquants : Aleksander Polaczek - Petr Fical (C, 2') - Manuel Klinge ; Yannic Seidenberg - Christoph Ullmann (2') - John Tripp (2') ; Philipp Gogulla (2') - Michael Hackert - Michael Wolf ; Florian Busch - Alexander Barta - Daniel Kreutzer (A).

Suisse

Gardien : David Aebischer.

Défenseurs : Goran Bezina - David Jobin ; Timo Helbling (4') - Patric Von Gunten ; Raphael Diaz (2') - René Back ; Philippe Furrer (2') - John Gobbi (4'+10').

Attaquants : Patrick Fischer - Martin Plüss - Paul Di Pietro ; Ivo Rüthemann - Thomas Ziegler (2') - Mathias Joggi ; Roman Wick - Valentin Wirz (2') - Romano Lemm (2') ; Victor Stancescu - Kevin Romy - Patric Della Rossa.

Remplaçant : Thomas Bäumle (G).

 

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