Russie - Suède (15 décembre 2007)

 

Match comptant pour le tournoi de Pervy Kanal, deuxième manche de l'Euro Hockey Tour.

Deux jours après sa large victoire sur la Finlande, la Russie enchaîne par la réception de la Suède. L'affiche aurait pu faire le plein de la Khodynka Arena, mais les prix en forte hausse font polémique en Russie (plus de 10 euros pour les plus mauvaises places sous le toit, plus de 50 euros pour les secteurs du bas) et explique le fait que les sièges aux couleurs chamarrées soient parfois libres.

La "tuile" pour Yachanov

Si les maillots ont changé, le traditionnel rouge laissant la place au blanc, la première escarmouche de Morozov et Zinoviev indique la voie à suivre à une formation rapidement privée de son gardien Dmitri Yachanov, touché sur sa gauche par un lancer de Robin Jonsson. La Suède ne peut toutefois profiter de ce coup du sort, faisant preuve d'inquiétantes failles sur une relance que Mozyakin ne peut toutefois exploiter. Pour sa première sélection, Daniel Larsson s'interpose devant un lancer en pivot de Evgeni Medvedev. Sereins et nullement réticents aux besognes défensives, les équipiers de Morozov écartent facilement tout danger, y compris en infériorité numérique. Thomas Skogs ne peut proposer qu'un tir lointain, trop occupé qu'il est à surveiller le poison Sushinsky. Le jeu de puissance de la Sbornaya est plus percutant et la facilité dont font preuve Alexei Morozov et Danis Zaripov offre à Kurianov, surpris, une bonne occasion. Une nouvelle faute russe, de Nepryaev, replace la Tre Kronor en zone offensive, mais deux palets mal contrôlés aux abords de celle-ci contrecarrent les projets de la paire Melin-Engqvist, et l'ultime lancer lointain est bien lu par Eremenko, rentré à la place de Yachanov.

Cependant, Nepryaev a beau se mettre en valeur sur sa sortie de geôle, en récupérant la rondelle dans les crosses adverses pour mettre Larsson à contribution, la fin de tiers est plus convaincante pour les bleus, Melin et Enqvist venant tour à tour défier Eremenko, un temps délaissé par les siens. Il est vrai que la chute combinée de Morozov et de Zinoviev, quasiment "taclé" par Skogs, n'aide pas. Secouru par Markov, au contre devant Pierre Hedin, Alexander Eremenko permet aux hommes de Vyacheslav Bykov de regagner le vestiaire sur un score vierge, grâce à un arrêt important sur l'échappée de Johan Harju, lancé par Axelsson.

Morozov force le verrou

Maxim Sushinsky, bien repris par l'étau suédois, ne peut donner de l'air à son gardien, encore défié par Andreas Engqvist, sur une passe de Hedström depuis le coin, et Martin Thörnberg, à la reprise d'un lancer de ce même Engqvist. Nikulin sur le flanc, son portier sauve une nouvelle situation dangereuse aux devants de Björn Melin, avant de voir avec soulagement Dick Axelsson ponctuer sa montée d'un lancer trop croisé. Heureusement pour lui, ses adversaires subissent ensuite les foudres du corps arbitral, permettant, depuis la droite, à Alexei Morozov, décalé par Zinoviev, temporiser et trouver la faille d'un lancer en hauteur (1-0, 24'54"). Ce filet redonne du cœur à la Khodynka Arena, jusque là surtout chauffée par du rock assourdissant.

Chaude, la zone scandinave l'est aussi, prise d'assaut par Sushinsky, Fedorov, qui résiste à Harju, et Morozov une fois de plus. Il s'en faut de peu que la Russie ne double la mise, lorsque Maxim Sushinsky décale Sergey Zinoviev sur sa gauche, mais le tir du joueur de Kazan passe devant la cage. La Suède bénéficie également de la chance, car le patin de Johan Fransson vient dévier sur la barre une passe de Sushinsky. En solitaire, par Saprykin, ou en combinaison, par Zaripov et Zinoviev, les blancs ne peuvent concrétiser plus avant leur emprise sur la rencontre.

La délivrance par Saprykin

Larsson s'illustre encore sur le lancer de Nikulin, qu'il repousse vers Danis Zaripov, dont il écarte la reprise d'un habile sauvetage de la crosse sur la ligne. Ses équipiers ne peuvent tirer profit de la réussite de leur gardien, la faute à une défense adverse cadenassée. Le jeu de puissance peut être une solution pour les hommes de Bengt-Åke Gustafsson, mais leurs rares occasions sont contrecarrées par un surnombre, et surtout un gros arrêt de Eremenko devant Karl Fabricius, le portier russe étant pour une fois délaissé par sa défense, qui semblait sur le point de se dégager.

Ayant pour priorité de protéger leur ultime rempart, les Russes tirent à l'occasion profit des espaces laissés par la Tre Kronor, par Afanasenkov, avant de voir Mozyakin provoquer la faute contestée de Niklas Persson. La bonne présence de Kuryanov sur le jeu de puissance offre à Sushinsky l'occasion de tromper Larsson, mais l'attaquant du SKA voit son tir repoussé ; qu'importe, il remet le disque vers l'enclave, et plus précisément le patin d'Oleg Saprykin. But confirmé par la vidéo (2-0, 56'59"), qui scelle une victoire difficile mais méritée.

Compte-rendu signé Mathieu Hernaz

 

Commentaires d'après-match

Vyacheslav Bykov (entraîneur de la Russie) : "C'est toujours intéressant de jouer contre la Suède. Ce match n'a pas fait exception. La première période était équilibrée avec un léger avantage suédois. Nous avons introduit des corrections dans notre jeu à la pause. Les Suédois étaient très actifs et ce n'était pas facile de sortir de notre zone. Nous avons réussi à exploiter un avantage numérique qui a fait la décision. Yachanov est blessé aux adducteurs et ne devrait pas jouer demain."

Aleksandr Eremenko (gardien de la Russie) : "Je considère que le match contre les Finlandais était plus difficile que celui-ci. Ils étaient plus inventifs en attaque, les Suédois étaient plus linéaires. Je ne sais pas si je jouerai demain contre les Tchèques, mais je suis prêt, j'ai suffisamment de forces."

Aleksandr Perezhogin (attaquant de la Russie) : "J'ai apprécié jouer dans le rôle défensif que l'on m'a confié, notamment en infériorité numérique."

Bengt-Åke Gustafsson (entraîneur de la Suède) : "Je suis content du match de mon équipe. Néanmoins, nous n'avons pas pu concrétiser nos occasions. Ce sont des choses qui arrivent fréquemment. Il faut noter le jeu fantastique des deux ou plutôt des trois gardiens. Malheureusement, nos efforts pour revenir en troisième période n'ont pas été couronnées de succès."

 

Russie - Suède 2-0 (0-0, 1-0, 1-0)

Samedi 15 décembre 2007 à 14h00 à la Khodynka Arena de Moscou.

Arbitrage de Radek Husicka (TCH) assisté d'Aleksei Medvedev et Viktor Birin (RUS).

Pénalités : Russie 12' (4', 2', 6') Suède 30' (2', 12'+10', 6').

Tirs : Russie 21 (4, 11, 6) Suède 22 (7, 8, 7).

Évolution du score :

1-0 à 24'54" : Morozov assisté de Zinoviev et Proschkin (sup. num.)

2-0 à 56'59" : Saprykin assisté de Sushinsky et Kuryanov

 

Russie

Gardien : Dmitri Yachanov puis Aleksandr Eremenko à 1'42".

Défenseurs : Vitaly Proshkin (2') - Ilya Nikulin (2') ; Evgeni Medvedev - Konstantin Korneev ; Sergei Peretyagin - Daniil Markov ; Igor Shchadilov - Andrei Kuteykin.

Attaquants : Danis Zaripov - Sergei Zinoviev - Aleksei Morozov (C) ; Oleg Saprykin - Anton Kuryanov (2') - Maksim Sushinsky ; Dmitri Afanasenkov (2') - Ivan Nepryaev (4') - Fedor Fedorov ; Sergei Mozyakin - Aleksei Tereschenko - Aleksandr Perezhogin.

Suède (2' pour surnombre)

Gardien : Daniel Larsson.

Défenseurs : Tobias Viklund - Pierre Hedin (2') ; Peter Nolander - Robin Jonsson (2') ; Jonas Frögren - Thomas Skogs ; Daniel Fernholm (2') - Johan Fransson.

Attaquants : Karl Fabricius (2') - Michael Holmqvist - Dick Axelsson ; Jonathan Hedström - Johan Harju (2') - Niklas Nordgrén (2') ; Martin Thörnberg (2'+10') - Andreas Engqvist (2') - Björn Melin ; Per Åslund - Niklas Persson (2') - Nicklas Danielsson.

Remplaçant : Johan Backlund (G).

 

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