Grenoble - Dijon (22 décembre 2007)

 

Ligue Magnus - Seizième journée.

Après leur retour victorieux à Pôle Sud face à Tours mercredi suite à une série de trois matchs à l'extérieur, les Brûleurs de Loups enchaînent avec la réception des Ducs de Dijon. Une équipe qui leur a plutôt bien réussi jusqu'à présent avec une victoire en coupe de France 4-0 en octobre suivi d'une victoire en Bourgogne 5-2 il y a seulement une vingtaine de jours. Il s'agit d'ailleurs là de la seule victoire à l'extérieur des Grenoblois au cours de leurs cinq derniers déplacements. Pour cette rencontre, Mats Lusth doit se passer des services de Johan Forsander, blessé à l'épaule contre Tours et qui devrait être absent des patinoires pendant trois semaines.

Coupables de retard à l'allumage mercredi, les Brûleurs de Loups entrent cette fois rapidement dans la rencontre, pressant immédiatement la défense dijonnaise. Hurajt est sollicité d'entrée, notamment sur une tentative de Kévin Hecquefeuille. Peter Lalka se retrouve sanctionné par un 2'+2' pour une crosse haute sur Broz qui n'est pas du goût de Patrik Valcak, lequel s'en explique avec le grand Slovaque de Dijon. La supériorité numérique qui suit devint bientôt double puisque Kristin commettait dans la foulée une faute pas très discrète sur Amar. Une occasion en or pour le jeu de puissance grenoblois qui s'installe sous l'impulsion de ses trois Tchèques et qui finit par trouver l'ouverture sur une combinaison classique qui voit Valcak centrer pour Masa lequel ne manque pas la cible (1-0, 05'49").

Après ce but, les Ducs continuent de subir dans leur zone défensive, leurs adversaires ne leur laissant que très peu d'occasions de venir titiller Ferhi qui passe un premier tiers-temps particulièrement calme. Kristin tente à plusieurs reprises de prendre à revers la défense grenobloise mais se fait sanctionner pour hors-jeu. Dijon joue clairement la carte du contre et celle-ci est à deux doigts de fonctionner lorsque Guttig devance Ferhi parti à sa rencontre, mais le jeune attaquant dijonnais ne parvient pas à ajuster correctement la cage grenobloise laissée vide. Petite frayeur dans le camp grenoblois, vite dissipée. Manavian concède la première pénalité iséroise de la rencontre pour une charge un peu trop appuyée le long des bandes mais le jeu de puissance dijonnais est timide. Gillet goûte au physique grenoblois dans les balustrades mais aucune pénalité n'est appelée sur l'action alors que le défenseur dijonnais met du temps à se relever. Les Tchèques vont terminer le tiers-temps comme ils l'avaient commencé : Valcak gagne le palet le long des bandes, centre pour Masa qui décale immédiatement Broz qui se retrouve seul devant la cage dijonnaise et trompe Hurajt d'un revers placé en lucarne (2-0, 18'42"). Les Brûleurs de Loups regagnent les vestiaires avec une avance au score de deux buts, méritée après une période bien maîtrisée tandis que Gillet, visiblement agacé envers l'arbitre depuis son choc, écope de dix minutes de méconduite.

Daniel Maric n'a sans doute apprécié que modérément la prestation de ses protégés au premier tiers et chamboule toutes ses lignes offensives à l'entame du deuxième. L'effet est immédiat et on retrouve des Ducs plus mordants face à des locaux qui s'en tiennent au même rythme. Ferhi doit d'ailleurs s'employer sérieusement après un peu plus de deux minutes de jeu mais les Dijonnais se mettent une nouvelle fois en position très délicate à cause de leur indiscipline : en moins d'une minute, Kévin Dugas et Pavol Milec se retrouvent sur le banc de la prison, offrant une double supériorité numérique à leurs hôtes. À la clé, un bombardement en règle de la cage de Radovan Hurajt, mais pas de but, le portier dijonnais multipliant les exploits face aux Masa, Lindström et autre Wallin.

Un troisième but aurait sans doute plié définitivement la rencontre, mais voilà, les Ducs ont tenu bon et laissé passer l'orage. Woods part à son tour en prison offrant aux Ducs leur deuxième supériorité numérique du match. Kristin, servi à la ligne bleue par Andrej Mrena, fausse compagnie à la défense grenobloise trop statique, à l'image de Jean-François Bonnard surpris sur l'action, puis s'en va battre Ferhi en un contre un (2-1, 31'03"). Ce but ramène les hommes de Maric à une longueur et change la donne. Wallin l'a bien compris et s'en va tester Hurajt de loin mais le gardien dijonnais est en pleine confiance depuis le bombardement auquel il a eu à faire face plus tôt dans le tiers. Grenoble se découvre et se fait de nouveau surprendre sur un contre de Michal Dian : Ferhi croit avoir bloqué la rondelle mais ni lui ni Bonnard à ses côtés ne la voient s'échapper pour revenir dans la crosse de Dian qui conclut dans une cage déserte (2-2, 32'41"). En un peu plus d'une minute, Dijon a refait son retard, plongeant dans le doute une équipe grenobloise trop sûre de son fait qui continuera à buter inlassablement sur la muraille Hurajt jusqu'à la fin du tiers malgré une nouvelle supériorité numérique.

L'affaire se présente mal pour des Brûleurs de Loups fragilisés par la rapide remontée au score des Ducs. Les hommes de Lusth débutent pourtant le tiers en supériorité numérique suite à une crosse haute de Dian sur Scott en fin de seconde période. L'Américain, sonné sur l'action, reprend sa place mais le power-play grenoblois donne à nouveau des signes de ratés. Pour s'en sortir, les Brûleurs de Loups vont s'en remettre une nouvelle fois à leurs Tchèques : Broz, bien servi par Valcak qui remonte le palet en zone d'attaque, fixe ensuite Hurajt et trouve une nouvelle fois la lucarne d'un tir du poignet croisé (3-2, 43'00"). Un but libérateur qui empêche les Grenoblois de vivre le reste du tiers dans l'angoisse d'un contre dijonnais. Les champions de France peuvent même tuer définitivement le match sur une nouvelle double supériorité numérique mais la réussite les fuit encore une fois dans cet exercice. Dijon ne renonce pas et Amar doit s'employer à deux reprises en reprenant in extremis un attaquant bourguignon parti en contre. Les pénalités continuent de pleuvoir sur les visiteurs, sans conséquence car les Brûleurs de Loups ne trouvent toujours pas la solution en avantage numérique, la faute à une défense dijonnaise particulièrement bien regroupée autour de son gardien et qui excelle en box-play. Grenoble n'arrive toujours pas à se mettre à l'abri d'une égalisation dijonnaise et manque bien de le payer lorsque Valcak est envoyé en prison à un peu plus d'une minute de la fin. Maric n'hésite pas et sort son gardien pour évoluer à cinq contre trois. La pression est forte sur la cage de Ferhi, les Grenoblois n'arrivent pas à se dégager et Pettersson concède même une nouvelle pénalité à seize secondes de la fin. La fin de match est crispante pour les locaux à trois contre six mais un engagement importantissime gagné par Broz en zone de défense soulage Pôle Sud et permet aux Brûleurs de Loups de remporter un succès minimal.

Il s'en est fallu de peu pour que Dijon ne crée l'exploit de cette seizième journée. Mal partis, les Dijonnais ont redressé la barre en seconde période, se montrant plus mordants et opportunistes que lors du premier vingt. Le changement de lignes de Maric n'y est pas étranger avec notamment une ligne Dian-Fiser-Milec qui a bien fonctionné dans la deuxième moitié du match. Le gardien Radovan Hurajt est à créditer d'une grande performance et est sans aucun doute l'homme du match côté dijonnais, repoussant sans cesse l'échéance et donnant à ses partenaires une chance de ne pas revenir bredouille de leur déplacement. L'autre grande satisfaction côté dijonnais est le jeu en infériorité numérique particulièrement efficace avec des joueurs bien positionnés qui perturbaient considérablement les combinaisons iséroises. Seul bémol dans le jeu dijonnais, une indiscipline chronique qui aurait pu avoir des conséquences plus lourdes.

Pour Grenoble, l'essentiel est assuré avec cette victoire, la deuxième de la semaine, qui permet aux Brûleurs de Loups de rester au contact du trio de tête. Mais si le résultat est là, la manière a, tout comme mercredi, fait défaut. Cette fois, le départ fut bon et l'avance de deux buts acquise en fin de première période aurait dû être suffisante pour gérer la rencontre sans inquiétude particulière. Mais les Grenoblois se sont une nouvelle fois compliqués la tâche en commettant deux erreurs défensives qui remettent l'adversaire dans le match. Après un Woods coupable mercredi, c'est Bonnard qui n'est pas exempt de tout reproche ce soir, sachant que Ferhi a aussi sa part de responsabilité sur le deuxième but. La gestion des jeux de puissance pose aussi question. Par deux fois, les Brûleurs de Loups n'ont pas réussi à convertir en but un cinq contre trois, un mal qui commence à devenir chronique cette saison. Aucun but n'a été marqué en avantage numérique au troisième tiers malgré près de douze minutes passées avec un homme supplémentaire - au moins - sur la glace. Ce manque de réussite offensive a laissé Grenoble sous pression pendant tout le match... Heureusement, les champions de France pouvaient compter sur un Ludek Broz au sommet de son art, impliqué sur les trois buts marqués tout comme ses deux compatriotes. On retiendra aussi l'excellent comportement des défenseurs Amar, Wallin et Scott. À défaut de se rassurer complètement sur son jeu, Grenoble poursuit sa série de victoires avant un test difficile mercredi à Amiens. C'est toujours bon pour le moral...

Désignés meilleurs joueurs du match : Ludek Broz (Grenoble) et Andrej Mrena (Dijon).

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Commentaires d'après-match (d'après Le Dauphiné Libéré) :

Baptiste Amar (capitaine de Grenoble) : "On n'a pas perdu les pédales au deuxième tiers car on a continué à se créer beaucoup d'occasions. On a fait deux petites erreurs, sans doute parce qu'on a tendance à croire qu'on mène plus largement eu égard à notre domination. Mais on a resserré au troisième tiers même si on a péché dans la finition. Par rapport à Tours, on a mieux entamé la rencontre, on inscrit deux buts et on ne concède guère d'occasions dangereuses. On a su se remobiliser pour prendre les deux points avec la ligne des Tchèques qui a bien tourné. C'était plus à eux de faire ce soir la différence en power-play. Place à Amiens le 26... C'est comme ça, on va tâcher de faire un bon match quelle qu'en soit la date. Mais le 27 ça aurait été bien aussi !"

Daniel Maric (entraîneur de Dijon) : "On n'est pas passé loin. On a mal démarré, on a trop respecté Grenoble. Je m'y attendais mais on a manqué de rythme, on sortait de quinze jours sans match, eux avaient rencontré Tours mercredi. Mais on s'est pas mal débrouillé, on a super bien joué en infériorité. À la fin, j'aurais peut-être dû sortir le gardien plus tôt mais j'ai toujours peur de prendre un pion trop vite en cage vide."

Patrick Rolland (entraîneur-adjoint de Grenoble) : "Il fallait absolument prendre quatre points cette semaine et c'est chose faite. Le premier tiers aujourd'hui était meilleur que mercredi. On a été un peu maladroit devant la cage mais l'important est de sortir avec cette victoire. Aujourd'hui, Grenoble va bien, il y a une bonne ambiance dans l'équipe. Personne n'a été affecté moralement par le passage à vide de novembre qui est récurrent ici depuis deux à trois ans. Tout se présente bien pour la suite."

 

Grenoble - Dijon 3-2 (2-0, 0-2, 1-0)

Samedi 22 décembre à 20h00 à la patinoire Pôle Sud de Grenoble. 3500 spectateurs.

Arbitrage de Bruno Colleoni assisté d'Anne-Sophie Boniface et Matthieu Loos.

Pénalités : Grenoble 8' (2', 2', 4'), Dijon 34' (6'+10', 8', 10').

Évolution du score :

1-0 à 05'49" : Masa assisté de Valcak et Broz (double sup. num.)

2-0 à 18'42" : Broz assisté de Masa et Valcak

2-1 à 31'03" : Kristin assisté de Mrena (sup. num.)

2-2 à 32'41" : Dian assisté de Fiser et Milec

3-2 à 43'00" : Broz

 

Grenoble

Gardien : Eddy Ferhi.

Défenseurs : Viktor Wallin - Brad Woods ; Baptiste Amar (C) - Tyler Scott ; Jean-François Bonnard - Antonin Manavian.

Attaquants : Patrik Valcak - Ludek Broz (A) - Martin Masa ; Mikael Pettersson (A) - Damien Fleury - Kévin Hecquefeuille ; Mickaël Perez - Christophe Tartari - Jimmy Lindström.

Remplaçants : Frédéric Dorthe (G), Joan Montesinos, Julien Baylacq. Absents : Johan Forsander (épaule), Sacha Treille, Teddy Trabichet (blessés).

Dijon

Gardien : Radovan Hurajt [sorti à 59'02"].

Défenseurs : Aymeric Gillet (A) - Juraj Sadlon ; Andrej Mrena (C) - Peter Lalka ; Peter Strapaty.

Attaquants : Anthony Guttig - Stéphen Dugas (A) - Yannick Offret [puis Kristin à 20'00"] ; Michal Dian [puis K.Dugas à 20'00"] - Alexandre Lefebvre - Miroslav Kristin [puis Offret à 20'00"] ; Kévin Dugas [puis Dian à 20'00"] - Miroslav Fiser - Pavol Milec ; David Dauphin.

Remplaçant : Julien Roullier (G). Absents : Yvan Fontana, Yassine Fahas.

 

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