Championnats du monde des moins de 20 ans, groupe B.

La victoire de la discipline

C'est le choc au sommet entre le 2e et le 3e de la dernière édition. Les deux formations ont remporté leurs deux premiers matches, plutôt facilement côté américain, alors que la Russie a surtout inquiété par sa défense passoire.

La partie débute avec une certaine tension et les pénalités pleuvent rapidement contre Dadonov, Sayustov puis le gardien Bobrovsky pour retard de jeu. La Russie s'en sort mais vient de jouer en infériorité pendant cinq minutes. Peu après, Mike Carman et Nikita Filatov s'expliquent et sortent tous les deux. Le 4 contre 4 ne donne rien, si ce n'est une pénalité contre Kalimulin... suivi trente secondes plus tard par Doronin. Cette fois-ci, le double avantage paie. Schroeder lance de la bleue et c'est finalement Tyler Ruegsegger qui transforme le rebond, tout seul au poteau (0-1 à 11'31"). Les blancs contrôlent la première période, avec discipline. Le premier tir russe n'arrive en effet qu'à la 14e minute ! Le trio Summer, Strait et Blum est impérial à l'arrière et prive l'adversaire de palet. Seul Ian Cole prend deux minutes en fin de tiers, mais la Russie n'en profite pas. Avec 18 tirs à 7, les États-Unis ont largement dominé les débats à la faveuir des supériorités, ne devant ce maigre score qu'aux performances de Sergei Bobrovsky.

Il ne faut pas très longtemps à leur adversaire pour se rappeler à leur bon souvenir. La Russie n'est pas à prendre à la légère et reste capable d'exploits techniques. Max Pacioretty sur le banc, plusieurs banderilles viennent inquiéter le gardien américain. Puis, Filatov se promène côté gauche pour un tir en pivot. Jeremy Smith s'oppose de la jambière mais la rondelle revient sur Alexei Cherepanov lancé, qui fait mouche (1-1 à 28'36). À la mi-match, la partie devient serrée, sans qu'aucune équipe ne fasse la différence.

Tout se jouera donc sur vingt minutes, ou plus, afin de prendre une option pour les demi-finales. À ce petit jeu, Filatov craque et prend deux minutes. Les Américains alignent leurs gros bras et exploitent l'offrande. Une passe longue de Rakhshasni vers Van Riemsdyk dans la neutre, qui impose sa puissance en débordement côté gauche. Il prend de vitesse son défenseur sur le premier pas puis résiste à son retour avant de surprendre Bobrovsky, un peu faible sur ce tir évident (1-2 à 43'01"). Moins de cinq minutes plus tard, le gros travail américain devant l'enclave paie. Plus attentifs, les blancs menacent Bobrovsky à bout portant avant de conclure par Carman, à l'affût d'un palet qui traînait (1-3 à 47'44").

Ce dernier tiers est copieusement dominé par les Américains. La troupe de John Hynes pilonne le but russe mais finit par se faire piéger en contre-attaque. Parti en trois contre trois, Sayustov remet en retrait à Korolev, qui repique dans l'axe et lance au but. Viktor Tikhonov parvient à s'emparer du rebond pour réduire le score (2-3 à 54'36"). La fin de match est haletante. La défense américaine est impressionnante, laissant peu d'occasions aux Russes tout en offrant des chances en contre-attaque. Les deux pénalités, une de chaque côté, ne changent finalement pas la donne de ce tiers-temps très rythmé.

C'est une victoire des États-Unis, qui se qualifient directement pour la demi-finale. La Russie devra donc passer par les quarts, ce qui ne lui était pas arrivé depuis quatre années.

Désignés joueurs du match : Chris Summers (États-Unis) and Sergei Bobrovsky (Russie).

Compte-rendu signé Nicolas Leborgne

Commentaires d'après-match :

Sergei Nemchinov (entraîneur de la Russie) : "Je n'ai rien contre l'arbitrage, mais si on pénalise les joueurs d'une équipe, il faut sanctionner ceux de l'autre équipe pour les mêmes fautes. Ce n'est évidemment pas la seule raison de la défaite, mais c'est une des raisons fondamentales. Quand vous jouez six fois en infériorité rien qu'en première période, cela casse votre jeu. Nous avons mieux joué en deuxième période : nous avons tenu le palet, dicté le rythme du match et eu des occasions. En troisième période, c'était à celui qui marquerait le premier. Ils l'ont fait. Il y a des moments où il faut savoir concrétiser. Et il n'est pas possible de prendre des pénalités en zone offensive. Tout le monde doit se sentir responsable : les défenseurs, mais aussi les attaquants."

John Hynes (entraîneur des États-Unis) : "Les gars ont joué avec beaucoup de confiance en eux. Notre discipline collective était très nette et j'ai trouvé que, plus le match avançait, plus nous montrions des qualités défensives quand c'était nécessaire. On a définitivement fait un pas en avant. Notre philosophie, c'est d'être préoccupé par nous, et nous seuls, car c'est la seule chose que nous pouvons contrôler. La défense a été remarquable, en anticipant, en dominant devant le but et dans les coins. On ne pense pas à la demi-finale. On aura notre repos, puis on pensera à la Finlande. Dans ce genre de tournoi, il faut prendre les jours les uns après les autres. On veut garder cet état d'esprit."

Jeremy Smith (gardien des États-Unis) : "Ma défense a été incroyable. Ils faisaient le ménage devant moi. Ils jouaient l'homme, pas le placement... Ils ont fait courir les Russes et les ont privés d'espaces. Et c'est comme ça qu'il faut les jouer, car ils sont très forts techniquement. Si vous les laissez prendre de l'avance, ils vous écrasent. L'équipe a trouvé vite une alchimie. On débute chaque match en suivant le plan de jeu. Quand on a commencé le tournoi, on était convaincus d'avoir autant de chances que les autres de le gagner."

Russie - États-Unis 2-3 (0-1, 1-0, 1-2)

Samedi 29 décembre 2007 à 20h00 à la Tipsport Arena de Liberec. 4654 spectateurs.

Arbitrage de Christer Lärking (SUE) et Ulf Rönnmark (SUE) assistés de Petr Blümel (TCH) et Jeff Jobson (CAN).

Pénalités : Russie 24' (12', 2', 10'), États-Unis 14' (4', 4', 6').

Tirs cadrés : Russie 30 (7, 11, 12), États-Unis 49 (18, 10, 21).

Évolution du score :

0-1 à 11'31" : Ruegsegger assisté d'Okposo et Schroeder (double sup. num.)

1-1 à 28'36" : Cherepanov assisté de Filatov et Anisimov

1-2 à 43'01" : van Riemsdyk assisté de Rakhshani (sup. num.)

1-3 à 47'44" : Carman assisté de Geoffrion et Summers

2-3 à 54'36" : Tikhonov assisté de Korolev et Sayustov

Gardien : Sergei Bobrovsky.

Défenseurs : Evgeni Kurbatov (C) - Marat Kalimulin ; Yakov Seleznev - Pavel Doronin ; Yuri Alexandrov - Vyacheslav Voinov ; Maksim Chudinov.

Attaquants : Vadim Golubtsov - Dmitri Sayustov - Viktor Tikhonov ; Aleksei Cherepanov - Artem Anisimov - Nikita Filatov ; Dmitri Kugryshev - Evgeni Bodrov - Artem Gordeyev ; Anton Korolev - Maksim Mamin - Evgeni Dadonov ; Mikhail Milekhin.

Remplaçants : Stanislav Galimov (G).

Gardien : Jeremy Smith.

Défenseurs : Jonathon Blum - Chris Summers (A) ; Bobby Sanguinetti - Brian Strait (C) ; Ian Cole - Kevin Montgomery ; Jamie McBain - Cade Fairchild.

Attaquants : Kyle Okposo - Tyler Ruegsegger (A) - Rhett Rakhshani ; Jordan Schroeder - Colin Wilson - James van Riemsdyk ; Bill Sweatt - Mike Carman - Blake Geoffrion (A) ; Ryan Flynn - Matt Rust - Max Pacioretty.

Remplaçant : Joe Palmer (G).

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