Russie - République Tchèque (2 janvier 2008)

 

Quart de finale des championnats du monde des moins de 20 ans.

La Russie, en rouge, cherche une nouvelle qualification pour les demi-finales, face à un adversaire difficile : le pays organisateur, la République Tchèque, en blanc.

Round d'observation

Un début de rencontre au rythme plutôt modeste. Malgré les encouragements du public, ce sont plutôt les Russes qui conservent la possession du palet. La première occasion revient à Jakub Voracek, superbement lancé par Boruta à travers la neutre. Il repique au centre et lance sur Bobrovsky, obtenant sur l'action une pénalité de Seleznev. L'espoir drafté par Columbus est encore dans le coup pour un 2 contre 1 bien coupé par Kurbatov : il aurait du lancer au but. Le gardien sort ensuite deux arrêts sur Sklenar et Kubena, de près.

La partie a tourné en faveur des Tchèques, mais cela ne dure pas longtemps. L'action offensive russe suivante coûte deux minutes à Paryzek. Le jeu de puissance tourne bien, sans parvenir à trouver des lignes de tir satisfaisantes. Au retour du puni, le jeu devient plus équilibré et va d'un but à l'autre, avec quelques occasions par Strapac ou Tikhonov. Dans ce jeu d'échec, Filatov prend deux minutes à la mi-période. La première ligne tchèque se bat bien et les Russes doivent bloquer les tirs autant que possible, aidés par un Bobrovsky attentif. Un 5 contre 3 se dessine après un cinglage de Mamin, et les occasions deviennent dangereuses. Voracek envoie une passe à travers l'enclave, manquée de peu par Boruta. Frolik cherche lui aussi la passe de trop, avant que Voracek ne manque le cadre sur une volée bien placée. Mauvais choix et imprécisions coûtent cher, car les Tchèques se créent de bonnes situations.

Cela les pénalise d'autant plus que Paryzek prend deux minutes au quart d'heure de jeu, au duel dans le coin. L'avantage numérique ne profite pas longtemps car Filatov sort à son tour. La Russie se procure alors la meilleure chance, par Gordeyev du revers. La supériorité tchèque se confirme lorsque Korolev ne lâche pas la crosse de Voracek. Le 5 contre 3 approche la minute, c'est une bonne occasion d'ouvrir la marque. Voracek s'essaie de près, avant que Mamin ne se charge de gagner du temps. La période s'arrête donc sur ce 0-0.

La Russie accélère

Les deux formations accumulent les gestes défensifs de haute volée pour couper les offensives adverses : les deux gardiens ne sont pas menacés dans les premières minutes. La technique et la créativité sont plutôt russes cependant, le travail défensif tchèque. C'est d'ailleurs sur un geste défensif que Kundratek prend une prison en expédiant la rondelle au-dessus du plexiglas. Neuvirth doit à ce moment sortir un très bon arrêt devant Tikhonov, après un bon mouvement d'équipe autour du but. L'ouverture du score ne tarde plus et, dans les toutes dernières secondes, Filatov décale Seleznev au cercle droit. Le défenseur ajuste la lucarne, profitant de l'écran de Cherepanov (1-0 à 27'58").

Le gardien prive ensuite Tikhonov du but du break, sauvant un 2 contre 1. La période est dominée par la Russie, qui a le contrôle le palet. Ce n'est qu'à la mi-match qu'une pénalité de Mamin relance la partie. La défensive russe parvient à contenir le jeu dans les balustrades, privant l'adversaire de chances de marquer. Son travail dans les coins est de bonne qualité, forçant même les Tchèques à la faute. Cherepanov, victime d'une charge sévère de Jordan, provoque ainsi un nouvel avantage numérique. Il est payant, lorsque, sur un cafouillage monstre devant la cage, Tikhonov transforme un rebond du revers. Un but créé en grande partie par Vadim Golubtsov, auteur du premier lancer entre les cercles (2-0 à 35'04").

La Russie contrôle, joue bien mieux et marque rapidement un troisième but magnifique. Un bon jeu de passe décale Anisimov qui déborde à gauche, stoppe, tourne en pivot pour une passe du revers au deuxième poteau et un caviar vers Nikita Filatov (3-0 à 36'57"). Une passe géniale, mais l'avantage russe ne dure pas. Sur l'engagement, Latal dans la neutre décale Medil, qui réduit le score sur un tir puissant en entrée de cercle (3-1 à 37'20").

La partie devient complètement folle. Une longue passe envoie Sayustov en débordement à gauche. Il prend de vitesse Paryzek, avant de parvenir à lancer au but. Il lève les bras, mais la vidéo annule le but : le palet a tapé les deux poteaux avant de ressortir ! Les Tchèques s'en sortent bien et restent dans le match. La partie est soudainement complètement ouverte et le rythme s'accélère. La première ligne russe, avec Filatov, Cherepanov et Anisimov, se crée encore de bonnes situations devant la cage, mais Neuvirth est solide.

Gestion du match

Deux buts de retard pour le pays organisateur, qui concède d'entrée une bonne occasion par Golubtsov avec un centre dévié que Neuvirth a bien du mal à contrôler. Puis c'est Bodrov qui trouve encore les deux poteaux à la réception d'un superbe mouvement d'un coéquipier. Une cage ouverte ratée, la Russie gaspille... Pas mieux sur un bon mouvement Sayustov-Tikhonov, mal repris par le petit-fils du célèbre entraîneur. En face, Voinov au marquage de Frolik parvient à le priver de deux bons tirs. Voracek se crée lui aussi une bonne situation, mais son centre dangereux est dégagé. Les bonnes intentions tchèques sont couronnées par une pénalité d'Anisimov, coupable d'une mauvaise charge dans le dos qui met Semorad au sol. Bobrovsky sauve un premier tir du cercle gauche, avant de souffler : Frolik prend deux minutes, accrochant un joueur en cherchant à rattraper une mauvaise passe. À 4 contre 4, Filatov décale parfaitement Cherepanov dans la neutre. L'attaquant déborde et Neuvirth gagne un duel dangereux. Il sort ensuite deux tirs de Kurbatov et Golubtsov, sur le côté droit, lors de l'avantage numérique suivant. Bobrovsky n'est pas en reste face à un gros tir de Boruta, puis un palet bondissant qui tombe juste à côté de son but au retour de Frolik. Mais la Russie est tout de même au-dessus. Bodrov se promène dans la défense, fixe tout le monde et offre un cadeau à Korolev au deuxième poteau (4-1 à 50'10").

Il reste dix minutes et les rouges tiennent le bon bout. Sayustov démontre à son tour de grosses qualités de patinage, effaçant trois défenseurs en slalom avant de se heurter à Neuvirth, qui sort peu après un bon tir de Mamin. La frustration tchèque est énorme dans un silence de cathédrale. Frolik sort ainsi pour une charge au genou totalement inutile sur Cherepanov. Les affaires ne s'arrangent pas avec un surnombre tchèque, à peine leur capitaine revenu. Neuvirth est énorme, privant Sayustov d'un but à bout portant sur un bon déplacement latéral, du gant, sur la ligne. Les dernières minutes sont entièrement pour les Russes. Installés en zone offensive, ils confisquent le palet et font tourner la défense à leur guise.

La Russie s'impose et rejoint une nouvelle fois les demi-finales, face à la Suède. Une victoire nette et sans bavure, qui aurait même pu se révéler plus large sans les poteaux et Neuvirth. Les Tchèques n'ont pu proposer qu'une attaque anémique, faute de lancer au but.

Désignés joueurs du match : Anton Boruta (République Tchèque) et Sergei Bobrovsky (Russie).

Compte-rendu signé Nicolas Leborgne

 

Commentaires d'après-match :

Sergei Nemchinov (entraîneur de la Russie) : "Les nombreuses pénalités du premier tiers s'expliquent par la volonté parfois exacerbée des joueurs. En deuxième période, nous avons transféré le jeu dans le camp de l'adversaire, et nous avons été bien moins pénalisés. Aujourd'hui, nous avons essayé Milekhin dans le jeu en infériorité. Il a eu du mal au début, mais c'est un tel joueur qu'il peut jouer à n'importe quelle place et avec n'importe quels partenaires. Aleksandr Cherepanov a été bien meilleur que dans les matches précédents. Il a des occasions, il ne lui reste plus qu'à les concrétiser. Peut-être qu'il a encore besoin de temps pour se remettre de sa bronchite. Nous espère qu'il sera en pleine possession de ses moyens contre la Suède."

Nikita Filatov (attaquant de la Russie) : " Je ne sais pas grand chose de la Suède, juste qu'ils ont battu le Canada, c'est suffisant."

Miroslav Horava (entraîneur de la République Tchèque) : "Tous nos joueurs se sont donnés à 100%, mais cela s'est révélé insuffisant pour gagner ce match. Peut-être que si nous avions marqué en 5 contre 3 en première période, le match aurait eu un tout autre scénario..."

 

Russie - Suisse 4-1 (0-0, 3-1, 1-0)

Mercredi 2 janvier 2008 à 18h00 à la CEZ Arena de Pardubice. 8420 spectateurs.

Arbitrage de Thomas Sterns (USA) et Dany Kurmann (SUI) assistés de Peter Feola (USA) et Felix Winnekens (ALL).

Pénalités : Russie 14' (10', 2', 2'), République Tchèque 16' (4', 4', 8').

Tirs cadrés : Russie 25 (5, 10, 10), République Tchèque 13 (4, 5, 4).

Évolution du score :

1-0 à 27'58" : Seleznev assisté de Filatov et Mamin

2-0 à 35'04" : Tikhonov assisté de Golbtsov (sup. num.)

3-0 à 36'57" : Filatov assisté d'Anisimov et Kugryshev

3-1 à 37'20" : Meidl assisté de Voracek

4-1 à 50'10" : Korolev assisté de Bodrov

 

Russie

Gardien : Sergei Bobrovsky.

Défenseurs : Evgeni Kurbatov (C) - Marat Kalimulin ; Yakov Seleznev - Pavel Doronin ; Yuri Alexandrov - Vyacheslav Voinov ; Maksim Chudinov.

Attaquants : Vadim Golubtsov - Dmitri Sayustov (A) - Viktor Tikhonov ; Aleksei Cherepanov - Maksim Mamin - Nikita Filatov ; Anton Korolev - Evgeni Bodrov - Artem Gordeyev ; Dmitri Kugryshev - Artem Anisimov - Mikhail Milekhin ; Evgeni Dadonov.

Remplaçants : Stanislav Galimov (G).

République Tchèque

Gardien : Michal Neuvirth.

Défenseurs : Michal Jordan - Antonin Boruta ; Martin Paryzek - Jan Piskacek ; Tomas Kundratek - Patrik Prokop.

Attaquants : Martin Bartek - Michael Frolik (C) - Jakub Voracek ; Zbynek Hampl - Petr Strapac - Martin Latal ; Jiri Ondracek - Pavel Kubena - Jakub Sklenar ; Roman Szturc - Jan Semorad - Radek Meidl.

Remplaçant : Jakub Kovar (G). Absents : David Kveton (épaule), Jiri Suchy.

 

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