Match pour la 3^e place des championnats du monde des moins de 20 ans.

Les deux déçus s'affrontent pour la médaille de bronze. Si la Russie n'a pas l'habitude se caler en demi-finale (trois médailles d'argent de rang), les Américains disputent une nouvelle fois le bronze. C'est une constante depuis 2002, la seule exception étant 2004 (or). Mais au final, il n'y a que l'an dernier qu'ils ont réussi à remporter ce match couperet.

La première chance revient à Sayustov bien servi par Tikhonov depuis le fond, mais il se heurte à Smith dès les premières secondes. Le rythme n'est pas très élevé en ce début de match. La Russie cherche à contrôler le palet, ralentie par l'échec-avant américain. Les rouges profitent tout de même d'une mise au jeu en zone offensive pour ouvrir le score. Summers et Blum ne parviennent pas à contrôler le palet et Aleksei Cherepanov le récupère après un premier lancer de Filatov et marque du revers, avec Smith sur la glace (0-1 à 03'59").

Un but qui réveille un peu les blancs. Après quelques séquences intéressantes, ils provoquent une pénalité de Kalimulin, alors qu'un dégagement interdit allait être sifflé. Rakhshani et Ruegsegger, coéquipiers à la Denver University, mènent leur équipe et écartèlent la défense, sans surprendre Bobrovsky. La pénalité est tuée et la Russie part en contre par Cherepanov, qui provoque une faute de Matt Rust. Le jeu de puissance russe, très inefficace dans le tournoi, ne se montre guère dangereux. Au moment même où Rust revient, la seule occasion russe arrive par un bon tir de Voinov à la bleue à côté, qui rebondit sur le plexiglas vers Filatov. Au cercle gauche, l'attaquant trouve le poteau et Smith contrôle. Sur l'engagement, Flynn n'apprécie pas un contact avec un adversaire et riposte par une charge dans le dos totalement inutile : nouvelle chance pour les Russes, qui concluent rapidement. Un bon tir de Kurbatov file entre les jambières de Smith, dévié par Summers (0-2 à 11'04"). Flynn reste pour sa part en prison, sa charge dans le dos lui coûtant automatiquement dix minutes, mais l'on revient à 5 contre 5. Pas pour longtemps, Gordeyev se faisant piéger lorsqu'un adversaire lui vole le palet. Bobrovsky n'est pas très inquiété sur les tirs de loin, un peu plus sur une action de James van Riemsdyk de près. Puis, lors d'une action de Colin Wilson, Kalimulin commet une nouvelle faute grossière. McBain, puis Rakhshani sur le rebond manquent de peu le but. Sanguinetti s'y met aussi, suivi de McBain, et Bobrovsky est soudain plus sollicité. Après une bonne séquence de Fairchild, la Russie part en 2 contre 1 en profitant d'un tir contré. Smith sauve, mais, dans la continuité, Schroeder est piégé sur sa relance. Cherepanov décolle, trop rapide pour Billy Sweatt, et offre un cadeau pour Nikita Filatov au second poteau (0-3 à 16'57").

Tout se passe pour le mieux pour le finaliste de l'an dernier, malgré un dégagement au-dessus du plexiglas par Sayustov qui remet les Américains en avantage numérique. Il ne se passe rien jusque dans les dernières secondes du tiers, où Montgomery, sanctionné, s'énerve auprès de Sayustov. La Russie débutera en avantage numérique, contrôlant la partie 3-0 déjà.

Joe Palmer rentre sur la glace en deuxième période, pour tenter d'apporter un électrochoc. Il subit d'entrée une bonne chance de Golubtsov, sortant le premier tir avant de dégager le rebond. Sur la mise au jeu, il sauve une nouvelle fois devant Maxim Mamin, servi par Cherepanov au deuxième poteau. Malheureusement pour lui, Mamin passe du patin vers Filatov qui transforme le rebond (0-4 à 21'30").

Après cinq minutes, on ne voit pas grand-chose venir côté américain. Si Bobrovsky manque de se faire surprendre sur une mauvaise relance reprise par Schroeder, c'est bien Filatov qui frôle le triplé, battu par Palmer. Le jeu a perdu de son intensité, l'ampleur du score paraissant décourager les Américains. Il y a de moins en moins d'occasion, à peine un tir de Cherepanov sur l'aile droite. À la mi-match pourtant, Okposo et Carman combinent, Okposo embarque deux défenseurs et sert en retrait pour Rakhshani, qui s'avance et trouve la lucarne (1-4 à 30'47"). La partie est un peu relancée par les deux joueurs draftés par les Islanders.

Peu après, sur une charge de Geoffrion, Kalimulin sort, touché au genou. Les blancs ressortent en tout cas la tête de l'eau, sauf que Schroeder, au duel sur un débordement de Korolev, prend deux minutes. Summers sauve alors sur la ligne, suppléant un Palmer un peu perdu face à une action de Cherepanov. La pénalité est tuée sans trop de difficulté cependant, et le rythme retombe encore une fois. Dans les dernières minutes, Tyler Ruegsegger commet un faire trébucher un peu facile. Avec 2/4 ce soir, la Russie a fait la différence sur son jeu de puissance, face à la formation la moins pénalisée jusque là. C'est le poteau qui vient marquer la meilleure occasion de Cherepanov, trouvé par Filatov après un tour de cage. Le score ne bouge plus : 4-1 après 40 minutes et une équipe russe qui contrôle parfaitement son match.

Les rouges ne perdent pas de temps et se créent d'entrée une grosse chance, par Tikhonov qui ce cadre pas un rebond, gêné par Summers. De l'autre côté, il y a un peu de panique sur une action de Sweatt. Globalement, le palet reste en zone russe mais il y a peu de danger pour le gardien. Il s'offre même, pour la photo, un arrêt de la mitaine face à Pacioretty. Les Russes ne construisent plus trop, se contentant de dégager au fond. Il y a bien quelques intentions américaines mais cela reste relativement modeste et inefficace, grâce aux bons blocs des défenseurs. Le palet tourne, mais la circulation américaine est stérile. Le danger est un peu plus important lors d'un surnombre américain, avec un premier lancer de volée de Rakhshani. Tikhonov sortant à son tour, c'est un 5 contre 3. Cette fois-ci, c'en est trop. Mamin gère mal un pressing et la défense s'écarte. Un déplacement latéral plus tard, Schroeder reprend de volée plein axe pour son premier but du tournoi (2-4 à 53'39").

Il reste plus de six minutes et le match devient soudain plus intéressant. Bobrovsky réalise des miracles devant la ligne Okposo, puis devant van Riemsdyk à l'affût et encore Geoffrion en débordement à gauche. La Russie est dans les cordes mais, sur une rare incursion en attaque, obtient deux minutes contre Fairchild, qui lui permet de manger l'horloge, tout en mettant un peu de pression sur l'adversaire. La pénalité est tuée, malheureusement Colin Wilson sort à son tour et les Américains finissent le match à un de moins, ce qui termine définitivement leurs chances de renverser le match. Malgré un ultime lancer de Sweatt arrêté du gant, les États-Unis s'inclinent.

La Russie s'impose donc 4-2, grâce à quarante minutes convaincantes. Sérieux et disciplinés, les hommes de Nemchinov ont su exploiter leurs situations favorables. Les Américains ont probablement déjoué et baissé les bras trop tôt, gaspillant en deux jours leur très bon début de tournoi.

Désigné joueurs du match : Nikita Filatov (Russie) et Bobby Sanguinetti (États-Unis).

Compte-rendu signé Nicolas Leborgne

Commentaires d'après-match :

James van Riemsdyk (attaquant des États-Unis) : "On voulait vraiment rentrer à la maison avec les médailles, mais on est sortis de notre plan de match."

John Hynes (entraîneur des États-Unis): "Tout d'abord, je voudrais féliciter la Russie pour sa médaille. Leurs joueurs étaient prêts aujourd'hui. Pour notre part, nous sommes très déçus du travail et de l'intensité de notre équipe."

Sergei Nemchinov (entraîneur de la Russie) : "Un match pour le bronze est très difficile à jouer après une dure défaite en demi-finale. Mais nous avons dit aux joueurs avant le match : 'vous êtes arrivés ici à travers victoires et défaites. C'est votre dernier match dans cette composition, vous ne rejouerez plus jamais ensemble. Alors jouez ce match de façon que vous puissiez regarder dans les yeux entre vous et dire : j'ai tout donné'... Ils sont montés sur la glace, et effectivement, ils ont tout donné."

Nikita Filatov (attaquant de la Russie) : "J'ai joué avec Cherepanov depuis trois semaines et c'est notre meilleur match. Je suis très content, c'est l'un des meilleurs moments de ma vie."

Viktor Tikhonov (élu meilleur attaquant du tournoi) : "Je n'ai eu mon passeport russe qu'il y un an et demi. Auparavant, j'étais appelé en sélections de jeunes pour des tournois amicaux, mais pas aux championnats du monde. J'ai été invité pendant la partie canadienne de la super-série junior, et j'ai alors senti la confiance du staff. Avec un grand-père comme le mien, je n'ai même jamais pensé à jouer pour une autre sélection. Il n'était pas toujours avec moi du fait de sa carrière. C'est mon père [Vassili, lui-même entraîneur] qui s'est occupé de moi. Quand nous vivions en Amérique, il a rééquipé le garage en plaçant des buts pour que j'exerce mon lancer. Il me ramenait sans cesse des palets, il y en a probablement 300 qui se sont accumulés dans ce garage. Je jouais au hockey pratiquement tout le temps, sur la glace et à la maison. À l'époque, ils faisaient jouer des équipes de jeunes pendant les tiers-temps. J'avais ainsi marqué trois buts sous les yeux de 17 000 spectateurs. En Finlande, je patinais six heures par jour. J'étais condamné à devenir hockeyeur. J'ai même expérimenté le poste de gardien quand j'étais en Suisse, mais cela ne m'a plu. J'aimais marquer. Mon idole est Pavel Bure. Je lui ai plusieurs fois serré la main, et ensuite je suis resté longtemps sans les laver.

États-Unis - Russie 2-4 (0-3, 1-1, 1-0)

Samedi 5 janvier 2008 à 16h00 à la CEZ Arena de Pardubice. 5468 spectateurs.

Arbitrage de Danny Kurmann (SUI) et Jyri-Petteri Rönn (FIN) assistés de Jeff Jobson (CAN) et Felix Winnekens (ALL).

Pénalités : États-Unis 24' (6'+10', 4', 4'), Russie 12' (8', 0', 4').

Tirs cadrés : États-Unis 21 (9, 3, 9), Russie 25 (8, 11, 6).

Évolution du score :

0-1 à 03'59" : Cherepanov assisté de Filatov et Mamin

0-2 à 11'04" : Kurbatov assisté de Tikhonov (sup. num.)

0-3 à 16'57" : Filatov assisté de Cherepanov

0-4 à 21'30" : Filatov assisté de Mamin et Cherepanov (sup. num.)

1-4 à 30'47" : Rakhshani assisté de Okposo

2-4 à 53'39" : Schroeder assisté de Sanguinetti (double sup. num.)

Gardien : Sergei Bobrovsky.

Défenseurs : Evgeni Kurbatov (C) - Marat Kalimulin ; Yakov Seleznev - Pavel Doronin ; Yuri Alexandrov - Vyacheslav Voinov ; Maksim Chudinov.

Attaquants : Vadim Golubtsov - Dmitri Sayustov (A) - Viktor Tikhonov ; Aleksei Cherepanov - Maksim Mamin - Nikita Filatov ; Anton Korolev - Evgeni Bodrov - Artem Gordeyev ; Dmitri Kugryshev - Artem Anisimov - Evgeni Dadonov ; Mikhaïl Milekhin.

Remplaçants : Stanislav Galimov (G).

Gardien : Jeremy Smith puis Joe Palmer à 20'00".

Défenseurs : Jonathon Blum - Chris Summers (A) ; Bobby Sanguinetti - Brian Strait (C) ; Jamie McBain - Cade Fairchild ; Ian Cole - Kevin Montgomery.

Attaquants : Kyle Okposo - Tyler Ruegsegger (A) - Rhett Rakhshani ; Jordan Schroeder - Colin Wilson - James van Riemsdyk ; Bill Sweatt - Mike Carman - Blake Geoffrion ; Ryan Flynn - Matt Rust - Max Pacioretty.

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