Grenoble - Épinal (12 janvier 2008)

 

Ligue Magnus - Vingtième journée.

Après leur succès arraché à Briançon, les Brûleurs de Loups retrouvent leur glace de Pôle Sud pour tenter de confirmer ce premier coup d'éclat de l'année 2008. Face à eux, les Dauphins d'Épinal sont redescendus de leur petit nuage face à Rouen dans un match heurté qui a notamment vu Épinal perdre deux éléments majeurs sur blessure : Plch, blessé à la main, sera absent un bon mois tandis que Gervais, touché à la mâchoire, peut finalement tenir sa place ce soir mais en portant une grille de protection spéciale.

Logiquement, les Brûleurs de Loups prennent le jeu à leur compte en début de rencontre sans pour autant se montrer très menaçants. Il faut attendre une pénalité de Petrak pour voir les locaux se rapprocher des cages de Petrik. Coutumiers des démarrages en douceur, les champions de France ne trouvent pas le bon rythme et la défense spinalienne se dégage sans trop de difficulté. Un signe précurseur sans doute de ce premier tiers-temps marqué par une forte présence d'Épinal à la ligne bleue qui perturbe une équipe grenobloise pas capable de hausser le rythme. Les poteaux de Petrik tremblent tout de même sur un slap de Wallin tandis que Amar et Lindström s'essaient à leur tour, de loin également. Les Vosgiens ne sont pas en reste et se montrent habiles dans l'art du contre comme peut en témoigner Ferhi qui doit faire face à des occasions de Lefebvre puis Chassard, dont le tir passe à quelques centimètres seulement de la cage iséroise. Solides sur leurs bases avec un Petrik très présent, les Spinaliens terminent le tiers sans trop de soucis malgré une nouvelle infériorité numérique concédée par Marc Lefebvre qui ne conduit qu'à un nouveau tir de Jimmy Lindström bien arrêté par Petrik. Malgré seulement deux pénalités sifflées dans ce tiers, la première période n'aura pas atteint des sommets dans le jeu entre une équipe grenobloise amorphe et son homologue spinalienne venue avant tout pour défendre.

On pense voir les hommes de Mats Lusth sortir de leur torpeur en deuxième période, mais il n'en est rien malgré un entame intéressante de Sacha Treille. Une nouvelle fois, Grenoble ne parvient pas à accélérer sur le jeu de puissance, principalement à cause d'un manque de vitesse dans les enchaînements et d'une défense spinalienne bien positionnée. À force de jouer avec le feu, les Loups finissent par se brûler et la sanction arrive sous la forme d'un revirement de Guillaume Chassard qui sert un Michal Petrak esseulé dont la reprise instantanée en déséquilibre trouve la lucarne de Ferhi sans que ce dernier n'ait eu le temps de réagir (0-1, 24'15"). Une nouvelle fois, les Dauphinois prennent une leçon de réalisme et doivent mettre les bouchées doubles pour revenir au score. En envoyant directement le palet au-dessus du plexi, Sébastien Geoffroy offre une quatrième supériorité numérique d'affilée aux locaux qui se montrent cette fois plus entreprenants et sont bien près d'égaliser par Pettersson, peu de temps après que Lindström ait manqué de réussite. À chaque fois Petrik, bien dans son match, sort le grand jeu pour frustrer les attaquants isérois.

À force d'attaquer, les Grenoblois laissent des espaces dont les Dauphins auraient pu encore mieux profiter avec un Jan Plch dans les rangs. Mazerolle échoue même sur le poteau durant la première supériorité numérique des visiteurs. Le break n'était pas loin mais Grenoble tire finalement profit d'une situation d'avantage numérique : sur un tir d'Amar repoussé par Petrik, Damien Fleury se montre le plus prompt au rebond et pousse le palet au fond des filets (1-1, 33'11"). On se dit les Grenoblois tirés d'affaire, d'autant qu'Épinal écope d'une nouvelle pénalité pour avoir contesté une décision arbitrale. Mais les coéquipiers d'Amar ne parviennent pas à profiter du "momentum" et se font même surprendre par un contre de Shawn Allard qui sert Michal Petrak une nouvelle fois seul devant la cage grenobloise, lequel ajuste à nouveau Ferhi en hauteur (1-2, 37'50").

Grenoble se retrouve au pied du mur à l'entame du dernier vingt et doit sérieusement penser à accélérer pour espérer glaner sa centième victoire à Pôle Sud. Voyant ses hommes ballottés dans les bandes et incapables de mettre suffisamment de rythme dans le jeu, Lusth décide prendre les choses en main en laissant Martin Masa sur le banc et en introduisant Mickaël Perez dans l'alignement. Un pari rapidement gagnant puisque ce dernier fait apprécier sa vitesse et s'offre une belle occasion d'entrée de jeu. Dans son sillage, le jeu grenoblois s'accélère avec un Mikael Pettersson tourbillonnant aux côtés de Broz et Valcak, mettant les visiteurs sous plus forte pression. Après plusieurs combinaisons bien amenées mais stoppées par un Petrik inspiré quand ce n'est pas le poteau, le verrou finit par sauter sur un tir de Tartari dans les bottes de Petrik (2-2, 46'15"). Pas très joli mais efficace et surtout la source d'un grand soulagement pour tout Pôle Sud qui voyait les affaires bien mal parties pour ses protégés.

Les Isérois se montrent patients suite à une pénalité de Pettersson sans conséquence et accélèrent de nouveau lorsqu'ils se retrouvent à leur tour en supériorité numérique. Wallin, qui venait de complètement rater son tir quelques instants auparavant, opte cette fois pour un centre fort devant les buts qui trouve la palette de Broz lequel n'a plus qu'à dévier le palet au fond des filets (3-2, 51'08"). À neuf minutes de la fin, Grenoble prend enfin l'avantage dans cette rencontre, et ce sera pour ne plus le lâcher. Touchés moralement et usés physiquement, les Vosgiens lâchent prise et manquent une belle opportunité de revenir suite à une pénalité concédée par Valcak à l'orée des cinq dernières minutes. Mais Épinal laisse passer sa dernière chance et Valcak se retrouve à la conclusion d'un splendide centre au cordeau de Pettersson pour mettre fin au suspense (4-2, 58'30"). Une dernière pénalité d'Amar permet à Épinal d'espérer en sortant Petrik mais Tartari récupère le palet dans sa zone et se fait accrocher en filant vers le but vide, M. Colleoni accorde logiquement un but automatique (5-2, 59'27").

Le score est sévère pour une valeureuse équipe d'Épinal qui menait encore à quinze minutes de la fin, frôlant un exploit retentissant dans cette Ligue Magnus. Le physique ensuite n'a pas tenu et les absences de Plch et Simko ont sans doute pesé lourd dans le sprint final. Petrak avait pourtant assuré l'essentiel en attaque avec une bonne dose de réalisme devant la cage et un Chassard toujours dans les bons coups pour concrétiser une tactique basée logiquement sur le contre. La défense, dans son ensemble, est à créditer d'un bon match même si elle a laissé un peu plus le champ libre aux attaquants grenoblois dans les dix dernières minutes. Elle a en tout cas bénéficié d'un Petrik en pleine possession de ses moyens qui a délivré une prestation convaincante. Encourageant pour la suite du parcours des Dauphins.

Grenoble a frôlé la correctionnelle ce soir, se mettant en position délicate comme ce fut le cas précédemment face à Tours, Dijon et Strasbourg. À croire que les Brûleurs de Loups sont adeptes de la fable du Lièvre et la Tortue et aiment être menés au score pour réagir et finalement trouver le bon tempo. Frustrés pendant deux tiers-temps par un Petrik en forme et incapables d'accélérer le jeu à bon escient, les hommes de Mats Lusth ont trouvé une nouvelle fois les ressources morales pour remporter ce match. Sans doute le principal point positif de la soirée pour une équipe grenobloise qui donne toujours l'impression d'évoluer en deçà de son potentiel face à des adversaires d'un calibre inférieur sur le papier. En résultent des rencontres difficiles et laborieuses comme celle de ce soir où Grenoble se sera mis pendant deux tiers-temps au niveau de son adversaire avant d'enfin passer la vitesse supérieure. Sur le plan individuel, on retiendra la bonne forme de Christophe Tartari qui confirme ce soir tandis que Valcak et Pettersson se sont illustrés en attaque. En défense, très belles prestations de Scott et Wallin, très propres et efficaces dans leur zone mais aussi capables de créer le danger en zone offensive. Prochaine échéance capitale pour les Grenoblois : mardi à Morzine pour le compte de la coupe de France où un retard à l'allumage pourrait s'avérer cette fois lourd de conséquences.

Désignés meilleurs joueurs du match : Tyler Scott (Grenoble) et Michal Petrak (Épinal).

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Commentaire d'après-match (d'après Le Dauphiné Libéré) :

Christophe Tartari (attaquant de Grenoble) : "On voit bien qu'on ne gagnera pas tous les matchs largement. Nos derniers succès ne le sont qu'avec un ou deux buts d'écart. Mais on avait bien travaillé ensemble cette semaine."

 

Grenoble - Épinal 5-2 (0-0, 1-2, 4-0)

Samedi 12 janvier 2008 à 20h00 à la patinoire Pôle Sud de Grenoble. 3000 spectateurs.

Arbitrage de Bruno Colleoni assisté de Guillaume Gielly et Cyril Carlin.

Pénalités : Grenoble 8' (0', 2', 6'), Épinal 14' (4', 8', 2').

Tirs : Grenoble 42 (10, 14, 18), Épinal 16 (5, 6, 5).

Évolution du score :

0-1 à 24'15" : Petrak assisté de Chassard

1-1 à 33'11" : Fleury assisté de Amar et Tartari (sup. num.)

1-2 à 37'50" : Petrak assisté de Allard

2-2 à 46'15" : Tartari assisté de Treille et Lindström

3-2 à 51'08" : Broz assisté de Wallin et Valcak (sup. num.)

4-2 à 58'30" : Valcak assisté de Pettersson et Broz

5-2 à 59'27" : Tartari (inf. num., but automatique)

 

Grenoble

Gardien : Eddy Ferhi.

Défenseurs : Viktor Wallin - Brad Woods ; Baptiste Amar (C) - Tyler Scott ; Jean-François Bonnard - Antonin Manavian.

Attaquants : Patrik Valcak - Ludek Broz (A) - Martin Masa [puis Pettersson à 40'] ; Mikael Pettersson (A) [puis Mickaël Perez à 40'] - Damien Fleury - Kévin Hecquefeuille ; Sacha Treille - Christophe Tartari - Jimmy Lindström.

Remplaçants : Frédéric Dorthe (G), Joan Montesinos, Julien Baylacq. Absents : Johan Forsander (épaule), Teddy Trabichet (blessé).

Épinal

Gardien : Stanislav Petrik (sorti de 59'12" à 59'27").

Défenseurs : Peter Slovak - Stéphane Gervais ; Marc-André Crête - Peter Listiak ; Lionel Simon - Borislav Ilic.

Attaquants : Marc Lefebvre - Simo Romo - Guillaume Chassard (A) ; Ilpo Salmivirta - Michal Petrak - Shawn Allard ; Sébastien Geoffroy - Luc Mazerolle (A) - Tarik Chipaux.

Remplaçants : Franck Constantin (G), Anthony Pernot, Guillaume Papelier, Daniel Scott. Absents : Jan Plch (main), Radoslav Regenda (côtes), Jan Simko.

 

Retour à la Ligue Magnus